Coup de coeur d'Isabelle Leclerc, librairie L'imagigraphe - Salon du livre 2015 avec lecteurs.com .
Lecteurs.com, partenaire du Salon du livre de Paris 2015, a proposé à des libraires de partager leurs coups de c?ur format poche. En partenariat avec parislibairies.fr. Isabelle Leclerc de la librairie L'Imagigraphe, Paris 11ème nous parle du livre La Leçon d?allemand de Siegfried Lenz, Pavillons poche. http://www.lecteurs.com/livre/la-lecon-dallemand/245865
La vie à l'américaine : cela signifie vivre dans le provisoire, sans responsabilité durable, dans le provisoire uniquement.
Le devoir, je tiens cela pour de la prétention aveugle. On fait inévitablement des choses qu'il n'exige pas.
Je m'écrasai sur la table et me dégageai légèrement. Mon visage reposait sur la carte marine toute bleue, baignant dans les océans sur lesquels je régnais en rêve et où je rééditais les grandes batailles navales de l'histoire : c'est là que j'avais vécu Lepanto et Trafalgar, c'est là que Skagerrate s'était déroulé une seconde fois et Scapa Flow et Orkney et les duels de Falkland ; et maintenant j'allais à la dérive, toutes voiles avalées, dans les eaux où j'avais connu tant de triomphes imaginaires.
«Rien n'est aussi répandu que la crainte de perdre ce que l'on possède.»
"Les choses que nous taisons [...] ont parfois plus de conséquences que celles que nous disons."
Chez nous, celui qui tend l'oreille par un soir venteux d'automne en apprend plus que ce qu'il s'attendait à apprendre, plus que ce qu'il désirait savoir : on surprend toujours quelque palabre au profond des haies, l'air charrie toujours des rumeurs singulières et celui qui consacre son attention aux voix ou aux portes qui claquent n'est jamais déçu.
Le devoir de chacun, n'est-ce pas de prévoir?
[...] au cours de notre vie commune, tu m'as appris que tout peut prendre de l'importance - même les objets les plus petits, les plus insignifiants - pourvu qu'ils témoignent de quelque chose.
[...] une punition bien faite c'est autant de chemin parcouru sur la voie du progrès.
Devant la porte de l'hôtel - ils avaient déjà pris congé l'un de l'autre - Henry fit demi-tour. Pouvait-il poser une question personnelle? Lagutin hocha la tête. Pouvait-il savoir d'où venait son allemand? Lagutin sembla se réjouir plus que s'étonner de cette question et dit :
- De Saratov bien sûr, de l'université! Nous avons même un club d'allemand, et quand certains de vos écrivains - ceux qui habitent nos coeur - fêtent leur anniversaire, nous pensons à eux et leur rendons hommage par des lectures, du café et des tartes maison.