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Critiques de Sophie Adriansen (1164)
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La remplaçante

Ouin ouiiiinn! J'veux mes tétines, j'ai faim!

Après le coup de foudre entre Marketa et Clovis, dans une soirée, le conte de fées s'achève par...la naissance de Zoé !





Ah! J'ai traduit pour vous les pleurs de Zoé, le bébé !

-Ouin ouin, j'étais au chaud, on me jette dehors et en plus on me claque les fesses!





Un accouchement douloureux, une sage femme peu aimable.

Quelle maman, épuisée et le corps déformé, n'a pas pensé à rendre le bébé? Et à trouver une remplaçante qui serait une meilleure mère? La tétée est douloureuse pour ses seins.

Dénoncez vous!





-Ouin-ouin. J'ai open bar pendant la nuit, et tu crois que je ne vais pas en profiter? Slurp slurp...





Clovis va reprendre le travail et Marketa va se retrouver seule, face au "post-partum"... Contractions, dérichures, seins débordants, ça va de mal...en pis.

Où est ce fameux instinct de mère ? Ce n'est pas livré, avec le bébé ?





-Ouin ouin.

Il paraît qu'il y a des bébés qui ne font pas pipi quand on change ses couches? Moi, j'en profite... Et puis, faut pas me tripoter.





Pauvre Marketa, qui dort quand elle peut. Qui somnole parfois, et se réveille souvent.

-Ouin ouin. C'est dur dur, ma maman ronfle. C'est décidé, je vais faire chambre à part!





"Ceux qui disent dormir comme un bébé, n'en ont pas! "Léo J.Burke.
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Nina Simone

Je connaissais Nina Simone bien que ma culture musicale soit un peu limitée pour ce qui est antérieure aux années 80. Je connais cependant son célèbre hit « My baby just cares for me » qui a d'ailleurs été utilisé par une publicité Chanel en 1987.



Il faut savoir que cette célèbre chanteuse afro-américaine a montré la voie à d'autres artistes qui ont suivi par la suite de Mickaël Jackson en passant par Tina Turner ou encore Whitney Houston. Il est question d'émancipation d'une musicienne noire hors pair dans une Amérique autrefois ségrégationniste.



Cette biographie est découpée en de courts chapitres qui est dessiné par un auteur à chaque fois différent. J'ai toujours peu avec ce genre de projet car il s'agit de maintenir une homogénéité du récit et du graphique pour ne pas être totalement déboussolé. Or, cela ne sera pas le cas pour une fois.



On va suivre cette biographie très passionnante de sa petite enfance, en passant par ses premiers échecs avant la consécration mondiale et le succès. Il faut savoir qu'elle était tout d'abord une excellente pianiste avant de devenir également une chanteuse tout en s'engageant dans le mouvement de défense des droits civiques dans les années 60.



Elle a été idolâtré à travers le monde et surtout très respectée par ses pairs comme une artiste exigeante ayant un niveau exceptionnel de par la profondeur de ses interprétations. C'est vrai qu'elle a été marqué principalement par le jazz mais elle était également capable de jouer de la soul, du blues ou du classique. On peut affirmer qu'elle a influencé une grande partie des artistes contemporains.



Son engagement contre le racisme lui coûtera cher : boycott des radios, concerts annulés. Elle choisira finalement de quitter les États-Unis pour se poser à Paris dans les années 80. Elle est morte en France à l'âge de 70 ans d'un cancer du sein. Ce fut le 21 avril 2003. Ses cendres ont été dispersées en Afrique.



Pianiste surdouée, Nina Simone est devenue une légende planétaire. C'est ce qu'on retiendra dans cette magnifique hommage en BD. A noter qu'il s'agit de l'unique BD consacré à cet artiste hors du commun. Je dirais bien qu'il était temps.
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Elle est le vent furieux

Je suis absolument dégoûtée, parce que j'avais concocté hier une critique que je trouvais particulièrement réussie (un peu de pommade de temps en temps ne peut pas faire de mal !). Mais comme je l'ai écrite en deux temps, et qu'il est impossible de sauvegarder sur Babelio, quand j'ai cliqué sur ok après avoir sué pendant plus d'une heure dessus, et bien elle a tout simplement disparu ! Et bien sûr, impossible de la récupérer...

Je ne la récrirai donc pas en entier, tant pis pour les résumés de chaque nouvelle.

Sachez quand même qu'il s'agit de textes d'auteures jeunesse engagées sur la protection de l'environnement réunis par Marie Pavlenko.

C'est Dame Nature elle-même qui par la plume de Marie Pavlenko introduit et conclut ce recueil, et croyez-moi, elle en a gros sur la patate, surtout après avoir fait un petit tour incognito dans une grande ville où elle a emprunté un tram et déambulé dans les rues. A son retour, elle décide de donner une bonne leçon aux humains qui ont saccagé la Terre, leur unique planète, puisqu'il n'y a pas de "plan B".

Les six nouvelles qui constituent le volume ont pour sujet central les différentes formes de dégradations qu'a subi la nature en raison des activités humaines, et les conséquences qui commencent à se faire sentir dans la vie quotidienne : invasions de singes, éruptions cutanées bizarres, catastrophes climatiques, montée des eaux, saisons déréglées...

Attention, il ne s'agit nullement de science-fiction, mais dans certains cas juste d'une légère anticipation de ce qui risque de nous arriver au cours des prochaines décennies. selon des données très récentes, les phénomènes de dérèglement climatiques majeurs ont été multipliés par 5 au cours des 50 dernières années...à méditer.

Ce recueil devrait être reconnu d'utilité publique et diffusé très largement tant auprès des jeunes que de leurs aînés, il a l'immense mérite de sensibiliser de façon "agréable" (si l'on peut dire) à des thèmes qui nous touchent tous. Il n'est plus temps de réfléchir, mais d'agir.

Je ne jugerai pas ici des qualités d'écriture de ces nouvelles, les auteures en sont largement connues (excepté pour ma part Marie Alhinho que je découvre). Toutes sont originales, j'en ai cependant préféré certaines, notamment "Qui sème le vent" ou encore "Nos corps végétaux". J'ai un peu moins apprécié "Récit recyclé", même si l'écriture de Flore Vesco est très poétique et son approche vraiment singulière. "Sauvée des eaux" de Marie Alhinho est écrit en vers libres, façon slam, c'est un texte très noir qui m'a particulièrement interpellée. Quant à "Extinction games" de Cindy van Wilder, c'est un texte que j'aurais aimé plus abouti, plus développé.

Le plus angoissant à mon sens est "Naître avec le printemps, mourir avec les roses", de Marie Pavlenko, parce que j'ai eu l'impression que la situation décrite risque de se produire bientôt si nous continuons à ignorer les signaux avant-coureurs que nous envoie Dame Nature...Enfin, quand je dis "nous", j'ai bien conscience que de nombreux humains comme vous et moi font des efforts au quotidien pour être plus respectueux des ressources naturelles, mais il s'agit d'enjeux qui nous dépassent, c'est aux dirigeants (d'entreprises et d'états) de prendre enfin leurs responsabilités avant que nous franchissions un point de non-retour.

Si vous n'êtes pas encore convaincus que "Gaïa" finira par se venger, je n'ai qu'un conseil à vous donner : lisez "Elle est le vent furieux".



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Max et les poissons

Max a reçu un poisson rouge tacheté de jaune comme récompense à l'école pour son prix d'excellence.

Il est fier et attend avec impatience son anniversaire. Il sait que ce ne sera pas facile de confectionner un gâteau avec les tickets de rationnement. L'ambiance n'est pas vraiment à la fête avec ces soldats allemands qui font trembler les rues et ne sourient jamais. Il sent la peur des adultes et le mystère qui entoure l'étoile jaune cousue sur ses habits.



"Et quand les grands ont peur, c'est comme une couverture toute râpée par laquelle passe le jour : ça ne protège plus rien."



Alors Max essaie de ravauder cette couverture trouée avec une aiguille d'innocence, un fil d'espoir. Avec ses mots d'enfants, l'étoile jaune scintille autant que les étoiles du ciel, il devient shérif. Au fond de lui, il a compris que son monde a basculé, mais il a besoin de cette couverture d'illusion pour continuer à avancer. Les enfants savent rebondir.



Une histoire touchante sans trop appuyer là où ça fait mal. Il faut faire passer ce message, celui qui nous dit qu'on fait tous partie de cette constellation, qu'on a tous une étoile jaune au fond du cœur, sans qu'il soit nécessaire de la coudre sur nos habits, on palpite tous du même espoir d'être des hommes sans haine, sans différence, sans violence.



"Est-ce qu'il y a des poissons juifs et d'autres pas juifs? "



Les illustrations de Tom Haugomat se marient parfaitement avec le texte de Sophie Adriansen. Délicatesse et minimalisme, visages à peine esquissés, noir et blanc, comme pour réveiller le passé sans trop effrayer. Un livre idéal pour aborder avec les enfants cette tragédie, à partir de 9 ans.



Quelques pages à la fin du récit pour en savoir plus sur cette page de l'Histoire.



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Louis de Funès : Regardez-moi là, vous !

Au Panthéon des comédiens que j'apprécie tout particulièrement, figure Louis de Funès. Que ce soit ses tous petits rôles ou les plus connus, je me délecte de le regarder. Bien entendu, on retiendra ses mimiques, ses répliques, mais ce n'est pas non plus tout ce qui a fait le talent de cet acteur. Louis de Funès est charismatique. Certes, il avait une tête de clown, mais il fait justement partie de ceux qui avaient "une gueule".



Sophie Adriansen rend hommage à ce grand acteur avec cette biographie quelque peu originale, associant, bien évidemment, la vie de l'auteur à des anecdotes mais également à des fiches de cinéma. Cela allège le texte et en rend plus plaisante la lecture. Sophie n'en est pas à son coup d'essai et elle montre, par là-même, qu'elle peut écrire sur tous les sujets, sur tous les thèmes. Quel talent ! En effet, j'avais déjà lu son roman jeunesse, J'ai passé l'âge de la colo ! et je la découvre ici dans un tout autre registre. Inutile donc d'essayer de la cataloguer ! Si vous devez lui mettre une étiquette, il n'y en a qu'une : "Talent".



J'ai appris énormément de choses à la lecture de cet ouvrage. On croit souvent tout savoir sur un artiste... et pourtant... Merci beaucoup Sophie pour cette fabuleuse biographie et, surtout, pour ta simplicité.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Louis de Funès : Regardez-moi là, vous !

Qui est Louis de Funès ? Derrière les mimiques et la trogne pointue, qui sait que l’homme était un pianiste émérite ? Qui sait la générosité, la fidélité, le sérieux et l’acharnement professionnel de l’acteur ? Plutôt qu’une biographie linéaire, Sophie Adriansen a choisi de présenter la vie de Louis de Funès sous différents angles, en se postant du côté d’une personne qui a marqué la vie de l’acteur. Qu’il s’agisse de sa mère, de son épouse, de ses fils, de ses amis, des réalisateurs et des acteurs avec lesquels il a tourné, Louis de Funès est taillé comme un diamant. La biographe s’est attaquée au bloc mythique qu’il représente et a doucement fait émerger l’homme derrière l’acteur, mais aussi le père de famille, l’époux, l’ami et le grand timide. Sorti de sa gangue, Louis de Funès est plus éclatant que jamais.



Cette biographie par touche a quelque chose du story-board : chaque point de vue est un arrêt sur image, sur une perception particulière. Ainsi, le texte est très vivant puisqu’on peut passer d’un chapitre à un autre, en choisir un ou revenir sur nos pages. Sophie Adriansen a construit sa biographie avec beaucoup d’intelligence et de finesse.



Avec cet ouvrage, c’est tout le cinéma français d’après-guerre qui nous ouvre les portes de ses studios et de ses loges. Bourvil, Jean Gabin, Claude Gensac, Claude Sautet, Gérard Oury, Édouard Molinaro, Daniel Gélin ou Michel Galabru sont au rendez-vous. Acteurs ou réalisateurs, ils ont accompagné, suivi ou soutenu la carrière d’un jeune homme survolté qui ne savait pas vivre et travailler à moitié. L’acteur a marqué la comédie à tout jamais. « Louis de Funès s’est souvent déclaré inspiré par Chaplin : il en est un héritier plus certainement qu’un imitateur. » (p. 30) Il était désespéré quand il ne voyait aucun sourire sur le visage de son public et prêt à refaire une scène jusqu’à l’épuisement (le sien et surtout celui des autres) et le rire enfin déclenché.



Entre les chapitres, il y a quelques encarts qui présentent les films de Louis de Funès, avec certaines répliques mémorables. Il y a certes l’inoubliable « Jaaaaaambier ! », mais il faut noter que Louis de Funès n’est pas un homme de dialogues. Son talent et sa force comiques résident dans ses gestes, voire ses tics, et ses mimiques. Sans aucun doute, le muet lui serait allé comme un gant.



Comme je le disais à l’auteure elle-même, j’ai vu très peu de films de cet acteur. Lors des rediffusions, mes parents estimaient souvent que le programme était vu et revu et qu’on pouvait voir autre chose. Je connais La grande vadrouille, La folie des grandeurs et Hibernatus. J’ai aussi vu L’avare. C’est tout. Je ne connais aucun Gendarme et aucun Fantomas. Autant dire que j’ai abordé cette biographie avec un œil très naïf et que je l’ai refermée avec une grande envie de découvrir tous les films de cet acteur de légende.

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Moi, Léo, 13 ans, auteur imposteur

Je suis toujours admirative lorsqu'un auteur arrive à se renouveler. Et c'est bien le cas avec Sophie Adriansen qui fait le grand écart entre la biographie, les livres plus intimistes et les romans destinés à un jeune public.



J'ai retrouvé, avec ce jeune Léo, ce que j'avais déjà pu remarquer dans un autre livre à destination des enfants, 35 kilos d'espoir d'Anna Gavalda : un lien direct avec ce que vivent les jeunes dans leur scolarité. Ce personnage m'a fait penser à bon nombre de mes élèves allant en stage. Je ne pouvais donc qu'adhérer.



J'ai particulièrement apprécié le fait de de ne pas montrer que des côtés positifs : le jeune Léo fait une bêtise. On assiste donc à la culpabilité, au remords, à sa conscience qui le ronge. Il nous permet également de voir le monde de l'édition.



Bref, j'ai adoré !



Merci à  NetGalley ainsi qu’aux Éditions Scrineo pour cette belle découverte.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Elle est le vent furieux

Je souhaite remercier Flammarion et Babelio pour l'envoi de ce livre, une vraie découverte pour moi. J'ai adoré ce recueil de nouvelles , ne faisant pas partie de la tranche d'âge concernée , cela m'a permis de connaître ces 6 autrices de talent. J'ai particulièrement aimé la nouvelle de Cindy van Wilder, son style et son univers , je vais donc creuser avec ses autres livres . Ce livre est une pépite , a la fois moderne et réactif, il devrait être une véritable prise de conscience sur les problèmes liés à l'environnement et a ce que nous faisons à la nature . Bravo et merci
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Papa est en bas

Dans notre chronique jeunesse de la semaine on voulait vous parler de "Papa est en bas", un roman de Sophie Adriansen, paru aux éditions Nathan, en septembre 2018.



Sophie Adriansen propose en effet une histoire très émouvante et poignante sur le délicat sujet de la maladie grave d'un proche vu sous les yeux d'un jeune enfant



Le père d'Olivia, 10 ans, a une malade orpheline, et personne ne semble savoir comment la guérir. Malgré son jeune âge elle comprend bien que quelque chose ne va pas chez son papa et qu'il faut faire quelque chose pour l'aider à vivre envers et malgré tout.



Un récit fort et courageux qui porte le message suivant tant qu’on n’est pas mort, on est en vie. De cette expérience personnelle ( c'est l'oncle de Sophie Andrassen qui a été victime d'une maladie oprheline), l'auteur en tire un roman certes déchirant sur la relation père/fill, qui évite l'écueil du pathos et surtout qui sait instiller pas mal d'humour sur le quotidien d'un malade et sur la nécessité .d’enchanter notre quotidien.



On l'aime si fort notre petite héroïne Olivia, toute de courage et d'abnégation et on est heureux ( et tristes en même temps) d'avoir pu partager avec elle un bout de cette terrible épreuve.



A découvrir sans plus attendre !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai passé l'âge de la colo !

Je ne suis jamais partie en colo mais j'ai passé, lorsque j'étais en CM2 (qui a dit "ça remonte aux calendes grecques ? Qu'il se dénonce !!! ), une semaine en classe de neige. En lisant ce petit roman de Sophie Adriansen, j'avais un sourire aussi grand que le plaisir que je prenais à me remémorer ce petit séjour où j'ai détesté le ski et la luge (les multiples chutes ont eu raison de moi, surtout lorsque l'on tombe dans un coin où les vaches étaient en pâture quelques jours auparavant... je ne vous fais pas un dessin) mais où j'ai adoré les veillées et surtout l'ambiance. Bien entendu, les choses ont changé et les préoccupations de l'héroïne sont plus, comment dire, "modernes" (Arrrgh....) : recherche de l'amour fou, joints, bières... Mais il reste des choses intemporelles : être malade dans un car (je n'ai pas fait comme Sybille qui a pu se retenir, ELLE !), la joie d'être en groupe, les petites bêtises, ceux qui se perdent en revenant au chalet, les veillées, la boum...



Ce texte a beau être écrit pour les jeunes, il n'en reste pas moins que l'enfant qui sommeille en nous se régale et lit le texte de bout en bout, sans s'arrêter. Car il faut quand même dire qu'il n'y a absolument rien de "nunuche" dans ce livre. Il est fort bien écrit et j'ai pris autant de réjouissance à sa lecture qu'en relisant un vieux "Club des cinq" ou un "Clan des sept".



Un grand merci à l'auteur pour ce bon moment !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Je ne suis pas un héros

****



Comment accepter d'aider les autres, partager sa maison, ses parents, l'attention de sa mamie ? Pourquoi se sentir honteux d'héberger une mère et ses deux filles, leur apporter un peu de confort, leur accorder du temps ? Pourquoi n'avons-nous pas tous les mêmes chances dans la vie, ou juste un toit sur sa tête et une baignoire pour y prendre des bains chauds ? Autant de questions que se pose Bastien, confronté à la misère des réfugiés...



Sophie Adriansen signe ici un très bon roman jeunesse sur des questions malheureusement bien actuelles.



Habitués aux corps assis, sur les trottoirs, à même le sol, seuls ou accompagnés, nos yeux voient mais ne regardent pas.

Dans ce roman, Bastien a 8 ans quand sa famille décide d'aider une mère et ses deux filles. Ils l'hébergent et entreprennent des démarches pour régulariser sa situation. mais quand on est un enfant, se mettre à la place de l'autre pour accepter de partager sa maison, ses parents ou même ne serait-ce que son temps, n'est pas facile. Bastien y met même beaucoup de mauvaise volonté !!

Mais la réalité va vite le rattraper et sans qu'il s'en aperçoive, son regard va changer.



J'ai apprécié les chapitres courts qui rendent le récit rythmé et facile à lire.

Les images renvoyées sont fortes et le message est clair : il ne s'agit pas d'être un super héros, il suffit de vouloir faire le bien et de tendre une main...



Ce roman redonne de l'humanité, de la générosité et le sens du mot solidarité dans notre monde parfois bien trop froid et individualiste...



Un grand merci à NetGalley et aux Éditions Fleurus pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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Le Test

Une très belle découverte ! Le sujet de ce roman me parlait beaucoup car, même si je n’ai pas quinze ans comme l’héroïne, je viens juste d’avoir une petite fille… Or, j’étais curieuse de voir comment les différentes réactions face à la grossesse allaient être traitées et si l’histoire pouvait servir aux adolescentes. De plus, l’histoire me rappelait le film « Juno » avec Ellen Page. Le résultat m’a autant conquise que touchée : c’est vraiment bien traité ! La jeune Madeleine m’a émue, car elle va vivre ce que n’importe qui aurait pu expérimenter : un rapport avec celui que l’on aime, sur un coup de tête et sans protection, en pensant que sortir avant d’éjaculer ne craint rien… Hélas, les actes de ce fameux jour vont faire l’effet d’une bombe dans le quotidien de la demoiselle, qui est déjà peu évident… En effet, Madeleine est la fille d’une famille aisée, réputée et à la fortune démesurée. Malheureusement, ses parents sont toujours absents, préfèrent combler leur amour par des cadeaux et, lorsqu’ils sont présents, ne l’écoutent pas. Cela engendre un profond mal-être ainsi qu’un sentiment de solitude. Alors quand la lycéenne découvre qu’elle est enceinte, elle perd totalement pied. Les premières pages de l’ouvrage annoncent directement la couleur, puisque l’on découvre la réaction de Madeleine face à son test de grossesse.



« Le test » n’est pas un livre comportant de l’action ou du suspense. Le rythme est lent, laissant progressivement le lecteur découvrir les pensées et la psychologie de cette maman en devenir. J’ai d’ailleurs ressenti énormément de choses pour cette dernière : j’ai compris ses peines, ses doutes, ses espoirs et son combat au quotidien face à un futur de taille qui la dépasse. Nul doute que la majorité des lecteurs, qu’ils aient son âge ou qu’ils soient des adultes, feront preuve d’empathie pour elle. Sophie Andriansen a une plume incroyablement fluide, simple et efficace. Elle parvient à merveille à retransmettre des émotions. J’ai d’ailleurs apprécié son choix de proposer des pages bleues cinq fois dans le récit. Ces passages sont en fait les pensées les plus intimes de Madeleine, lorsqu’elle est sous l’eau, en apnée. Les phrases semblent avoir encore plus de poids que dans les autres chapitres. D’ailleurs, on aurait même pu en mettre davantage. L’idée de pages colorées m’a rappelé « Titan noir » de Florence Aubry qui, même si c’était surtout pour indiquer un changement de narrateur, utilisait ce procédé pour mettre en avant des propos plus difficiles et personnels.



L’histoire va permettre au lecteur de développer le caractère de Madeleine, cette héroïne forte, intéressante, naturelle et courageuse, ainsi que son passé. On va par exemple découvrir comment elle a rencontré Ulysse, son petit-ami depuis un an, comment ils ont tissé des liens, jusqu’au fameux jour où tout a basculé. À cela s’ajoute le quotidien de l’adolescente : les cours, les fêtes, les sorties, les papotages avec son amie Jade, etc. Une vie presque normale… Du moins, si l’on oublie ce qui tracasse la demoiselle ! Quelle décision prendra-t-elle pour ce fœtus et qui la soutiendra ? Ses parents absents ? Sa meilleure amie qui adore les bébés ? Son chéri ? Sa gouvernante ? Une personne hors du cadre familial ? Que se passera-t-il si le lycée découvrir ce qu’il lui arrive ? Avec simplicité et réalisme, l’auteure propose un scénario crédible où plusieurs informations sont disséminées de-ci de-là comme l’utilité du planning familial, les différentes actions qu’il est possible de faire si une adolescente est enceinte, le liquide pré-séminal, etc. Elle aborde également les thématiques du harcèlement, de la première fois, de l’amour à l’adolescence et, en fin d’ouvrage, propose aussi quelques chiffres-clefs sur la grossesse en général. Bref, ce livre est une fiction intelligente, utile, bien menée et loin d’être niaise ou de céder à la facilité ! Je recommande, notamment pour un CDI de lycée… Merci encore aux éditions Magnard pour cet envoi !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Quand nous serons frère et sœur

« On ne choisit pas sa famille… », dit la chanson. À 30 ans, Louisa apprend la mort du père qu’elle n’a jamais vu et l’existence d’un frère jamais soupçonnée. Et il y a cet héritage sous condition, qui ne sera versé que si Louisa vit un mois avec Matthias, son frère. La jeune femme quitte alors Paris pour Lougeac, village perdu du centre de la France, pour rencontrer un parfait inconnu. Et s’il n’y avait que ça : Louisa est métisse, fille d’une Peule ramenée d’Afrique par un séducteur aventureux et évaporé. Et Matthias n’est pas le jeune frère qu’elle s’attendait à rencontrer, mais un cinquantenaire taiseux et bourru. Alors, vivre un mois dans un environnement hostile auprès d’un homme mutique, cela vaut-il la peine, même pour un héritage colossal ? « Et la vie commune […] pouvait n’être que le rapprochement de deux solitudes qui, bien qu’additionnées, ne se départaient nullement de leur essence. » (p. 67)



Devant la difficulté de créer un lien fraternel, Louisa se demande si la solitude et l’absence de famille n’étaient pas préférables puisque l’état civil et le sang ne suffisent pas à faire d’elle et Matthias une sœur et un frère. « Si la fraternité était une valeur qui rapprochait les êtres, si les proches amis s’en réclamaient entre eux, être frère et sœur pour de bon était un état de fait qui n’avait guère à voir avec les affinités. » (p. 91) L’amour et la confiance demandent du temps, mais Louisa n’a qu’un mois, dans un monde qu’elle ne connaît. « Et si Matthias, simplement, ne savait pas plus s’y prendre avec elle qu’elle ne savait s’y prendre avec lui ? » (p. 94) Et un jour, la pluie se met à tomber et le frère vient à la rencontre de la sœur. Pas de miracle ou d’épiphanie, seulement deux êtres qui se choisissent et qui se reconnaissent comme frère et sœur. Tout ça grâce à une condition suspensive qui est une demande de pardon adressée d’outre-tombe par un homme qui n’a pas su avoir une famille. Le testament est une amende honorable, le seul et ultime cadeau d’un père à ses deux enfants solitaires et abandonnés.



J’ai toujours adoré mon frère, notre gémellité y étant probablement pour beaucoup, mais mes petites sœurs (Surtout une… Pardon, poulette…), j’ai dû apprendre à les aimer. Alors, ce titre au futur, ce lien en devenir et à construire, je l’ai parfaitement compris, je l’ai fait mien. Entre Louisa et Matthias, pas de retrouvailles, mais plutôt des trouvailles, comme un trésor que l’on ne soupçonnait pas et que l’on déterre par hasard en cherchant les racines d’un arbre presque mort. Bien qu’issus de la même branche, Louisa et Matthias n’étaient pas assurés que la greffe prenne. Et pourtant, au frère qu’elle n’a jamais eu, Louisa peut enfin dire « Je t’aime ».



Si j’ai aimé ce roman ? Oui, passionnément, bouleversée à chaque page devant les hésitations de Louisa et les peurs muettes de Matthias. Une bande-son n’a pas cessé de tourner dans ma tête durant la lecture, celle de Maxime Le Forestier (vous l’aviez reconnu, non ?) qui a si bien su chanter la famille et les liens d’amour. Vous avez des frères, des sœurs ? Vous les aimez ? Vous les détestez ? Vous en vouliez ? Lisez ce roman, il est pour vous.

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Le syndrome de la vitre étoilée

Un roman moderne, à la construction efficace, sur le désir d'enfant qui tourne à l'obsession, jusqu'à tout dévaster.

Des thèmes "choc", sur la pression de la société, de la famille, de la belle-famille, mais aussi sur la souffrance morale du couple, notamment à chaque annonce de grossesse dans l'entourage, à chaque "baby-shower" de copine, la souffrance physique de la femme, le couple qui se délite ... Moderne, contemporain et si triste.
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Papa est en bas

Quel petit bijou tout en tendresse et en émotion. Un bon livre à partager avec les enfants. Beaucoup d'humour dans cette famille qui se retrouve dans une situation des plus injustes, la maladie dégénérative. Que dire à un enfant quand papa perd le contrôle de son corps et va bientôt mourir ?

La narratrice, Olivia nous fait découvrir son quotidien avec légèreté. On a parfois la boule dans la gorge, derrière l'humour du père une réalité difficile et injuste.

Une belle citation de l'auteure "Quand on ne peut plus ajouter des jours à la vie, il faut ajouter de la vie aux jours". Ce roman en est une vibrante incarnation.

Des tas de petites anecdotes de l'enfance. Comme Olivia j'ai cru longtemps à la cire humaine avant de découvrir le mot cérumen.

Merci à l'auteure pour ce roman.
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Temps additionnel

Amatrice de nouvelles et de football, j'ai été ravie de découvrir que j'allais recevoir grâce à babelio et les éditions aNTIDATA (dans le cadre de la masse critique de janvier) : Temps additionnel 11 (+ 1) nouvelles sur le foot. Ce n'est pas un recueil d'un seul auteur, mais un recueil collectif avec donc, 12 auteurs différents.

Nous avons donc ici douze nouvelles sur le thème du football et plus précisément sur le temps additionnel. Chaque auteur est présenté avant chaque nouvelle, et à la fin il y a un lexique sur le football.

Temps additionnel : temps ajouté à la fin d’un match, pour compenser les arrêts de jeu. Il commence après la dernière seconde du « temps réglementaire », et excède rarement 4 minutes. Les victoires acquises pendant ce bref moment de survie post-mortem accordé par l’arbitre, ont évidemment une saveur de miracle, qui les rend à la fois prestigieuses et suspectes. Et les défaites deviennent des coups du sort à la limite d’être l’œuvre du Malin. Ce qui donne une résonance angoissante et presque métaphysique à l’une des phrases les plus prisées des commentateurs sportifs : Nous sommes maintenant rentrés dans le temps additionnel…

Dans Multifoot de Jérôme Lafargue, nous découvrons Johan, adolescent qui joue au football. Il a une théorie surprenante sur son double... dans un univers parallèle... C'est étonnant, facile à lire, avec une chute qui m'a beaucoup plu.

Chacun sa place de Muriel Renault nous présente une jeune femme ayant invité ses collègues pour regarder un match de football à la télé. C'est drôle, ça parlera à toutes les femmes qui regardent (ou pas ;) le foot et c'est une de mes nouvelles préférées de ce recueil. Là encore, la chute est très réussie :)

Les vétérans du stade Balarucois de Olivier Martinelli ; Seules les mères et les chanteuses de Pop de Sophie Adriansen sont deux nouvelles très intéressantes, avec de bonnes histoires, et une bonne chute.

J'ai été touchée par La fille du quartier de Gilda Fiermonte, où la narratrice est une jeune fille.. qui aime jouer au football et qui a oublié qu'elle était une fille... Or, à cette époque là les filles ne jouaient pas au football, c'était pour les garçons.. C'est une bonne analyse de ce qui se passait dans les années 70, c'est de moins en moins d'actualité, heureusement. Et là encore, la chute de la nouvelle est très réussie :)

Les chaussures qui courent vite de Gilles Marchand nous présente un joueur qui a une sacré personnalité, des chaussures qui courent vite.. et un slip qui fait bien l'amour. Tout un programme, n'est-ce pas ;) Il y a de l'humour, parfois noir, c'est une fable cruelle mais très réussie et que j'ai pris plaisir à dévorer.

Envie de découvrir un homme politique et son "amour" du football ? Alors lisez En apnée de Jean-Baptiste Desaize, et vous ne serez pas déçue :) La fin m'a fait rire, j'avoue :)

Tegucigalpa de Stéphane Monnot nous montre une autre facette de ce à quoi peut servir un stade de football. Poignant, révoltant mais malheureusement, cela existe...

J'ai été surprise par Le gros Seznec de Olivier Saläun, je n'avais pas vu venir certaines actions dans cette nouvelle, qui est bien ficelée et très intéressante.

Les taupes de Malvina Majoux clos ce receuil sur une note d'humour très appréciable quand deux taupes décident... de ruiner un match de foot !! Si si vous avez bien lu, les taupes se rebellent lol

Ces douze nouvelles sont réussies, je vous ai présenté mes préférées comme je le fais à chaque fois que je présente un recueil :) Mais Portier de nuit de Laurent Banitz ; et Un derby bien sanglant de Jérome Attal m'ont également plu :)

J'ai apprécié que ça se déroule dans le milieu du football, les textes sont variés, c'est facile à lire et l'ensemble m'a fait passer un bon moment de lecture.

Ma note ?? Un joli quatre étoiles :)
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Grace Kelly : D'Hollywood à Monaco

Grace Kelly. Princesse Grace de Monaco. Je l’avoue franchement, je ne savais pas grand-chose de cette superbe blonde. De tous ses films, je n’ai vu que Fenêtre sur cour, œuvre que j’ai particulièrement aimée. Je connaissais très vaguement son destin de princesse adulée, brutalement stoppé par un accident de voiture. C’est donc en terrain inconnu que j’ai posé les yeux quand j’ai ouvert la biographie de Sophie Adriansen.



« Il suffit d’aller voir derrière le conte de fées pour s’apercevoir que la femme aura tenu des rôles bien différents de ceux que l’on aime à s’imaginer. » (p. 235) De la naissance de la blonde icône en 1929 à sa tragique disparition en 1982, j’ai suivi avec passion les premiers pas de mannequin et d’actrice de Grace Kelly, fille d’un riche entrepreneur américain. J’ai découvert sa relation privilégiée avec le maître du suspense, cet Hitchcock fasciné par la blondeur parfaite de la gracieuse actrice. Je l’ai suivie dans ses nombreuses amours jusqu’à sa plus grande passion, concrétisée par un féérique mariage avec le prince Rainier de Monaco. J’ai poussé les portes du palais princier monégasque et j’ai vu la détresse d’une reine d’Hollywood prisonnière d’un rôle de princesse parfois très lourd à porter, mais qui endossait avec amour et dévouement celui de mère de famille.



Déterminée à devenir actrice, Grace Kelly ne ménage pas ses efforts pour parvenir à ses fins. « Il est parfois nécessaire de ressembler à la personne que l’on veut devenir pour devenir la personne à qui l’on veut ressembler. Tout comme le pouvoir, le succès est une attitude. » (p. 39) Cette attitude, Grace Kelly la cultive : elle est toujours impeccable, parfaitement apprêtée et ne commet pas d’impair. Elle n’est pas écervelée et ne se jette au cou des hommes que parce qu’elle est passionnée, jamais arriviste ou intéressée. « Est-il possible de dire que Grace Kelly a dû sa carrière au désir qu’elle a éveillé chez les hommes, un désir amoureux qui s’est traduit par des propositions strictement professionnelles (en théorie) ? » (p. 46) Pourquoi le nier ? Grace Kelly était fascinante, à tel point que les réalisateurs voulaient en faire leur muse et les couturiers leur égérie. Actrice accomplie et reconnue, elle a gagné ses galons hollywoodiens à force de travail. Et elle fera montre de la même détermination patiente et têtue pour faire honneur à son titre de princesse. « Une star de cinéma ne pense qu’à elle. Une princesse doit d’abord penser aux autres. » (p. 141) Grace Kelly ne renonce jamais et affronte tout avec douceur et élégance, quelque violents que soient les vents qui soufflent à l’encontre de son destin.



La biographie écrite par Sophie Adriansen est richement documentée et elle montre l’envers du conte. « L’idée même que ma vie a été un conte de fées relève elle-même du conte de fées. » (p. 172) Cette déclaration de la princesse Grace est pleine de sens : tout ce qu’elle a obtenu, elle l’a gagné et même ce qui lui a été offert avait un prix. Dans ce texte, j’ai senti toute la tendresse et l’admiration que l’auteure porte à l’actrice. D’une femme à l’autre, l’hommage, toujours lucide, est touchant. La blonde auteure a révélé avec beauté la fragilité et l’humanité de la blonde actrice. J’ai lu cette biographie comme j’aurais feuilleté un album photo, avec une curiosité sans cesse renouvelée et une émotion grandissante envers celle qui était une reine de cœur. J’ose la formule : cette très belle œuvre m’a offert plus d’un moment de grâce.

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La remplaçante

Dessins agréables à regarder tandis que je ne suis pas sentie concernée par cette jeune maman en dépression post-partum. J'ai trouvé qu'il y avait trop d'insistance sur le négatif. À lire par celles qui se sentent concernées, plombant pour les autres.
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Max et les poissons

L’histoire se déroule en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Max est un enfant comme les autres, il a des rêves pleins la tête et ne veut que passer son temps à rire, jouer et s’amuser. Mais voilà, ce petit garçon est juif et doit porter une étoile.



Max est un petit garçon ordinaire. D’ailleurs, il a même reçu un prix d’excellence à l’école lui permettant de gagner un poisson. Il va l’appeler Auguste, en référence au clown. Il est assez fier de lui mais à l’école c’est autre chose. On se moque de lui parce qu’il a une étoile cousue sur lui. Son instituteur comme ces parents essaient de le rassurer. Heureusement, bientôt, le 16 juillet 1942, c’est son anniversaire, il va avoir 8 ans et espère pouvoir donné un compagnon à son ami en bocal. Malgré les restrictions alimentaires, il sait qu’il va avoir un bon gâteau fait par sa maman et il va avoir des cadeaux par son père et sa sœur.



Cette date, c’est le jour de la rafle du Vel’ d’hiv. Toute la famille est fauchée. Elle va rester très brièvement dans le vélodrome avant d’être emmené dans un camp d’internement français à Drancy. Le quotidien n’est pas facile mais l’amour familial l’aide à tenir. Un jour, il va voir un objet briller dans l’herbe. Il va essayer naïvement de l’attraper en le suivant. Mais voilà qu’on le kidnappe dans une voiture. On l’installe dans une maison où il y a déjà d’autres enfants et en plus on lui demande de changer de prénom. Il ne comprend pas tout bien. Les jours passent et l’espoir de revoir sa famille est toujours présent. Au sortir de la guerre, sa famille d’adoption va l’aider à retrouver la trace de ces proches.



Un petit livre utile à mettre entre les mains des enfants pour leur permettre de comprendre un petit peu l’histoire. La difficulté de se représenter est quelque chose de compliquer et je pense que le dossier explicatif peut donner des compléments de compréhension. Le point d’un enfant pour un enfant paraît toujours plus juste. En plus, l’auteure à bien fait attention à donner un ton juste sans tomber dans le larmoyant facile. Un livre qui peut permettre d’ouvrir une discussion sur les nombreux sujets abordés. Car même pour les grands tout n’est pas toujours facile à comprendre et expliquer comme le rôle de la collaboration, les camps de concentration, des Justes, la libération, l’embauche de nazis par les états libérateurs pour leurs connaissances techniques, scientifiques et médicales… C’est un témoignage d’une femme qui souhaitait faire un livre pour ces petits enfants qui lui a inspirée cette histoire qui sonne assez juste. Cela m’a fait penser au film de La vie de belle de Roberto Benigni où un père cache l’horreur d’un camp d’extermination à un enfant pour l’aspect innocence d’un enfant. Même si le film s’adresse plus à un public d’adulte.



Un livre très adapté pour aborder la seconde guerre mondiale, les camps en France et le travail des Justes pour les enfants à partir de 9 ans. Une lecture accompagnée avec un adulte est souhaitable pour les plus jeunes. Et pour les plus grands, une douce mise en bouche qui peut donner envie de se replonger plus concrètement dans une période historique riche d’évènements.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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J'ai passé l'âge de la colo !

Sybille à 14 ans et elle est déjà au lycée. Alors, oui, forcément, elle estime qu’elle a passé l’âge de la colo. Mais ses parents l’ont inscrite pour une semaine de ski. Sybille monte dans le bus en traînant les pieds, mais il lui sera bien difficile de déchausser ses patins au terme d’une semaine qui se révèle finalement très plaisante.



Au début, Sybille se pose en retrait et en observatrice. Tous les autres colons sont plus jeunes et ne connaissent rien à sa vie. « C’est ce que je voudrais dire à tous les occupants de ce car : que j’ai bien d’autres préoccupations, que j’ai hâte que cette semaine passe. » (p. 13) Mais rapidement, entre Jordane l’intrépide et Fouad le rebelle, Sybille passe une excellente semaine qu’elle regrette de voir finir.



Je ne suis jamais allée en colo. La seule expérience que j’ai des semaines de jeunes, c’est du côté de l’animatrice. Mais il y a un personnage très secondaire qui me parle énormément dans ce court et agréable roman : une jeune Magali qu’on surnomme Dumbo et qui semble très peu à l’aise dans ses godasses. Bienvenue dans mon passé/présent…



Sophie Adriansen nous propose un très joli roman pour jeunes lecteurs. Aucun doute qu’ils se retrouveront dans toutes ces préoccupations adolescentes : se faire remarquer du beau gars / de la belle nana, sembler cool et à l’aise, ne pas être ridicule et tenter de nouvelles expériences, c’est bien le quotidien des jeunes. Voilà un petit roman à glisser sous le sapin des jeunes lecteurs : même si le Père Noël n’existe pas, Sophie Adriansen sait faire de beaux cadeaux !

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