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Critiques de Séverine Danflous (19)
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S'abandonner

« Marronnier » de la littérature au même titre que l'amour ou la passion, la rupture amoureuse en aura fait noircir bien des pages… Reste t-il quelque chose de nouveau à en dire ?



De la rupture peut-être pas, encore que… Mais de l'étude des ruptures assurément ! Et Séverine Danflous le démontre avec S'abandonner, exercice de style romancé autour du même thème, ritournelle littéraire et obsessionnelle sur la quête d'explications de ces moments de vie charnières où l'on joue souvent moins qu'on ne le pense. Et où l'on croit naïvement que les retours d'expériences identiques suffiront à entrer en empathie pour mieux s'abandonner puis rebondir.



À la manière des impressionnistes qui peignaient sur le motif, le narrateur-cinéaste dont la compagne vient de le quitter subitement profite d'une commande d'un producteur pour partir recueillir la parole de femmes en rupture. À la fois projet professionnel et catharsis personnelle, ces rencontres sont autant de variations sur les mécanismes de l'abandon, réfléchi ou réflexe, libérateur ou à regret, douloureux ou jubilatoire.



Le texte est comme un flou artistique de cinéma, mélangeant dans un voile subtil le reportage et les émotions du narrateur, le désespoir poétique à la rage crue et imagée, le combat incessant entre acceptation et incompréhension.



Avant de la lire, Séverine Danflous fut d'abord pour moi une image sur un réseau : celle d'une auteure lisant ses textes devant des café parisiens fermés en fin de confinement, libérant la parole aux mêmes endroits que ceux où son narrateur la recueillait. Un joli symbole d'une certaine idée de la littérature qu'il faut partager et faire voyager, au-delà de la passivité de l'imprimé.



Je ne sais pas dire si j'ai aimé S'abandonner et ne suis pas sûr que ce soit nécessaire, mais j'ai pris un énorme plaisir à lire ce livre qui m'a emmené en dehors de ma zone de confort, intrigué, questionné, et conquis pas son style. Et à l'image de la démarche de Vleel, c'est aussi ce que j'attends de mes lectures.

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S'abandonner

•RUPTURES EN CASCADE•



🦊 Rompre. Et ensuite la dégringolade. L’isolement. Pour repartir. Se réinsérer. Avancer. Prendre du recul. L’entourage essaie de nous accompagner mais rien n’est plus intime que la séparation. A ce moment là vous vous retrouvez seul avec votre conscience. Le narrateur doit reprendre le cours de sa vie et prend l’option d’écouter les autres.



Il va ainsi à travers différents cafés, entendre les ruptures amoureuses de ces femmes qui souffrent pour réaliser un documentaire.



Il y a celles qui retournent dans les lieux communs où l’amour était encore présent. Ces instants d’osmose qui se composent puis se décomposent.



Il y a celles qui deviennent invulnérables pour ne pas s’effondrer, froides comme l’hiver pour éviter de souffrir éternellement.



Il y a celles qui se sont offertes à d’autres pour retrouver confiance en elles.



Et tant d’autres...



Il leur demande ainsi de partir d’un objet extérieur pour commencer le témoignage de manière plus aisée. Un livre souvent comme refuge, une tâche, une infidélité ou la suppression de toute manifestation de l’ancien compagnon de route. Rayer. Tout rayer pour oublier. Si seulement c’était si simple. Si ces voix se rejoignent elles diffèrent tout autant. Quand l’une se sent abandonnée, rejetée, salie, l’autre devient une Cassandre. Ce narrateur restructure et réécrit avec élégance les témoignages de chacune d’elles. En s’attachant à leur sortie du café, leur regard ou leurs mains, rajoutant ce côté filmique à chaque scène•••



🦊 Ce roman contient beaucoup de références et d’éléments qui agrémentent le récit à la perfection. Séverine Danflous réussit le pari de nous faire entrer dans l’intimité de ces femmes sans aucun voyeurisme. Se baladant de domicile en domicile, le narrateur, jamais nommé, se retrouve esseulé dans son quotidien tout en étant au contact de ses proches. Sous l’égide de Roland Barthes ou des Voix des Heroïdes d’Ovide, Séverine Danflous a envoûté mon esprit de lecteur. L’écriture est fragmentaire tout en étant limpide et subtile. On sent le travail d’épure qui permet de faire ressortir toute la substance d’une phrase. On se balade dans Paris, à travers ces cafés qui regorgent de tant d’émotions, de rendez-vous manqués, de ruptures, d’amour ou de mélancolie. Découverte heureuse que la plume de cette autrice qui déclame son texte devant des cafés fermés en ce moment même dans Paris. Démarche poétique qui fait revivre l’art de déclamer des mots avec puissance•••



🦊 La rencontre @vleel_ en compagnie de Séverine Danflous et Pierre-Julien Marest fut un retour aux sources. Celui de faire exister une littérature moins visible, une maison d’édition qu’il fait découvrir où la si vérité prime. Où l’artisanat demeure au cœur de la littérature, ici, avec le cinéma comme point d’orgue. Il faut découvrir ce texte mais également cette maison d’édition qui derrière son simple nom, abrite de belles personnes•••











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Brune platine

"C’est un livre sur les traces perdues du désir, un livre où le cinéma sert de lanterne, c’est un récit sur la vie impossible de personnages dans le cinéma, mais aussi la vie impossible de personnages sans le cinéma. C’est un monde d’image et d’amour qui ne se disent pas, sinon dans les voix des cinéastes et des acteurs qui traversent le livre et les personnages, de Godard à Bergman en passant par Truffaut, Sautet, Lynch et tant d’autres. C’est un livre qui s’écoute comme le murmure de Camille, une blonde amoureuse perdue devant le dictaphone de son téléphone."

Sébastien Rongier pour Remue.net
Lien : http://remue.net/spip.php?ar..
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Brune platine

Je n 'avais pas dévoré un roman depuis longtemps..."brune platine" m' a attrapée ;je me suis calée sur les rythmes de ses pas à moins que ce soit le rythme des pulsations !

Cette lecture est telle une valse espiègle qui vient titiller le souvenir de nos Amours  tantôt  trop lâches ,tantôt irraisonnées...

Un bel équilibre offrant une solide documentation et la légèreté qui fait voler les jupes avec élégance, un récit moderne et intemporel. ..

Bref , Camille m'a fait du bien ,tout simplement.

Mes amies l'auront en cadeau ,Camille doit rayonner !

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S'abandonner

Le narrateur est un réalisateur qui peine à se remettre d'une rupture amoureuse. Afin de tenter de se reconstruire, il accepte un projet de documentaire autour des amours rompus. Il va à la rencontre de femmes quittées et recueille leurs témoignages. Dans les méandres de leur voix, il tente de trouver un matériau artistique ainsi qu'une issue à sa propre peine.

Le roman se fait polyphonique et nous livre une succession de monologues intimes à la fois uniques et entrant en résonance les uns avec les autres. A la suite du narrateur, nous entrons dans un tourbillon de voix de femmes abandonnées. Il nous parle aussi de leur regard, de leurs mains, de leur démarche. Il s'attache à toutes ces petites choses qui en disent parfois autant que les mots. Face à l'abandon, elles réagissent toutes de manières différentes. Elles nous laissent entrevoir leurs plaies sans jamais totalement se livrer. Il y a une forme de pudeur qui demeure et empêche de tomber dans un grand déballage.

Les témoignages sont poignants car ils sont portés par une écriture très poétique. Séverine Danflous sait dire la peine et la douleur avec beauté. Elle sublime par ses mots des expériences dévastatrices et par eux propose une forme de consolation. Chaque phrase est ciselée, épurée. C'est un réel plaisir de lecture.

La construction du récit de tombe pas dans le catalogue expérience, elle reste subtile et pensée. Toutes ces expériences questionnent et secouent le narrateur. Dans ce panel de voix délaissées, il exorcise ses propres souffrances. Se référent sans cesse aux Héroïdes d'Ovide, il se lance dans son projet sans savoir où cela le mènera. Nous lecteur, nous le suivons avec un plaisir non dissimuler dans ce flou libérateur et poétique. Grâce à la multiplication des témoignages, l'autrice évite les poncifs et les clichés. Elle nous parle de rupture de manière sensible et juste.

Malgré ma réticence à lire des romans traitant de ruptures amoureuses, j'ai été vraiment touchée par ce texte qui renouvelle un genre pourtant éculé. Un très belle découverte et une maison d'éditions à explorer !
Lien : https://lapagequimarque.word..
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S'abandonner

« La fin d’une histoire c’est déjà une longue histoire » : du making of d’un documentaire fictif sur la rupture sentimentale, extraire la belle et dangereuse douceur poétique de la tentative amoureuse.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/05/28/note-de-lecture-sabandonner-severine-danflous/



D’emblée en résonance avec la manipulation contemporaine des « Métamorphoses » d’Ovide opérée par Yoko Tawada, mais à travers le matériau souterrain des « Héroïdes », ces lettres fictives d’amour et de séparation composées par le poète latin vers 10 av. J.-C., « S’abandonner » retrace à la première personne les tribulations du making of d’un documentaire consacré aux lendemains de la rupture sentimentale (ou amoureuse – la distinction subtile s’y dissimulera peut-être dans les plis de la carte, du Tendre ou des cafés parisiens – terrain choisi par le réalisateur pour la confidence enregistrée, après mûres hésitations et réflexions – Gilles Marchand, Ken Bugul et Ahmed Slama en savent l’importance, comme nous le notions récemment sur ce blog).



Trois ans après « Brune platine », « S’abandonner », deuxième roman de Séverine Danflous, publié chez Marest Éditeur en mars 2021, se situe lui aussi à la charnière vitale de la création audiovisuelle et de la relation amoureuse. Délaissant en apparence le moment de la naissance du sentiment et la pure image cinématographique, il se déplace en beauté et en habileté vers l’instant de la séparation et de ses lendemains, et s’appuie au premier chef sur le son, sur la « voix endeuillée ». Mais au fil des pages, un constat s’imposera sans doute, rapprochant rencontre et rupture comme deux faces d’une pièce unique, et mêlant sons et images comme concentré de parole créatrice, conjuratoire ou exorciste.



Si, entre lavage d’amour à la machine avec Alain Souchon et tourbillons hypnotiques post-partum avec Björk, c’est bien la captation de la voix – et de l’éventuelle musique qui l’accompagne en sourdine – qui est centrale ici, quelques indices et présences n’ayant rien de fantomatique, se glissent au fil des pages, portées par celle du « Chant-contre-chant » cher à Nanni Moretti et à Pierre Sky / Sébastien Smirou, des aliénées de la Salpêtrière dépeintes par la Perrine Le Querrec de « Les trois maisons » aux personnages secondaires entrevus par Anne Savelli derrière les « Fenêtres », de l’infiltration de la réalité par Carlos Saura et Robert Altman, Jean Eustache et Claude Sautet, aux peintures de Hammershøi ou aux dessins de Saul Bass : le Paris que portent en elles les icônes parlantes du désamour qui sont interrogées, avec leurs variations tantôt attendues tantôt aventureuses, transforment naturellement le narrateur – et peut-être davantage encore la lectrice ou le lecteur.



De la part d’une autrice qui est aussi enseignante de lettres et de cinéma, et à qui l’on doit de remarquables essais autour de Franz Kafka ou de Tennessee Williams, il n’est au fond pas étonnant – mais quel plaisir à ce surgissement ! – que l’exploration documentaire mise en scène aux côtés du narrateur, dont la lectrice ou le lecteur ne peuvent que partager la jolie relation au rôle ambigu des installations et des dispositifs, assise sur une présence aussi résolument physique des images et des sons, vienne questionner la neutralité documentaire et l’observation participante : percer les petits et les grands mystères (avec leurs forêts de symboles volontaires et involontaires) qui entourent la manière dont l’émotion et l’intellect s’accordent et se désaccordent, inscrire l’abandon au terme d’une ligne de fuite aussi risquée que salutaire, c’est bien saisir dans le vif de l’enquête ce que la littérature, la vraie, sait si bien emprunter au reportage pour le transfigurer et pour nous l’offrir, différent, vivant et chaud. Et ainsi souligner in fine la puissance du Graal salutaire et ambigu qu’aura été l’abandon tout au long de ces 199 pages.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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S'abandonner

Le deuxième roman de l’écrivaine et critique de cinéma analyse avec subtilité les relations de couple
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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S'abandonner

Un réalisateur se met en devoir de produire un documentaire sur les échecs sentimentaux — un moyen de se sauver lui-même. Mais pour la romancière, il fallait en faire un peu plus…
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Tennessee Williams, l'écran sauvage

Le cinéma de Tennessee Williams - Transfuge - Jean-Christophe Ferrari

Dans L’Écran sauvage, un ouvrage complet et magnifiquement illustré, Séverine Danflous fait revivre la magnifique et indomptée sauvagerie des héros de Tennessee Williams à l’écran.



Jean-Christophe Ferrari



12/05/2020

Elia Kazan (Un tramway nommé Désir), Richard Brooks (La Chatte sur un toit brûlant), Joseph L. Mankiewicz (Soudain l’été dernier), Sidney Lumet (L’Homme à la peau de serpent), John Houston (La Nuit de l’iguane), Sydney Pollack (Propriété interdite), Joseph Losey (Boom !)…les plus grands metteurs en scène de Hollywood ont tenu à adapter à l’écran des pièces du dramaturge Tennessee Williams, l’enfant terrible du sud des États-Unis. Qu’est-ce qui dans ces écrits, en dehors des leurs qualités théâtrales intrinsèques, a poussé ces immenses cinéastes à considérer qu’ils fourniraient un matériau privilégié pour le cinéma ? Autrement dit : pourquoi aimons-nous tellement regarder les héros de Tennessee Williams mener à l’écran une lutte désespérée contre une société qui écrase leurs pulsions et leur soif de liberté ? Pourquoi nous reconnaissons-nous si volontiers en eux ? Pourquoi, en somme, la sauvagerie, l’anticonformisme et la névrose sont-ils à ce point cinégéniques ? Autant de questions que Séverine Danflous déploie avec une attention passionnée dans l’Écran sauvage, un ouvrage somptueusement et éloquemment illustré qui paraît aux Éditions Marest.



Nous sommes des animaux tragiques



Si les personnages de Williams sont si cinématographiques, c’est sans doute d’abord parce que ce sont de magnifiques « animaux tragiques », c’est-à-dire des corps spasmodiques tentant d’arracher toutes les peaux mortes qui étouffent leurs pulsions vitales et leurs désirs d’envol. Voilà pourquoi Séverine Danflous se livre à l’inventaire précis et fin des différents états du costume dans les films adaptés de Williams : le coton virginal mais moite de Baby Doll, les tissus détrempés et transparents, le manteau en renard de Blanche Dubois, les jarretières et les nuisettes immaculées, les tee-shirts déchirés, les costumes corsetés des Southern Belle, etc. Tous, au fond, aimeraient s’envoler comme l’oiseau sans pattes que Xavier Valentine décrit dans le monologue sublime (et l’un des pus beaux gros plans de l’histoire du cinéma) de L’Homme à la peau de serpent : « il y a une espèce d’oiseau qui n’a pas de pattes et qui ne peut atterrir, cet oiseau doit passer toute sa vie en l’air. »

De la magie avant toute chose !



Mais ces corps sauvages, nos corps sauvages, ne sont pas libres. Et le cinéma excelle à multiplier et à faire vivre les décors qui, en les encageant, rendent l’esprit malade : les voies sans issues, les impasses, les chambres d’hôtel, les paysages luxuriants et étouffants, les grandes bâtisses délabrées, les grandes propriétés ruinées du Vieux Sud, l’île de Boom !,le wagon désaffecté de Propriété interdite, etc. Et pourtant, pourtant, malgré ces prisons physiques et mentales, le théâtre de Williams est rempli d’objets magiques que le cinéma aime à convoquer « afin de ramener les ombres à la lumière » et déployer, envers et contre tout, le chant d’Orphée.
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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Brune platine

Une belle découverte !



Cet OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) est un film dans le roman, une revisite ultra moderne de l’Odyssée à travers une foultitude de références cinématographiques et musicales.

Paul et Camille (comme dans le Mépris) se rencontrent à la cinémathèque de Paris, lui le réalisateur et elle la comédienne tous deux en mal de reconnaissance. Les dialogues percutent fort dès le départ, réparties fines empruntées au cinéma se retrouvent dans les textos et mails qu’ils s’échangent intensément. Paul a un projet : le Projet-Pénélope. Revisiter l’Odyssée en remplaçant la toile tissée par la toile virtuelle qui elle ne se détisse pas : placer Pénélope dans un peep-show,qui en attendant Ulysse, offre des fragments d’elle-même à ses prétendants de Pigalle. Camille adhère au projet et ce n’est pas sa blonde chevelure qu’il l’empêchera de devenir la Brune Pénélope. Brune platine, voilà ce qu’elle veut devenir aux yeux de Paul.

Le désir est partout dans ce roman, une fine tension érotique se dégage de chaque page de ce roman lui-même construit de dialogues, illustrations, séquences youtube, messages, lettres… L’ivresse du septième Art apporté ici dans la littérature est totalement inédit et remarquablement maitrisé, un hommage à tous les grands classiques du cinéma, d’Hitchcock à Truffaut en écoutant Bashung ou Blondie… un défi brillant et ultra moderne !

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Brune platine

La lecture de cette fiction est attachante, le choix des mots et le rythme des différents temps et supports d'écriture qui sont présents y contribuent. Ils développent avec les qualités de l'écriture, une forme de jubilation du lecteur à ne pas interrompre sa lecture, à continuer pour connaître l'évolution des séquences littéraires du livre et la relation entre les deux personnages, qui très vite jouent à construire des séquences du film de Paul. J'ai apprécié le choix et la récurrence de certains mots qui parlent des corps et des fragments de corps d'une façon suave et poètique, ainsi que les détails descriptifs ou évocateurs des matières souples des vêtements des personnages. Le texte porte une charge érotique et sexuelle subtile qui s'amplifie tout au long de l'ouvrage. J'aime beaucoup, dans la dernière partie du livre, la prise en main d'un auto filmage par le personnage de Camille, la manière dont cela est écrit et cette vitesse, cette manière accélérée mise en route dans ce paragraphe. Je regrette que les petites reproduction des photogrammes des films cités en références ne soient pas d'une meilleure qualité et je suis réservé quand au choix typographique de certaines polices et corps de caractères choisi pour les échanges mail que je trouve trop "marqué ou archétypiques" par exemple celle utilisée pour les messages du personnage de Paul. Un beau et étrange texte.
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S'abandonner



« Construit comme une chambre d’échos (un homme qui tente de comprendre sa rupture en s’appuyant sur d’autres voix), S’abandonner parvient à trouver des mots d’une rare justesse pour évoquer des émotions et des tristesses indicibles. Par un jeu subtil de répétitions, de monologues intérieurs ou de confessions, Séverine Danflous transforme son roman en une petite musique entêtante et mélancolique qui met parfois du sel sur des plaies à vif mais qui sait aussi les apaiser… »



Vincent Roussel pour Culturopoing
Lien : https://culturopoing.com/liv..
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S'abandonner

Le Monde des Livres : "Une belle variation sur l'abandon, ou plus exactement le sentiment de l'être, abandonné, ce qui bien souvent signifie que l'on ne parvient plus à s'abandonner dans quelque bras que ce soit."

Bertrand Leclair pour Le Monde des livres.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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S'abandonner

Dans ce roman polyphonique, l’auteure cherche à exprimer l’ineffable du dépit amoureux. Magnifique.
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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Brune platine

Un roman moderne, intelligent et poétique. Subtilement envoûtant. Le désir est roi dans l'univers de cette Brune platine. A lire d'urgence !
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Brune platine

"Pour définir en un seul mot le beau roman de Séverine Danflous, Brune platine, il faudrait employer celui de « postmodernité ». Qu’entend-on par là ? Une certaine conscience d’arriver après les grands récits et que depuis Homère, tout a été écrit. Ce n’est donc pas un hasard si Paul, le cinéaste du livre, cherche à mettre en scène une nouvelle adaptation de L’Odyssée et que sa quête rappelle également la quête de Travis dans Paris, Texas de Wim Wenders: il s’agit de repartir à l’assaut du mythe pour essayer de voir comment il résonne à notre époque, s’il peut s’accommoder à une sauce que l’on qualifiera, faute de mieux, de sensibilité moderne." Vincent Roussel dans Causeur


Lien : https://www.causeur.fr/brune..
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Brune platine

Roman talentueux et féminin qui mêle cinéma et prose poétique.

À lire, à offrir.
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Écrire la faim

L’écriture enracinée dans un ventre vide

par Sabine Huynh



Quel pouvoir détient la littérature dans un monde où la faim tue ? Quel pouvoir ont les mots face à l’indicible et aux démons invisibles ? Les phrases sont-elles des fenêtres, des voiles, ou des murs aveugles ? L’essai de plus de deux cents pages de Séverine Danflous, intitulé Écrire la faim : Franz Kafka, Primo Levi, Paul Auster (préfacé par Jean-Yves Masson, qui souligne que cette étude rigoureuse est la première à rapprocher de façon aussi minutieuse ces trois auteurs), fournit une réponse intelligente et fouillée à l’interrogation sartrienne, réponse qui mène à d’autres interrogations, en réunissant trois immenses écrivains qui ont entretenu des rapports apparemment différents avec la faim.
Lien : https://www.nouvelle-quinzai..
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Écrire la faim



Variations polyphoniques autour de la faim : à la recherche d’une écriture par-delà la mort.

Maryse EMEL



« La poésie est une façon d’affirmer que nous ne voulons pas être de bons esclaves, que nous refusons de nous livrer gratuitement aux mains rapaces, aux cœurs de roc des héritiers de Caïn ». L’écriture pour Claude Vigée est rédemption, transmission de la vie, au-delà du constat de la démence meurtrière des hommes. Séverine Danflous, en s’inscrivant dans ce questionnement, propose une lecture de trois auteurs – Franz Kaka, Paul Auster et Primo Levi – qui en « écrivant la faim » permettent de comprendre la tâche douloureuse et salvatrice de l’écriture, en lutte contre l’oubli des tragédies de l’Histoire et des histoires propres à chacun. C’est à F. Kafka que l’on doit l’expression « artiste de la faim ». En travaillant sur cette thématique de la faim chez ces trois auteurs, le projet de Séverine Danflous est surtout d’en montrer les variations. Etre « poète » de la faim - au sens de poiesis, artisan du texte – c’est se risquer à la solitude de l’enfermement, expérimenter l’impossible retour à l’originaire réplétion, donner la vie au surgissement d’une nouvelle écriture qui transgresse le silence. Une écriture d’affamé, agonisante, animale, rajoute l’auteur-e . L’écriture de F. Kafka se bat avec sa propre disparition, elle a faim tandis que lui s’épuise dans la lutte avec l’advenue de sa propre mort. Acte sacrificiel de l’écrivain et de son écriture sur la table du tragique de l’existence.




Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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