AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.03/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Chine
Né(e) : 1036
Mort(e) : 1101
Biographie :

Su Shi (1036 - 1101), connu aussi sous son surnom Su Dongpo, fut un des plus grands écrivains chinois, mais aussi un peintre et un calligraphe. Auteur de nombreux poèmes, essais et lettres, il exprima la sagesse chinoise dans ce qu'elle a de plus attachant. Jacques Pimpaneau a traduit en français quelques-uns de ses textes les plus célèbres.

Source : http://www.editions-picquier.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Su Shi   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Le vent clair sur quoi se fixe-t-il ?
On peut l'aimer, sans pouvoir le saisir.
Il arrive comme un prince,
Les plantes et les arbres vibrent de ses louanges.
Je me promène sans but ;
Mon bateau solitaire à sa guise se met en travers.
Au milieu du courant, allongé, les yeux au ciel,
Le vent justement vient à ma rencontre.
Je lève ma coupe à la vastitude,
Heureux qu'il n'y ait aucun sentiment entre nous !
Je reviens en passant par deux vallons, nuages et eau dans la nuit s'éclairent.
Commenter  J’apprécie          172
En regardant une partie de Go.

En face du sommet des cinq sages,
Dans un endroit délaissé par la grue blanche.
L’ombre des grands pins se répandait sur la cour,
Ainsi que la pureté du vent et des rayons du soleil.

Je me promenais seul, et n’avais rencontré personne.
Dehors, devant la porte, deux paires de chaussures…
Qui donc était là, en train de jouer au go ??

Je n’entendais aucun son de voix humaine.
Cependant, je percevais, par moments,
Le léger bruit du claquement d’une pierre[1].

Les joueurs étaient assis, de part et d’autre du plateau quadrillé…
Qui d’autre qu’eux-mêmes, pouvait apprécier la saveur de l’instant ?
Espère-t-on pêcher des poissons, avec un hameçon sans appât ?

Mon fils se rapproche de la voie,
Mais les pierres qu’il pose sont encore éparses.

S’il est agréable de gagner,
On peut aussi apprécier, une belle partie perdue.

Tranquillement… sans hâte…
En profitant de l’échange, et du moment présent.


Traduction : Laurent Lamôle (2020-2021) pour Wikisource

1. Les pierres sont les pions (noirs et blancs) du jeu de go qui sont posés alternativement par les deux joueurs sur le plateau de jeu quadrillé, appelé goban.
Commenter  J’apprécie          113
Alors que j'habitais dans le Monastère de la Protection Céleste à Huizhou, un jour, je suis allé me promener au hasard au bas du Pavillon du Vent dans les Pins. N'ayant plus de force dans les jambes, je souhaitais passer par la forêt et m'y rendre pour me reposer. Mais en levant la tête, je vis que ce pavillon était encore en haut des arbres. Je me suis dit : "Comment y parviendrai-je ?" Puis, au bout d'un bon moment, me vint soudain cette pensée : " Qu'est-ce qui m'empêche de me reposer ici même ?" Alors je devins comme le poisson accroché à un hameçon qui soudain arrive à se libérer. Si les hommes prennent conscience de cela, même s'ils font face à un camp ennemi, que les tambours de la guerre résonnent comme le tonnerre, que s'avancer c'est se faire tuer, que reculer c'est être exécuté par une cour martiale, même en un tel moment, rien ne les empêche de bien se reposer.

Ecrit en 1094, p. 68.
Commenter  J’apprécie          114
En tout, il y a quelque chose qu'on peut apprécier, et ce qui donne du plaisir n'est pas forcément extraordinaire ou beau. En étendant ce principe, où ne trouverais-je pas du plaisir ?
Commenter  J’apprécie          90
Tandis que je traversais de nuit le confluent des fleuves dans les aveugles cris à pied et en voiture de mes hommes, dans les feux des torches de pin où nous cherchions les basses eaux, dans les étoiles éparses stationnaires sur la grève, dans le dense parfum des fumées sous le vent, il me sembla entendre le malheur et la voix des rencontres déçues.
Commenter  J’apprécie          80
Il a su admirablement tirer parti de ses échecs apparents pour élaborer un art de vivre sur lequel il s'est expliqué dans des poèmes , des essais , des lettres. Il eut d'autant plus de mérite à acquérir cette sagesse qu'il a su la trouver dans des malheurs qui lui tombèrent dessus et non par une recherche délibérée.
Commenter  J’apprécie          80
En revenant de nuit à Lingao (1082).
Sur l'air de "L'immortel près de la rivière".

Dongpo, la "pente de l'est", est le lieu-dit où Su Dongpo installa sa demeure à Huangzhou et dont il reprit le nom pour en faire un surnom. A cause des deux derniers vers de ce poème, le bruit courut que Su Dongpo avait disparu, et même l'empereur en fut informé. Le fonctionnaire chargé de veiller à ce qu'il reste en résidence dans la région accourut chez lui et le trouva couché en train de ronfler.

La nuit à Dongpo, je bois, m'éveille, et de nouveau m'enivre.
Me voici de retour, il doit être minuit.

Les ronflements de mon serviteur résonnent déjà ;
Je frappe à la porte, aucune réponse.
Appuyé sur ma canne, j'écoute le bruit du fleuve.

Depuis longtemps je regrette de ne plus m'appartenir.
Quand oublierai-je les soucis de mes activités ?
Le vent nocturne est calme et l'eau frémit à peine.

Partir d'ici sur un petit bateau,
Que le fleuve et la mer emmènent ce qui me reste à vivre.

p. 100
Commenter  J’apprécie          60
Je dis souvent que, parmi les bonheurs humains suprêmes, aucun n'égale l'absence de maladie dans le corps et l'absence de souci dans l'esprit. Quand quelqu'un, affligé de l'un ou de l'autre, se trouve en présence de moi, je me demande comment lui rendre le bonheur. C'est pourquoi partout où je vais, je prépare de bons médicaments pour en donner à qui en a besoin, et je fais fermenter du bon vin pour en offrir à mes visiteurs. "Vous n'êtes pas malade, me disent certains, et vous avez tout un stock de médicaments. Vous ne buvez pas et vous fabriquez beaucoup d'alcool. Pourquoi vous donner tant de mal pour les autres ?
- Quand les malades, je réponds, obtiennent des médicaments, mon corps se sent plus léger et, quand les buveurs se sentent ivres, je me sens tout guilleret. C'est par égoïsme que j'agis ainsi."

Postface à la biographie de Dong Gaozi, p. 51
Commenter  J’apprécie          63
Ce qui est difficile, ce n'est pas d'avoir du talent, mais de savoir s'en servir.

Essai sur Jia Yi, p. 158.
Commenter  J’apprécie          83
Avec les frères Wang et mon fils Mai nous avons fait le tour de la ville pour regarder les fleurs de lotus, nous sommes montés au pavillon sur le mont Xian ; le soir, nous sommes entrés au monastère Feiying, et nous nous sommes distribué les rimes. De celles qui me furent attribuées, j'ai composé quatre poèmes (1079) :

II.

Le vent clair sur quoi se fixe-t-il ?
On peut l'aimer, sans pouvoir le saisir.
Il arrive comme un prince,
Les plantes et les arbres vibrent de ses louanges.
Je me promène sans but ;
Mon bateau solitaire à sa guise se met en travers.
Au milieu du courant, allongé, les yeux au ciel,
Le vent justement vient à ma rencontre.
Je lève ma coupe à la vastitude,
Heureux qu'il n'y ait aucun sentiment entre nous !
Je reviens en passant par deux vallons,
Nuages et eau dans la nuit s'éclairent.

p. 103
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Su Shi (20)Voir plus

Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2826 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..