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Critiques de Shani Mootoo (3)
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Fleur de nuit

Pioché dans le bac d'un bouquiniste du quartier Saint-Michel, voici un étrange bouquin : Fleur de nuit de Shani Mootoo, une indienne qui s'est établie au Canada après avoir vécu à Trinidad.

Fleur de nuit (Cereus blooms at night en VO - le cereus est un cactus tropical qui fleurit la nuit) met en scène des immigrés indiens dans une île des Caraïbes.

Sous la plume expressive de Shani Mootoo, ce roman nous distille un parfum étrange et une puissante ambiance.

Avec une histoire forte déjà, celle d'une drôle de famille : la mère est partie avec une amie, le père se console avec l'une des deux filles, Mala.

Elle finit à l'asile auprès d'un infirmier efféminé qui s'amourache du fils de l'ami d'enfance de Mala ... le ton est donné !

Traumatisée par tous ces secrets de famille, Mala se réfugie dans la connaissance des secrets de la nature, à moitié fofolle, à moitié sorcière selon les ragots du village.

L'an passé on avait découvert avec la suédoise Kerstin Ekman, un roman habité par la physique des corps.

À l'opposé géographique, celui de Shani Mootoo est peuplé des parfums, des odeurs et des senteurs de la nature tropicale.

Une nature envahissante, souvent pourissante puisque la vie se nourrit de la mort.

Le premier chapitre voit la vieille Mala arriver à l'asile et tout le roman, habilement construit, nous ramène sur les traces de son effroyable passé.

Car dans la maison de la vieille folle on n'a pas retrouvé que des coquilles vides d'escargots ...
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Fleur de nuit

Une bourgade au nom prometteur, Paradise, située sur l'ïle imaginaire et tropicale de Lantanacamara.

Le roman s'ouvre sur l'arrivée mouvementée d'une vieille femme à l'hospice. Soupçonnée de meutre, elle est amenée par la police qui vient de découvrir dans sa maison les restes d'un cadavre.

Sa réputation l'a précédée et comme depuis de nombreuses années déjà, personne ne se bouscule pour s'occuper de Mala Ramchandin, la nouvelle pensionnaire. Sauf Tyler, le seul infirmier récemment embauché et qui, jusqu'à ce jour, est relégué aux plus basses besognes par ses charmantes collègues plutôt méprisantes à l'égard de ce jeune homme un brin efféminé.



Tyler, avec la sensibilité propre à ceux qui souffrent d'être différents, réussit à amadouer Mala la terrible et à reconstituer peu à peu l'histoire qui un jour a fait basculer la raison du côté de la folie.

Mala et sa soeur vivent seules avec leur père depuis le jour où son épouse le quitte pour partir avec la femme que lui-même convoitait alors qu'il était adolescent. Dans l'indifférence générale, la descente aux enfers commence pour cet homme et ses filles, jusqu'au jour où Mala commet l'irréparable pour sauver sa peau.

Noyée sous les parfums capiteux d'une végétation luxuriante, l'odeur de la mort sera la seule compagne de Mala. Dorénavant, recluse dans sa maison, si proche et pourtant si loin des vivants, elle n'accordera plus son attention qu'à son jardin et aux multiples petites bêtes qu'il héberge. Sa raison ne retrouvera que le chemin des souvenirs sur lesquels le temps n'a aucune prise.



On croule sous les senteurs enivrantes des frangipaniers, des pamplemoussiers, des limettiers, des manguiers, des poivriers, des muscadiers, des jamboisiers... L'auteur s'y entend à merveille pour nous distiller les différents événements qui constituent le fatras psychique et physique où s'est enfermée Mala. La fin, très noire, explose pourtant dans un feu d'artifice de couleurs et d'odeurs, d'horreur et de tendresse.

C'est toute la problèmatique de la colonisation et de la christianisation qui sous-tend cette histoire. La domination coloniale et masculine, la dépossession de son moi profond, de son genre, la sexualité, la culpabilité, l'humiliation, tous ces thèmes dénoncés forment la trame de ce très beau roman familial, tour à tour sauvage et cruel et cependant plein d'humanité.




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Fleur de nuit

Le trait de Nizzoli a toute la beauté, l’élégance et l’émotion réaliste de l’école de BD italienne.




Lien : https://www.ligneclaire.info..
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