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3.62/5 (sur 362 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Wiesbaden (Allemagne) , le 25/03/1921
Mort(e) à : Autheuil-Authouillet, Normandie , le 30/09/1985
Biographie :

Simone Signoret, de son vrai nom Simone Kaminker, est la fille aînée d'André Kaminker (1888-1961), un Juif polonais traducteur et de son épouse française, née Signoret.

Elle est arrivée dans le cinéma par l'entrée de service: pendant la guerre et, comme elle dit, "afin de ne pas crever de faim". Elle était sténo-dactylo, donnait des leçons d'anglais. Elle imagina faire de la figuration, ce qui ne rapportait pas bien gros non plus. Mais, la chance aidant, cela permettait au moins de manger à sa faim.

Elle fut reconnaissante à Jean Boyer qui lui donna une petite chance dans Le Prince charmant, en 1942. Son premier vrai film, quatre ans après, fut Les Démons de l'aube. Réalisateur: Yves Allégret, son mari, père de sa fille Catherine.

A partir de là, tout allait de mieux en mieux. Elle eut progressivement des rôles convenant à son tempérament dramatique. En 1951 vient Casque d'Or, son film symbole, son film préféré aussi avec le rôle d'Alice dans Les Chemins de Haute Ville.

Le 4 avril 1960, elle obtient l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans le film Les Chemins de la haute ville de Jack Clayton.

Mais au delà de la Star, de la femme politiquement engagée, il y avait d'abord une amoureuse. Et sa carrière fut souvent influencée par ses hommes. Elle fut d'abord la femme d'Yves Allégret qui lui donna de très bons rôles durant la première phase de sa carrière.
Mais sa rencontre en 1949 avec Yves Montand, l'homme de sa vie, est décisive pour le reste de son existence. Tous deux entreprennent un "compagnonnage" auprès du parti communiste français, vis à vis duquel ils deviendront de plus en plus critiques à partir de 1956, moment où l'Urss intervient en Hongrie.

En 1976, elle publie son autobiographie : La nostalgie n'est plus ce qu'elle était.
Au début des années 1980 sa santé commence à se dégrader sévèrement. Simone Signoret perd peu à peu la vue et mène une existence de plus en plus retirée. C'est alors qu'elle se consacre de plus en plus à l'écriture et elle élaborera son unique roman, qui paraît en 1985 : "Adieu Volodia".
Victime d'un cancer du pancréas, elle s'éteint peu de temps après dans sa propriété d'Autheuil.



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Source : www.jesuismort.com
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Simone Signoret au micro de Jacques Chancel : Radioscopie [1973]


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Simone Signoret au sujet de sa mère :

Non, et c'est peut-être pour cela qu'elle était plus sensibilisée. De toute façon, elle faisait toujours les choses pas comme les autres. A peu près à la même époque, elle s'est aperçue que la brosse à dents qu'on venait d'acheter était "made in Japan". On est retourné chez le marchand de couleurs qui portait un béret basque et était certainement un militant des Croix de Feu. Très polie, ma mère lui dit : "je voudrais échanger cette brosse à dents. Parce que, voyez-vous, elle est fabriquée au Japon - Ah oui, et alors ?" fait le marchand.
"Vous comprenez, monsieur, lui expliqua ma mère, les Japonais viennent de signer un pacte avec les Italiens et les Allemands et toute marchandises japonaise, la moindre brosse à dents, ce sont des armes pour le Japon, l'Italie et l'Allemagne. Des pays fascistes". A ce moment là, j'aurais donné la terre entière pour ne pas être à côté ! Mais le type reprenait : "Vous voulez donc une brosse à dents française ? - Non, je ne suis pas chauvine. Je veux seulement une brosse à dents qui ne soit ni allemande, ni italienne, ni japonaise". On a dû s'accommoder d'une brosse à dents anglaise. Ma mère considérait qu'elle n'avait pas perdu sa journée et je pense aujourd'hui qu'elle avait parfaitement raison. Mais quand on a douze ou treize ans, on est terriblement gêné.

Page 29
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Elie regardait Maurice auquel il n'avait pas dit non plus qu'il n'en revenait pas d'avoir un fils qui parlait grec, latin et anglais, en sus du français qu'il avait tant de mal à parler lui-même. Un fils qui serait bachelier, comme avait dû le lui épeler Maurice quand il lui avait expliqué que ce n'était pas une profession comme maroquinier par exemple. (page 157)

Sami les attendait au coin de l'impasse et de la rue de la Mare et tous trois descendaient jusqu'au lycée Voltaire à pied quand il faisait beau, en métro quand il pleuvait. Il leur arrivait souvent de croiser Monsieur Florian qui se dirigeait vers leur ancienne école. Ils s'étonnaient un peu de le rencontrer de si bonne heure mais l'idée ne les effleura jamais que le vieux maître trichait avec son propre horaire pour le seul plaisir de les voir partir, gais et sérieux à la fois, vers ce puits intarissable auquel ils s'abreuvaient chaque jour: l'instruction secondaire, laïque et républicaine pour laquelle il les avait désignés. En travaillant bien au lycée Voltaire, Maurice, Robert et Sami prolongeaient les rêves pédagogiques de Monsieur Florian auquel son statut d'aîné de famille nombreuse auprès d'une mère veuve avait jadis interdit l'accès aux facultés. Alors, il faisait semblant de les rencontrer par hasard, ses oiseaux échappés du nid de la rue Henri-Chevreau qu'il suivait de loin et surveillait de près. (page 160)
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Dans une rue de Courbevoie, il y a quelques années, je regagnais consciencieusement ma place de départ pour une ultime répétition de mouvement. C'était pour les extérieurs du Chat de Granier-Deferre, avec Jean Gabin. La veille, à la télévision, on avait passé les Diaboliques. Deux messieurs du quartier m'abordèrent avec de grands sourires : « Salut Simone... Ça va Simone... On vous a vue hier à la télé... Dites donc... vous avez pas rajeuni... »

J'ai dit « Eh non ! », j'ai souri, et je me suis bien gardée d'ajouter : « Et vous, est-ce que vous avez rajeuni ? ». Je me suis bien gardée aussi de leur demander s'ils auraient pu dire cette phrase à leur cousine exilée à l'étranger et de retour au pays, au bout de vingt ans. La formule, dans ces cas-là, c'est plus tôt : « C'est formidable, tu n'as pas changé... »

Passé la quarantaine, allez, mettez quarante-cinq ans, vous avez deux solutions : ou vous vous accrochez aux rôles qui font genre trente-cinq, trente-six ans, ou bien vous faites comme tout le monde et acceptez aimablement que quarante-cinq ans, ce soit plutôt sur la route des quarante-six que sur celle des quarante-quatre.

Si vous voulez vous accrocher aux personnages qui ont ému, fasciné, enchanté, ou bouleversé d'anciens adolescents aux fronts déjà un peu dégarnis qui vous assènent des « Ah-la-la, qu'est-ce que j'ai pu être amoureux de vous quand j'étais au lycée... » - à vous de jouer... Mais jouer quoi ?

Ils ne vont pas chez les chirurgiens esthétiques. Nous, nous pouvons y aller. Je crois que c'est le moment où nous choisissons d'y aller ou de n'y pas aller qui est déterminant pour les fameux cadeaux-surplus-miracles que j'évoquais plus haut.

Je n'y suis pas allée. Je n'y suis pas allée parce que je n'ai jamais été une star, je n'ai jamais imposé une coiffure, une façon de parler, un style vestimentaire. Et je n'ai donc jamais eu le souci de perpétuer une image qui est souvent l'équivalent de la belle chanson qui fixe à jamais une période de la jeunesse. J'ai trop mythologié moi-même pour ne pas savoir de quoi je parle.

C'est très difficile d'être une star. Et c'est très difficile d'être une star à laquelle on reconnaît de moins en moins de talent, uniquement parce qu'elle est devenue une star. Alors que, sans ce talent initial, elle ne serait pas devenue star. Et c'est très difficile de rester star. Et ça doit être terrible de cesser de l'être.

C'est très facile de continuer de fonctionner au rythme de ses contemporains, de mûrir puis de vieillir avec eux.

116 – [Points A 19, p. 312]
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Des histoires comme celle de Pierre-Richard-Willm et Frédéric Chopin, par exemple :
- Vous me donnerez des leçons de polonais pour jouer mon Frédéric, avait dit aimablement l'acteur à la fin d'un essayage.
- Ca, je vous le conseille pas, Monsieur Willm, parce qu'avec un accent comme le mien, votre Frédéric Chopin aurait jamais pu sortir du Shtetl pour aller apprendre le piano! avait répondu Stépan en riant.
- Vous êtes trop modeste, Monsieur Roginski, avait alors murmuré Mademoiselle Agnès tandis que Pierre-Richard-Willm avait éclaté de rire à son tour et assené à Stépan une grande bourrade sur l'épaule.
- Excusez-moi, vieux! Autant pour moi. Alors "mazeltov et shalom", Monsieur Roginski, à demain.....- et il était sorti sous le regard admiratif de Mademoiselle Agnès qui avait eu le mot de la fin :
- C'est fou comme il se débrouille déjà bien .........en polonais!
(page 332)
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"HIER SOIR A PARIS, L'ATAMAN PETLIOURA ASSASSINÉ PAR UN COMPÄTRIOTE"
(page 42)

Les Mercier étaient donc, comme on dit, de bons patrons. Ils avaient de qui tenir : le grand-père Fabien avait été communard et le père Adrien dreyfusard. Julien, qui ne fréquentait pas que les bordels au cours de ses voyages, avait appris à connaître le monde et les étrangers. Il n'était pas xénophobe et Paul et lui avaient beaucoup aidé à la naturalisation conjointe des Guttman et des Roginski, priant leur cousin Martial Mercier, député socialiste du Lot, d'appuyer les démarches.
Et comme Paul Mercier était un bon patron et qu'il avait lu le journal, il passa la tête ce matin là dans l'atelier et lança un "Ca va Guttman?" qui disait assez à Elie que son employeur avait mesuré à sa juste valeur l'importance que pouvait revêtir pour lui le fait divers du jour. Un peu plus tard, voyant son copain soucieux, Dédé Meunier avait voulu le faire sourire :
- Alors, comme ça, on s'entretue chez les Popoff? Qu'est-ce que t' en as à foutre? Tu l'es plus Popoff, t'es franssouski maintenant! avait-il dit à Elie en lui bourrant affectueusement les côtes. (page 48)
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Mademoiselle Anita prit une grande respiration :

- Je me suis renseignée auprès de nos confrères. Chez eux aussi, le tract est arrivé. Presque tous pensent comme moi que ce tract est une provocation antisémite mais tous m'ont confirmé qu'il disait la vérité sur les Galeries Lafayette dont la direction a refusé de se joindre à un groupe de commerçants qui boycottent l'Allemagne depuis les lois de Nuremberg interdisant à vos coreligionnaires allemands de travailler. Certains de nos confrères ont décidé de boycotter à leur tour les Galeries ....... (page 274)
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Le Figaro a mené une enquête auprès des gens qui avaient signé l 'appel de Stockholm : - Oui . Il y a eu des réponses extraordinaires , celle de Maurice Chevallier ( je ne l'avais pas lue . Si je l'avais lue , je ne l'aurais pas signée . ) , François Périer ( Vous me dites que ce texte est une émanation du communisme . Je ne me suis pas posé la question .Je l'ai lu , il m'a paru extrêmement intelligent et intéressant . Moi qui suis chrétien , j'aurais préféré qu'il émanât du Vatican . Malheureusement , ce n'est pas le Vatican qui m'a proposé de le signer )
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Hitler est vraiment entré dans ma vie avec l'arrivée massive de petites juives allemandes au cours secondaire. Quand les gens disent : « On ne savait pas ce qui se passait en Allemagne. », je me demande comment ils ont fait, je ne sais pas quels yeux et quelles oreilles ils se sont bouchés ! A la maison débarquaient périodiquement des juifs allemands. Curieusement, ce n'est pas mon père qui amenait ces réfugiés chez nous, mais ma mère, qui était finalement beaucoup plus indignée que lui, en tout cas pour ce qui concerne la question juive. Je me rappelle certaines filles qui aidaient un peu ma mère. L'une d'elles s'appelait Lotte, elle était particulièrement belle et émouvante. On ne l'a jamais perdue de vue. Il y en avait qui restaient chez nous quelques jours avant de partir ailleurs. ça discutait beaucoup. En allemand. Je me souviens fort bien de l'arrivée d'un groupe de juifs dont les uns sont partis pour l'Amérique et les autres pour la Palestine. Ce clivage ressemblait terriblement à celui qui s'est produit à la fin du siècle dernier, lors de la grande Dispersion, entre ceux qui ont préféré aller fabriquer des casquettes dans les sweat-shops de New-York et ceux qui sont allés se battre contre les moustiques sur le lac de Tibériade.

42 – [Points A 19, p. 28]
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La vieille dame revivait. Nous deux ( 1 ), on bondissait, cependant qu'elle racontait à quoi ressemblait la couleur qu'elle avait exécuté sur le crâne de Jean Harlow, trente ans auparavant, et qui lui avait assuré le succès.

( 1 ) NDL : Marilyn et Simone.
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Puis il parla de la Pologne et raconta comment Staline avait complètement liquidé le parti communiste polonais et certains espagnols en exil à Moscou. Il mima Beria. Il parla des camps - il tapait sur la table en scandant "seize millions de morts" - et aussi la déportation prévue pour les juifs d'Urss dans un état où on les aurait concentrés.
Nadia traduisait. Elle revivait son enfance et son adolescence. Moi, je regardais Khrouchtchev et je regardais beaucoup Molotov qui ne regardait personne. Et, dans mon oeil on devait pouvoir lire cette question : "et vous, qu'est-ce que vous faisiez pendant ce temps là ?" Khrouchtchev y répondit avant même que j'aie eu la chance de la formuler : "je vois très bien ce que vous pensez, dit-il en pointant son doigt vers moi par dessus la table. Vous pensez : Vous, qu'est-ce que vous faisiez pendant ce temps là ? Je ne pouvais rien faire, parce que faire quoi que ce soit contre Staline, c'était le faire contre le Socialisme."
C'est alors que Mikoïan porta le deuxième toast de la soirée en l'honneur du camarade Khrouchtchev qui avait eu le courage de dire la vérité au monde, pour le bien du socialisme. Za vaché zdarovié !
C'était sans doute vrai, mais est-ce que Monsieur Khrouchtchev était bien sûr qu'en envoyant l'Armée Rouge à Budapest, il faisait du bien au Socialisme ?
- Oui, répondit Khrouchtchev, nous sauverons le Socialisme de la contre-révolution.
-Mais, dit Montand, Tito aussi vous l'avez pris autrefois pour un contre-révolutionnaire et un traître.
- Erreur du passé, répondit Khrouchtchev.
-Il n'y a donc pas d'erreur possible du présent ?
- Notre armée est à Budapest parce que les Hongrois nous ont appelé au secours.
.......
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