Quand on se consacre corps et âme à un travail, on le fait avec soin. Il en ressort ce qu'on appelle la vérité des choses. Vivre en accord avec cette vérité, tel est le sens du zen.
Simplement, ne vous démenez pas trop pour qu'on vous aime.
Lorsqu'une fleur s'épanouit, le papillon la trouve de lui-même. Lorsqu'un arbre est en fleur, les oiseaux viennent s'installer tout naturellement sur ses branches. Et lorsque les feuilles se flétrissent et tombent, les oiseaux s'en vont.
Les relations humaines ne sont pas très différentes.
Quand on demande à un Japonais "Comment allez-vous ?" il répond "Okagesama", ce qui signifie "Tout va bien, Dieu merci". Cet échange, très banal en apparence, me paraît magnifique. Et il est, me semble-t-il, très japonais.
L'être humain ne peut vivre seul. Nous avons besoin du soutien des autres et nous survivons grâce à eux. Mais nous avons tendance à l'oublier. Et plus nous l'oublions, plus il est bon de traduire ces sentiments en mots.
En japonais, pour se dire bonjour le matin, on prononce cette formule : "Ohayo gozaimasu", ce qui signifie littéralement "Il est tôt". Sous-entendu : "Il est tôt dans la journée, et comme nous sommes arrivés jusque-là en toute sécurité, efforçons-nous de continuer ainsi."
Parmi les autres formules courantes, il y a aussi "Itadakimasu", que nous prononçons avant de manger. C'est une expression de gratitude vis-à-vis de la nourriture que nous nous apprêtons à savourer. Elle exprime aussi de la reconnaissance pour les personnes qui ont rendu ce repas possible. Qu'il s'agisse de poissons ou de légumes, la nourriture contient de la vie. En consommant cette vie, nous nous nourrissons, ce qui nous permet de continuer à vivre. Pour cela, nous devons éprouver de la gratitude. Tous ces sentiments sont contenus dans l'expression "Itadakimasu".
Ces phrases sont si familières qu'on les prononce sans y prêter attention. Or elles sont riches de sens et de sentiments.
La vie nous a été donnée. Il importe donc de ne pas la gâcher.
Nous devons voir nos êtres authentiques avec l'esprit ouvert. Et lorsque nous pensons à des choses que nous avons envie d'accomplir, faisons-les comme si notre vie en dépendait. Le temps vécu sans être soi-même est du temps perdu.
Ouvrez les yeux, maintenant.
Qu'allez-vous faire de cette journée ?
Les bouddhistes disent "Chisoku", ce qui signifie "Sois satisfait". Savoir ce qui nous suffit permet de trouver de la satisfaction dans ce qu'on possède déjà.
Le désir humain est insatiable. Une fois que nous avons fait l'acquisition d'un objet, nous en voulons dix. Et lorsque nous en possédons dix, nous en voulons cent. Même si nous savons ne pas en avoir besoin, nous sommes incapables de réprimer cette envie. Or quiconque est en proie à ces sentiments ne peut être satisfait.
Il y a des situations où nous voulons une chose nécessaire. C'est normal. Mais lorsque nous possédons ce qui nous suffit, il nous faut apprendre à dire : "Cela me suffit."
Nous devons aussi maîtriser notre désir de posséder d'autres objets.
La pratique du chisoku permet d'avoir l'esprit calme et apaisé. Le simple fait de reconnaître notre satisfaction contribue à réduire considérablement notre souffrance.
Si vous êtes en proie à un sentiment d'insatisfaction, prenez du recul et considérez ce que vous espérez et désirez. Puis demandez-vous : "En ai-je réellement besoin ?".
A l'arrivée du printemps, la glorieuse floraison des cerisiers emplit le coeur de joie.
Les boutons fermés s'ouvrent alors et, en un rien de temps, la floraison est à son apogée. Mais, en moins d'une semaine, les pétales commencent à tomber et, très vite, les premières feuilles font leur apparition sur les arbres. Même le spectacle éphémère des pétales éparpillés à terre est magnifique. C'est une scène en perpétuel changement, d'une beauté captivante.
Ce que les Japonais apprécient plus que tout, c'est la fragile beauté des fleurs de cerisiers. Elles sont magnifiques en raison même de leur évanescence ─ et nous permettent de percevoir le caractère éphémère de l'existence. On dit que c'est cette appréciation de l'éphémère qui a permis au bouddhisme zen de s'enraciner et de se diffuser au Japon. Il y a, réellement, un lien profond entre la pensée zen et la vénération des fleurs de cerisiers.
Il en va de même de nos vies. Tout s'inscrit dans un flux permanent. Des changements surviennent avec l'âge et des changements surviennent dans notre environnement.
Il n'y a pas à craindre ces altérations.
L'esprit flexible accepte le changement, sans se cramponner au passé. Au lieu de le déplorer, il y trouve de la beauté et de l'espoir. Telle est la vie à laquelle il faut aspirer.
Dans le zen, faire le ménage, c'est ôter les poussières du coeur et faire briller son propre être.
Tous les matins, je traverse le jardin du temple, qui est différent d'un jour à l'autre. Selon que le temps est ensoleillé ou pluvieux, il change. Et le nombre de feuilles tombées à terre varie d'un jour à l'autre.
Nous disons : "Chaque jour est un jour nouveau, demain aussi."
Il en va de même pour les êtres humains. Les préoccupations d'aujourd'hui prendront fin aujourd'hui. Demain, il y aura un nouveau vous. C'est pourquoi il est inutile de s'en faire.
Efforcez vous de ne pas être influencé par les valeurs d'autrui, de ne pas vous laisser perturber par des préoccupations non nécessaires, pour mener une existence définitivement simple, dépourvue de superflu. Telle est l'existence placée sous le signe du zen.
Lorsque vous sentez monter en vous des émotions négatives, comme la colère ou l'anxiété, concentrez-vous pour pratiquer une respiration abdominale.
Très vite, vous vous sentirez plus détendu, et votre esprit sera régénéré.