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3.78/5 (sur 53 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lesneven , 1960
Biographie :

Serge Paugam est un sociologue français, né en 1960 à Lesneven dans le Finistère. Il a soutenu sa thèse de doctorat de sociologie en juin 1988 à l'École des hautes études en sciences sociales sur "La disqualification sociale". Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique et directeur d'études à l'EHESS, il est l'auteur de plusieurs ouvrages, désormais classiques, sur la pauvreté et la précarité, tant en France qu'à l'étranger. Il a créé et dirige la collection « Le lien social » ainsi que la revue Sociologie aux Presses universitaires de France. Il est responsable de l'Équipe de Recherche sur les Inégalités Sociales (ERIS) du Centre Maurice-Halbwachs. Son programme de recherche s'inscrit dans une démarche comparative, à la fois quantitative et qualitative, des formes élémentaires de la pauvreté dans les sociétés modernes, notamment en Europe. Il concerne l'analyse de la reproduction et du renouvellement des inégalités, mais aussi l'étude des fondements des liens sociaux à partir desquelles il est possible de définir et de conceptualiser différents types de ruptures sociales.
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Source : Wikipédia
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Un débat organisé par ATD Quart Monde et Faïza Zerouala, journaliste à Mediapart avec le sociologue Serge Paugam, la présidente d'ATD Quart Monde France Marie-Aleth Grard et le directeur de la DREES Fabrice Lenglart. La 5e édition du festival de Mediapart a eu lieu le samedi 25 mars 2023 à Paris. Ce festival a lancé la tournée des 15 ans dans toute la France : https://www.mediapart.fr/lefestival Mediapart n'a qu'une seule ressource financière: l'argent issu de ses abonnements. Pas d'actionnaire milliardaire, pas de publicités, pas de subventions de l'État, pas d'argent versé par Google, Amazon, Facebook… L'indépendance, totale, incontestable, est à ce prix. Pour nous aider à enrichir notre production vidéo, soutenez-nous en vous abonnant à partir de 1 euro (https://abo.mediapart.fr/abonnement/decouverte#at_medium=custom7&at_campaign=1050). Si vous êtes déjà abonné·e ou que vous souhaitez nous soutenir autrement, vous avez un autre moyen d'agir: le don https://donorbox.org/mediapart?default_interval=o#at_medium=custom7&at_campaign=1050

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Avant d'incriminer les plus faibles en les rendant responsables de leur sort, il faudrait poser la question de la place des plus désavantagés dans le système social. Est-ce normal que les moins qualifiés soient aussi les moins protégés en termes de couverture sociale ? Est-ce normal que les enfants des milieux défavorisés soient condamnés à échouer dans le système scolaire sans avoir la chance d'acquérir les bases nécessaires à leur intégration sociale ? Est-ce normal que les moins qualifiés aient moins accès à la formation continue que les plus qualifiés ? La contradiction entre l'égalité formelle des individus et la force des inégalités de la vie économique et sociale ne peut pas être facilement résolue.
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Les bibliothèques ne sont pas des services sociaux et pourtant elles rendent [aux pauvres] des services que l'on pourrait qualifier de sociaux. La différence est que les pauvres peuvent s'y sentir plus libres alors que tout leur rappelle leur condition d'assistés quand ils sollicitent l'aide d'un professionnel du social.
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La dimension affective n’est pas la seule dimension qui intervient dans l’attachement. Hirschi intègre aussi la question de la contrainte et du rapport aux règles. Tout d’abord, les parents peuvent superviser plus ou moins fortement leurs enfants, en particulier lorsqu’ils sont à l’extérieur de la maison en leur demandant où ils se rendent et avec qui ils sont en relation. Il s’agit d’un contrôle assez strict qui a pour objectif de leur assurer une protection face aux aléas de la vie. La qualité de l’attachement peut aussi être appréciée au moyen de l’explication par les parents eux-mêmes de la règle qu’ils souhaitent inculquer à leurs enfants, sachant que ces derniers sauront sans doute d’autant plus la respecter qu’ils en comprendront le bien-fondé. Hirschi démontre statistiquement que les enfants dont les parents exercent un contrôle préventif sur leurs relations à l’extérieur de la maison et qui leur expliquent les raisons qui les conduisent à imposer des règles et des contraintes ont une probabilité nettement plus faible de commettre des actes délinquants. Ce résultat est essentiel car il permet non seulement de valider le constat que la contrainte est bien inhérente à l’attachement (ce qui confirme le postulat durkheimien), mais aussi que cette contrainte est assortie de sanctions à la fois formelles et informelles. Ne pas respecter une règle dont les parents se sont employés à expliquer la raison dans le cadre d’une communication intime avec leurs enfants revient à s’exposer à une punition, et, plus encore peut-être, à l’épreuve symbolique d’un désaveu ou d’une rupture, au moins temporaire et partielle, du pacte scellé avec les parents qui garantit l’attachement réciproque. C’est ainsi que l’on retrouve aussi l’argument de Durkheim selon lequel la contrainte peut être désirable car elle garantit à l’individu l’attachement qui le lie aux autres. Ainsi, à la pression externe qu’exercent les parents correspond la contrainte intériorisée par les enfants qui leur assure la conformité aux normes et, par là même, la garantie d’une reconnaissance de leur attachement au groupe familial, mais aussi, par extension, aux différents groupes placés sous la supervision parentale. Il est clair cependant que cette pression externe n’est supportable que si elle n’est pas trop étouffante et surtout si elle s’exerce dans le cadre d’une relation dans laquelle l’enfant trouve auprès de ses parents les explications nécessaires aux normes auxquelles il est appelé à se conformer. En l’absence de ces dernières, il est probable qu’il aura plus de difficultés à les respecter.
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9. « La "naturalisation" et la "victimisation" de la pauvreté peuvent donc être considérés comme deux pôles opposés dans l'appréhension du phénomène. Entre ces deux extrêmes, il existe comme un continuum de situations autour de ce que l'on peut appeler la "culpabilisation" des pauvres. Certaines sociétés ne se réfèrent pas à un ordre social naturel où les pauvres seraient destinés à occuper des fonctions inférieures, mais n'adhèrent pas non plus pleinement à l'image opposée où ils seraient des victimes pour lesquelles il faudrait se mobiliser collectivement. Les pauvres sont donc appelés à se prendre en charge eux-mêmes en saisissant les opportunités que le système économique et social peut leur procurer et, faute d'y parvenir, ils sont alors jugés incapables, irresponsables ou paresseux. » (p. 262)
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Le modèle de l'école républicaine postule l'égalité fondamentale des individus, mais instaure entre eux une compétition. Celle-ci est considérée comme juste. Le principe de l'égalité des chances apparaît toutefois peu respecté.
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Le chômage de longue durée, la multiplication des emplois "périphériques", mais aussi l'affaiblissement des liens sociaux ont fait prendre conscience de l'existence de formes nouvelles de pauvreté.
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Dans La Situation de la classe laborieuse en Angleterre (1844), Friedrich Engels citait cette lettre publiée dans le Manchester Guardian par une dame de la bourgeoisie : « Depuis quelque temps on rencontre dans les grandes rues de notre ville une foule de mendiants qui, tantôt par leurs vêtements en haillons et leur aspect maladif, tantôt par l’étalage de blessures béantes et d’infirmités repoussantes, cherchent à éveiller la pitié des passants de façon souvent fort impudente et fort offensante. J’incline à croire que lorsqu’on paye non seulement l’impôt pour les pauvres, mais qu’on apporte en outre une généreuse contribution à l’entretien de bienfaisance, on en a assez fait pour avoir le droit d’être enfin à l’abri d’importunités aussi désagréables que cyniques ; et à quoi donc sert l’impôt si lourd que nous payons pour l’entretien de la police municipale, si la protection qu’elle nous accorde ne nous permet pas d’aller tranquillement en ville et d’y revenir ? J’espère que la publication de ces lignes dans votre journal qui jouit d’une grande diffusion, incitera les pouvoirs publics à faire disparaître cette calamité (nuisance). »
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La signification du concept de méritocratie demeure néanmoins incertaine. Les idéologies qui s'en réclament pâtissent en effet de l’ambiguïté qui est à l'origine même de la notion de mérite, caractérisée par un entremêlement de composantes innées et acquises. Si le "sens de l"effort" et le "goûts du travail" y occupent une place centrale, les "dons naturels" et les "qualités innées" peuvent aussi être valorisées par un système prétendument méritocratique. La frontière séparant les discours relevant de la naturalisation des inégalités de ceux célébrant les vertus du mérite est donc imprécise et labile.
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7. « L'écart de revenus entre les riches et les pauvres est si élevé dans ce pays [le Brésil, mais est-ce utile de le préciser ?] qu'il impose aux premiers de se justifier et de se disculper. Il est frappant de constater que nombre d'interviewés éprouvent intensément ce besoin, un peu comme s'il restait en eux-mêmes un fond de mauvaise conscience que seul un travail d'auto-persuasion argumenté pouvait dissiper. En puisant dans leur biographie personnelle ou familiale, ils relatent des épisodes suggérant le courage, la témérité, la volonté de réussir dont eux-mêmes ou leurs ascendants ont fait preuve au cours de leur vie pour se convaincre qu'ils ne doivent rien à la société et qu'il serait même absurde de penser qu'ils pourraient être, ne fût-ce qu'indirectement, responsables de la misère qui sévit auprès d'eux. Ils en tirent souvent un sentiment de fierté, de gloire personnelle ou familiale, qu'ils ne cherchent pas à dissimuler. Ce qu'ils ont acquis, ils le doivent prétendument avant tout à leur mérite et à la loi de sélection naturelle qui récompense les plus doués et les plus combatifs. L'idée que les pauvres pourraient être victimes d'un système foncièrement inégalitaire et injuste leur est à l'inverse étrangère – du moins les discours n'en portent-ils aucune trace. Certains les considèrent même comme des parasites. » (p. 239)
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5. « Lorsqu'ils [les interviewés parisiens] cèdent à la tentation de la naturalisation [de la pauvreté], ils se cantonnent généralement à la mise en avant de supposés dons génétiques des privilégiés ou, à l'inverse, de tares culturelles (et non biologiques) dont seraient affligés les plus pauvres. Les références à la race sont relativement discrètes dans les discours et, lorsqu'elles émergent, c'est plutôt dans une variante culturelle que biologique. À São Paulo, on retrouve une insistance sur l'importance des supposés dons génétiques et un racisme présent mais souvent dissimulé [on euphémise les mulâtres en désignant les Nordestins] dans les contextes les plus publics. Les personnes interviewées à Delhi se distinguent, elles, par une mobilisation beaucoup plus fréquente de discours visant à naturaliser la pauvreté sur la base de la caste. Elles s'appuient pour cela, d'une part, sur la théorie du karma et, de l'autre, sur l'affirmation de différences culturelles entre les groupes de caste. » (pp. 170-171)
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