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Citation de enkidu_


Nous sommes en l'an 1000.

Le libraire Ibn an-Nadim vient de publier à Bagdad son Catalogue des Sciences. Cet ouvrage en dix volumes relève le titre de tous les livres de philosophie, d’astronomie, de mathématiques, de physique, de chimie et de médecine parus jusqu’alors en langue arabe.

La renommée des médersas de Cordoue attire dans cette ville les étudiants de toutes les parties de l’Orient et même de l’Occident. Celle aussi de sa fameuse bibliothèque dont les cinq cent mille volumes ont été réunis par l’un des plus grands érudits de son temps, le calife Al-Hakam II, mort en 976, qui avait chargé des douzaines d’acheteurs de les lui procurer. Une bonne partie de c es ouvrages sont d’ailleurs annotés de la main même du souverain.

Au Caire, plusieurs centaines de bibliothécaires veillent sur un ensemble de deux millions deux cent mille volumes réunis dans les deux bibliothèques califiennes. La bibliothèque d’Alexandrie n’avait-elle pas autrefois compté vingt fois plus de manuscrits ?

« Il est notoire que personne à Rome ne possède une instruction suffisante pour faire seulement un huissier. Comment celui qui n’a rien appris aurait-il le front de vouloir enseigner ? » s’écrie un personnage qui parle en connaissance de cause : Gerbert d’Aurillac, monté sur le trône pontifical en 999.

En cette même année, Aboulkasis compose un ouvrage de chirurgie qui servira de modèle des siècles durant ; Al-Birouni, l’égal d’Aristote par l’universalité de son esprit, discute de la rotation de la Terre autour du Soleil ; Al-Hazen découvre les lois de la vision et entreprend des expériences au moyen de la chambre noire, de miroirs et de lentilles sphériques, cylindriques et coniques.

En cette année où la civilisation arabe monte rapidement vers le zénith de son âge d’or, l’Occident attend, terrifié, la fin du monde. Se soumettant à la règle sévère de saint Romuald, un jeune empereur de vingt ans, Otton III, fait pieds nus le pèlerinage de Rome au mont Garganus pour expier ses crimes et s’écrie dans un transport extatique : « Voici venir le Christ pour juger le monde par le feu ! » (pp. 209-210)
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