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Citation de solpoin


Une fois chez le marchand d'armes, la rousse se retrouva comme une gamine devant un magasin de jouets. Elle courait partout, posait des tonnes de questions au vendeur bedonnant, essayait plusieurs armes, Jan la regardant faire en souriant. « Bah, et toi tu prends rien ? » lui demanda-t-elle. Il haussa les épaules: « Je n'ai pas d'argent, je te rappelle.
- Pas grave, c'est moi qui offre ! Choisis des trucs, tu vas pas rester avec nos vieux machins rouillés, c'est quoi ton arme de prédilection ?
- Je sais pas trop, je sais tout manier... C'est vrai que je préfère le fusil... ou les lames tiens, j'aime bien les lames. » Elle eut l'air surpris. « Les lames ? Genre épée, poignard et tout ça ? Houlala, on doit être beaucoup trop proches de l'ennemi, j'aurais bien trop peur ! Moi, j'aime les fusils, je m'en suis fabriqué un sur lequel j'ai monté une sorte de longue-vue. Figure-toi qu'avec, je peux tirer drôlement loin ! » Cette fois c'est le géant qui eut l'air surpris. « Tu te l'es fabriqué ? Tu es mécano aussi ?
- Houlà non, le méca c'est Marek, moi je suis juste... euh... bidouilleuse. C'est moi qui ai aidé Sasha à améliorer son œil, avant il ne pouvait pas, comment on dit... zoomer. » Jan parut impressionné. « Bah dis donc, t'es douée pour une gamine. » Elle fit la moue et répondit : « Hey, je suis pas une gamine. Je suis assez grande pour me défendre. » Se massant l'épaule en riant, Jan répondit : « Oui j'ai vu ça ! Excuse-moi, des fois je me fais l'impression d'un vieux.
- Bon, bah fais tes courses papy, on va pas prendre racine ici ! » La jeune fille prit un fusil, deux revolvers, une tonne de munitions, deux énormes kukhris pour Jan et un gros fusil à pompe. Il était vieux mais bien retapé et en bon état de marche. Ils sortirent de la boutique chargés comme des mules et Jan demanda, avide de connaître un peu mieux ses futurs compagnons de route : « Donc Marek, c'est le mécano... Il ne vous accompagne jamais sur les missions ? » La jeune fille haussa les épaules et répondit avec une moue blasée : « Si de temps en temps, quand ça ne lui semble pas trop dangereux. Je le soupçonne d'être un peu couard.
- Haha ! Elle est belle la race supérieure !
- Baaah ! M'en parle pas, je peux pas sacquer ce connard et ses propos débiles. Je comprends même pas qu'il puisse penser des conneries pareilles.
- Il a peut-être été agressé par des pirates sanguinaires?» La jeune fille se rembrunit et continua sa route. Jan, un peu étonné par une telle réaction, se demandant ce qu'il avait bien pu dire de mal, demanda d'un ton léger, pour changer de sujet. « Et Sasha, au fait... Vous êtes ensemble ? » Cette fois, la rouquine pila, se faisant percuter par une jeune femme qui marchait derrière elle. Elle regarda Jan dans les yeux et éclata de rire : « Ah merde, mais t'es sérieux en plus ! Mais non, pas du tout ! On est pas ensemble du tout ! Sasha c'est juste... Je sais pas, la meilleure chose qui me soit arrivée au monde ! Mon meilleur ami ! Y a rien de... charnel !
- Ah oui ? C'est tendancieux pourtant !
- Pourquoi ? Parce qu'on se fait des câlins et des bisous ? Ça ne veut rien dire ça ! C'est juste un peu de tendresse ! Tu faisais bien des câlins et des bisous à ton fils et personne ne te disait que c'était tendancieux!» Il sourit et chassa les images repoussantes qui lui venaient dans la tête : « Oui, mais ça n'a rien à voir !
- Je ne vois pas pourquoi une fille et un garçon qui ont de l'amitié et de la tendresse l'un envers l'autre devraient obligatoirement avoir envie de coucher ensemble !
- C'est pas faux... Mais en tout cas, Marek est persuadé que vous couchez ensemble !
- Marek est un con. Et si ça me permet de le tenir à distance ça me va très bien ! Quand je suis arrivée, il avait tendance à me coller et ça me gavait. J'aime pas les gens poisseux et étouffants. » Elle saisit Jan par le haut de son corset et le secoua, elle avait de la poigne derrière sa silhouette fine ! « Tu te rends compte ? Il me parlait touuut le temps ! Dès que je disais un truc un peu amusant il riait aux éclats, quand je posais une question, il se précipitait pour être le premier à répondre, être serviable et tout ! Comme si j'avais besoin d'être étouffée ! Ça m'a bien rendu service que Sasha soit si cool ! » Jan, se laissant secouer, éclata de rire et passa son bras autour des épaules de la jeune fille, reprenant leur marche dans la ville. « Hey, te venge pas sur moi... » Elle sourit et fit semblant de grommeler puis, venant de réaliser quelque chose, le géant demanda de nouveau : « Quand t'es arrivée ? Comment ça ? Tu n'es pas avec eux depuis longtemps ?
- Non, moi aussi je suis une pièce rapportée en fait. Avant, j'étais dans une petite troupe de chasseurs, c'était ma famille en fait, il y avait ma sœur, mes parents et mon oncle.
- Mais alors pourquoi tu as rejoint les archéos? C'est quand même plus sympa d'être chasseur, surtout pour toi qui semble tant aimer la liberté. » Elle soupira et répondit d'une voix plus grave, plus triste. « On a été attaqués. Ma famille... Des pirates, et pas un seul noir dedans, incroyable non ? Ils ont tué tout le monde, ils allaient me violer quand Anton est arrivé. Moi, je suis tombée dans les pommes alors je me souviens pas de la suite... Mais je me suis réveillée dans la jeep. Ils sont tous morts. Les pirates et ma famille, j'avais plus personne... » Jan sentit son estomac se nouer, il s'en voulait d'avoir forcé la jeune fille à se rappeler de tout ça. « C'était il y a longtemps ?
- Deux ans... Ça a fait deux ans le mois dernier... » Après ça, la jeune fille semblait éteinte, elle ne souriait plus, marchait les yeux rivés au sol et Jan se sentit encore un peu plus mal.
Quand ils arrivèrent aux véhicules, Sasha, assis sur une moto, se leva et s'approcha de Sunny. « Houlà, qu'est-ce qu'il t'arrive ? » Elle lui fit un petit sourire forcé et le jeune homme lança un regard noir au géant avant de s'éloigner avec son amie dans les bras. Ils disparurent au coin d'une rue et Jan se retrouva seul. Il s'assit sur le capot de la voiture et commença à examiner ses lames, faute d'autre chose à faire. Heureusement, sa solitude ne fut pas bien longue car Marek, chargé d'un lourd sac d'objets métalliques, revint lui aussi. Il chargea son sac dans le coffre et regarda autour de lui. « Bah alors, t'es tout seul ? Ils sont pas là, Sunny et l'autre ?
- Non, ils sont partis faire des emplettes ensembles.
- Putain, ceux-là, ils peuvent pas se retenir de baiser, sans déconner... » Jan sourit, il avait bien senti une pointe de jalousie dans le ton du polak et il avait une soudaine envie de s'amuser. Il dit donc d'un air surpris : « Quoi? Mais non, ils ne sont même pas ensemble. Je lui ai posé la question, à la petite, en revenant de l'armurerie. » Le regard du blond s'alluma. « Ah bon ? Elle t'a dit qu'ils étaient pas ensemble ?
- Ils sont juste amis... » Marek sourit. Jan sut qu'il mordait à l'hameçon et attendit simplement, faisant semblant d'aiguiser ses lames déjà acérées. Il fallut à peine quelques secondes pour que le blond demande : « Et vous avez parlé de moi ? » Le géant du se retenir de sourire. C'était trop facile, cet homme était réellement pathétique. Qui, après avoir dépassé les douze ans, poserait ce genre de question ? Il ne pouvait pas draguer comme un adulte ? Il était obligé d'être soit mielleux, soit de tirer les couettes. Jan haussa les épaules, affichant un air totalement neutre : « Oui, un peu... On a parlé de tout le monde en fait.
- Et vous avez dit quoi ?
- Que Petra était une saloperie, qu'Anton...
- Non, mais sur moi.
- Ah... Pas grand chose, elle a dit qu'elle regrettait la relation que vous aviez à son arrivée. » Marek parut surpris, mais il semblait surtout ravi. Comment pouvait-on être aussi aveugle ? Elle le détestait ! Jan se leva et posa ses armes dans le coffre... Le polak le saisit par le bras et lui demanda dans leur langue natale : « Tu crois que j'ai mes chances?
- J'en sais rien... Mais si elle t'intéresse, tu ne perds rien à te rapprocher d'elle de toute façon !
- T'as raison... T'as raison... » Il se mit alors à fouiller dans son gros sac et à en sortir pleins d'outils inconnus du Gladiateur qu'il rangea dans diverses boites et coffres. Jan retourna s'asseoir sur le capot, intérieurement hilare.
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