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Citation de missmolko1


Stavros est un bon vivant. Son médecin et ami d’enfance, Pavlos Sakellaridis, l’a longtemps harcelé pour qu’il arrête de boire, de manger, de fumer. Autant dire de vivre. Pour Stavros, rien ne vaut un poulpe grillé ou du kontosouvli. Il a rapidement écarté l’idée de manger sain tant il a déprimé devant une assiette de légumes bouillis. Il aime à répéter qu’il est des pays où la notion même de régime est déplacée et qu’il est incapable de stimuler et entretenir sa réflexion sans l’abreuver, la sustenter et l’enfumer quelque peu. Peut-on décemment résister à de l’agneau garni de pommes de terre au citron ou à du veau avec des petites pâtes en sauce ?
Quand à l’absence du liquide dionysiaque, elle avait privé son corps de la chaleur et de la torpeur nécessaires à sa légendaire perspicacité. Seul l’effet du vin dans ses veines permet à son esprit de vagabonder et lui procure la léthargie nécessaire pour démêler ses enquêtes. Sans parler des matchs de football qui perdaient toute leur saveur sans quelques accompagnements éthyliques.
Stavros avait jugé inutile de poursuivre une abstinence si contre-productive. Devant autant de mauvaise volonté, son propre médecin l’avait personnellement poussé à renoncer.
Enfin, arrêter de fumer l’avait rendu tellement nerveux et irritable, qu’au bout d’un mois, ses collègues avaient eux-mêmes déposé sur son bureau une cartouche de ses cigarettes préférées sous son regard soulagé. Stavros partait du principe qu’un non-fumeur dans les Balkans était quasiment un hors-la-loi, considéré avec suspicion, et que les jeunots de son équipe pouvaient se charger des courses-poursuites.
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