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Citations de Sharon Bolton (46)


Sur les îles Shetland, le printemps est tardif et maussade, comme un adolescent obligé d'aller à l'église.
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Au fil des ans , j'avais vu la mort, disséqué la mort, senti la mort, tâté, soupesé et sondé la mort, parfois même entendu la mort (les doux gargouillis qu'émet un corps lorsque les sécrétions se stabilisent ) plus de fois que je ne pourrais les compter . La mort m'était devenue familière : mais je ne m'étais jamais attendue à ce qu'elle me saute en pleine figure en criant :"Bouh!"
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[..], il m'arrive de penser que Shetland et ses habitants ont passé des siècles à combattre le vent et la mer ... et qu'ils ont perdu.
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Les "voes" , des vallées englouties, sont un phénomène fréquent dans cette partie du monde , et on en retrouve des douzaines effilochant la côte comme une soie délicate . Il est impossible de rendre précisément leurs contours sinueux et déchiquetés , mais depuis la colline au-dessus de notre maison, je voyais la terre, puis l'eau du "voe" qui s'étirait en une baie étroite bordée de sable, une étroite bande de colline , et l'eau de nouveau. De plus haut et avec une bonne visibilité, je pourrais les voir alterner , terre et mer, terre et mer, par bandes successives, jusqu'à ce que le regard atteigne l'Atlantique, et que le rocher capitule .
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S'il n'avait pas neigé, peut-être n'aurais-je jamais vu la femme en noir. Elle aurait pu rester noyée dans la nuit d'un décembre londonien, tel un mystère attendant son heure.
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Le père, presque aussi vert que le feuillage sur le couvercle du cercueil, serra encore plus fort le bras de sa femme et un frisson collectif parcourut l'assistance. C'était toujours cet instant-là le plus cruel. Mettre en terre quelqu'un qu'on aimait à ce point. Perdre son seul et unique enfant. De 13 ans. Comment supporter une chose pareille ?
- L'homme ! Ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs, lut le pasteur. Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus.
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A une époque, les églises étaient rarement fermées à clé en Angleterre, le principe du sanctuaire étant fermement respecté. L’Église croyait que ses paroisses devaient rester ouvertes à toute heure pour ceux qui avaient besoin de se recueillir. Et pourtant au fil des ans, les vols et le vandalisme ont rendu pareille notion impossible dans pratiquement toutes les églises, excepté les plus rurales. Même les petites chapelles de village avaient rencontré des problèmes, et on était parvenu à un étrange compromis. Les églises étaient fermés à clé, mais on laissait la clé quelque part, où les personnes mises dans le secret - les paroissiens assidus - pourraient la trouver.
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Certaines personnes semblent avoir besoin d'un lien étroit et personnel avec les défunts et peuvent passer des heures debout ou assis au bord d'une sépulture . Pour d'autres , j'ai l'impression qu'une tombe n'est qu'un douloureux rappel du processus physique de décomposition qui se déroule sous leurs pieds .
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Depuis que la nouvelle s'était répandue que le jeune Foster s'était pendu un samedi matin dans le dortoir pendant que le reste de l'école regardait un match de cricket, il avait guetté la culpabilité. Il avait vu les visages horrifiés de ses anciens complices, ceux qui l'avaient aidé à faire de la vie de Nathan Foster un enfer durant les douze derniers mois, mais qui, contrairement à lui, ne s'étaient jamais attendus à pareil dénouement. Ils la ressentaient déjà, c'était écrit en toutes lettres sur leur figure. La honte et le remords qui leur dévoreraient les entrailles tels des parasites pour le restant de leurs jours.
Elle risquait de s'en prendre à lui à tout instant, et ça allait faire mal. Comme une douleur physique, s'imaginait-il, une crampe brutale qui lui broierait le cœur, ou peut-être comme des vers qui lui rongeraient la cervelle. Il savait, à la tête de ceux qui étaient presque aussi coupables que lui, que la culpabilité serait terrible.
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Les chevaux restaient figés sur place.
- Doux Jésus... a murmuré Helen. Qu'est ce que c'est ?
Du nord-ouest est apparue une explosion de couleurs, comme si le ciel avait ouvert une fenêtre à la volée, accordant ici-bas à des mortels médusés un aperçu des trésors de l'au-delà. Tombant en cascade, des rais d'un vert argenté, d'un violet profond, et du rose le plus chaud, le plus doux que l'on puisse imaginer ; c'était la couleur de l'amour, des rêves de fille, d'un avenir douillet et heureux que je ne connaîtrais probablement jamais. Une couleur formidablement riche et pourtant si subtile qu'au travers nous distinguons toujours les étoiles.
C'est ainsi que nous avons rejoint les rangs des rares privilégiés qui, au détour d'un heureux concours de circonstances temporelles, géographiques et atmosphériques, ont eu la chance d' entrapercevoir l'aurore boréale.
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- (...) Je ne sais rien de Jack l’Éventreur. Comment avez-vous dit que les cinq meurtres s'appelaient déjà ? Ceux qui sont censés être l’œuvre de l’Éventreur ?
- Des meurtres canoniques.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? On dirait un terme religieux.
- Conformes à l'ordre établi - ici, au modus operandi, a répliqué Joesbury, réduisant les choses à leur forme la plus simple.
Tulloch est restée interdite.
- Je ne vois toujours pas...
- Personne ne sait vraiment pourquoi on les a appelés comme ça, suis-je intervenue. C'est juste une tradition parmi les gens qui se décrivent comme des éventrologues. Cinq des meurtres, entre août et décembre, sont appelés les cinq meurtres canoniques.
Joesbury a levé un sourcil. Son œil droit était toujours injecté de sang
- Comment se fait-il que vous en sachiez autant sur Jack l’Éventreur ? a -t-il demandé.
Je me suis abstenue de lui dire que Jack était mon personnage historique préféré. Pour une raison obscure, je doutais que cela soit bien vu.
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- Je ne pense pas que Jessica se soit droguée , m'a accordé Evi . Je l'aurais remarqué , il y a des signes . Ils n'étaient pas apparents quand elle venait me voir .
- Quels sont ces signes ?
- Dilatation de la pupille , pâleur anormale , respiration rapide , suées , tremblements des mains . ça ressemble pas mal à l'état dans lequel vous étiez ce matin .
Ah, je ne l'avais pas vu venir celle -là .
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- C'est quoi l'histoire ? me suis-je enquise .
Joesbury a ouvert le dossier .
- Vous avez l'estomac bien accroché ?
J'ai hoché la tête , encore qu'il n'est pas été mis à l'épreuve ces derniers temps . Il a sorti un petit tas de photos et l'a fait glisser sur la table dans ma direction . J'ai jeté un bref coup d'oeil à la première , sur le dessus , et j'ai dû fermer les yeux un instant . Il y a des trucs qu'il vaut mieux n'avoir jamais vus .
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Il arrive parfois que le simple fait de se réveiller soit la chose la plus difficile qu'on puisse exiger de vous. Le lendemain de la mort de votre enfant, par exemple. Ou au départ de l'homme que vous adorez. On donnerait n'importe quoi, et certainement le reste de sa vie, pour rester plongé dans la nuit de l'oubli.
Mais cela n'arrive jamais, n'est-ce pas ? On finit toujours par reprendre connaissance. Le monde est toujours là. Et vous aussi. Mais la mort a germé en vous et vous savez qu'elle va continuer à faire croître ses racines, à dater de ce jour et jusqu'à ce qu'elle vous ait ronger en entier.
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Je n'ai pas trop pris peur au début, mais à mesure que l'oiseau s'approchait de moi sans cesser de crier, j'ai ralenti, comme pour retarder le moment où nous tomberions nez à bec. J'ai levé la tête alors qu'il passait en rase-mottes au-dessus de ma tête, assez bas pour que je puisse distinguer les plumes de sa gorge, brunes et tachetées, estimer que son envergure faisait près d'un mètre, et apercevoir des serres jaunes à écailles. (...)
Bien, que fait-on en pareil cas ? Vous vous trouvez à des kilomètres de l'abri le plus proche, il n'y a personne à la ronde et un énorme oiseau de proie vous fonce dessus. Existe-t-il un guide qui vous explique la conduite à tenir ? Parce que je n'en connaissais pas. (...)
Mais que se passait-t-il, bordel ? Les oiseaux n'attaquaient pas les gens. M'étais-je endormie à mon bureau et réveillée dans un film d'Hitchcock ?
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C'est fou comme la perspective d'une mort rapide et douloureuse nous permet de prendre conscience du peu qu'on possède dans la vie.
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L'histoire offre un nombre incalculable d'exemples de races qui s'autoproclament supérieures. Voilà à quoi je devais avoir affaire : un groupe d'hommes intrinsèquement convaincus d'être supérieurs aux autres. En cet endroit reculé du monde, quelques douzaines d'insulaires régentaient leur propre royaume. Dirigeant la police, les autorités locales, les services de santé publique, les écoles, la chambre de commerce, ils avaient la mainmise sur tout ce qui faisait la vie des îles ; s'arrogeant les meilleurs postes, les contrats juteux, les entrées dans les meilleurs clubs privés, s'enrichissant grâce à un savant mélange de transactions légales et illégales. Depuis la découverte des champs pétrolifères en mer du Nord, les îles Shetland jouissaient d'une prospérité économique sans précédent et un groupe d'hommes originaires de l'archipel en tirait pleinement profit. Un croisement entre franc -maçonnerie et mafia. Avec un supplément d'horreur en prime.
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Il faut dire qu'avant d'opter pour l'obstétrique, j'avais caressé l'idée de faire carrière dans la médecine légale, et suivi une formation rudimentaire. C'était avant que je me rende compte que l'heure de la vie comportait infiniment plus d’attrait que l'heure de la mort. "C'est bien Tora ça", avait déclaré maman, toujours à passer d'un extrême à l'autre. En fait, elle avait été infiniment soulagée.
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Tout ce qu'elle peut faire , c'est tourner sur elle-même , tel un rat pris dans un piège.
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La police croit que ce sont de vrais suicides. Rien n'indique qu'il y ait eu contrainte ou intervention d'un tiers. Ils m'ont suggéré de rester accessible aux membres vulnérables de la communauté universitaire et de les laisser gérer le maintien de l'ordre dans le Cambridgeshire.
Faut bien admettre qu'on n'hésite jamais à dire à la police comment ils feraient bien de s'y prendre quand l'occasion se présente , répliqua Mega avec un sourire.
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