De rares fantômes sur le bas-côté les ont regardés passer sans les voir, prisonniers de leur préhistoire, spectres poudreux des ères minérales. Des âmes en peine sur la rive d’un fleuve asséché. Quelques migrants perdus dans leur rêve de frontière. Des ânes émaciés au regard plus humain que la misère. Personne pour s’étonner du sang sur la carrosserie. Personne pour s’en émouvoir. Qui s’émeut encore sous ce soleil ?