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00:00:00 Retour sur un lapsus: Gérard Bensussan et Georges Bensoussan
00:03:30 L'Histoire comme vision, étymologie du mot "histoire"
00:04:50 le caniveau du militantisme antisioniste
00:18:28 L'antisionisme juif, personnalité typiquement juive de Shlomo Sand
00:21:25 Portraits des premiers pionniers juifs en Palestine
00:29:05 Farid Kassab favorable aux sionistes en 1906
00:32:00 Jérusalem en 1900 selon Vincent Lemire
00:34:15 Azoury antisémite, Kassab philosémite
00:50:11 Les premiers pionniers juifs dépeints par Farid Kassab
00:56:32 L' invention du nationalisme arabe
01:01:45 le "yahoud" dans l'imaginaire musulman
01:03:45 Günther Jikeli sur l'antisémitisme musulman contemporain
01:07:00 Conflictualité et conflit, étymologie du "contentieux"
01:14:30 Unilatéralité du contentieux
01:34:25 Statut de l'Arabe dans la Thora et le judaïsme
01:49:20 L' 'erouv dans le judaïsme
01:54:45 Statut de l'Arabe dans les Talmuds
02:10:45 Maïmonide et le malentendu arabe
02:20:44 Juifs pro-islamiques selon Bernard Lewis
02:30:00 Pensée juive influencée par l'Islam ?
02:36:30 Nier la conflictualité du conflit
02:42:15 Cas orphelins de Maïmonide et Saadia Gaon
02:46:00 Transfert philosophique entre Islam et Christianisme
02:52:30 L'énigme du contentieux
02:56:35 Aggadah sur l'expertise spirituelle d'un Arabe
02:58:30 Mahomet, Rodinson et Lewis
03:08:10 Faible fiabilité des sources sur Mahomet, raisons de s'en réjouir
03:14:00 Judéité problématique de Maxime Rodinson
03:18:00 Judéité bienheureuse de Bernard Lewis
03:25:00 Partialité "compréhensive" de Rodinson
03:29:20 Antisionisme de Rodinson
03:34:00 "Technicien du journalisme" et "penseur de l'histoire" selon Heidegger
03:40:00 Biais d'interprétation de Rodinson
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On ne tue pas quelqu'un parce qu'un livre nous énerve. Certes, cela s'est produit au Moyen-Âge dans la civilisation chrétienne -Morkus venait de voir le film Le Nom de la rose-, mais dans le monde démocratique, si l'on aime pas un livre, on le jette, tout au plus, à la poubelle, et le lecteur vraiment retors en fait cadeau à un ami.
J'ai été particulièrement impressionné par les tableaux de meurtres, Rubens, David, Delacroix... Saviez-vous qu'ils ont tous peint en détail des scènes de crime, comme s'ils étaient des spécialistes de la police scientifique?
- Non, je n'y ai jamais pensé.
- Je me dis que seuls les flics, les auteurs de polars, et peut-être les assassins, peuvent se montrer attentifs à ces tableaux.
Apprendre la communication pour s’armer contre les médias dominants ce n’est pas une tâche principale de l’école et du lycée ?
Les convictions rationalistes d'Émile eurent sur lui deux effets: une allergie instinctive à la bêtise et une adhésion totale à la laïcité. Le manque d'intelligence dans les comportements humains ne cessa jamais de le tourmenter, et même davantage au fur et à mesure qu'il avançait en âge. Il se résignait tant bien que mal à l'irrationalisme quand il ne nuit pas à son prochain, mais il demeurait intransigeant face à la stupidité et à l'aveuglement qui portent préjudice à autrui. C'est pourquoi, il détestait les institutions religieuses et, davantage encore, la flamme de leurs croyants convaincus.
L'absence de séparation entre l'État et le rabbinat en Israël n'est jamais venue de la puissance réelle de la religion, dont les fondements profonds et authentiques se sont au contraire amenuisés au fil des ans. Cette absence de séparation résulte directement [...] de la faiblesse intrinsèque d'une idée nationale précaire qui, faute de mieux, a emprunté à la religion traditionnelle et à son corpus textuel la plupart de ses représentations et de ses symboles, dont elle est restée, pour cette raison notamment, entièrement prisonnière.
Il est vrai qu'à l'origine de toute nation « occidentale » et en fait dans l'évolution de toute idéologie nationale on retrouve des mythes ethnocentristes qui se concentrent autour d'un groupe culturel et linguistique dominant, idolâtré comme le peuple-race originel.
Pour forger un collectif homogène, à l'époque moderne, il était nécessaire de formuler une histoire multiséculaire cohérente destinée à inculquer à tous les membres de la communauté la notion d'une continuité temporelle et spatiale entre les ancêtres et les pères des ancêtres. Parce qu'un tel lien culturel étroit, censé battre au cœur de la nation, n'existe dans aucune société, les « agents de la mémoire » ont dû s'employer durement à l'inventer. Toutes sortes de découvertes ont été révélées par l'intermédiaire d'archéologues, d'historiens et d'anthropologues. Le passé a subi une vaste opération de chirurgie esthétique ; les rides profondes ont été dissimulées par des auteurs de romans historiques, des essayistes et des publicistes. C'est ainsi qu'a pu être distillé un portrait national du passé, fier, épuré et de belle prestance.

Le caractère jusqu'au-boutiste du sionisme qui cimenta peu à peu les lois de l'État se révéla quatre ans plus tard. Oswald Rufeisen, plus connu comme « le frère Daniel », déposa en 1962 une plainte auprès de la Haute Cour de justice en vue de faire reconnaître par l'État sa nationalité juive. Rufeisen était né en 1922 en Pologne dans une famille juive et avait rejoint un mouvement de jeunesse sioniste. Durant la conquête nazie, il devint un partisan courageux et sauva bon nombre de juifs. À un moment donné, il se réfugia dans un monastère afin d'échapper à ses persécuteurs, et se convertit au christianisme. Après la guerre, il devint prêtre et entra comme moine dans l'ordre des carmélites, avec l'intention d'émigrer en Israël - où il arriva en 1958 -, car il avait souhaité partager la destinée des juifs et se considérait comme sioniste. Après avoir renoncé à la nationalité polonaise, il sollicita la citoyenneté israélienne en se fondant sur la loi du retour, arguant du fait que, même si sa foi était catholique, sa « nationalité » restait juive. Sa demande ayant été repoussée par le ministère de l'Intérieur, il fit donc appel à la Haute Cour de justice, qui décida, à une majorité de quatre voix contre une, que Rufeisen ne pouvait pas être considéré comme juif d'après les lois de l'État. Il reçut bien une carte d'identité israélienne, mais elle portait la mention « Nationalité : pas claire ».
"si l'on peut aujourd'hui, recourir sans difficultés aux termes "peuple français", "peuple américain", "peuple vietnamien", et aussi "peuple israélien", on ne saurait en revanche faire référence, de la même manière, à un "peuple juif". Il serait tout aussi bizarre de parler d'un "peuple bouddhiste", d'un "peuple évangéliste" ou d'un "peuple bahaïe".
La prise de conscience du fait que la pièce "Jules César" de Shakespeare ne nous apprend presque rien sur la Rome antique mais beaucoup sur l'Angleterre de la fin du XVI siècle ne diminue en rien la puissance de l'œuvre ; elle ne fait que placer sa valeur de témoignage historique sous un éclairage totalement différent. De même que "Le Cuirassé Potemkine" de Sergueï Eisenstein, bien qu'il relate les événements de la révolution de 1905, nous renseigne peu sur la révolte du début du siècle, mais bien plus sur l'idéologie du régime bolchevique en 1925, année de la production du film. Ainsi doit-il en être pour la Bible. Il ne s'agit pas d'une narration susceptible de nous inculquer des connaissances sur l'époque qu'elle relate, mais d'un impressionnant discours théologique didactique, qui peut constituer éventuellement un document sur l'époque de sa rédaction.