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Citation de Henri-l-oiseleur


Le rejet de la société juive est originellement le propre de la secte judéo-chrétienne. Rejet à la signification théologique très lourde car le peuple juif est dans le judaïsme la scène et le lieu de la révélation de Dieu. Or, Paul le définit désormais comme un vestige tribal, charnel, particulariste - un vrai tombeau - qui ne porte plus la présence divine qu'il voit incarnée en Jésus, substitut salvateur du "peuple d'Israël". A cette réalité prétendue obtuse et close du peuple (juif), il oppose la catholicité, c'est-à-dire l'universel (chrétien) qu'il définit comme le "corps du Christ", ce qui conférera à cette catholicité une dimension corporatiste - qui n'était pas celle du peuple juif (I Corinthiens 12:27).
On comprend donc dans cette optique que Paul ait eu besoin de détruire la Loi pour détruire le peuple car il savait que la loi structure le peuple du Sinaï. Comme le dira au IX°s Saadia Gaon, le "peuple juif n'est un peuple que par ses lois". Si les Juifs se reconnaissent dans le peuple (et donc la Loi) - soutient l'argument paulinien - ils se mettent en dehors de l'humanité devenue entre temps, comme par enchantement, christique. Le "Nouvel Israël" (l'église chrétienne) ne peut dès lors se construire que sur la dissolution, l'abandon ou la relégation du peuple d'Israël. En somme, Paul oppose le corps du Christ, corps du "Nouvel Israël", du peuple chrétien au corps du peuple d'Israël, le peuple juif.

p. 154 et p. 158, note de Stanislas Breton, sur la théologie de Paul comme tentative d'abolition de la Torah et donc de meurtre des Juifs. "Toute l'histoire du christianisme ne serait donc que la mise en pratique de cette 'mort' virtuellement proclamée et annoncée comme exigence fondamentale de la foi et de sa prétendue nouveauté".
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