Stanislas Rigot, de la librairie Lamartine (75016), nous présente les 4 titres réédités par Sonatine Éditions à l'occasion de leurs 10 ans. Titres disponibles en édition limitée.
La Religion, par Tim Willocks : https://www.lisez.com/ebook/la-religion/9782355841620
Au-delà du mal, par Shane Stevens : https://www.lisez.com/livre-grand-format/au-dela-du-mal/9782355840159
Vendetta, par R. J. Ellory : https://www.lisez.com/livre-grand-format/vendetta/9782355840166
Le Livre sans nom, par Anonyme : https://www.lisez.com/ebook/le-livre-sans-nom/9782355840753
Librairie Lamartine : http://www.lamartine.fr/
Sonatine Éditions : https://www.lisez.com/sonatine/31
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Le soir il se gobergea jusqu'à l'épuisement et s'endormit devant une émission de télévision où il était question d'un double viol commis par une bande de voyous, d'un cadavre, gisant dans son sang, et filmé à grand renfort de plans serrés, d'un enfant balancé du quatrième étage par un de ses parents et d'une fusillade entre la police et un preneur d'otages - le tout en moins d'un quart d'heure. L'émission s'intitulait LE JOURNAL TELEVISE DU SOIR.
La zone qu'il traversait jouxtait le quartier chaud de la ville, hérissé d'immeubles délabrés et de magasins minables. Des ivrognes étaient affalés devant les portes ou se chamaillaient pour des bouteilles de vinasse à moitié vides. Des drogués erraient sans but, se bousculant parfois les uns les autres sans comprendre. Des voitures remplies de jeunes gens passaient bruyamment. Tout, ici, puait la négligence qui avait régné pendant de trop longues années. Et derrière, dans les ruelles sombres, dans les chambres perdues et dans les lits peuplé de désespoir, la mort transpirait par tout les pores.
Jamais de la vie,ce dingue ne devait terminer devant un juge.il était beaucoup trop dangereux. Pas seulement à cause de ses crimes,mais parce qu'il faisait vibrer la folie qui sommeillait en chacun de nous,il l'alimentait,il nourrissait le monstre qui gisait en chacun de nous depuis l'origine, celui que l'on avait étouffé des millions d’années durant mais qui n'attendait que d’être délivré.
Carl Hansun s'inquiétait pour son fils. Il ne comprenait pas comment un être humain pouvait avouer qu'il avait assassiné des femmes. Qui voudrait les tuer ?
Sans les femmes, que restait-il ? Lui qui avait fait la guerre, il savait ce qu'une vie sans femmes faisait sur les hommes. Il devenaient des brutes, ils retournaient à l'état sauvage, transformés en bêtes. Sans ces femmes qui mettaient de la douceur et de la beauté dans la vie, à quoi bon vivre ?
« Nous avons affaire […] à un psychopathe d’une intelligence phénoménale qui a les émotions d’un enfant terrorisé et l’instinct de survie d’un animal. » (p. 457)
Les fous, c'étaient les autres, les infirmiers, les médecins, et même les autres patients. Lui vivait dans la folie, il était cerné par elle, englobé par elle. Pour se sortir de là, il devait absolument devenir comme eux, devenir fou. Il avait déjà appris à imiter leurs gestes. Il fallait maintenant qu'il apprenne à parler comme eux.
La plupart des gens, à un moment donné de leur vie, agissent violemment. Donner un coup de pied dans une porte est un acte violent. De même que jeter un verre ou casser de la vaisselle. Mai on ne devient pas des assassins pour autant
Soudain, brusquement, sans avertissement ni signe précurseur, elle qui avait été la vie, qui avait donné la vie, qui avait contenu la vie, fut sans vie.
Comme la plupart des individus gravement dérangés qui comprennent le monde en termes absolus, Bishop n' envisageait la vie que par ses extrêmes.Blanc ou noir, chaud ou froid, oui ou non, rester ou partir:c' était toujours soit l'un,soit l'autre.Tout pôle contraire comportait nécessairement une pointe, une extrémité.Aussi, en découvrant subitement, sans s'y attendre, que le centre de chaque pôle était perçu comme la norme, acceptable et sûre, et en apprenant, non par les erreurs de la vie, mais suite à un éclair soudain, que les gens se méfiaient des attitudes radicales, étaient gênées par elles et les jugeaient déséquilibrées, Bishop connut une véritable révolution intérieure qui ne fit qu'affiner sa ruse animale.
Hillside avait connu une forte expansion au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et le paisible hameau de quelques milliers d’âmes s’était transformé en une métropole de trente-cinq mille habitants, aussi respectueux des lois que magouilleurs. Avec cela vinrent l’industrie, le chômage, la délinquance et le crime. Là où naguère des champs fertiles bordaient la ville au sud et permettaient d’admirer un horizon lointain et dégagé, désormais des centaines de maisons prétentieuses et d’entrepôts sinistres plongeaient l’endroit dans une véritable hideur commerciale. Comme tant d’autres villes qui avaient récemment abandonné leurs traditions, Hillside connaissait de vives tensions entre anciens habitants et nouveaux venus, entre la partie nord et la partie sud, entre les riches et les laissés-pour-compte, enfin, comme partout, entre les jeunes et les vieux.