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4.3/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Iran
Né(e) à : Nichapur , 937
Mort(e) à : Nichapur , le 03/11/1021
Biographie :

Abû 'Abd ar-Rahmân Muhammad ibn al-Husayn as-Sulamî est un historien du soufisme et compilateur de hadîth.

Il fut initié à la voie spirituelle par son père, puis son grand-père maternel Abû Amr Ismâ'îl ibn Nujayd, un malâmatî. Il fut à son tour autorisé à enseigner le soufisme par un des disciples de son grand-père, Abû Sahl al-Su'lûkî.

Hagiographe, érudit et maître spirituel, Abû 'Abd al-Rahmân Al-Sulamî est l'auteur d'une centaine de traités sur la spiritualité soufie, dont "Tabaqât al-Sûfiyyah", une encyclopédie biographique dédiée aux maîtres soufis, œuvre maîtresse qui le rendit célèbre.

Il est une des sources essentielles pour la connaissance de la spiritualité des Xe et XIe siècles (IIIe et IVe siècles de l'Hégire).

Source : Catalogue de la BNF
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Bibliographie de Shaykh Abu `Abd ar-Rahmân Muhammad Ibn al-Hussâyn as-Sulâmi   (8)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La Futuwah [chevalerie spirituelle] est avoir un sens de convivialité et savoir goûter à des relations joyeuses et amicales.

Il nous a été rapporté d’après Husayn Ibn Zayd que celui-ci demanda à Ja‘far Ibn Muhammad :

– Puissé-je donner une vie pour toi ! Le Prophète (paix et bénédictions) avait-il l’habitude de plaisanter amicalement avec les autres ?

Il répondit :

– Dieu l’a pourvu d’un caractère d’une extrême noblesse dans la façon même qu’il avait de plaisanter amicalement avec les autres. Dieu a envoyé Ses Prophètes et il y avait en chacun d’eux une certaine contrition. Puis il a envoyé Muhammad dont l’état était celui de la compassion et de la miséricorde. Un signe de compassion pour ceux de sa communauté consistait précisément dans le fait qu’il leur parlait d’une manière aimable et plaisante. Il faisait cela afin qu’ils ne s’éloignent pas de lui, par sentiment de crainte révérencielle. Mon père Muhammad m’a dit que son père ‘Ali avait lui-même appris de son père (Al Husayn) que celui-ci avait entendu l’Envoyé de Dieu dire : « Dieu n’aime pas ceux qui présentent à leurs amis des visages tristes et non-avenants ». (I, 30, p. 58)
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La Futuwah [chevalerie spirituelle] est de passer du savoir à la connaissance et de la connaissance au dévoilement et de celui-ci à la contemplation de l’Essence divine en ayant la certitude cependant que personne ne peut atteindre cette connaissance dans Son Absolu.

Nuri a dit :

– Dieu a rendu accessible à tous la connaissance formelle de la religion et a réservé la dimension intérieure de celle-ci à Ses saints, réservant ses dévoilements à ceux dont Il a purifié le cœur et Sa contemplation directe à ceux qu’Il a particulièrement aimés. Il reste cependant voilé à toute Sa création. Chaque fois que les hommes croient Le connaître ils se trouvent dans une perplexité nouvelle. Ils sont voilés alors même qu’ils pensent avoir atteint le dévoilement. Ils sont aveuglés alors même qu’ils pensent être dans la certitude de voir. Louange à Celui dont le mystère est pure merveille, rien de ce qui vient de Lui ne doit nous paraître étrange ! (II, 32, p. 76)
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La Futuwah [chevalerie spirituelle], c’est éprouver de la compassion aussi bien envers ceux qui sont obéissants à Dieu qu’envers ceux qui dévient de sa voie.

On nous a rapporté qu’Ibrahim al ’Atrash a dit :

– Nous étions au bord du Tigre avec Ma‘ruf al Karkhi lorsqu’un bateau passa près de nous rempli de jeunes gens ivres et jouant du tambour. L’un des compagnons de Ma‘ruf dit : « Ô Abu Mahfuz, ne vois-tu pas ces gens se sont révoltés contre leur Seigneur, prie pour que celui-ci les maudisse ! » Ma‘ruf leva ses mains vers le ciel et dit : « Ô mon Dieu et mon Maître, je Te prie de leur donner de la joie dans l’au-delà comme tu leur en as donné dans ce monde ! » « Nous t’avons demandé d’appeler sur eux la malédiction divine ! » dit l’un de ses amis. Ma’ruf répondit : « Ô mes frères, si Dieu leur donne la joie dans l’au-delà c’est qu’Il a accepté leur repentance. » (III, 41, p. 95)
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La Futuwah [chevalerie spirituelle] est aussi la réponse que m’en a donné Abul Husayn Ibn Sam‘un qui dit :

– Elle consiste en certaines qualités dont celle d’éviter les controverses, de se maintenir dans une parfaite droiture, de ne pas chercher à relever les défauts des autres, d’essayer d’interpréter avec bienveillance les vices de leurs comportements, de leur trouver des justifications, d’endurer leurs épreuves, de ne blâmer que soi-même, de se tourner vers autrui, quel que soit son rang, avec un visage ouvert et accueillant, de faire le bien, de le recommander à autrui tout en acceptant soi-même de recevoir leurs conseils, de chercher à fraterniser avec ceux que Dieu a rapprochés de Lui et à adopter un comportement courtois envers ses ennemis.

Ce ne sont pourtant là que ses signes extérieurs, il nous resterait à parler de leurs réalités spirituelles. (IV, 22, pp. 110-111)
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21) Une des maladies de l’âme est la profusion de paroles. Celle-ci a deux origines : le désir de suprématie qui porte le murîd à vouloir faire étalage de sa science et de son éloquence ; l’ignorance de ce qu’il faut dire.

Le remède correspondant, c’est que le murîd prenne conscience qu’il est responsable de ce qu’il dit et que ce qu’il dit est inscrit sur un compte et qu’il devra en répondre ; car Dieu Très-Haut dit : ‘’Certes des [anges] gardiens veillent sur vous ; ce sont de nobles scribes’’ (Coran 82, 10). Il dit aussi : ‘’L’homme ne profère aucune parole sans avoir auprès de lui un [ange] observateur prêt [à l’inscrire]’’ (Coran 50, 18). Le Prophète – que Dieu lui prodigue bénédictions et paix – a dit : ‘’Toute parole de l’homme est inscrite contre lui et lui est défavorable sauf si c’est pour ordonner le bien (‘amrun bi ma’rûf) ou pour empêcher le mal (nahyun ‘an munkar)’’. Ainsi Dieu Très-Haut a dit : ‘’La plupart de leurs entretiens ne comportent rien de bon sauf la parole de celui qui ordonne une aumône, un bien ou une réconciliation entre les hommes’’ (Coran 4, 114). (pp. 48-49)
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33 – Fâtima al-Barda’iyya(1)

Elle habitait Ardabil(2). Elle faisait partie des gnostiques (‘ârifât) qui s’exprimaient par propos scandaleux (al-mutakallimât bi l-shath).

J’ai entendu Abû l-Hasan al-Salâmî dire : « Fâtima al-Barda’iyya questionna certains maîtres à propos de la parole du Prophète (sur lui la grâce et la paix), transmettant lui-même les propos de son Seigneur : ‘’Je suis assis auprès de celui qui M’invoque.’’

L’un d’entre eux lui expliqua [le sens de ce hadîth] posément pendant un moment. Mais elle se leva et dit : ‘’Non, la plus parfaite invocation est que tu contemples la mention que fait de Toi Celui que tu invoques, tout en ne cessant pas de L’invoquer. Ainsi, ton invocation s’éteindra dans Son invocation, et la mention qu’Il fait de toi subsistera sans où ni quand’’. »

(1) Selon Rkia Cornell, elle vécut vraisemblablement aux environs du quatrième siècle de l’Hégire (dixième de l’ère chrétienne). Une version persane du récit de cette notice se trouve dans Nafahât al-uns.

(2) Ville située au nord-ouest de l’Iran actuel, près de la frontière avec l’Azerbaïdjan dont, du temps des Abbassides, elle faisait autrefois partie de la province. (p. 93)
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77 – ‘Unayza al-Baghdâdiyya

Elle était au service d’Abû Muhammad al-Jarîrî. D’une âme encline à la finesse et à l’état spirituel élevé, elle comptait parmi les femmes d’esprit.

J’ai entendu certains de nos compagnons dire qu’ils avaient demandé à ‘Unayza un conseil et qu’elle leur répondit : « Sois pour Dieu aujourd’hui comme tu Lui demande d’être pour toi demain. »

On me raconta que ‘Unayza avait dit : « Celui qui L’aime ne se fatigue pas à Son service, mais se délecte. »

On raconte également qu’elle avait dit : « Le gnostique (‘ârif) ne décrit pas et n’informe pas. »

On raconte encore qu’elle a dit : « La science engendre la crainte pieuse (khashya) et la Connaissance la crainte respectueuse (hayba). »

Elle a dit enfin : « Les corps (litt. : les ‘’moules’’, qâlib) humains sont les minerais de la servitude. » (p. 153)
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La Futuwah [chevalerie spirituelle] est de donner à l’amitié les droits qui lui reviennent et avoir envers elle le comportement de politesse qui lui convient. Elle consiste à avoir la déférence envers celui qui est au-dessus de toi, vivre dans l’entente et l’harmonie avec tes pairs et être le compagnon aimant, compatissant et clément de ceux qui sont au-dessous de toi.

C’est aussi être le compagnon de tes parents en leur étant soumis et obéissant, celui de tes enfants par la compassion et l’intérêt pour leur éducation, celui de ta femme par la finesse et les ménagements qui lui conviennent, celui de tes proches parents par un comportement de bienveillance et de générosité, celui de tes frères (en Dieu) par une amitié sincère en cherchant à les aimer toujours davantage, celui des voisins en leur évitant toute nuisance, celui du commun des hommes par une attitude fine et accueillante, celui des pauvres en respectant les droits sacrés et en reconnaissant leurs valeurs, celui des riches en affirmant ton indépendance vis-à-vis d’eux, celui des savants (en théologie) en acceptant les orientations qu’ils te donnent, celui des saints par ton humilité, ta soumission et le fait de ne jamais les dénigrer. Il faut aussi éviter dans tes moments libres le compagnonnage des prétentieux et des innovateurs et de ceux qui apparaissent sous les aspects des ascètes avec pour seul but d’avoir des disciples et de les exploiter. (III, 30, p. 92)
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10) Une des maladies de l’âme est d’oublier qu’elle ne peut vivre tant que tu ne l’as pas tuée(1) ; autrement dit, le murîd ne vit pas pour l’Au-Delà (al-‘âkhira) tant qu’il ne meurt pas au monde (al-dunyâ)(2.) Tu ne vis en Dieu qu’après ta mort à tout autre que Lui. Ainsi que l’a dit Yahyâ bin Mu’âd al-Râzî : ‘’Dieu préserve des mauvais penchants de l’âme celui qui se rapproche de Lui en s’effaçant.’’ Cela signifie que le murîd doit défendre à son âme de suivre ses penchants (shahawât) et doit l’entraîner vers la vérité qu’elle déteste et refuse.

Les remèdes correspondants sont la veille, la faim, la soif et l’effort en vue de contrer les penchants de l’âme ; c’est aussi défendre à l’âme de satisfaire ses désirs. Yahyâ bin Mu’âd a dit : ‘’La faim est une nourriture avec laquelle Dieu fortifie les véridiques (al-siddîqîn).’’

(1) L’auteur s’adresse ici directement au lecteur à la deuxième personne.

(2) Dieu dit dans un hadîth qudsî : ‘’O monde, sers ceux qui Me servent, et fatigue ceux qui te servent’’. (p. 37)
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63 – Umm Ahmad bint ‘Â’isha bin Abû ‘Uthmân al-Hîrî(1)

Elle s’imposa pendant cinquante ans de ne pas sortir de chez elle.

Elle était unique en son temps, que ce soit pour sa volonté (himma), ses états (rihâl) ou son « caractère » (khuluq).

Je l’ai entendu dire : « La science (‘ilm) est la vie des créatures (khalq, ou bien : des mœurs, khuluq), les actes pieux (‘amal) leur monture, la raison (‘aql) leur parure, et la Connaissance (ma’rifa) leur lumière et leur inspiration (basîr). »

Elle a dit aussi : « Tout acte a ses défauts, et seuls sont capables de déceler leurs propres défauts ceux qui n’ont pas de défaut. »

Elle a dit également : « Celui qui est satisfait de ses propres défauts et ne s’en guérit pas par les remèdes qui conviennent, Dieu le fera hériter de prétentions vaines. »

(1) Umm Ahmad vécut vraisemblablement durant le première moitié du quatrième siècle de l’Hégire (dixième de l’ère chrétienne). (pp. 137-138)
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