Il a plu
Il a plu,
Ça m'a plu
Je dois dire,
De verser
Mes versets,
Oui, d'écrire;
Que mon encre
Pose l'ancre
En mon sein,
Et recueille
Sur mes feuilles
Mon dessin.
.
Il a plu,
Je n'ai plus
En mes charmes,
Le moignon
D'un oignon,
Une larme;
Plus un rire,
Un sourire
Ne reluit,
Tous tués,
Dilués
Dans la pluie.
.
Il a plu,
Et l'afflux
De mes lettres
M'a déduit
Et enduit
D'un mal-être.
Soyons franc:
Sous ma tran-
che d'écorce
Se relaient
D'autres plaies,
D'autres Corses !
.
Il a plu,
Mais dessus
Mon squelette,
Rien n'égoutte
Tristes gouttes
De ''La Quête'' !
Cette grêle
Oui, que Brel
Nous fit part !
Tous ces trains
Ce ''chagrin
Des départs''
La tristesse en mon cœur me coupe comme un vers
Sous forme d’une flaque ô combien saugrenue
Où cohabite avec un écho de l’hiver
La rumeur d’une mer qui amère remue.
À force de stagner la flaque biscornue
Est par la saleté maculée de fils verts
Desquels une espérance infime est contenue
Et tresse la pelote en fiévreux pull-over.
Jetez-y tout un tas de résidus divers,
Des déjections d’essence ou des morceaux de fer :
Le barreau rouille quand l’arc-en-ciel s’insinue ;
Et dans l’opacité toujours plus soutenue,
En s’y réfléchissant, l’impénétrable nue,
Rend cette flaque aussi profonde que l’Enfer
Des mots…
Des mots
Purs, pareil à ceux que fait naître
L’enfant aux vapeurs des fenêtres :
S’ils ne font pas long feu
Et tombent en sanglot,
Ils en restent gracieux
D’en être écrits sur l’eau
Il a plu
Il a plu,
Ça m'a plu
Je dois dire,
De verser
Mes versets,
Oui, d'écrire;
Que mon encre