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Citation de VALENTYNE


- Lorsqu'on écoute les gens venus de derrière le rideau de fer, on peut distinguer deux types de discours. Le premier est accusateur. C'était insupportable, clament-ils. Et lorsqu'on les interroge sur ce qu'ils ne pouvaient plus supporter, ils donnent des réponses tantôt simples, tantôt compliquées. Ils ne pouvaient plus supporter d'avoir été dépossédés de leurs terres, de leurs biens, de leur rôle professionnel. Ou ils ne pouvaient plus supporter les conditions de vie quasi primitives que le régime imposait à ceux qui n'appartenaient pas à la caste des privilégiés. Ou l'état de crainte permanente, l'atmosphère de suspicion générale. La peur , la nuit, chez eux, et le jour, à leur lieu de travail. La méfiance, la délation, l'appréhension qu'ils éprouvaient devant le responsable de l'immeuble. Plus grave, le soupçon entre époux, entre le père et le fils. Insupportables encore le changement, la disparition de leur environnement, la transformation dans leur vie privée et publique, de l'ordre auquel ils étaient habitués. Ils dénonçaient pêle -mêle la monotonie de la propagande officielle, la vacuité des librairies, des cinémas, des théâtres, les slogans que serinaient les postes de radio. L'obligation de croire à toutes ces absurdités, aux mensonges de la propagande officielle. Les défilés, les meetings, l'enthousiasme de commande, les rançons, les impôts, les chantages de toutes sortes, etc. De toutes ces plaintes individuelles, voyez-vous, se dégage une conclusion générale : les réfugiés venus de derrière le rideau de fer et les centaines de millions de personnes qui vivent encore là-bas ont été privés de toute humanité.... en vérité, on leur a imposé une réalité quotidienne à visage inhumain.
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