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Critiques de Slavomir Rawicz (69)
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Ce récit est de ceux qui vous emportent et vous laissent sans voix.

L'auteur, officier polonais, a été arrêté par les Russes en 1939 puis, après un simulacre de procès, envoyé en Sibérie. Un endroit parfaitement hostile, dont nul n'est censé pouvoir sortir.

Slavomir Rawicz raconte son évasion en compagnie de six autres détenus et leur incroyable épopée jusqu'en Inde, où les survivants seront secourus.

On peut regretter quelques trous dans la narration et certaines exagérations, mais le récit est terriblement prenant.

Certains ont mis en doute la véracité du témoignage, d'autres ont essayé de prouver qu'il était exact.

Je retrouve ça et là les mêmes arguments que pour le livre Aussi loin que mes pas me portent de Joseph Martin Bauer.

J'ai lu cette marche forcée tout comme j'avais lu le texte de Bauer : j'ai choisi de croire en l'histoire, de suivre les événements et de me laisser emporter. J'ai dévoré ces pages passionnantes.

La solidarité qui se crée entre ces hommes qui ne se connaissaient pas au départ force l'admiration. Ils resteront soudés quelles que soient les épreuves traversées, et Dieu sait si elles sont nombreuses ! Voilà certainement l'une des clefs de leur réussite.

Cette solidarité se mue parfois en une tendresse qui émeut de la part de ces gaillards bourrus, endurcis par ce qu'ils ont vécu. Ils sont aux petits soins les une envers les autres, au début parce qu'ils savent que leur survie dépend de celle de leurs camarades, mais au fil de leur traversée, parce que chacun a développé un attachement fort pour ses compagnons.

La volonté de chacun et les trésors d'imagination déployés par tous montrent à quel point l'instinct de survie peut être fort chez l'être humain. Cette capacité de toujours chercher un moyen, une solution, même les plus improbables, est fascinante.

Je me suis attachée à ce groupe de fugitifs. J'ai vibré avec eux, me réjouissant d'un événement positif comme la capture d'un serpent qui leur fournit de la nourriture, tremblant à chaque danger rencontré, pleurant chaque mort.

Le long périple est émaillé de très belles rencontres. Nos amis découvrent le merveilleux sens de l'hospitalité des Tibétains ou des Mongols, qui leur offrent beaucoup alors qu'ils n'ont pas grand-chose.

Un grand souffle d'aventure, une belle humanité : j'ai adoré cette lecture qui m'a donné envie de lire L'axe du loup de Sylvain Tesson, dans lequel l'auteur est parti sur la trace des évadés du goulag, cherchant à refaire leur parcours.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Tout est tellement incroyable qu’il faut régulièrement se dire que c’est vrai. Le narrateur, comme ceux qui feront partie de ‘l’expé’, est condamné à 20 ans de travaux forcés par les russes dès le début de la seconde guerre mondiale. Lu dernièrement Les geôles de Sibérie où un français est condamné sans preuve. 70 ans d’écart et rien n’a changé. Pas bon de vivre en Russie ! Les évadés vont parcourir 4 000 kms à travers la Russie, la Mongolie et son désert de Gorbi, l’Himalaya, le Tibet, pour finir en Inde. Le tout sans carte ni équipement, bravant la faim, la soif, les poux, la neige et le reste. « Ce n’est pas de la littérature, c’est peut-être mieux que ça. » a dit Nicolas Bouvier.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

L'intérêt du récit ne réside pas dans la qualité de sa prose mais dans son contenu. Les aventures que nous raconte Slavomir Rawics sont incroyables. La résistance acharnée de cet homme force l'admiration. La mémoire exceptionnelle de Rawicz permet de retracer l'épopée avec de nombreux détails. S'il décrit ses ennemis sans complaisance, il n'oublie pas d'évoquer les rencontres avec de nombreux bienfaiteurs qui ont sans doute rendu la survie possible. Le froid, la chaleur et la faim furent des adversaires redoutables. Le petit groupe de fugitif n'eut qu'une seule arme pour les vaincre: la détermination.

Ce livre a soulevé pas mal de polémique de la part d'experts assurant qu'il était impossible de traverser le désert de Gobi sans eau. Rawicz n'a jamais répondu à la polémique, il est mort à Londres en 2004.

Ce livre reste un formidable témoignage sur la volonté et l'endurance humaine ! Captivant !

A noter le film tiré du livre : Les chemins de la liberté (que je n'ai pas encore vu)

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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

A marche forcée est l'incroyable aventure d'un officier polonais interné dans un goulag de Sibérie en 1941. Il réussit à s'en évader avec six de ses codétenus, en partie grâce à la bienveillance, pour ne pas dire la complicité, de l'épouse du commandant du camp. Mais les autorités savent bien que l'obstacle le plus difficile à franchir n'est pas l'enceinte du camp. Le vrai geôlier c'est bien la taïga elle-même.



L'auteur, Slavomir Rawicz, s'affiche comme le narrateur acteur de cette odyssée. Il intervient à la première personne et relate ce périple surhumain de six mille kilomètres, jalonné, on l'imagine sans peine, de mille dangers, souffrances et privations vers la porte de leur liberté : l'Inde.



Partis à sept, ils seront rapidement huit en recueillant une jeune fille en fuite elle aussi, mais d'un kolkhoze. De peu banale au départ l'histoire devient touchante. L'amitié qui soude cette équipée clandestine sera le gage de son succès en dépit des drames qui émailleront tout de même le récit.



L'histoire est tellement incroyable que certains émettront des doutes quant à la sincérité de son auteur. Ce qui se présente comme un récit autobiographique devrait selon eux s'afficher comme un roman. le sujet de son récit aurait, toujours selon eux, été emprunté par son auteur, approprié et augmenté de son imagination. Les détracteurs font l'inventaire des incohérences, au nombre desquelles le silence, à la parution de l'ouvrage en 1956, des équipiers de Slamovir Rawicz rescapés avec lui.



Il faut bien dire qu'à la lecture de cet ouvrage, on reste perplexe quant à la capacité d'endurance d'organismes humains exposés à tant de périls, de souffrance physique et mentale, dans les conditions extrêmes des latitudes sibérienne, du désert de Gobi et de l'Himalaya. Faut-il que notre condition ait bien changé pour nous rendre pareille aventure inconcevable de nos jours ? En suivant ces fugitifs tout au long de leur périple de l'extrême, je n'ai eu de cesse de m'interroger sur ma propre capacité à endurer autant de souffrances. L'instinct de survie est-il aussi fort ?



Fantastique aventure ou formidable imposture, le doute subsiste quoi qu'il en soit quant à la véracité des faits. Dans L'axe du loup, Sylvain Tesson qui n'est pas du style à rester dans un fauteuil pour peser le pour et le contre, que rien n'arrête, surtout pas la taïga sibérienne et ses rigueurs, refera le parcours de cette aventure hors du commun. Pour voir, se faire une idée. C'était si simple, il suffisait d'y penser. Dix jours sans boire dans le désert de Gobi, exploit ou affabulation ?



Se poser la question gâche le plaisir de pareille lecture lorsqu'on est réduit à faire usage du conditionnel pour en parler. Odyssée inimaginable ou bien … imaginée. J'ai hâte de lire l'ouvrage de Sylvain Tesson pour connaître les conclusions de son aventure qui ne prête pas quant à elle le flanc à contestation.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Slavomir Rawicz, jeune officier de l'armée polonaise est fait prisonnier par les soviétiques et déporté, après un procès expéditif, vers le camp 303 situé en Sibérie, non loin d'Irkoutsk.

Ici commence un récit d'un glaçant réalisme sur les conditions d'interrogatoire et de captivité à la Loubyanka, prison de Moscou et sur les conditions dans lesquelles des milliers de malheureux firent le voyage vers leur lieu de déportation.

Une fois les survivants arrivés à destination, Rawicz forme un petit groupe en vue de s'évader, préférant risquer sa vie en cavale que la perdre en captivité.

Commence alors un incroyable périple de plus de cinq mille kilomètres vers le sud, jusqu'à l'Inde, traversant la Sibérie, puis la Mongolie, le désert de Gobi et l'Himalaya.

Ce roman fit l'objet de nombreuses critiques quant à la véracité de ce voyage dont certains disent qu'il est imaginé par l'auteur.

Si le réalisme d'ensemble paraît cohérent, il n'en demeure pas moins que certains passages semblent au mieux romancés, au pire inventés.

C'est cette controverse qui donna à Sylvain Tesson l'idée de réaliser lui même ce voyage incroyable à travers steppes, désert et montagnes et d'en tirer l'Axe du loup.

Comme lui, on doute de l'authenticité de certains passages, notamment lorsque le petit groupe croit voir des yétis, mais au fond, la question est-elle bien là ?

Ce roman, écrit avec l'aide d'un journaliste à partir du récit de Rawicz fut rédigé à une époque où les récits étaient volontiers romancés, et avec une moindre exigence quant à la précision des détails.

Au-delà de cette controverse, bien légitime, on prend beaucoup de plaisir à suivre ce groupe de fugitifs et on se prend au suspense d'un récit bouleversant.

Ce livre complète utilement l'Axe du loup de Tesson.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Récit époustouflant de l’évasion de huit prisonniers d’un camp sibérien, en pleine deuxième guerre mondiale. Après des séances de torture et un simulacre de procès politique, l’auteur est déporté en Sibérie où il n’aura qu’une seule obsession : fuir. Et je ne serai pas étonnée d’apprendre que ce récit a inspiré Makine pour son très beau roman « l’archipel d’une autre vie ».



Fuir à travers la Sibérie, la Mongolie, le Tibet pour enfin arriver en Inde, au terme de plusieurs milliers de kilomètres de marche, traversant forêts, toundra, fleuves en débâcles, désert, hauts plateaux et col enneigés. Sans carte, sans repère mais toujours vers le Sud, affrontant tour à tour le froid, la soif, la chaleur et sans jamais apaiser la faim atroce et la fatigue permanente. Quelle ténacité ! Quelle force ! Quel optimisme ! Et quelle folie !



C’est un roman de résistance et d’aventures, mais aussi un roman rempli d’humanité, d’amitié et d’émotion, comme l’épisode de cette veille de Noël, où un chant a enflé peu à peu en remontant la colonne des prisonniers. Un chant de Noël repris par un chœur en marche de cinq mille hommes, dans les solitudes désolées de la Sibérie. J’en ai la chair de poule rien qu’à imaginer la scène.



Et je me moque de savoir si cette histoire est vraie. Il me suffit d’imaginer qu’il est toujours possible de s’évader, aussi inhumaine, aussi écrasante, aussi abrutissante que soit notre prison. Et cette idée me met une sacrée couche de baume sur le cœur et une sacrée dose d’énergie dans les jambes.

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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Pologne 1939, récemment 'libérée' par les Russes soupçonnant les Polonais d'espionnage. Tortures de Rawicz, procès factice, wagons à bestiaux puis marche de la mort vers un goulag sibérien, conseils de la femme du colonel et évasion.



Traversée des rivières en dégel, marches de nuit, mascotte Kristina, Mongolie, désert de Gobi, Tibet, Himalaya et enfin l'Inde.



Excepté les tortures, j'ai trouvé beaucoup de bienveillance, notamment la merveilleuse hospitalité des Mongols et Tibétains. Détail amusant, l'importance de la cigarette, quasi indispensable à la survie.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

J'ai enfin lu ce fabuleux récit. Et tout le long de ma lecture je n'ai pas pu m’empêcher de chercher ce qui pouvait être réel, de ce qui ne pouvait pas l'être. Evidemment, je suis incapable de faire cette distinction.

Je ne peux m’empêcher également de me demander pourquoi. Pourquoi publier ce faux témoignage dans les années 50 ?

Et surtout y a t'il quelque chose de réel ? Certes, l'auteur à connu l'internement en Sibérie, mais le récit de la vie dans le camp est il lui aussi romancé ?

Mais toute ces interrogations ne m'ont pas empêcher d'être totalement captivée par ce récit. Et finalement c'est bien la seule chose qui compte.

Il ne me reste plus qu'à lire la version de Tesson
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

"L'œuvre d'art, c'est ce qui a échappé à la mort" disait Malraux et ce témoignage de Slamovir Rawicz m'a remémoré aussi Henri Guillaumet "ce que j'ai fait, je te le jure, aucune bête ne l'aurait fait".



Ce que ces sept hommes et cette femme ont enduré dépasse l'entendement : six mille kilomètres et douze mois de marche à travers la Sibérie et le désert de gobie !



Un grand livre que je viens de relire avec une immense émotion.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

En 1940 Slavomir Rawicz, soldat polonais, est condamné à 25 ans de travaux forcés en Sibérie. Après plusieurs semaines d'un terrible voyage en train dans des conditions indescriptibles, puis à pied dans la neige, il arrive dans le nord de la Sibérie où il construit un camp avec plusieurs milliers de camarades.



Plutôt qu'attendre soit la mort, soit 25 ans, il décide de s'évader avec six camarades avec comme cap l'Inde. Sans carte, sans boussole, sans vêtements autres que ceux qu'ils portent, et avec des vivres pour quelques jours, ils vont traverser la Sibérie, les bords du lac Baïkal, la Mongolie et son terrible désert de Gobi, un peu de la Chine, l'Himalaya et le Tibet. Leur principale peur : se faire prendre et devoir retourner au camp.



Donc ces milliers de km qui vont durer presque deux ans vont être faits en évitant toute rencontre et donc sans aucune aide. Leur groupe est constitué d'hommes costauds mais complètement différents (polonais, russe, américain,..) et il faudra aussi apprendre à vivre ensemble, à prendre des décisions, à s'encourager quand il n'y a plus d'espoir, et aussi à surmonter les drames.





On dévore ce récit comme un thriller et on vit avec ces hommes cette incroyable aventure ! Ou comment le désir de vivre permet d'aller bien au-delà des capacités humaines habituelles !



Certes la véracité de ce récit a été mise en cause, certains oublis ou certaines incohérences ayant été pointés (traverser le désert de Gobi sans eau ni nourriture par exemple). Sylvain Tesson a refait ce périple et il le décrit dans "L'axe du loup - de la Sibérie à l'Inde sur les pas des évadés du Goulag". Il pense que ce récit, écrit plus de dix ans après les faits, et sans aucune notes écrites, doit être vrai. Il veut le croire et je veux aussi le croire !



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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Tout d'abord un chaleureux et très sincère MERCI aux valeureux premiers (13) auteurs des critiques sur Babelio ! Co-écrit par son auteur avec l'aide d'un journaliste, ce livre m'a semblé un étonnant témoignage humaniste - qui possède en lui la même force émotionnelle qu'a pu avoir, par exemple, la lecture du "Journal d'Anne Frank" ou celle du désormais non moins célèbre récit "Le pianiste" de Wladyslaw Szpilman.

Car nous éprouverons nous aussi - catharsis final pour le lecteur - la douleur définitive du survivant quand, après toute ces longues épreuves communes, les trois derniers survivants devront se séparer et chacun "désormais suivre sa vie". Les larmes nous viennent, à nous aussi, aux yeux.

Pourtant, nulle souricière angoissante telle la terrible Varsovie peu à peu "ghettoïsée" de Szpilman et ses pauvres voisins emmurés... Juste l'épreuve commune de la glace, de la déshydratation et de l'épuisement - et pour les moins résistants du petit groupe : la mort, qui les cueillera au petit matin sans prévenir... Livre profondément altruiste, magnifique et magnétique, que j'ai offert à lire à mes deux fils... qui m'avaient fait découvrir la magnifique adaptation cinématographique réalisée par Peter WEIR : "Les chemins de la liberté", aux merveilleux acteurs et à la lumineuse actrice.
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Formidable récit d'une aventure humaine et d'humanité que cette évasion du goulag d'un polonais et de quelques compagnons. L'ensemble est bien amené par la narration depuis l'arrestation jusqu'au camp en Sibérie et cette approche introduit la germination de l'idée de fuite à tout prix, même celui de la vie. Ensuite, c'est l'odyssée héroïque de ce petit groupe qui va affronter mille dangers mortels, du froid glacial sibérien à la chaleur étouffante du désert de Gobi et le martyre de la soif. De beaux sentiments humains sont exprimés tout au long du livre, c'est surtout la volonté qui domine l'ensemble de cette épreuve surhumaine pourtant réussie par quelques-uns. Même si des doutes existent sur l'authenticité de cette aventure, certainement romancée en partie, j'ai envie d'y croire et d'en retenir la leçon.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

1.Critique du livre "A marche forcée" :



Magnifique ! Une lutte pour la survie et une humanité brisée qui se reconstruit .



C’est une histoire terriblement fascinante qui nous entraîne de la glaciale Sibérie jusqu'en Inde, en passant par le désert de Gobi et les sommets du Népal. C'est l'histoire d'un groupe d'hommes, prisonniers des terribles goulags russes de la deuxième Guerre Mondiale, qui s'évaderont en fuyant les horreurs du communisme. Il est difficile aujourd'hui de croire que quelques hommes, sans moyens technologiques, nutritifs ou économiques aient pu parcourir près de 6.500km dans des territoires souvent très hostiles. Le roman constitue donc une charge appuyée contre le communisme étatique tel qu'il s'est pratiqué pendant plus de 70 ans en Union Soviétique.



Et quelle magnifique lecture! Une ode à la liberté pour ces hommes prisonniers du système. Une aventure humaine d'envergure, racontée de manière admirable, qui trouve sa justesse dans cette solidarité qui n'était pas acquise et par la relation entre grandeur de leur périple et les petits riens qui font de ces hommes de véritables héros. Tout est juste, l'atmosphère y est très pesante au début du livre, les paysages hostiles mais néanmoins splendides se succèdent. Le lecteur arrive vraiment à accompagner nos évadés durant tout cet interminable voyage. Avec des moments forts en émotion.



Et la Nature, théâtre majestueux où se joue ce drame humain, est le plus souvent mystique et animée d’une force propre, elle pousse les personnages dans leurs retranchements, aux confins de la bestialité ou de la folie. Impitoyable, cette logique aura raison des plus fragiles car la mort frappe plus d’une fois au cours du voyage, y compris contre les êtres les plus attachants.



C’est une œuvre d'une nature vraie qui surpasse l'homme mais pas sa témérité. Je le recommande intensément à toutes les personnes en recherche de vérité. Roman sans fioriture, intense et prenant, mettant en avant la volonté in quantifiable de ces hommes d'être libre. Le roman tient ses promesses, une œuvre forte et poignante de courage. Une volonté profonde de liberté portée par la beauté vraie de la nature brute. Comme il est bon de se rappeler la force de la volonté humaine.



2.Critique du film inspiré du roman "Les chemins de la liberté" :



Une épopée magistrale, sublimée par la photographie de Russell Boyd. Peter Weir nous offre une plongée intelligente et éprouvante dans un voyage aux multiples rebondissements, qui offre un scénario malin, s'attachant aux repères historiques, ne négligeant surtout pas les repères géographiques, et s'attardant également dans une psychologie profonde aux sein du groupes de personnages, à travers lesquels on partage le point de vue durant tout le film et auxquels on s'identifie rapidement. Le point fort reste dans la mise en scène, d'une simplicité admirable, et d'une rare beauté, les paysages, à couper le souffle, y sont sans doute pour beaucoup. Peter Weir capte chaque instant de beauté naturelle, la confrontant à la réalité et la vérité sombre et angoissante dans une route impitoyable, silencieuse et semée d'obstacles. Une réussite de plus pour Peter Weir, qui se dote d'une excellente distribution, dans laquelle Ed Harris, le doyen, sort du lot en offrant une nouvelle fois une composition impressionnante et solide, à l'image de sa carrière.



C’est un film qui se déploie comme une symphonie épique, dans des décors à couper le souffle, où le "chacun-pour-soi" devient, au fil des kilomètres parcourus, le " rien sans l'autre", donnant sens et existence à la solidarité et au partage. Et nous rappelle, à bon escient, ce que furent les camps de la mort du monde communiste.





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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

L'incroyable témoignage d'un jeune polonais, évadé d'un camp sibérien, et qui rejoindra l'Inde à pied (6000 km !) avec quelques compagnons d'équipée.



Slavomir Rawicz, jeune officier polonais, tombe dans les mains du NKVD fin 1939, après le partage de la Pologne entre Staline et Hitler. Son seul crime est de faire partie de l'élite polonaise, que les soviétiques ont juré d'exterminer.

Mais ce client là ne se laisse pas faire. Malgré les tortures en tout genre subies dans les cachots de la Loubianka, il refuse obstinément de signer ses "aveux".

Tout de même condamné à 25 ans de camp pour "espionnage", il est transféré en Sibérie dans des conditions effroyables qui rappellent celles des juifs envoyés dans les camps nazis.

La vie au camp lui parait presque douce après toutes ces épreuves, mais notre jeune polonais n'entend pas moisir 25 ans en Sibérie. Aidé par la femme du commandant (ça ne s'invente pas), il s'évade avec six autres prisonniers au printemps 41.



Commence alors un périple de 6000 km qui les verra traverser à pied la Sibérie, la Mongolie, le désert de Gobi, le Tibet et l'Himalaya !

Evitant les rencontres sur le territoire soviétique, ils sont plus tard aidés par des bergers, des paysans qui considèrent l'hospitalité comme sacré. Sans leur gentillesse et leur désintéressement, l'aventure des six évadés aurait tourné court...



Enfin, je ne peux pas ne pas parler du passage le plus émouvant du livre, à savoir leur rencontre avec une jeune polonaise fuyant le kolkhoze sibérien où elle a été exilée. Se joignant à nos aventuriers, elle deviendra leur amie, leur fille adoptive, leur raison d'avancer jour après jour.



Tous ceux qui liront ce livre n'oublieront pas Kristina, courageuse enfant, damnée de la terre, victime comme tant d'autres de la folie du communisme.



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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Dommage que l'histoire ne soit pas vraie (je peux le dire puisque c'est précisé dans l'introduction et largement démontré depuis la publication) car elle est bien racontée. Mais savoir que l'on a affaire à une fiction alors qu'on s'attend à un récit autobiographique, c'est frustrant. J'avoue que la connaissance de ce fait, plus les débuts un peu longs du récit, cela a gâché le plaisir de la découverte et du faux suspens. L'intérêt du livre est sans doute d'avoir attiré l'attention sur ce qui se passait dans les profondeurs de la Sibérie, mais d'autres livres l'ont fait avec talent et sincérité. Bref, lecture intéressante, mais je suis déçu.
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Un récit envoutant.

En 1941, un petit groupe d’hommes s’évade d’un goulag.

Ils venaient de Pologne, de Lituanie, l’un d’eux des USA. Ils étaient jeunes.

Ils avaient été arrêtés sans raison, torturés et condamnés à des années de goulag par des tribunaux fantoches.

Vite l’idée de fuir germe chez l’un deux, discrètement, il cherche du soutien, des compagnons d’évasion et au jour dit, ils sont 7 à prendre la route de la liberté.

Ils ignoraient les souffrances qu’ils allaient endurer, leur périple dura 2 ans, ils parcoururent plus de 4.000 km à travers les montagnes, le désert du Gobi, évitant tout contact humain, ils eurent faim, soif, froid et pourtant leur volonté emmena 5 d’entre eux en Inde.

Ce livre est un document, un récit qui m’a fasciné….histoire vraie ou fausse ou partiellement modifiée, tel n'est pas mon soucis…..j’ai passé un bon moment avec ces hommes et….excepté l'apparition des abominables hommes des neige…..je crois en cette « aventure ».

Quoique, même Tintin en a vu un.....alors ?

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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

A marche forcée

Devenu prisonnier de guerre, Slavomir Rawicz, jeune lieutenant de la cavalerie polonaise se voit condamné à 25 ans de travaux forcés Il est expédié au camp 303, proche du cercle polaire.

Au cœur de l’hiver 1941 il décide avec une poignée de camarades de captivité de s’enfuir. Leur objectif : traverser l’URSS du nord au sud pour parvenir en Chine ou en Inde anglaise.

Sans carte, sans boussole avec rien d’autre que leur soif de liberté, il leur faudra presque deux ans pour que prenne fin leur odyssée. Habités par la peur de se faire reprendre, ils vont parcourir à pied des milliers de kilomètres en territoire hostile. Sans eau, ils parviendront même à traverser le désert de Gobi.

Nicolas Bouvier disait de cet ouvrage : « Certains livres sont assez forts pour se passer des secours du style. ». De fait, le lecteur est tenu en haleine par ce récit simple et poignant. Sans fioriture, les mots du quotidien servent la dramaturgie d’une épopée extraordinaire. Au fil des pages, on s’émerveille de contempler la capacité de résistance de l’homme. On pleure, on souffre, on rit avec nos compagnons de route. C’est un livre dont on ne sort pas indemne et que l’on ferme à regret.

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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Au début des années 1950, Slavomir Rawicz, décédé à l'âge de 88 ans, rencontre un journaliste, Ronald Downing. Downing était si captivé par l'histoire épique de l'évasion de Slav d'un camp de travail sibérien en 1941 qu'il le persuada d'écrire son histoire.

En 1955, À marche forcée est publié. Le récit commence dans la tristement célèbre prison de la Loubianka à Moscou, puisqu'il a été condamné à 25 ans de travaux forcés pour espionnage, après les 12 mois d'interrogatoire qui avaient suivi son arrestation le 19 novembre 1939. Envoyés en Sibérie, lui et des milliers de d'autres ont été transportés dans des camions à bestiaux ouverts, à des températures inférieures à zéro, jusqu'au bout de la ligne à Irkoutsk, où, enchaînés ensemble, ils ont été forcés de marcher sur des centaines de kilomètres jusqu'au camp 303 - que les survivants ont dû construire ex nihilo.

En avril 1941, avec l'aide de la femme du commandant du camp, Slav et six autres personnes s'échappent en profitant du blizzard. Ils ont ensuite marché 6000 kilomètres vers le sud, vivant de ce qu'ikls trouvaient, à travers le désert de Gobi et l'Himalaya, jusqu'à ce qu'ils atteignent l'Inde et soient secourus par une patrouille Gurkha. La détermination avait surmonté le froid mordant, la chaleur suffocante, la soif, la famine et les blessures. Cela leur a pris un an. Trois des sept sont morts en chemin.

À la fin de son calvaire, Slav pesait une quarantaine de kilos, mais son humanité ne l'a jamais trahie. Après une période à l'hôpital, les quatre se sont dispersés, pour ne plus jamais se revoir.

Après l'Inde, en 1942, il est envoyé en Irak, puis en Palestine, où il enseigne à l'école des cadets polonais, aidant dans un orphelinat à ses heures perdues. Personnellement recommandé par le lieutenant-général Wladyslaw Anders, commandant légendaire du deuxième corps polonais, il est venu en Grande-Bretagne en 1944 pour s'entraîner comme pilote dans l'armée de l'air polonaise.

Une très belle histoire, reprise à son compte par un jeune écrivain français qui a exprimé des doutes sur l'authenticité du récit de Rawicz...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

J'ai tourné ces pages (presque) non stop comme le fut le voyage réalisé par une poignée d'évadés au début des années 1940.

Slav, le narrateur, Slavomir Rawicz, l'auteur, fut fait prisonnier par les russes alors qu'il était lieutenant dans l'armée polonaise. Après avoir été durement interrogé, il est envoyé pour 25 ans dans un camp au nord du lac Baïkal, en Sibérie. Il s'en échappe rapidement avec quelques autres et fuit plein sud en direction de l'inde. Ce récit est haletant, on accompagne les fuyards, on partage leurs peines, leurs difficultés. Un grand moment de lecture
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À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'..

Cette histoire est extraordinaire. En 1941, une poignée de zeks (prisonniers d’un goulag en Sibérie) se fait la belle. Ils marcheront près de 2 ans, jusqu’en Inde, terre de liberté, sans s’arrêter, en évitant tout contact avec la population de peur de se faire dénoncer.



Ce livre a été écrit et publié 15 ans après les faits, et nous interpelle quant à la détermination de l’homme à vaincre l’impossible. Cependant il a fait débat, alors authentique ou pas ? Sylvain Tesson a refait le même parcours (en 8 mois, à pied, à cheval et en vélo) et raconte son périple dans « L’Axe du loup ».



Roman ou récit ? une belle histoire d’humanité !
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Il a écrit : "Tous les peintres impressionnistes pèchent par insuffisance technique. Dans les arts comme dans la littérature, la forme seule soutient les idées nouvelles et les méthodes nouvelles. Pour être un homme de talent, il faut réaliser ce qui vit en soi, autrement on est qu'un pionnier. Les impressionnistes sont précisément selon moi des pionniers. Un instant ils avaient mis de grandes espérances en Monet ; mais celui-ci paraît épuisé par une production hâtive ; il se contente d'à-peu-près ; il n'étudie pas la nature avec la passion des vrais créateurs. Tous ces artistes-là sont trop facilement satisfaits. Ils dédaignent à tort la solidité des œuvres longuement méditées." (Indice : le bonjour d'Alfred !)

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