Citations de Sofia Aouine (104)
Playlist des oubliés
Bobby Womack – Across 110th street
Rick James – Ghetto Life
Alain Bashung – La nuit je mens
The Crusaders – Street Life
Donny Hathaway – Someday We’ll all be free – Little Ghetto Boy
Flying Lotus feat Kendrick Lamar - Never catch me War – The world is a ghetto
Rachid Taha – Barbès
David Bowie – Ashes to ashes
Fela Kuti – Lady
Dahmane El Harrachi – Ya rayah
Cora Vaucaire – La complainte de la butte
La rumeur – Le cuir usé d’une valise
John Coltrane – Naima
Grand Kallé & L’african Jazz – Indépendance Cha cha
Grace jones – Pull up to the Bumper
Prince and the revolution – When Doves Cry
Nina Hagen – African Reggae
Queen Latifah - U.N.I.T.Y
Bjôrk – Hyperballad
Taxi girl – Paris
Oumou Sangaré – Moussolou
Gil Scott-Heron – Home Is Where the Hatred is
François de Roubaix – Dernier Domicile connu
Scred Connexion – B.E.E.B.A.R
Jean Constantin - Les quatre cents coups , Générique
Massive attack – Unfinished Sympathy
Wu-Tang Clan – Little Ghetto Boys
Glenn Gould – J.S Bach – The art of the fugue, contrapunctus I
Claude Nougaro - Bidonville
Moi j’arrivais à parler qu’à Gervaise, elle avait cette tendresse des mamans dans les yeux. Un regard doux qui te juge pas même quand tu fais les pires crasses du monde. Je pouvais l’observer des journées entières sourire au malheur et à la vie. Elle semblait voler au-dessus de toute cette crasse qui nous entoure.
Il s'assoit et tout le monde se retourne. Je baisse la tête moi aussi, comme si j'avais trahi ma classe. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai fait ça. La rumeur se calme. Je l'observe en coin. Les bras croisés, il n'a rien, pas de stylo, pas de feuille, que sa gueule de con qui dit rien. J'espère au moins qu'il parle la France, j'ai pas son temps pour lui expliquer comme devenir un être humain.
Je suis restée à cette place jusqu'à ce que le sang coule d'entre mes jambes. Quand j'ai grandi, je suis devenue celle que l'on cache. Le père et le frère ont commencé à me regarder comme si je leur cramais le visage. Mon corps a changé. Tout poussait trop vite pour eux et quand la petite fille s'est sauvée, il était déjà trop tard.
On ne raisonne pas un homme humilié.
« Apprends à vivre avec les morts tant que tu es vivant ; après, ça fait moins mal. » Car il savait, et ils savaient tous, autour de lui, qu’il ne fallait pas s’habituer au confort de la vie et surtout pas à celui d’aimer.
La principale religion à la maison s’appelle le silence.
Pas chez nous, pas de chez-toi, homme englouti ici et refusé là-bas.
Sur le boulevard des rêves brisés, l’amour c’est pour les autres et surtout pas pour nous.
Sur le boulevard des rêves brisés, j’ai appris que les hommes ne pleurent pas et que la vie est une sacrée pute.
Il m’arrive de crier en mordant un oreiller pour ne pas faire de bruit et évacuer ce qu’ils me prennent chaque jour.
La première coupure d’amour est la plus profonde.
Je crois que vous le savez pas mais la lune, elle a des yeux et une bouche. Elle tire jamais la gueule, c’est un peu la femme idéale – uniquement pour ceux qui savent la regarder.
On naît en hurlant pour montrer au monde qu’on est là et quand la Faucheuse s’installe à nos portes, on hurle à l’intérieur de nous pour ne gêner personne.
On paie jusque dans la tombe le droit de vivre dignement.
Les adultes oublient toujours leur enfance, c’est pour ça qu’ils deviennent des vieux cons.
Je me dis souvent que ce vieux doit aimer la misère, comme si c’était la femme de sa vie.
J'aime bien les valises. Les valises, c'est toujours des souvenirs de vie. Il y a celles qui ont trop vécu et celles qui vivront demain à vos cotés. Celles avec lesquelles on part, on reste, ou on ne revient jamais. [...] On les cache pour pas être tristes et elles finissent par pourrir dans un coin de la maison, parce que c'est trop dur de les regarder. Mais elles, elles continuent de nous regarder vivre et quand on finit par mourir, elles nous survivent.
Les valises, c'est toujours des souvenirs de vie.
On avait tous un point commun en dehors de nos familles un peu cassos : on voulut grandir sans entraves, sans dieu, sans maîtres, vivre vite et atteindre même un bout de cette jouissance autorisée uniquement aux gens bien nés.