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Citation de collectifpolar


C’était un grand jour pour Ernest. Sans doute le plus grand jour de sa vie. Les affaires reprenaient après une trop longue pause.
La maladie. Les allers-retours à l’hôpital. La perte de cheveux. Qui, au fond, ne changeait pas grand-chose, bien au contraire, c’était mieux, pour la perruque, les soirs de scène.
Mais avant la maladie, il y avait eu la prison. De ces prisons sans barreaux, où le sort peut vous enfermer. Ernest en avait pris pour quinze ans. Une terrible chute avait laissé sa mère paraplégique, et le monde du fils s’était écroulé. Pour pouvoir se consacrer à elle jour et nuit, il avait interrompu toutes ses activités, à commencer par la principale : tueur à gages. Pendant quinze ans, il avait mis sa vie entre parenthèses, jusqu’au dernier souffle de sa bien-aimée. Et comme cela arrive parfois, la maladie avait comblé le vide laissé par sa mère. Il en avait pris pour sept ans. Quand l’horloge de sa vie s’était déréglée, il avait trente ans.
Trente plus vingt-deux, ce qui faisait cinquante-deux.
À cinquante-deux ans, la vie n’est pas finie. Aujourd’hui, il suffit d’aller sur les sites de rencontres pour s’en rendre compte. Pour Ernest Gare, ce fut l’âge de la renaissance.
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