Tandis que j'attendais la mise à feu du bûcher au sein de cette foule impatiente du marché, je ne pus m'empêcher de penser à la bénédiction qu'était le christianisme qui avait canalisé les instincts sauvages de l'homme pour l'apprivoiser ainsi ! Oui, il n'existe plus trace ici à Rome des scènes qui, il y a un millénaire et demi, s'y déroulaient quotidiennement ! Par exemple, le repas des fauves sur la piste de cet abattoir nommé Colisée où l'on jetait des chrétiens à la gueule des lions, des ours et des chacals ! Ou au forum lorsque, au temps de la République de Rome et de Gracchus, on fourrait les opposants politiques dans des tonneaux bourrés de vipères ! (...) Comme tout est différent à présent ! Un simple bûcher installé au centre du Campo dei Fiori, un bûché élaboré avec savoir-faire dont quelqu'un comme moi, ayant assisté à quelques exécutions de ce genre, était à même de constater la qualité : le fagot était constitué de branche sèches (...), on pourrait être sûr que le bois prendrait vite, que tout serait fini rapidement et qu'ensuite nous pourrions aller dormir.