Est-ce que je veux avoir des enfants, oui ou non? La réponse à cette question est le plus grand secret que j’ai pour moi-même.
En cas d’ambivalence, mieux vaut attendre. Mais combien de temps? La semaine prochaine, j’aurai trente-sept ans. Pour certaines décisions, le temps se fait court. Comment savoir ce que l’avenir nous réserve à nous, femmes de trente-sept ans en proie à l’ambivalence? D’un côté, la joie que procurent les enfants. De l’autre, la misère qu’ils causent. D’un côté, la liberté de ne pas avoir d’enfants. De l’autre, la perte qui s’ensuit — mais qu’y a-t-il à perdre? L’amour, l’enfant, tous ces sentiments maternels que les mères évoquent de façon si séduisante, comme si un enfant était une chose à avoir et non à faire. C’est le « faire » qui semble difficile. L’« avoir » semble merveilleux. Sauf qu’on n’a pas un enfant, on le fait. J’ai plus de choses que la plupart des mères, je le sais. Mais j’en ai moins, aussi. En un sens, je n’ai rien du tout. Cette situation me plaît et je crois que je ne veux pas avoir d’enfant.
« C’est comme avec l’improvisation, a dit Misha. La vraie impro consiste à se surprendre soi-même, mais la plupart des gens n’improvisent pas sincèrement. Ils ont la trouille. Ils se contentent de piocher parmi leurs tours de passe-passe. Ils choisissent ce qu’ils savent déjà faire et l’appliquent à la situation présente. Mais c’est de la triche ! Et tricher, c’est mauvais pour un artiste. C’est mauvais dans la vie – mais ça l’est plus encore en art. »
A tall, dark-haired American writer who I met at the festival said that with women our age, the first thing one always want to know about another woman is whether she has children, and if she doesn't, wether she's going to. It's like a civil war. Which side are you on?