Le soleil se leva sur un camp prêt pour l’offensive. Les ordres, chuchotés dans toutes les directions, formaient un brouhaha menaçant. Chacun courait dans les tranchées afin de rejoindre son poste. Les cœurs battaient de peur. La mine tendue des soldats et l’air affairé des officiers promettaient le pire. L’attaque aurait lieu ce matin. Beaucoup souhaitaient qu’on en finît au plus vite, qu’on se lançât vers l’ennemi sans plus tarder puisqu’on disait l’assaut inévitable. Ceux qui attendaient à leur poste se cramponnaient à leurs fusils. Ils recevaient tous avec irritation les coups que de maladroits affolés leur donnaient au passage.