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Note moyenne 3.96 /5 (sur 50 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 05/11/1949
Biographie :

Ancien élève de l'École nationale des chartes, puis membre de l'École française de Rome (1973-1975) et de la Casa de Velázquez à Madrid. Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales depuis 1993, il s'intéresse aux colonisations de l'Amérique et de l'Asie, notamment aux expériences coloniales comme lieu de métissages et de naissance d'espaces hybrides et comme premières manifestations de la mondialisation. Il est membre du Comité de rédaction de la revue Gradhiva.

Il a récemment été le commissaire de l'exposition Planète Métisse au Musée du quai Branly.

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Café littéraire avec Étienne AUGRIS, de la revue L'éléphant et Serge GRUZINSKI, directeur d'études à l'EHESS Engageant un dialogue avec un métis de la Nouvelle-Espagne du XVIe siècle, Serge Gruzinski livre un témoignage de première main sur la construction de la première société coloniale de l'Europe moderne, le Mexique, et l'essor de la mondialisation ibérique. Des questions qui résonnent de la Renaissance à aujourd'hui : quels repères se forger quand tout change autour de soi et que le passé sombre dans l'oubli ? Comment s'adapter à un monde qui se globalise ?

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L'idolâtrie- perçue comme tout ce qui s'oppose à la foi chrétienne- devient le monstre à abattre; et les Indiens récalcitrants sont des idolâtres inspirés par le diable.
p. 92
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Les relations entre vainqueurs et vaincus ont aussi pris la forme de métissages qui brouillèrent les limites que les autorités nouvelles cherchaient à maintenir entre les deux populations. Dès les tout premiers temps, le métissage biologique, c’est-à-dire le mélange des corps – souvent assorti du métissage des pratiques et des croyances -, a introduit un nouvel élément perturbateur.
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Non seulement la Chine "médiévale" n'a rien du pays fermé et immobile que notre ignorance se plaît à imaginer, mais elle s'est lancée, au XVème siècle, dans une expansion maritime qui l'a conduite jusque sur les rives de l'Afrique orientale.Quelque temps plus tôt, elle avait été la pièce maîtresse d'une domination mongole qui s'était avancée jusqu'aux plaines de Pologne et de Hongrie. Le repli officiel à l'intérieur des frontières de l'empire, après l'abandon des expéditions menées par le musulman chinois Zheng He, est relatif. D'une part, parce qu'une active diaspora chinoise peuple l'Asie du Sud-Est ; d'autre part, parce que la Chine des Ming -la dynastie au pouvoir depuis 1368- est loin d'avoir renoncé à sa suprématie sur cette partie du monde. Les rapports avec le Tibet et les oasis de l'Asie centrale, les Mongols et les Jurchen du Nord, les Coréens et les Japonais de l'Est et l'Asie du Sud-Est témoignent de l'immensité des aires d'influence et de la complexité des politiques à mener au cas par cas.
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Ce livre revient sur une autre dimension de l'innominado, notre manière proprement européenne de remonter le temps et de construire le passé. Cet innommé est aussi invisible que les bactéries dispersées par l'invasion européenne. Et pourtant son irruption dans les fourgons de la Conquête a constitué un instrument majeur de la colonisation occidentale. (14)
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... la décennie qui précède l'arrivée des conquistadores apporte bien des raisons de trembler. En effet, dix ans avant l'arrivée de Cortés, une comète resplendissante apparaît. Les devins se révélant incapables d'interpréter ce phénomène, Moctezuma les condamne à périr de faim. Le roi de Texcoco, Nezahualpilli, qui possède le don de voyance, prophétise des calamités qui doivent détruire les royaumes. Quand il meurt en 1515, il laisse un Moctezuma II perplexe et tourmenté. D'autres prodiges viennent semer le trouble dans l'esprit du souverain mexica : le sanctuaire de la grande déesse Toci prend feu. Les eaux du lac forment de gigantesques vagues, alors qu'aucun vent ne souffle. Des voix de femmes annoncent, dans la nuit, la mort et la destruction. Une pierre énorme, qu'on tente en vain de transporter à Mexico, se met à parler et à proclamer la chute de Moctezuma. ...
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On comprend que le présent file entre les doigts sans se laisser jamais capturer. « L’ennuyeux, rappelait Hannah Arendt, c’est que nous ne semblons ni équipés ni préparés pour cette activité de pensée, d’installation dans la brèche entre le passé et le futur. » Le présent ne possède jamais de contours précis : il s’alimente d’un flot de stimuli, de sensations, d’images, de pressentiments, de bruits et d’« actualités » dont notre mémoire ne fixe que des bribes. Pas plus que le passé, le présent n’est donc donné. Pourtant, c’est de lui, et donc du monde contemporain, qu’il faut partir pour remonter le temps.
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Dès les années 1515, les colons espagnols de Cuba pointent leurs regards vers les grandes terres qui existeraient à l'ouest et au sud de leur île. La première expédition vers les côtes du Mexique remonte à 1517. La troisième, celle de Hernan Cortés, démarre en 1519...
Les premiers contacts suivis entre Portugais et Chinois débutent vers 1511 à Malacca, où opère une importante colonie d'immigrés de l'Empire céleste. Quant à l'apparition des Portugais sur les côtes de Chine, elle remonte au moins à l'année 1513 et se confirme au cours des deux années suivantes.
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Le présent n’est donc pas que le reflet du passé et du futur. Il se dote de multiples visages. Son âge et sa profondeur varient de lieu en lieu. On peut préférer ignorer ces « traces » et faire comme si elles n’existaient pas. Mais, pour peu qu’on les prenne au sérieux, elles jettent les fondements d’une histoire globale qui s’est amorcée dès le XVIe siècle entre le Mexique et les presses européennes de la Renaissance, avant de confronter, cinq siècles plus tard, le Brésil aux grands studios asiatiques.
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Saisir de quoi est fait le présent est aussi compliqué que de reconstituer un passé avec les fragments que le temps en a préservés. Il faut commencer par un travail de repérage et de contextualisation. Identifier les différentes strates composant un moment ou une scène, retrouver les espaces et les temps qui convergent en un même lieu, décrypter le hors-champ, s’ouvrir aux réminiscences qu’inspire l’image, autant d’étapes qui appellent invariablement un regard historique.
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Ce n'est pas Cortés qui découvre le Mexique. Son expédition a été précédée, et donc involontairement préparée, par deux "prises de contact" montées depuis Cuba. Conquise en 1511, l'île deviendra la base antillaise d'une série de raids et d'expéditions de reconnaissance. Mais ce n'est qu'à posteriori qu'elle apparaîtra comme un tremplin vers le Mexique.
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