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4.02/5 (sur 28 notes)

Biographie :

Journaliste et productrice télévision.

"Appartenir" est son premier roman.

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A l'occasion de la rentrée littéraire 2015, Sèverine Werba présente son roman, "Appartenir" (Fayard). Plus d'infos sur http://www.myboox.fr Crédit Photo : ©Richard Dumas Musique :"Red sky" de Dan Phillipson


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je fais partie d'une génération à laquelle on n'apprenait pas à l'école qu'aux portes de Paris, à Drancy, trente ans avant sa naissance, arrivaient par centaines des enfants séparés de leurs parents dès l'âge de deux ans, livrés cet été 42 aux Allemands à l'initiative des Français de Vichy. Terrorisés et hagards, ils tenaient parfois la main d'un plus grand, traînaient un ours ou une poupée. Après la fouille réglementaire, il leur fallait reconnaître leur baluchon au milieu de la cour. Les récits et les témoignages sont effroyables, certains enfants sont si jeunes qu'ils ne connaissent pas leur nom. Un prénom, et encore. De ceux-là, il ne reste aucune trace. ( ... )
Tous ces enfants ont été gazés à leur arrivée à Auschwitz. Pas un n'est revenu. On connait les dirigeants nazis, les grands penseurs de la solution finale, leurs collaborateurs vichystes français, mais les acteurs du quotidien, ( ... ), qui les laissaient crever comme des chiens, les humiliaient et les injuriaient, sont morts, eux, dans leur lit.
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Je rentre avec cette promesse, elles (Rosa et Lena) sont en moi. A l'abri de l'oubli et du vacarme du monde.
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Je témoigne d'un non-témoignage, je témoigne d'un silence, d'un trou laissé par la souffrance. Je témoigne d'une amputation. Je n'ai rien vu de mes yeux, je n'ai pas connu ceux qui sont morts et pourtant ils m'importent. Et pourtant je les cherche
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Tout ce qui me concerne est mort en Ukraine. J'ai beau chercher, frapper aux portes, consulter les archives, rien ne refait surface. Tout est enseveli dans cette terre grasse et fertile, au milieu des champs, des forêts et en plein coeur des villes. Cela fait des semaines que je tourne autour, que je reprends mes notes, cherche un fil narratif. Et quelque chose résiste. J'ai fait ce voyage sans savoir pourquoi, mais je l'ai fait quand même. Parce qu'il était fondamental. Sur place, ce ne fut pas si clair. Je cherchais des traces disparues, effacées par la destruction et le temps dans un pays amnésique et sourd.
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Cette tragédie fut certainement la cause de ses cauchemars, de son silence de plomb et de sa gravité, que certains prenaient pour de la froideur.
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Boris emmuré dans son silence et prisonnier de ses terreurs nocturnes, j'imagine que l'un n'allait pas sans l'autre.
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Je cherchais des traces disparues, effacées par la destruction et le temps dans un pays amnésique et sourd.
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L’antisémitisme était naturel, les pogroms existaient bien avant l’arrivée des nazis.
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En avançant dans l’écriture, je me répétais souvent : nous sommes quittes, sans comprendre. Pour la première fois ce soir, plus d’un an et demi après le début de tout ce chantier, et à la fin de mon livre, j’en cerne enfin le sens. Nous sommes quittes. Je suis quitte annonce la fin d’une lutte, la liquidation d’une dette. Une paix possible. Même si rien ne sera jamais plus comme avant. Ni les gestes, ni le reste. Mais je l’accepte ce soir parce que ce chemin m’a menée à eux. Nous nous sommes traversés. séverine werba 25 C’est physique, organique. Irréversible. Je suis bien sûr différente, dans un autre siècle, un autre monde, dans ma vie, mais je les porte. Penser à eux ne me rend pas triste. Penser à eux me fait du bien parce qu’ils existent une seconde fois. Pour toujours et sans danger. Les disparus étaient invisibles et intouchables. Sacrés. Antoine n’a pas la même histoire, j’ai certainement cru qu’il ne pouvait pas comprendre. Il a fini par le croire lui-même. Nous avons raison et tort là-dessus. Et nos enfants, quel bord choisiront-ils? J’aimerais croire que ce chemin parcouru a aboli cette question. Il m’a inscrite dans ma lignée sans attendre que quelqu’un le fasse à ma place. Un rabbin, un mari ou un enfant. Le pourcentage dans mon sang. Aurais-je entrepris ce travail au chaud dans mon foyer juif ? C’est sur ce fil fragile, sur le point de se rompre, qu’il m’a fallu revenir à cette histoire qui est la nôtre et nous rassemble, les vivants et les morts, à ses silences contraints par le chagrin et la violence de la séparation. Et ne plus jamais laisser à l’autre la possibilité de décider à ma place s’il m’acceptait ou non. Si j’en étais ou pas.
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Ce monde n’est plus, emballé et vendu à la mort de mon grand-père. Pourtant il reste gravé en moi, portant en lui le mystère de ses origines lointaines, et le gout des tartines de pain azyme à la Vache qui rit trempées dans le Nesquick. Ce que je ne vois pas, mais qui agit déjà comme un poison lent dans mes veines, c’est la tristesse qui recouvre tout. Une partie de moi est restée dans cet appartement, obscurément liée aux secrets emmurés.
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