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Critiques de Seung-U Lee (74)
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La vie rêvée des plantes

Ce livre « La vie rêvée des plantes » du coréen Lee Seung-U est délicat à résumer car il comporte tant de choses indicibles...juste raconter l'histoire c'est lui ôter tout ce qui l'entoure, cet espace par moment surnaturel, la nature décrite vibrante de vie, son onirisme et son ésotérisme, l'écoulement du temps, parfois lent, parfois suspendu, pouvant tourner en rond ou filer. Oui, son atmosphère. Ce récit est beau et m'a fait du bien, m'a même par moment envoutée, notamment du fait de la présence de belles métaphores surréalistes de l'amour, de l'amour passion, absolu, basées sur la nature. Il distille une sorte d'apaisement, de caresse, de doux flottement, ce malgré quelques passages durs, voire crus.



« Elle s'était tue. Les rayons du soleil passaient à travers les mailles ajourées du rideau. La poussière voltigeait comme des éphémères dans la lumière. La mélodie, lente et mélancolique, s'immisçait doucement à travers cette danse immatérielle ».



Après des années d'absence et d'errance, Kihyon revient dans le giron familial où dominent silence et non-dits. le père notamment ne dit jamais rien et ne s'occupe que de ses plantes au point d'être fantomatique, la mère, froide et distante, tient un restaurant, ce qui lui prend tout son temps, et son frère, pourtant promis à un bel avenir, Uhyon, se terre désormais dans sa chambre depuis qu'il a perdu ses deux jambes durant son service militaire. Kihyon vit de petits boulots et notamment exerce le métier de détective privé. Il est chargé par un mystérieux commanditaire de suivre sa propre mère. Cette curieuse filature va lui permettre de lever le voile sur le secret de cette femme et de comprendre pourquoi son frère ainé a toujours été préféré par sa mère…au point d'ailleurs qu'elle l'amène, sur son dos, voire les prostituées afin d'assouvir ses pulsions sexuelles. Ce d'autant plus que Sunmi, la petite amie de Kihyon, n'est plus là. Sunmi dont Uhyon était tombé fou amoureux.



« Elle avait ce teint pâle de plante poussée dans l'ombre. Ses longs cils palpitaient ».



Ce retour après toutes ces années nous montre un Uhyon bien plus mature, plus lucide, qui se rend compte de sa responsabilité dans le drame survenu et le destin de son grand frère. Il tente, avec beaucoup de sensibilité et de courage, de redonner un sens à la vie de son ainé au destin brisé.



Un livre sur les secrets, les silences, terreau de toute histoire de famille dans lequel Lee Seung-U plante des graines d'espérance. Y poussent alors, dans une sorte d'onirisme, des arbres dont les racines s'enlacent, dont les troncs se mélangent au point de ne former qu'un, dont les feuilles se caressent, dont les frondaisons frôlent les cieux… Une nature qui nous montre le chemin, nous guide vers l'essentiel.



« Un arbre effectivement voluptueux, svelte et souple comme un corps de femme. Il enlaçait le pin dans une tendre étreinte. J'imagine que, sous terre, leurs racines s'entremêlaient dans une intimité encore plus scandaleuse ».



Une lecture magique dans laquelle la violence côtoie la douceur, la bassesse conjugue la grandeur d'âme, le drame s'entrelace à la poésie, les penchants bestiaux se déclinent en amour pur et en bonté, la crudité en sensualité, « La vie rêvée des plantes », je le sens, va rester en moi et va diffuser ses particularités que, en tant que lectrice occidentale, j'ai du mal à mettre en mots. C'est un ressenti avant tout, comme une main qui vient nous caresser pour nous transcender.



« Ce qui en nous est le plus apte à exprimer les sentiments, n'est-ce pas la main ? de cette main, émanaient une tendresse, une affection extrêmes, perceptibles même pour quelqu'un qui regardait à bonne distance. Cette main câline et aimante glissait sur les cheveux de l'homme, ses oreilles, ses yeux, ses lèvres. Et à chacune de ses caresses, le visage s'éclairait, s'illuminait d'or ».



Voilà ce que m'a procuré ce livre à chaque fois que je l'ouvrais. Je crois. Un esprit surnaturel l'habite.







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Ici comme ailleurs

Sori, terminus. Tout le monde descend. Sorry, terminus d'une vie. Yu a mis le cap à l'ouest. Mutation indésirée comme le sentiment de se débarrasser de cet employé. Premier objectif, trouver ses nouveaux bureaux, mais toute la ville ne semble pas connaître sa société. Second objectif alors, trouver l'ancien responsable, mais toute la ville ne semble pas le connaître non plus. Étrange sentiment d'être dans un lieu hostile. Le vent, probablement, qui fait courber l'échine. La poussière, certainement, qui rentre dans les yeux, colle au costume, couleur ocre. Poussière d'une vie. Yu déambule, sans but même. Il y fera de drôles de rencontres, face au Sosan-bong, cet étrange montagne qui se pare de couleurs phosphorescentes certains matins.



J'ai l'impression de ne pas avoir tout compris, tant la complexité du roman se teint de philosophie et de mysticisme. Mais c'est justement ce sentiment d'être par moment perdu qui donne une valeur inestimable au roman. Pris par l'onirisme de l'auteur, je me souviens encore de « la vie rêvée des plantes ». Le style est différent mais j'ai cette même envie, une fois la dernière page tournée, de le relire, car je sais que je découvrirais une autre histoire à chaque nouvelle relecture. Il y a des romans qui méritent en effet plusieurs lectures tant le scénario est riche, l'auteur distille des moments de grâce, de rêve, de spiritualité aussi. Il y est question de foi, de croyance et de vie après la mort. Même mort, je crois que j'aurais envie de le relire, et de revivre cette histoire. En attendant, je me construis pierre après pierre ma demeure pour l'au-delà, pour l'après, pour m'abriter contre ce vent qui colle à la peau.



[...]
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La vie rêvée des plantes

Après des années d'absence, Kihyon revient vivre auprès des siens, dans la maison familiale où règne le silence. Sa mère tient un restaurant qui lui prend tout son temps. Son père ne s'occupe que de ses plantes. Son frère, Uhyon, vit reclus depuis qu'un accident durant son service militaire l'a privé de ses deux jambes.

Kihyon exerce en dilettante le métier de détective privé est chargé par un mystérieux commanditaire de suivre sa propre mère. Sa filature lève le voile sur le grand secret de cette femme qui lui a toujours préféré son aîné. Ne va-t-elle pas, depuis qu'il est amputé, jusqu'à le conduire dans des motels où il peut assouvir ses pulsions sexuelles avec des prostituées qu'elle se charge de trouver ? Ce frère, étudiant brillant et engagé, passionné de photographie, promis à un bel avenir, adoré par ses parents, a toujours été source d'admiration et de jalousie pour Kihyon, jalousie exacerbée par la présence de Sunmi, sa petite amie dont il s'était follement épris. Mais avec son retour, Kihyon, plus mûr, plus lucide, prend conscience de sa responsabilité dans le destin de Uhyon et va tenter de redonner un sens à la vie du jeune homme qui vit très mal sa nouvelle condition.



Entre délicatesse et violence, poésie et réalité crue, le récit de Kihyon est une confession où l'espoir fou de réparation se substitue peu à peu à la culpabilité. Dans cette famille qui vit dans le silence et les non-dits, les sentiments couvent comme le feu sous les braises. Le père, effacé, négligé, est pourtant celui qui unit et aide, de loin, les siens à se redécouvrir.

Flirtant avec la mythologie et le fantastique, cette histoire poétique sait aussi se faire violente et érotique. Une lecture intrigante et envoûtante qui prouve encore une fois combien la littérature coréenne, étrange et subtile, recèle des petites merveilles méconnues. A découvrir.

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La vie rêvée des plantes

Refermer ce livre m'a confirmé un désarroi qui grandissait en moi avec le temps qui passe : au plus je lis, et au plus je me rends compte que jamais je n'arriverai à lire tous ces livres qui attendent bien sagement dans leur coin pour me faire rêver...



Connaissant mes goûts pour les découvertes littéraires, je me suis cette fois envolé pour la Corée du Sud, avec le premier roman traduit en français (chez Zulma - dont on connait l'art de dénicher les perles) d'un auteur majeur dans la littérature coréenne contemporaine... comme souvent injustement inconnu sous nos lattitudes... ce voyage ne pouvait donc que me plaire sur papier; et il a comblé mes espérances.



A la fois mystérieux avec un zeste subtil de fantastique, mais également à haute teneur poétique de par son univers teinté de plantes et d'arbres, ainsi qu'une réflexion sur les relations et les non-dits entre les membres d'une famille, ce livre m'a fait penser à un savant mélange entre Yoko Ogawa et Murakami. Décidément, la littérature asiatique ne cessera jamais de me surpendre.



Un roman à apprécier également entre les lignes. Je ne peux donc que vous conseiller de vous laisser bercer comme moi par ce fort joli conte.

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La vie rêvée des plantes

Écrire un livre, c’est « entrer dans la vase ». Cette phrase de l’auteur, Lee Seung-U, pour résumer la genèse de son roman. Je me suis longtemps interrogé sur la signification de cette phrase. A quel moment de la vulgaire boue peut entrer dans le processus créateur de l’auteur ? Et puis, j’ai eu mal à la tête. Alors j’ai arrêté de réfléchir et j’ai bu une bière. Je me suis senti mieux. Et j’ai pu apprécier.



J’ai repensé à cet arbre, un palmier du brésil qui poussa dans un univers plus hostile au bord d’une falaise de Corée du Sud. Une graine à l’origine brésilienne qui traversa les courants, les flots et qui se déversa dans cette boue venue s’échouer sur le rivage coréen. Avec vents et marées, de l’attention et de l’amour, cette graine a su se développer et capter l’âme d'un couple, celui d’un amour brisé.



La lecture est toute fraîche. Pourtant, je me rends compte que j’ai un mal fou à rassembler mes idées sur le sujet. Il y a tellement dedans. Tellement quoi, vous allez me dire ? De l’émotion, des sentiments, de la passion mais aussi de la rage et de la haine. Une violence des sentiments aux deux extrêmes entre amour et déchirement. C’est une magnifique lecture et une surprenante découverte. Des secrets, des histoires de famille, des silences. Mais aussi des arbres, du soleil, de la magie, de l’espérance. De la poésie en somme, symbolisée par la présence de ces arbres et de cette nature quasi mystique.



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La vie rêvée des plantes

Voilà un roman qui confirme qu'il y a les lectures que le mainstream impose, et celles que l'on découvre, à chercher, vous savez cette perle précieuse. Alors... Il y a ce qu'on voit, et surtout ce qu'on ne voit pas. Par exemple, prenons un arbre, il y a le tronc, solide et droit. Il y a les feuilles que le vent fait déplacer, frôler, caresser celles des autres arbres, sans que jamais le tronc fasse un pas. Aucun tronc ne rentre en contact avec un autre. Et il y a les racines, invisibles, et pourtant primordiales, essentielles, vitales, qui s'entremêlent. Pensez-vous que ceci ne s'applique qu'à la forêt toute entière ? Non. C'est aussi vrai pour les hommes. Voilà ce que ce roman coréen viendra vous révéler : son onirisme est saisissant. Vous pensez lire l'histoire d'une famille ? Ne pas se laisser berner par l'histoire du narrateur : l'auteur nous rappelle que l'arbre ne doit pas cacher la forêt immense des significations et des symboles. Et pourtant ce n'est pas un roman sur un arbre, quoique ! Enfin vous verrez... Vous trouverez le synopsis de ce livre ailleurs, par l'éditeur en premier, pas ici. Parce qu'au delà des mots, le ressenti : il y a ce qu'on voit et, surtout, surtout, ce qu'on ne voit pas.
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La vie rêvée des plantes

Kihyon vit à Séoul avec ses parents et son frère ainé. Il vient d'ouvrir une agence de renseignements et un mystérieux client lui demande d'espionner sa mère. Parallèlement, il achète des prostitués pour les offrir à son frère , revenu handicapé du service militaire.



La littérature asiatique est souvent singulière et ce livre n'échappe pas à la règle. On passe 300 pages dans un univers gonflé par le secret, hypnotique à souhait où l'imagination relaie le réel et l'arbre l'être humain.

Les personnages ont tous leur secret, Kihyon, le narrateur, va être à la fois détestable et unificateur.

ici, le père ne semble être attiré que par les plantes , la mère est distante, loin semble-t-il de son mari, le frère handicapé rêve de se muer en arbre et le narrateur est un amoureux rejeté, amené à suivre sa propre mère pour le compte d'un mystérieux client.

Ok, je ne vous vend pas du rêve.

Pourtant, au delà des secrets qui vont tomber les une après les autres, l'auteur , né en 59 en Corée , va installer un climat pesant, tout en ne le rendant pas irrespirable.

le parallèle entre homme et arbre est saisissant, les sentiments s'entremêlent, les personnages se croisent sans se voir ... On a l'impression que l'auteur les fait évoluer parallèlement pour finalement les faire converger vers e symbole du livre , un palmier, qui a poussé contre toutes les lois de la nature , poussé au sud de la Corée.

Lecture particulière, envoutante . On est rarement déçu avec les éditions Zulma.
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La vie rêvée des plantes

La vie rêvée des plantes de Lee Seung-U est un récit empreint d'une atmosphère poétique et dramatique en même temps. La lecture de cet ouvrage fût vraiment marquante pour moi et je remercie donc énormément Babelio et les éditions Zulma pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique. Réédité cette année, les éditions Zulma remet en avant ce titre traduit pour la première fois en 2006.



Kihyon est un jeune homme un peu paumé dans la vie. Revenant tout juste d'une fuite, Kihyon redécouvre son foyer comme il le connaît : un père fantomatique, une mère froide et distante et son grand frère amputé des deux jambes après son service militaire qui avait un avenir prometteur et une petite amie parfaite. Alors qu'il se retrouve à espionner sa mère pour le compte d'un client de sa toute nouvelle agence de renseignements, Kihyon se retrouve à déterrer des secrets de famille et à devoir comprendre sa famille et ses sombres impulsions.



Presque sous la forme un conte, l'auteur joue avec une ambiance singulière et indescriptible accompagnée de métaphores surréalistes très poétique et singulière autour de la nature, comme souvent dans la littérature asiatique. Je découvre avec ce récit l'auteur Lee Seung-U, auteur reconnu de la littérature coréenne contemporaine et j'avoue avoir été totalement charmé par sa plume pourtant crue. Malgré les réflexions complexes et les scènes dramatiques de ce récit, l'auteur envoûte avec une écriture pleine d'une vérité ensorcelante. Chaque membre de cette famille cache de sombres secrets et penchants, mais chacun est touchant à sa manière. Un titre que je recommande et un auteur que je vais surveiller !
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Le vieux journal

« Le Vieux Journal » n’est pas un roman, mais un recueil de nouvelles qui s’assemblent les unes dans les autres pour construire l’histoire de l’âme humaine. Un point de départ – licenciement, rupture, deuil – et à l’arrivée un tunnel sans fond qui s’enfonce dans le noir, point de lumière qui t’attend à l’autre bout. Il te faut avancer encore plus et sombrer dans l’obscurité pour comprendre la trajectoire de cette vie. Loin d’être rectiligne, elle déviera de son point initial pour rencontrer des situations absurdes, rocambolesques ou simplement tragiques. Mais ce n’est que par ses détours que l’âme humaine se forgera un caractère.



" Chaque jour qui passe nous ôte un peu de notre vie. Il nous faut céder cette part pour rester vivants. C’est comme ça. Quand on n’a plus rien à céder, la vie s’arrête. "



Tantôt il se passera quelque chose, tantôt rien. Telle en va la vie. Ce n’est pas la vie rêvée des plantes ni même celle des hommes. Simplement, ta vie. En Corée ou ailleurs. L’âme se passe de frontières, l’amour aussi, tout comme le désespoir, la mélancolie, la tristesse… les sentiments humains.



J’adore lire ces chroniques d’une vie, romancée ou imaginaire. Justement parce qu’une vie est faite de petits bouts de chemins détournés et que ce long parcours dresse le portrait d’un homme.



[...]
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La vie rêvée des plantes

Une histoire troublante, prenante, Kihyon nous conte et dévoile son amour inassouvi pour l'amie de son frère aîné. Cette histoire est comme le reflet de celle des parents. Des amours impossibles, difficiles et pourtant si purs si magiques. Tout comme un conte, Kihyon se fait chevalier, se faire pardonner, et réparer le mal. Tenter de ressouder cette brèche qui s'est creusée par la force du destin.

C'est une histoire simple et à la fois captivante. On peut apprécier le rapprochement avec certaine mythologie, la magie des sens cachés.



C'est à la fois sensible et violent par moments. Deux opposés qui se confrontent pour mieux offrir un juste équilibre. C'est réussi et original.

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Ici comme ailleurs

Lorsque Yu est muté à Sori, son épouse en profite pour le quitter et rejoindre un ancien amant devenu alcoolique et joueur invétéré.

C’est un lieu bien étrange qui attend Yu, vent, tourbillon de poussière ocre, air poisseux qui colle à la peau.



« Merde et merde ! quel putain de bled… Mais chaque fois qu’il jure, la poussière lui rentre dans la bouche et l’oblige à la fermer. »



Il n’y a pas que le climat qui est hostile dans ce non-lieu. Arrivé sur place, impossible de trouver Pak, l’homme qu’il doit remplacer et avec qui il a rendez-vous. Les bureaux de l’entreprise sont également introuvables. Alors qu'il s'est réfugié dans l'auberge de montagne qui surplombe Sori, Yu se retrouve piégé par une énigmatique prostituée. Dépossédé de tout, il est emporté dans une aventure en spirale, comme dans les pires cauchemars.

Le lecteur est entraîné avec lui dans une histoire où le réel flirte constamment avec le fantastique.

Ce livre m’a rappelé «Epépé » de Ferenc Karinthy en ce sens que l’on se retrouve dans un pays mystérieux, à la frontière de deux mondes.

Pour ma part j’y ai vu une errance au-delà de la mort dans ce qui pourrait être le purgatoire.

Un livre à la fois intéressant et déconcertant mais qui ne laisse pas indifférent.

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La baignoire

Je remercie Babelio et les Editions Serge Safran pour ce livre reçu dans le cadre de masse critique, où j’ai eu le plaisir de lire de nouveau Seung-U Lee, un auteur coréen extraordinaire. Comme dans son livre La vie rêvée des plantes, il nous offre un roman rempli de poésie, de sensibilité, et il joue avec le symbolisme, ici celui de l’eau.



Comme le dit l’auteur à deux reprises, il souhaite que le livre soit lu comme une histoire d’amour. Le personnage, homme marié, cadre dans une entreprise, veut renouer avec une ancienne maîtresse qu’il a rencontrée au cours d’un voyage, et dont il est tombé amoureux devant un clair de lune au bord de l’eau. C'est lorsqu'il a senti un désespoir en elle qu'il a voulu la sauver d'un danger potentiel et que la mélancolie de la jeune femme a fait naître en lui un sentiment amoureux.



L’histoire se double d’une belle réflexion passionnante sur l'amour en général, son origine, son fonctionnement, l’illumination, la loi de la demande et de la soumission, etc. Bref, c’est tout simplement un livre qui m’a beaucoup plu, des petits chapitres, un côté mélancolique et mystérieux, que j’ai adoré. A lire.





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La vie rêvée des plantes

Ignorante de la littérature coréenne, j’ai suivi les conseils d’un ami documentaliste qui avait placé ce livre parmi ses gros coups de cœur. Que je le comprends !

C’est une œuvre prenante, à la fois sensible et dure, entre poésie et crudité.

Un père qui parle aux plantes, peu présent, mais au rôle néanmoins important et à la place surprenante dans la famille, une mère absente (gère un restaurant), un fils aîné qu’elle adore et protège, revenu de l’armée amputé des deux jambes, un cadet marginal revenu vivre à la maison avec une fonction de ‘’détective privé’’ de bas étage.

Un appel, une consigne : surveiller une femme. Hors, celle-ci n’est autre que sa mère. Une commande qui le surprend mais le véritable commanditaire ne se dévoile pas. Kihyon commence par obéir, et les premières filatures le mettent mal à l’aise. Voir sa mère dès les premières pages du roman emmener son frère dans une maison close à de quoi surprendre.

Pourquoi ? Pourquoi la mère ? Quelle place occupe-t-elle ? Pourquoi les quatre membres de la famille cohabitent-ils ainsi en se supportant à peine ?

L’enquête le mène au cœur d’un secret de famille vieux de trente cinq ans et permet une prise de conscience. Kihyon va chercher à recoller les morceaux avec son frère et à recréer une intimité familiale disparue.

Des arbres témoins d’amours brisées et peut-être recollées, deux histoires d’amour, des rêves, entre passages crus (car c’est la vie) et poésie. Un livre étrange, qui ne laisse pas indifférent et qui n’est près de s’effacer de ma mémoire.

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La vie rêvée des plantes

Dans un mélange surprenant de brutalité et de délicatesse, Lee Sung-U compose un roman d'une grande beauté. L'ambiance feutrée et déstabilisante de la vie à Séoul, l'écriture sensible et métaphorique de l'auteur, le motif obsessionnel du triangle amoureux, la profondeur du lien au monde végétal, ou encore la douceur nostalgique des derniers chapitres, j'y ai tout adoré.



Avec pudeur, l'auteur sud-coréen pénètre dans l'intimité d'une famille bancale, celle de Kihyon, le narrateur : entre une mère souvent absente, un grand frère mutilé de guerre, un père qui préfère parler aux plantes qu'aux humains, l'ambiance est plutôt mutique. Kihyon lui, c'est un peu le raté de la famille, alors quand il revient habiter à la maison, cela bouscule forcément les équilibres déjà fragiles et fait resurgir les rancœurs du passé. Kihyon parviendra-t-il à se faire pardonner ses erreurs et à comprendre enfin ce qui se joue sous les silences de ses proches ?



Au coeur de cette recherche, c'est le sentiment amoureux dans toute sa complexité qu'explore l'auteur: le désir incontrôlé, la passion dévorante, le sentiment refoulé, l'amour empêché. Tout cela prend corps dans la métaphore végétale : un palmier né d'un amour impossible, deux pins qui entrelacent leurs racines dans les profondeurs de la terre, des forêts sombres qui accueillent les plus étranges métamorphoses des amants.



Avec sensibilité et onirisme, Lee Seung-U raconte ces êtres qui rêvent de devenir des arbres, et les arbres, forts, solides, que l'on porte en nous.



Gros coup de cœur, vous l'aurez compris! J'ai complètement succombé au charme bizarre de ce roman et à l'écriture de l'un des plus grands romanciers sud-coréens contemporains.
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Le regard de midi

Les liens familiaux, les secrets non avoués, l'abandon, le regard des autres, la vie perçue comme un marécage, la réalité qui se dérobe. La liste n'est pas exhaustive : ce sont quelques uns des thèmes qui se dégagent de l'oeuvre de Lee Seung-U, à en juger par les quelques titres de l'auteur coréen traduits en français. Le regard de midi, titre énigmatique s'il en est, est un court roman de 130 pages uniquement centré sur un personnage, soit un homme de 30 ans, tuberculeux, qui atterrit dans une petite ville à la recherche d'un père qu'il n'a jamais connu. S'enchâssent dans le livre plusieurs histoires brèves, incongrues et assez absurdes, lesquelles racontées au héros déjà pas bien équilibré achèvent de mettre la confusion dans son esprit. Tout lecteur de La vie rêvée des plantes, le premier texte de Lee traduit en français, souhaite retrouver la même magie poétique de son écriture. Une fois de plus, ce n'est pas (tout à fait) le cas. Le livre n'est pas mauvais pour autant. Dans la description du monde flottant de son protagoniste principal, le roman intrigue souvent et séduit parfois.
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La baignoire



En déplacement professionnel au Mexique, le narrateur accompagne son patron qui, ô chance, va se sentir mal le samedi ce qui offre à notre jeune Coréen deux jours pour découvrir l'ancien royaume maya à Uxmal et la mer des Caraïbes. Une jeune femme intervient à propos pour le tirer d'un mauvais pas, lui qui ne parle pas l'espagnol, elle est Coréenne, comme lui, et des moments de douceur et d'harmonie vont les unir pendant ce court moment volé au travail. Les sentiments s'expriment avec une délicatesse tout asiatique au moyen de métaphores évoquant la lune, la mer, le chemin de lumière tracé sur l'eau à l'infini...La jeune femme parle de se faire « enterrer dans l'eau » et le narrateur se sent investi de la mission de la sauver. De retour à H. en Corée, là où vit la jeune femme, il cherche l'appartement où ils se sont rencontrés après le Mexique, une baignoire où l'eau clapote, une rêverie sur l'amour, les liens qui se nouent et se défont. Il y a une grande délicatesse dans ce livre où l'auteur choisit d'interpeller le lecteur d'un « vous » qui l'implique et le fait partager les émotions ressenties. Un petit regret ici, quand on se rappelle la puissance de ce « vous » et la surprise qu'il produisit sous la plume de Michel Butor dans La Modification en1957.



Ce joli et délicat ouvrage ouvrage n'en demeure pas moins une belle lecture.
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La vie rêvée des plantes

Un petit bijou, trois cents pages de délicatesse et de poésie qui m'ont pris par la main pour m'emmener bien loin, sur un rivage de Corée où pousse un incongru palmier, symbole et témoin d'un amour maudit, finalement préservé par sa pureté ; un grand merci à l'auteur et aux traducteurs pour cette oasis bienvenue dans le désert de cynisme et de matérialisme que constitue trop souvent notre passage ici-bas.
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La vie rêvée des plantes

Enthousiasmé par la première partie du livre, un peu déçu par la seconde. Première partie dans laquelle on vit les nœuds d'une petite famille, notamment les relations entre le narrateur et son frère aîné. Le frère ainé est le préféré de la mère, est amputé des 2 jambes. La mère et le père sont des personnages ambigus. Le personnage pivot qui va être le moteur involontaire de l'intrigue est l'ex-petite amie du frère ainé, qu'elle a quitté après son amputation.

La deuxième partie est une tentative d'élever l'histoire au niveau d'un mythe.
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La vie rêvée des plantes

Lu en 2018. Un joli roman sur les tourments intérieurs et l'agitation de l'âme, sur la quête d'identité, d'émancipation et de vérité.

Deux frères que tout sépare, mais que l'amour fou pour la même femme finit par lier, malgré eux. Un secret qui vient se greffer à l'intrigue. Passé et présent, ces miroirs jumeaux... Une plume à la fois intimiste et ésotérique, mais également profondément sensuelle, bien qu'il y ait une forte part d'onirisme dans cette histoire. Les métaphores de l'amour et de la passion qui ponctuent le texte, en résonance avec la vitalité et la sensibilité des plantes, des arbres, sont vraiment de toute beauté.
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La vie rêvée des plantes

Lee Seung-U est un écrivain Coréen que je découvre. Son livre est émouvant, il s’en dégage une ambiance poétique, mêlant les êtres à la nature. C’est une double histoire de passion amoureuse autour d’une petite maison perdue et d’un arbre.

Dans la famille décrite par le cadet des enfants, la vie semblait s’écouler tranquillement, la mère passait ses journées dehors, le père ne disait rien, son occupation était d’arroser les plantes du jardin. Chacun avait sa chambre et chacun était enfermé dans la sienne, nul ne s’en plaignait et nul ne trouvait cela gênant. Chacun vivait sa vie en toute indépendance sans chercher à avoir de relation avec les autres. Huyon, le grand frère était bourré de qualités et de talents et donnait à son frère un sentiment très vif d’infériorité. Il aimait Sunmi, une jeune fille à la voix d’or, et le jeune narrateur en ressentait encore davantage de jalousie d’autant qu’il était aussi épris de Sunmi. Mais voilà, le grand frère perdit ses deux jambes pendant son service militaire et son aimée avait disparu de sa vie. Il est alors sujet à de violentes crises de désespoir. Le petit frère qui se reprochait sa jalousie et lui avait dérobé son appareil photographique va tout faire pour l’aider à guérir et se reconstruire. Il lui fallait d’abord retrouver la jeune Sunmi, ce qui ne fut pas bien difficile pour le détective qu’il était devenu.

Un jour alors qu’il surveillait sa mère sur la demande d’un homme, il la suivit jusqu’à une maison isolée loin de Séoul, au bord d’une falaise donnant sur la mer, près d’un grand palmier. Il la vit sortir de la maison en compagnie d’un vieil homme décharné, se dévêtir et se coucher nue sur l’homme. Plus tard elle demanda à ses fils de venir la rejoindre à cette maison pour leur compter l’histoire qui l’avait lié à cet homme lorsqu’elle était toute jeune.

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