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Citation de enkidu_


L’Islam perçoit la doctrine de l’unité (al-tawhîd) non seulement comme l’essence de son propre message, mais aussi comme le cœur de toute religion. Pour l’Islam, la Révélation signifie l’affirmation d’al-tawhîd et toutes les religions sont conçues comme autant de répétitions, en divers lieux et en diverses langues, de la doctrine de l’unité. De plus, partout où l’on trouve la doctrine de l’unité, celle-ci est considérée comme d’origine divine. C’est ainsi que les musulmans ne distinguaient pas la religion du paganisme, mais l’acceptation de l’unité de sa négation ou de son ignorance. Pour eux les sages de l’Antiquité tels Pythagore et Platon étaient des penseurs « unitariens » (muwahhidûn) qui exprimaient la vérité immanente au cœur de toutes religions. Ils appartenaient donc à l’univers islamique et n’étaient point considérés comme étrangers à celui-ci.

La tradition intellectuelle islamique dans ses aspects à la fois gnostiques (ma’rifah ou ‘irfân) et philosophiques et théosophiques (falsafah-hikmah) percevait la source de cette vérité unique qu’est la « Religion de la Vérité » (din al-haqq) dans les enseignements des anciens prophètes en remontant à Adam et considérait le prophète Idrîs, qu’elle identifiait à Hermès, comme le « père des philosophes » (Abu’l-hukamâ). De nombreux soufis ne se contentèrent pas de se référer au « divin » Platon, mais rattachèrent également Pythagore, Empédocle – auxquels se trouve associé un important corpus qui marqua certaines écoles soufiques de son influence –, et d’autres, à la sagesse primordiale liée à la prophétie.
(…)
La conception islamique de l’universalité de la Révélation s’accorde à merveille avec l’idée d’une vérité primordiale qui a toujours existé et existera toujours, une vérité sans histoire. Le terme arabe al-din qui est peut-être le mot le plus juste pour traduire le terme de tradition, est inséparable de l’idée d’une sagesse permanente et perpétuelle, la sophia perennis qui peut aussi être identifiée à la philosophia perennis telle que l’entend un Coomaraswamy. (pp. 67-68)
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