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Critiques de Serge Berstein (30)
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Les Cultures politiques en France

En cette année électorale, pourquoi ne pas se replonger dans “Les cultures politiques en France” ?



Sous la direction de Serge Berstein, de nombreux historiens, dont Michel Winock, retracent l'évolution, les corpus, les pratiques, sociologies, les liens et porosités qui traversent les différentes cultures politiques françaises depuis la Révolution de 1789. Un ouvrage d'historiens donc, découpé par culture politique, passionnant et accessible.



En vrac, les différentes tensions, entre catholicisme et nationalisme qui transfigurent le mouvement traditionaliste, des contre-révolutionnaires de la première heure, comme Joseph de Maistre, aux royalistes et bonapartistes un temps enthousiasmés par le boulangisme et finalement dépassés par les nationalistes de l'Action française maurassienne. Fracturant ainsi la culture politique des catholiques relégués aux coups d'épée dans l'eau des démocrates-chrétiens à droite ou à l'invisibilité des catholiques de gauche.



Mais aussi le legs de la culture libérale, un temps ennemie des républicains, qui mis progressivement de l'eau dans son vin au nom de la stabilité, synonyme de prospérité économique tranquille, rechignant à descendre dans l'arène partisane, préférant l'élitisme notabiliaire au suffrage universel et, contrairement à son appelation, plus sécuritaire que libérale en matière de droits politiques, condamnant la république plébiscitaire mais s'accommodant du régime de Vichy.



L'avènement d'une culture politique dominante, la culture républicaine, entre laïcité et positivisme. Les républicains sont au centre d'un arc allant des libéraux aux socialistes. Une culture républicaine à laquelle se sont ralliés les gaullistes, héritiers d'une “démocratie plébiscitaire” très bonapartiste dans son lien direct entre un homme et la multitude. L'autre force républicaine est celle des socialistes qui, de Jaurès à Blum, ont un temps voulu renverser la table pour finalement se trouver très confortablement installés dans un régime autrefois dénoncé comme un “coup d'état permanent” par François Mitterrand.



C'est ce qui les différencie bien sûr des communistes qui travaillent au corps la société notamment la classe ouvrière. le prolétariat appelé à succéder à la république bourgeoise se voit l'acteur d'une eschatologie quasi-religieuse de l'avènement d'une société nouvelle difficilement conciliable avec la culture de compromis des socialistes et pourtant, dès l'entre-deux-guerre, les communistes vont accepter la logique du cartel et du compromis, sous l'oeil vigilant de Moscou, et ainsi participer à des expériences gouvernementales dans un régime politique qu'ils combattent toujours officiellement.



Une forme de contradiction à laquelle n'ont jamais cédé les anarchistes. le courant libertaire en France fut très fécond, ses figures intellectuelles et leurs idées très reprises par les cultures socialistes et communistes, les libertaires sont à l'origine de mouvements syndicaux et la pression exercée par ces tenants de l'action directe, de la grève à l'attentat, a conduit indéniablement au développement du droit du travail. Mais enfermés dans une sorte de pureté idéologique et progressivement marginalisés y compris par les autres cultures politiques de la gauche, les libertaires, dont le dernier fait d'arme éclatant est l'enrôlement dans la Guerre d'Espagne contre le fascisme, peinent à exister.



Vingt ans après la parution du livre en 2003 où en est t-on des cultures politiques en France ? Les cultures politiques sont mouvantes et la fin de l'hégémonie des partis comme lame de fond et rabatteur de la société politisée, mais aussi l'arrivée de la gauche et ses désillusions au pouvoir sous la Ve République et la remontée de l'extrême droite populiste ont rebattu les cartes. Les électeurs désorientés face à ces discours et valeurs fluctuants ont de moins en moins d'identité culturelle politique marquée.



Pour autant, d'Occupy Wall Street à Nuit Debout en passant par les hackers anonymes, les anarchistes n'ont pas disparus, de même que les nationalistes, qui prétendent toujours à trier le bon grain de l'ivraie et tentent le coup de poker du parti fourre-tout “ni gauche, ni droite” comme les boulangistes du XIXe siècle. Les gaullistes et les socialistes, les deux mamelles de la culture politique républicaine ont fusionné dans une sorte centrisme finalement proche du courant libéral, pouvoir à l'élite, méfiance vis-à-vis des masses partisanes, etc, de Giscard à Macron ; et une nouvelle force de gauche, l'écologie, dont l'eschatologie n'est plus celle d'un paradis païen communiste mais d'un retour à la nature autrefois prôné par des conservateurs traditionalistes a depuis émergée sur la scène politique, avec là encore son horizon utopique clé en main.



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Histoire du XXe siecle. Tome 3 : De 1953 a ..

LE Berstein et Milza est une référence indiscutable pour comprendre l'Histoire contemporaine, mais il est utile aussi de se rappeler que ces deux professeurs émérites de Sciences Po ont aussi une histoire personnelle. Tous deux nés au début des années 30, ils posent un regard "concerné"sur les évolutions économiques, sociales, de politique intérieure et internationale de notre pays. Ainsi, le premier, d'abord professeur en lycée, a largement contribué à l'histoire du radicalisme et de la IIIème république en France, le second, qui a démarré comme instituteur, al longuement creusé son passé de fils d'immigré italien et, ce faisant, le mouvement fasciste en France et en Italie. Il est décédé le 28 février 2018, et méritait bien ces quelques mots.



En ce qui concerne ce tome 3 de l'Histoire du XXème siècle, pédagogique et synthétique comme l'ensemble de la collection, outre qu'il couvre la période de 1953 au début des années 80, il s'intitule aussi Crise et Croissance. Lire ou relire cet ouvrage généraliste de qualité -quand on a passé l'âge du sinistre travail de mémorisation d'étudiant- permet, comme toujours dans cette matière, de se rappler d'où l'on vient.



Ainsi, les générations du baby-boom (celle de mes parents) ont connu cette formidable époque que Berstein et Milza ont qualifié d'âge d'or des pays industriels, où la course à la puissance des Etats dominants dopait la recherche scientifique et technologique. Rares parmi leurs contemporains furent ceux qui ont vu poindre les effets pervers sur l'environnement, l'éthique ou sur le rapport des hommes au travail du développement du nucléaire, de la recherche spatiale et génétique, de la révolution de transports et telecommunications. L'époque s'enthousiasme alors pour les applications à venir des puces ou du laser.



Ainsi ont-elles également connu le capitalisme et la société de consommation triomphants, portés par une croissance aux replis presque anecdotiques, grâce aux relances keynésiennes des Etats, et par un dollar encore tellement dominant qu'il s'investit généreusement dans le monde entier, sans craindre les inégalités croissantes à l'échelle mondiale, ni l'émergence de puissances concurrentes. Peu doutent alors des vertus du libre-échange et la mondialisation ne faisait encore peur qu'à une minorité.



Le monde rural, si fondamental en France durant des siècles, s'éteit peu à peu. La production agricole elle-même s'industrialise, satellisée par l'industrie agroalimentaire, et la jeunesse part pour la ville. L'industrie mute, abandonnant le textile et le charbon au profit de l'automobile et de l'électronique. Les cols blancs deviennent majoritaires dans la population active. Le visage de nos villes et campagnes reste profondément marqué par ces évolutions, rapides... en quelques décennies. Les catégories sociales se recomposent en conséquence, mais on parle encore du monde ouvrier plus souvent que de l'exclusion des personnes sans emploi et de plus fragiles.



Ainsi, pour notre quatrième âge -concept inutile et inexistant à l'époque-, la fin de la Seconde Guerre Mondiale a été suivie d'un âge d'or économique et social, mais pas celui de la sécurité : de 1953 à 1962, Berstein et Milza nous décrivent l'équilibre de la terreur, qui culmine en 1961 avec la construction du mur de Berlin et en 1962 avec la crise de Cuba. Le monde a retenu son souffle. Aussi terribles et marquants soient-ils, les attentat terroristes contemporains s'en trouvent relativisés.



Avec la détente qui suit, dans les années 60 et 70, les dirigeants des grandes puissances auront un semblant de sagesse, décidant de s'affronter moins directement. Pour autant, bien peu dans les pays industriels prennent alors conscience, au-delà des décolonisations européennes et de l'abandon au vietnam du sentiment de toute-puissance US, des nécessaires rééquilibrages issus de la poussée démographique de ce tiers monde, de cette plèbe , qui commence seulement, timidement, à vouloir exister politiquement sur une scène internationale dominée par l'affrontement Est Ouest.



Oui, les générations du baby-boom (mes parents) ont connu -rebelles ou pas- la prospérité de l'american way of life, le quasi-plein emploi, l'inflation à deux chiffres, des mutations technologiques et sociales dans précédent, la peur des chars soviétiques, celle de la bombe H, et le premier pas sur la lune. Au-delà de l'événementiel, Berstein et Milza reconstituent les liens, le contexte, l'environnement de toute une époque ; en lui redonnant -parfois arbitrairement- une cohérence, ils nous permettent de l'interpréter, à l'aune de notre passé plus long, et aussi en rapport avec notre présent. Des clés pour comprendre... ne serait ce que certaines divergences de points de vue lors des repas de famille...



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Le nazisme en questions





Ce recueil d’articles parus dans l’Histoire et Les collections de l’Histoire essaie de répondre à quelques questions sur Hitler, son arrivée au pouvoir, l’antisémitisme, la participation des Allemands, le silence des démocraties jusqu’à l’invasion de la Pologne, les réalisations sociales du régime nazi…

Signés par d’excellent historiens comme l’incontournable Ian Kershaw, ou Philippe Burin qui est l’auteur le plus représenté, Hans Mommsen ou Saul Friedlander ces articles parfois un peu difficiles à suivre sont à lire.

Je me demande pourquoi il est indiqué comme auteur dans Babelio Fabrice d’Almeida qui signe un article parmi d’autres.

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Histoire du XXe siècle, tome 4 : Vers le mond..

À côté du très célèbre "Mallet et Isaac", traitant de l'histoire du monde depuis la préhistoire, ce quatrième et dernier volume à propos de l'histoire mondiale du XXè siècle, traite la période de 1990 vers le monde nouveau



Illustré, coloré et richement commenté, il s'agit dun excellent outil à jour pour comprendre les enjeux de notre époque récente, mais passée et contemporaine.



je conseille vivement.



Michel



NB : une nouvelle édition publiée en 2018 fait une part à la question récente des migrants


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Histoire du XXe siècle. Tome 3, de 1973 à nos j..

À côté du très célèbre "Mallet et Isaac", traitant de l'histoire du monde depuis la préhistoire, ce troisième d'une série qui en compte quatre, à propos de l'histoire mondiale du XXè siècle, traite la période de 1973 à 1990.



Illustré, coloré et richement commenté, il s'agit dun excellent outil à jour pour comprendre les enjeux de notre époque récente, mais passée et contemporaine.



je conseille vivement,



Michel.



NB Une nouvelle édition a été publiée en 2018


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Fascisme français

Il était une fois un universitaire israélien historien des idées - Zeev Sternhell (1935 – 2020) - dont la famille avait été massacrée durant la Shoah et qui a fait ses études en France – ayant fait toute sa carrière sur l'étude des partis et mouvements de Droite en France.



Sa thèse infiniment ressassée est de considérer que la France, dès les années 1880 et bien avant le début de la guerre de 1914, avait eu non seulement l'idée, mais encore le mouvement de masse fasciste, celui du Colonel de la Roque, si puissant entre les deux guerres, bref, que la France, bien avant Mussolini et sa Marche sur Rome, fut le berceau du fascisme.

Ce livre est un recueil d'articles d'un groupe d'historiens prestigieux qui réfutent cette thèse « idéalisée » voire truquée, et fournit une contreproposition à cette assertion, tant sur le fond que sur la forme.



Aux trois droites françaises décrites par René Rémond – légitimiste, orléaniste et bonapartiste – Sternhell ajoute une « droite révolutionnaire » sans unité organisationnelle mais caractérisée par un objectif commun : l'instauration d'un ordre nouveau. Avec pour corollaire l'antisémitisme de masse, le boulangisme, les ligues antidreyfusardes. Des idées qui répondent à la crise du libéralisme.



Sternhell donne sa définition du fascisme : un système de pensée produit de la symbiose entre le nationalisme organique et le socialisme antimarxiste, une idéologie révolutionnaire qui s'oppose radicalement à l'ordre des choses existant et à la civilisation libérale et dont l'essence est le totalitarisme. Le fascisme se propose comme une nouvelle religion politique où combattre est une fin en soi, avec la détestation de l'individualisme et de l'esprit des Lumières.

Sternhell s'oppose donc à la quasi-totalité des historiens spécialistes du XXème siècle et en particulier au « clan » de l'Institut d'Etudes politiques de Paris. La pléiade de chercheurs dont les contributions sont ici réunies nous éclaire sur les faiblesses structurelles d'une thèse qui est une illustration éclatante du principe téléologique : « tout ce qui est arrivé devait arriver ». La méthode, les références, les archives uniquement sélectionnées selon leur sens favorable à la thèse, les preuves de Sternhell ne répondent en aucune façon à la rigueur de la recherche historique. le regard rétrospectif de l'histoire tourne chez lui à la fatalisation rétrospective des événements.



Ceci étant, et malgré le caractère parfois ardu de l'ouvrage, j'y ai découvert des aspects de notre histoire largement passés sous silence, par exemple : les caractéristiques du boulangisme, les stéréotypes antisémites qui constituèrent un patrimoine idéologique commun à la droite nationaliste et à l'extrême gauche comme à une partie de la gauche républicaine (tiens, tiens, tiens …), la vraie nature républicaine et résistante du colonel François de la Roque, qui rassemblait plus d'un million de partisans et fut un correspondant régulier de l'Intelligence Service pendant la guerre, surtout des anciens combattants et de nombreuses femmes, et une dernière « pépite » :

Comme le nazisme ne répondait pas aux critères du fascisme définis par Sternhell, il l'exclut du champ des fascismes tandis qu'il élargit démesurément la catégorie pour y inclure des individus qui ne se reconnaissent pas comme tels.

A la fin, Sternhell fait l'éloge du « marxisme humaniste » avec l'espoir d'un socialisme capable de se mesurer aux dures réalités de notre temps. Vaste programme !

Bref, ces controverses d'experts – historiens comme professeurs de médecine – me laissent sans voix ! Mais effectivement, répéter sans cesse une idée erronée ne la fait pas devenir juste pour autant …


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Histoire du XIXe siècle

J'ai lu ce livre une dizaine de fois. Lorsque j'ai des doutes sur l'histoire du XIXe siècle, c'est vers lui que je me tourne.

Bien entendu, cette somme a des limites. De nombreux pays sont laissées de côté et l'aspect politique est privilégié su retour le reste. Cependant Milza et Berstein permettent d'avoir une vue d'ensemble sur tous les grands événements du XIXe siècle et de remettre en perspective les évolutions dont les répercussions persistent dans notre XXIe siècle.

Bref, une lecture que je conseille à ceux qui s'interrogent sur l'histoire contemporaine.
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Du XXe au XXIe siècle : Histoire du monde de ..

Un livre essentiel qui reprend toute l'histoire du monde du début du 20ème siècle à nos jours avec précision et détail.

Une table des matières très détaillée qui permet d'aller directement à la période souhaitée, des schémas en couleur, des explications claires.

Un condensé de tous les livres d'histoire en un seul ouvrage.

De loin le meilleur livre d'histoire que j'ai eu l'occasion d'ouvrir.

Indispensable à qui veut renforcer sa culture et idéal pour la préparation de concours.
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Histoire de la France au XXe siècle. Tome 1 :..

À côté du très célèbre "Mallet et Isaac", traitant de l'histoire du monde depuis la préhistoire, ce premier volume d'une série qui en compte quatre, à propos de l'histoire mondiale du XXè siècle, traite la période de 1900 à 1930.



Illustré, coloré et richement commenté, il s'agit dun excellent outil à jour pour comprendre les enjeux de notre époque récente, mais passée et contemporaine.



je conseille vivement.



Michel.



NB : une nouvelle édition a été publiée en 2018
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Le 6 février 1934

Livre très technique, de spécialiste, sur la journée du 6 février 1934, ses causes, ses conséquences, ses tenants et ses aboutissants. Probablement le jour du XXè siècle où l'on est passé le plus près d'une insurrection renversant la république française. À quelque chose près ce jour-là, et on ne nous l'enseigne pas trop à l'école et c'est bien dommage, la France basculait avec l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, dans le camp des puissances fascistes.

Concrètement, si le Colonel de la Rocque et ses Croix de Feu n'avait pas brutalement décidé de se désolidariser des ligues d'extrême-droite quand il a vu que ça tournait vinaigre, le parlement aurait été envahi et je ne sais pas ce qui serait advenu de nous. Ça ferait une uchronie intéressante, tiens !

La lecture est assez ardue et ne s'adresse pas à des néophytes, mais c'est sans doute le bouquin le plus abouti sur le sujet et il devrait résonner (et raisonner !) dans nos têtes quand on voit ce qu'on voit 85 ans plus tard.
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Le PSF. Un parti de masse à droite

Sous le timbre du CNRS, nous trouvons, à travers cet ouvrage collectif, un superbe travail d'érudition dont l'objectivité est remarquable. Le sujet a été tabou jusqu'à aujourd'hui. Mensongèrement empreint de soufre du fait de l'action des communistes qui craignait de perdre une partie de son électorat.



En effet, le colonel François de La Roque a réussi l'exploit de créer à droite le parti au plus grand nombre d'adhérents de l'histoire des partis politiques français: Le Parti Social Français (PSF). Un mouvement qui mit en oeuvre de façon très originale , à une échelle sans doute jamais atteinte avant et jamais dépassée ensuite , la doctrine sociale de l'Église dont les fondements se trouvent dans les encycliques Rerum novarum ( Léon XIII , 1891 ) et Quadragesimo anno ( Pie XI , 1931 ) .



Parti de droite , hostile à la politique du Front populaire , il se réclame de l'orthodoxie financière , de l'équilibre budgétaire , rejette tout étatisme en matière économique et refuse énergiquement toute nationalisation . Toutefois , sous l'inspiration des encycliques pontificales et du christianisme social , il ne se montre pas moins hostile au libéralisme de la droite classique et approuve les réformes sociales du Front populaire .



Pour lui, on ne met pas le social à la disposition du politique . Le social doit inspirer le politique. Et ce parti a connu un succès fulgurant interrompu par la Seconde Guerre Mondiale malgré une participation active à la Résistance et la déportation de son chef dont le patriotisme social lui a faussement valu une étiquette fascisante.



Droite comme gauche ont saisi cette opportunité pour le faire voler en éclat fortes de l'appui du gouvernement de 1945 et de l'influence communiste au sein de ce dernier.



Au regard de la situation que vit aujourd'hui la France, on ne peut que lire avec un grand intérêt cet ouvrage très enrichissant et qui offre beaucoup à méditer. A la lumière de l'histoire d'un parti qui voulait devenir un grand mouvement de rénovation sociale et nationale , dans le plan tracé à la fois par cette tradition chrétienne qui est la nôtre et son ambition de progrès social.



L'histoire cachée enfin mise au grand jour. Merci au CNRS pour cette publication dont le thème est trop rarement étudié.
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Dictionnaire historique des fascismes et du..

C'est à un des courants majeurs du XXe siècle et à ses avatars autoritaires et totalitaires que les éminents historiens Serge Berstein et Pierre Milza consacrent cette remarquable synthèse, nourrie par une bibliographie importante. Une référence.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Histoire du XIXe siècle

Un ouvrage critique très complet, mais on aurait aimé que certaines parties soit plus détaillé (cas par cas pour certains pays qui sont occultés par exemple).
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Les Cultures politiques en France

» Ouvrage collectif consacré à un panorama des différentes cultures politiques en France et à leurs expressions partisanes . Certes , il date de 1999 mais beaucoup d’analyses restent valables et mettent même en évidence des filiations avec les mouvements et partis actuels ainsi qu’avec les substrats idéologiques qui sous-tendent les débats politiques actuels.
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Fascisme français ? La controverse

1) le seul fait qu'ils aient éprouvé le besoin d'écrire un livre et qu'ils s'y soient mis à plusieurs pour produire un "ouvrage collectif" donne une idée de la panique qui s'empare du côté de Sciences-Po sitôt qu'un auteur, étranger qui plus est (Zeev Sternhell), ose s'attaquer à la théorie de la soi-disant immunité de la France au fascisme. La seule chose que l'on puisse dire est que le fascisme n'y prit pas le pouvoir. Mais de là à radoter sur le thème du "il-n'y-eut-pas-de-fascisme-en-France-parce-qu'il-ne-pouvait-pas-y-en-avoir", cher au politologue René Rémond dont ils reprennent les sornettes comme des perroquets, ce n'est pas rendre service au lecteur

2) il faudra bien savoir un jour... de quoi on parle. Si on définit comme fascisme le régime qui exista en Italie de 1922 à 1943 les intéressés ont beau jeu de brandir ici la réponse puisque par définition l'Italie est le seul pays, où le fascisme fut au pouvoir ! Mais si on considère le fascisme comme un 'corpus intellectuel' ils ne font pas avancer le savoir avec leurs arguties du type "ah oui, mais... vous pouvez pas dire que la droite française était fasciste" ! Quiconque s'intéresse un tant soit peu à ces réalités sait à quel point la droite française (au-delà de l'extrême-droite) était, et dans une certaine mesure est encore, gangrenée par une idéologie qui sans être "la même" que celle du fascisme n'était pas non plus : le contraire...
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Fascisme français ? La controverse

Contrairement à ce que pense Zeev Sternhell, toute exigence d'autorité n'est pas synonyme de totalitarisme. Pour les auteurs ici rassemblés, la vision de l'auteur de Ni droite, ni gauche est fausse. Non, clament-ils d'un seul chœur, la France ne fut pas la terre d'élection du fascisme.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Dictionnaire historique des fascismes et du..

Serge Berstein et Pierre Milza font encore une fois preuve de leur sens remarquable de la synthèse dans ce double dictionnaire de poche (1200 pages en tout) sur le fascisme et le nazisme. Les articles y font de 1 à 10 pages, et sont de trois types : 1) biographies 2) organisations (ex : Jeunesses hitlériennes, SS, Croix de feu, etc.) 3) thématiques (architecture, cinéma, sport...), le tout traitant de 4 grands territoires : Allemagne nazie, Italie fasciste, France, reste du monde.



Dans un style parfaitement clair et didactique (ce qui est malheureusement rare dans les sciences humaines en France), et grâce à une structuration toujours bien organisée des articles, on accède en 2 minutes à tout ce qu’il faut savoir sur les principaux éléments des mouvements fascistes et d’extrême droite, depuis leurs origines.



Les articles les plus intéressants sont sans surprise ceux qui dans une démarche comparative ont trait à l’impact des mouvements fascistes sur la société : art, cinéma, encadrement de la jeunesse, architecture, travail.



Signe qui ne trompe pas sur la nature polysémique et polémique du fascisme, une bonne partie des articles concernent des mouvements ou personnes issues de ces mouvements pour en conclure qu’ils ne sont pas fascistes à proprement parler (ex : Franco, Pétain, Ligues de l’entre deux guerres, Peron) !



On peut cependant reprocher quelques défauts de forme à ce dictionnaire. D’abord, il est double : il faut donc se munir des deux exemplaires si l’on veut naviguer à travers des thèmes de façon non alphabétique. Ensuite, la juxtaposition des éléments concernant l’Italie fasciste et l’Allemagne hitlérienne peut paraître un peu artificielle ; pourquoi ne pas imaginer d’une part un dictionnaire sur chacun des deux pays ? Enfin, les articles n’ont pas toujours le même niveau de granularité et d’intérêt : les articles sur l’Italie en particulier paraissent plus détaillés, et donc moins pertinents pour un novice.



Malgré cela, c’est une bonne lecture “efficace” sur le sujet. Pas une lecture de plage, ni une lecture de bus, plutôt une lecture de bureau, un crayon à papier à la main.
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Histoire de l'Europe

Riche synthèse de l'histoire complète de l'Europe. Tant sur le plan politique et économique, que social, culturel et démographique.
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histoire du vingtieme siecle. 1939-1953. To..

Indispensable
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Ils ont fait la paix. Le traité de Versailles..

Voici une synthèse lumineuse des activités diplomatiques qui ont suivi la fin de la Grande Guerre. Dans le cadre du traité de Versailles et des autres traités annexes (Sèvres…) les “vainqueursˮ ont tenté de mettre sur pied un monde qui se voulait “de paixˮ. Les intérêts étaient souvent divergents et même contradictoires. Les beaux principes du “curéˮ Wilson avec ses quatorze points se sont révélés très difficiles à mettre en œuvre dans la pratique, les faits sont têtus et les situations horriblement compliquées. Quiconque a un peu voyagé dans notre vieille Europe a eu l’occasion de traverser des frontières fluctuantes, dont beaucoup résultent de ces traités. La SDN a eu le succès que l’on sait et la deuxième guerre mondiale n’a pas attendu bien longtemps. Un excellent livre pour comprendre notre monde actuel.
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