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Citations de Sándor Márai (675)


Ils restaient sous le figuier de longues heures et écoutaient la mer dont le bruit leur était familier. Ne bruissait-elle pas comme la forêt chez eux ? L'enfant et la nourrice songeaient que, dans l'univers, tout se tient.
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Il y a un âge dans la vie, et moi, par un sage décret du destin et du temps, je vis maintenant les jours et les années de cet âge où l'on perd tout, vanité, égoïsme, pseudo-ambition, fausse peur, et où l'on ne veut rien d'autre que la réalité, quel qu'en soit le prix. C'est pour cela qu'il m'est arrivé de penser : dommage.
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Leur regard va à l'essentiel : marques évanescentes de la force et derniers vestiges de la joie de vivre sur le visage et dans le maintien de leurs semblables . Conrad était de quelques mois plus vieux que le général .
Avec une surprise jalouse et en même temps joyeuse , ils constatèrent chacun que l'autre avait bien supporté l'examen .
Nous nous sommes bien défendus , se dit le général .
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Peut-être cela faisait-il partie du charme de Paris que le voyageur sensible n'éprouve pas l'impression d'être un nouveau venu mais qu'il se mette d'emblée à vivre dans la ville comme s'il y était né et en était resté éloigné pendant longtemps.
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Etre différent de ce que l'on est, est le désir le plus néfaste qui puisse brûler dans le coeur des hommes. Car la vie n'est supportable qu'à condition de se résigner à n'être que ce que nous sommes vraiment.
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Je dois avouer qu'il y a quelque chose à Rome qui ensorcelle même les étrangers. Cela fait deux mille ans que toutes sortes de populations foulent les rues et les places de ce singulier caravansérail et ce genre de chose laisse des traces.
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Quand on connaît la diversité des peuples, on devient très modeste
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Budapest (1943). Adieux à mon appartement. Je ne possède rien d'autre que les livres dans ma chambre. Parmi eux, il y en a un millier que j'aime, un millier avec lesquels j'ai un lien personnel. Si ces livres disparaissent ... eh bien, cela n'entraînera sans doute rien d'essentiel pour moi.
Tout de même, c'est en eux que je puise des forces. Sans eux, je me sens particulièrement sourd. Cette pièce avec des livres, c'est ma patrie... Dans les bibliothèques étrangères, je ne retrouve pas ce qui me lie à l'esprit qui émane de ces livres-là, dans cet endroit-là, et qui s'adresse à moi. Si demain une bombe détruit cette pièce, je me retrouverai sans patrie. Il faut en être conscient. Mais sans se plaindre. La bombe est là, elle tournoie quelque part dans l'air au-dessus de nos têtes, elle peut tomber à tout moment. Vraiment, il faudrait un miracle pour qu'elle ne tombe pas. Et pourtant, il faut y croire, à ce miracle. Mais ne compter sur personne, ne rien espérer. Il faut se taire, travailler, autant que possible. Et, autant que possible, considérer avec un bonheur reconnaissant ces livres, mes derniers amis.

pp. 56-57
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Quand mon père est mort, je suis aussitôt sorti de sa chambre fumer une cigarette dans le couloir de l'hôpital. J'ai agi de même quand mon fils est mort. Il semblerait que je sois vraiment un grand fumeur.

(1943)
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Il se souvient qu'en cette veille, tout est surprise, tout est mystère, y compris le nombre d'œufs que la bonne doit mettre dans la mayonnaise, parce que ce soir-là, chacun attend le retour d'un merveilleux qui a définitivement disparu. On dirait que c'est vraiment Noël, songe t-il ébahi, et qu'il me faut prendre au sérieux cet appartement, cette famille et cette fête, avec ses mystères, son odeur de sapin et son atmosphère attendrissante...Ce genre de choses l'étonne toujours.
Il regarde la neige tomber, mais n'entend plus le carillon d'autrefois. Non le mystère s'est évaporé. La fête le met mal à l'aise : on ne s'attendrit pas en cette société.
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La salle des faits divers, songea-t-il, en suivant du regard la femme aux cheveux jaunes, se rappelant la rubrique des "Faits divers" du "Figaro", avec un souvenir aigu des formes typographiques, puis il posa son regard sur la rangée des lits. Tout ce que Paris avait écrasé, tabassé, tout ce qui avait été poignardé dans la poitrine et atteint au ventre par une balle, la nuit, le jour, était couché ici, les yeux vitreux, les visages de cire empreints d'une expression d'attente et d'une douloureuse attention - tout ce qui était résumé en deux lignes dans les journaux, avec le nom, l'âge et les faits. Ils se turent avec recueillement. Les faits divers se taisaient également, seuls quelques faibles gémissements sourds filtraient de derrière les paravents
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Le pire, c’est de refouler les passions que la solitude a accumulées en nous. Celui qui fait cela ne s’enfuit pas et ne tue personne. Que fait-il donc ? Il vit dans l’attente et son existence est strictement ordonnée. (…) Il ne fait qu’attendre. Il attend le jour et l’heure où il lui sera donné de tirer au clair tout ce qui l’a obligé à devenir solitaire, de débattre cela avec ceux qui l’ont poussé à la solitude. Durant dix ans ou quarante, (…) il se prépare à ce moment-là, comme on se prépare à se battre en duel… (…) Il s’exerce quotidiennement, comme le font les duellistes de profession. [Il s’exerce] à ce que ses pensées, sa solitude et le temps qui s’écoule ne réconcilient rien dans son âme et dans son cœur.
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Exiger la fidélité n'est-ce pas agir en égoïste et en présomptueux ? Voulons-nous réellement le bonheur de l'être aimé quand nous lui réclamons sa fidélité ?
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C'est qu'en réalité nous aimons toujours ceux qui sont différents de nous... Ce sont eux que nous recherchons sans cesse dans la vie.
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Ces femmes avaient apporté dans leur vie les premières ébauches des rêves d'amour et tout ce dont l'amour se compose ; le désir, la jalousie et la solitude qui consume. Pourtant, au-delà des femmes et du monde, s'était affirmé en eux un sentiment plus fort que tous les autres. Seuls les hommes connaissent ce sentiment. Il se nomme amitié.
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Les amours sans espoir durent toujours.
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Il n'est pas vrai que les hommes ne peuvent faire autrement que de supporter leur destin, dit le général. (...) Les hommes peuvent aussi le diriger. Ils déterminent eux-mêmes ce qu'il doit leur arriver. Ils attirent leur destin à eux et ne s'en séparent plus. Les hommes sont ainsi qu'ils agissent comme ils doivent le faire, même si de prime abord ils savent que leurs actes leur seront néfastes. L'homme et son destin font cause commune. Ils se prêtent serment et se forment l'un à l'autre. Le destin n'intervient pas aveuglément dans notre vie. Disons plutôt qu'il y pénètre par la porte que nous lui avons ouverte nous-mêmes, en l'invitant poliment à entrer. Car nul être humain ne possède assez de puissance et d'intelligence pour écarter, avec des mots et des actes, la malheur qui résulte de sa nature, de son caractère, suivant des lois impitoyables.
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Tu sais, il me semble qu'une horloge invisible règle nos actes : on ne peut rien "décider" avant que les choses ne se décident d'elles-mêmes... Et si on essaie de faire violence à la vie, on tombe dans la folie, dans l'inhumain... et peut-être même dans l'immoral. Oui, c'est la vie qui décide... et ses décisions sont aussi surprenantes que superbes... Après, tout paraît toujours simple et naturel.
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Écrire un jour la vraie histoire des hommes : comment, en traversant quelques douzaines de guerres mondiales ou de migrations de peuples, comment, à partir de toutes ces violences, s’élaborent un tableau, un vase chinois ou une fugue de Bach ?

1944, p. 179
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Elle a quelque chose d'un renne enrhumé, pense-t-il, quelque chose de délié, de musclé et de frémissant. Mais son regard ! Indifférent, presque cruel ! Comme les yeux des mouettes. On dirait qu'elle guette la nourriture, à l'instar de ses camarades et parents, les oiseaux venus du Nord. Son regard est froid et inquisiteur : elle observe la ville à travers le brouillard, comme si elle savait quelque chose du destin, de la dure destinée des oiseaux et des hommes. Non, cette femme n'est pas sentimentale.
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