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Critiques de Shûichi Katô (4)
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Histoire de la littérature japonaise, tome 3 ..

Ce troisième et dernier tome est, comme les précédents, d'une formidable richesse. Il traite non seulement de la littérature mais plus largement de l'histoire des idées du XIXe siècle à 1980 environ. Après deux cent ans d'isolement, les japonais entrent en contact avec l'occident via les études hollandaises avant d'être contraints de s'ouvrir aux navires étrangers (1854). Et tout le problème désormais sera de concilier l' occidentalisation imposée avec la tradition culturelle japonaise, elle-même imprégnée de culture chinoise.
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Histoire de la littérature japonaise, tome 1 ..

La littérature du Japon, ici décrite de ses origines au XVI°s, est un phénomène unique et surprenant : le Japon reçut l'écriture de la Chine, mais aussi la langue chinoise elle-même, et quantité de traits culturels, politiques, religieux, encore vivants de nos jours. Donc, par littérature japonaise il faut entendre à la fois littérature en langue japonaise, mais aussi littérature en langue chinoise écrite au Japon, et entre les deux langues, tous les mélanges graphiques et linguistiques possibles. Selon le public visé, l'origine sociale et culturelle des auteurs, et les genres illustrés : poésie, roman, journal, essai théologique, théâtre, telle ou telle langue, ou tel ou tel compromis entre les deux, étaient choisis. Il y a donc de grands auteurs chinois au Japon, qui ne composèrent jamais en japonais, d'autres grands auteurs en japonais, et entre les deux, toutes les configurations que le bilinguisme rend possibles. La situation rappelle un peu notre Moyen-Age, où les clercs écrivaient en latin, et les laïcs en langue "vulgaire", en langue parlée. Mais l'interpénétration des deux cultures, des deux langues, des deux littératures, semble être allée bien plus loin au Japon que dans l'Occident médiéval et renaissant.



Le livre de Shûichi Katô décrit l'évolution de cette littérature complexe en cherchant les éléments importés, les éléments indigènes, et comment ils se combinent. Il pose que les Japonais n'ont jamais rien abandonné de leur culture propre, ni des apports étrangers, en pratiquant l'accumulation plutôt que la sélection. Il ajoute que toutes les doctrines étrangères finirent par perdre au Japon leur caractère systématique et transcendant, pour être appliquées aux nécessités concrètes ou spirituelles du peuple récepteur. de l'importation du bouddhisme à celle du marxisme, il observe le même processus d'adaptation. Il semble croire à une identité japonaise fixe qui se manifesterait de manière continue au long des siècles, et il applique cette grille de lecture à tous les auteurs qu'il rencontre. Par ailleurs, ses jugements littéraires sur la poésie (sincérité), le roman (réalisme ou idéalisme), le journal intime (vécu authentique) manquent de subtilité. Les idées littéraires qu'il utilise sont vieillottes et ne témoignent pas d'une bonne connaissance des méthodes d'analyse des formes anciennes. Enfin, le lecteur doit être solidement familier de l'histoire du Japon ancien et de sa terminologie pour suivre ces pages profuses où abondent digressions et détails secondaires, sans qu'on sache exactement où l'auteur veut en venir, ni où il reprendra le fil abandonné de son paragraphe. Heureusement, il y a un glossaire en fin de volume, mais aucune carte ni aucun tableau chronologique.



Un livre précieux, mais d'une utilisation difficile à cause de ses confusions et du manque de clarté synthétique des exposés.
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Histoire de la littérature japonaise, tome 2 ..

Si vous vous procurez ce livre via internet, vérifiez que votre exemplaire soit bien complet. Le mien est amputé de trente pages ! Je suis furax !



Ce deuxième tome traite de la période Togukawa, dynastie de shoguns qui dirigent le Japon de 1603 à 1867. L'empereur ne conserve qu'une fonction symbolique et religieuse. Le shogun installe sa capitale à Edo ( aujourd'hui Tokyo), dote le japon d'institutions centralisées, ferme le pays, expulse les Européens, ne tolérant que les marchands hollandais. La population est divisée en quatre castes rigides: les guerriers, les paysans, les artisans et les marchands ( "chônins"). Le Japon se replie sur lui-même mais l'imprimerie se développe favorisant l'émergence de nouvelles idées via les "études hollandaises" et les moines chinois. La plus basse caste, celle des marchands, s'enrichit et a ses propres quartiers de plaisirs. On y jouit d'une plus grande liberté d'expression. Apparaissent donc à côté du Nô aristocratique, des théâtres payants :le kabuki et le Joruri ( théâtre de poupées), mais aussi des contes, des parodies, des romans de moeurs réalistes aux sujets souvent lestes et abondamment illustrés qui sont de grands succès. On organise aussi à Osaka des marathons poétiques et des concours de haiku ( le record est de 4000 en une journée). Bashô de son côté fuit toute cette agitation vulgaire et ne s'assimile à aucun groupe social. Il crée le hokku de trois versets ( appelé haiku plus tard), détaché du reste du renga, et en fait un poème lyrique complet.

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Histoire de la littérature japonaise, tome 1 ..

Changement et continuité

L'ouvrage est magistral, très riche et très clair. Ce premier tome remonte aux origines de la littérature japonaise ( VII-VIIIe siècle ) et s'arrête au XVIe siècle.

Shuichi Kato commence par une très intéressante introduction qui présente les caractéristiques de la littérature japonaise par rapport aux littératures chinoise et occidentales. Sa thèse centrale est que le nouveau ne remplace pas l'ancien mais s'y greffe. Par exemple, une des formes préférées de la poésie lyrique a toujours été le waka de 31 syllabes depuis le VIIIe siècle jusqu'à nos jours, même quand le haïku ou le vers libre ont fait leur apparition. C'est le même phénomène pour le théâtre avec le Nô mais aussi pour les concepts esthétiques comme le mono no aware ( l'émouvante intimité des choses). Né à l'époque Heian, ce concept a cohabité avec d'autres par la suite, sans jamais disparaître. Shuichi Kato développe la même thèse quand il traite des langues ou de la religion.

A lire cet ouvrage lumineux, je comprends mieux pourquoi la société japonaise apparaît à la fois très traditionnelle et hyper moderne.
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