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Citations de Sidonie-Gabrielle Colette (1607)


Quand je t'ai mise au monde, toi la dernière, Minet-Chéri, j'ai souffert trois jours et deux nuits. Trois jours, ça paraît long... Mais je n'ai jamais regretté ma peine : on dit que les enfants, portés comme toi si haut, et lents à descendre vers la lumière, sont toujours des enfants très chéris, parce qu'ils ont voulu se loger tout près du cœur de leur mère, et ne la quitter qu'à regret...
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Je crève, entends-tu, je crève à l'idée que je n'ai que seize ans ! Ces années qui viennent, ces années de bachot, d'examens, d'institut professionnel, ces années de tâtonnements, de bégaiements, où il faut recommencer ce que l'on rate, où on remache deux fois ce qu'on n'a pas digéré, si on échoue (...) Oh Vinca, je déteste ce moment de ma vie ! Pourquoi est-ce que je ne peux pas tout de suite avoir vingt-cinq ans ?

(pp.17-18)
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Etre libre ! ... Je parle tout haut pour que ce beau mot décoloré reprenne sa vie, son vol, son vert reflet d'aile sauvage et de forêt.
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Sidonie-Gabrielle Colette
J'ai quitté ta maison durant que tu murmurais : "La plus belle de tes danses, ce n'est pas quand tu accours, haletante, pleine d'un désir irrité et tourmentant déjà, sur le chemin, l'agrafe de ta robe... C'est quand tu t'éloignes de moi, calmée et les genoux fléchissants, et qu'en t'éloignant, tu me regardes, le menton sur l'épaule... Ton corps se soucie de moi, oscille et hésite, tes hanches me regrettent et tes reins me remercient...
Tu me regardes, la tête tournée, tandis que tes pieds divinateurs tâtent et choisissent leur route...
(Les vrilles de la vigne.)
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Sidonie-Gabrielle Colette
A fréquenter le chat, on ne risque que de s'enrichir.
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Ô vous, toutes les Suzies, si vous saviez à quoi tient ce que vous nommez l'amour d'un homme, quand cet amour s'appelle au vrai : désir !...
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"L'amour seul connaît le secret de s'enrichir en donnant."

(Clemens Brentand)
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Sidonie-Gabrielle Colette
Une belle table française, apprêtée pour un "grand dîner" mérite presque autant de considération qu'un bon tableau. Sa blancheur traditionnelle, que frappent les feux d'un lustre indiscret, rebondit jusqu'aux visages qui la ceignent. La lumière réverbérée atteint l'arcade sourcilière, la saillie de la lèvre supérieure, le rebord du menton, et plus d'une beauté féminine s'en trouve comme fardée d'un éclat théâtral. Longue pavoisée de fleurs, la table du dîner ressemble à une île fortunée..." (Colette, "A la maison", 1926)
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Une femme se réclame d’autant de pays natals qu’elle a eu d’amours heureux.
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Avertie mystérieusement, la chatte regagna la table d'ébène poli, s'y assit sur son propre reflet bleuâtre immergé dans une eau ténébreuse et rien, en elle, n'eût paru insolite, sinon la fixe attention qu'elle donnait aux invisibles, droit devant elle, dans l'air.
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La lune entre chez moi comme elle veut, avance à pas de chat, étire une griffe blanche à l'assaut de mon lit : il lui suffit de m'éveiller, elle se décourage tout de suite et redescend. Vers le moment de son plein, je la retrouve, à l'aube, toute nue et pâle, fourvoyée dans une froide région du ciel. En rentrant se coucher, la dernière chauve-souris, d'un trait zigzaguant , la biffe.
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Pendant une bouffée de silence, épaisse comme une brume, je viens d'entendre choir sur la table voisine les pétales d'une rose qui n'attendait, elle aussi, que d'être seule pour défleurir.
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« J’ai couché avec lui et trois autres, en comptant Antoine. Et pas un, pas un, vous entendez bien, ne m’a donné de ce plaisir qui les jetait à moitié mort à côté de moi ; pas un ne m’a assez aimée pour lire dans mes yeux ma déception, la faim et la soif de ce dont, moi, je les rassasiais. » (p. 158)
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Il cherchait sur elle la splendeur éphémère qui l'avait irrité. Mais ce n'était plus qu'une Vinca consternée, une adolescente chargée,trop tôt, de l'humilité, des maladresses, de la morne obstination du véritable amour ...

(p.14)
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-" Je sors.
- Par ce temps ! Je te plains.
- Tu es bien ? Tu n'attends personne ?
- Personne."
C'est un vérité relative. Je ne peux pourtant pas avouer à mon meilleur ami que j'attends le printemps .Qu'attendrais-je sinon le printemps ? Je suis sa créancière, cette année.
(...)
Le sentiment d'attente ne s'ajuste qu'au seul printemps.(...) On n'attend pas l'été, il s'impose ; on redoute l'hiver. Pour le seul printemps nous devenons pareils à l'oiseau sous l'auvent de tuile, pareils au cerf lorsqu'une certaine nuit il respire, dans la forêt d'hiver, l'inopiné brouillard que tiédit l'approche du temps nouveau. Une profonde crédulité annuelle s'empare du monde, libère trop tôt la voix des oiseaux, le vol de l'abeille. Quelques heures , et nous retombons la commune misère d'endurer l'hiver et d'attendre le printemps...
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Elle avait, cette manière étrange de relever les roses par le menton pour les regarder en plein visage.
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Et pourquoi mon orgueil s'attache-t-il à ne vouloir dans mon cœur que des êtres "particulier" ? Tout ce qui les identifie au reste du monde m'irrite contre eux et contre moi.
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Qu’il est chaud à mon cœur, encore, ce souvenir d’une fête glacée, sans autres cadeaux que quelques bonbons, des mandarines en chemises d’argent, un livre... La veille au soir, un gâteau traditionnel, servi vers dix heures, saucé d’une brûlante sauce de rhum et d’abricot, une tasse de thé chinois, pâle et embaumé, avaient autorisé la veillée. Feu claquant et dansant, volumes épars, soupirs des chiens endormis, rares paroles – où donc mon cœur et celui des miens puisaient-ils leur joie ? Et comment le transmettre, ce bonheur sans éclats, ce bonheur à flamme sourde, à nos enfants d’aujourd’hui ?
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D’abord, tu comprends que c’est dimanche à cause du parfum de chocolat qui dilate les narines, qui sucre la gorge délicieusement... Quand on s’éveille, voyons, et qu’on respire la chaude odeur du chocolat bouillant, on sait que c’est dimanche. On sait qu’il y a, à dix heures, des tasses roses, fêlées, sur la table, et des galettes feuilletées – ici, tiens, dans la salle à manger – et qu’on a la permission de supprimer le grand déjeuner de midi... Pourquoi ? Je ne saurais te dire... C’est une mode de mon enfance.
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Le frôlement du bonheur… caresse impalpable qui creuse le long de mon dos un sillon velouté, comme le bout d’une aile creuse l’onde… Frisson mystérieux prêt à se fondre en larmes, angoisse légère que je cherche et qui m’atteint devant un cher paysage argenté de brouillard, devant un ciel où fleurit l’aube, sous le bois où l’automne souffle une haleine mûre et musquée… Tristesse voluptueuse des fins de jour, bondissement sans cause d’un cœur plus mobile que celui du chevreuil, tu es le frôlement même du bonheur...
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