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2.78/5 (sur 27 notes)

Nationalité : Turquie
Né(e) à : Samsun , le 19/08/1972
Biographie :

Sema Kaygusuz a reçu en 2000 le prestigieux prix Cevdet-Kudret pour un recueil de nouvelles.

Son premier roman, La Chute des prières, publié en 2006 en Turquie, a été salué par la presse comme une réussite exceptionnelle.

Source : amazon.fr
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
"Personne n'est uniquement soi-même.Et même persone n'est ce qu'il croit être.
Une personne peut se connaître, s'analyser, se disséquer à volonté, elle sera toujours étonnée de certaines réalités sur sa personne qui se manifesteraient à l'occasion ".
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La figue… Au fond, un trou qui attire l’âme, une peau toute fine, veinée, qui rappelle la peau humaine et une goutte d’eau dans sa forme la plus gironde, épanouissement qu’elle atteint avant de s’étirer et de tomber, une plénitude invertébrée qu’elle se tisse en unissant ses fibres. Point de membranes pour en fractionner le secret, ni de noyaux. Elle est dotée d’une consistance si fragile qu’elle se prête à être écrasée dans la paume. Le moindre effleurement la fait s’enfoncer en elle-même. Elle n’a pas d’odeur, non plus, ce n’est pas avec le nez qu’elle nous attire, mais avec les yeux. Sans la broyer au cœur, nul ne peut comprendre sa saveur poisseuse. Au premier instant où vous la mordez, vous recevez ensemble et l’avertissement et la récompense. Et puis, n’oublions pas ses pépins. Chacun d’entre eux recèle une nouvelle racine. Nous les craquons bruyamment entre les mots. Et Hızır, surgissant de l’un de ses pépins, nous renvoie toujours à la même racine. À cette première terreur qui nous a saisis en face du sacré.
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Pendant les longues marches que tu faisais dans la soirée au parc de Yıldız, tandis que le soleil qui teintait d’or toute la ville descendait vers le Bosphore, ses faisceaux filtrant à travers les platanes incurvaient l’espace et nous deux, nous marchions dans une autre fraction du temps. Nous disparaissions dans les tournants et, à l’issue du chemin de terre, réapparaissions soudain, sans que tu t’en rendes compte, le moins du monde…
Au fur et à mesure que je voyais la trace que laissait ton absence, dans tous les sentiers que tu avais parcourus, le frémissement des lauriers dont tu avais effleuré les branches du bout de tes doigts à ton passage, la lente progression des lentilles d’eau sur les bassins, auxquels tu avais jeté un coup d’œil négligent, je passais constamment de la mort à la vie.
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(...) tu vis la limande au milieu des oursins. Elle recouvrait presque la surface du rocher et faisait penser en nageant à un cahier avec des ailes. Sa blancheur était presque transparente et tu pouvais voir très clairement l’alignement de ses arêtes. Elle manifestait un calme plein de méfiance, ne nageait pas, mais planait dans l’eau. Elle évoquait une créature de rêve qui ne se nourrirait pas, ne respirerait pas et, même, ne vivrait pas. Après la limande, tu disparus. Était-ce bien vrai que tu avais disparu. Tu n’étais qu’un corps humain imitant le poisson. Tu ne nageais plus la brasse, tu faisais tout comme elle, tu planais.
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J'avais ouvert la bibliothèque à huit heures trente, mis mon thé à infuser sur le petit réchaud et fait des mots croisés jusqu'à midi devant ma table en Formica. Cela faisait très longtemps que j'avais renoncé à classer les ouvrages. Ma bibliothèque est une sorte de cimetière des livres. Un lieu défraichi sans lecteur possible. L'hiver, hormis les écoliers venant là pour travailler leurs leçons, il n'y a pas d'allées et venues. Simple rectangle construit au cours des premières années de la république, elle ressemble à un monument funéraire centenaire recouvert de lierre ; des rais de lumière vert cru se faufilent à l'intérieur par les fenêtres de la façade principale. De l'extérieur la bâtisse fait penser à un chagrin recouvert d'une carapace, nul besoin d'y pénétrer pour le ressentir.
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Sema Kaygusuz
Nous, les gens de Turquie, nous avons entrepris un travail de mémoire. Désormais, la société turque veut se souvenir. Nous ne voulons plus refouler les faits, nier, taire, faire comme si de rien n'était , car en nous comportant de la sorte nous ne pouvons pas grandir. Depuis ces 10 dernières années, la Turquie est devenue un pays qui se rappelle, un pays qui parle de tout.
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Comment est né le figuier ? Je me demande bien. S'est-il créé en s'inclinant vers la lumière du soleil ou bien a-t-il été façonné au gré des caprices de l'appétit des oiseaux ou des insectes alentour ? Dans quelle époque et de quelle façon est-il apparu ?
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En faisant des recherches sur les Alevis j'ai rencontré ces vers de Daimi, asik (barde Alevi) du XXe siècle qui font penser à Rûmi et vibre en harmonie avec le livre de Sema Kaygusuz:
Je suis le miroir du monde
Puisque je suis un homme
L'océan où la Vérité prend forme
Puisque je suis un homme
Je peux écrire la Torah Je peux égréner
l'Évangile Percer les mystères du Coran
Puisque je suis un homme.
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Sema Kaygusuz
Je me suis toujours sentie apatride, je me suis toujours sentie seule. En tant que femme. En raison de mes appartenances identitaires. En tant qu'écrivain. En tant que féministe dans un monde intégriste. En tant qu'amie de l'environnement. J'ai toujours essuyé de grandes déceptions chaque fois que j'ai entrepris quelque chose.
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La vérité, n’est-ce pas ce monde changeant qui s’écaille à chaque réminiscence../.. . Cela signifie-t- il que nous naissons à l’obscurité ? Que nous passons notre vie à nous habituer à l’existence à partir du reflet des autres ? La douloureuse solitude des poupées russes ne quittera-t-elle jamais notre cœur ?
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