Un matin, d'humeur batailleuse, Francesco lui expliqua également pourquoi les témoins et le victimes ayant survécu n'osaient en général pas parler.
"Ce silence collectif se nomme "l'omertà", Santino. Il fait partie de la culture sicilienne. Nous en héritons de génération en génération ; dès l'âge où on apprend à marcher, on sait qu'il ne faut jamais évoquer ces affaires. Les yeux ne voient rien, les oreilles n'entendent rien. Si on parle, on est un infâme. Toi aussi, tu connais ce mot, je parie."
Santino sursauta. Le juge poursuivit avec chaleur :
"L'omertà naît surtout de la peur : la peur d'être tué par la Mafia, la peur de voir son magasin incendié, la peur pour sa famille. C'est compréhensible."