Sophie Anquetil

Mais aussi loin que l'on se trouve de ce que l'on veut oublier, au moins un temps, on n'oublie rien, bien au contraire. On emporte toujours avec soi son passé et ses racines et il s'estompe parfois, même s'il ne faut pas s'y fier : quand on ne s'y attend pas, quelque chose lui fait signe et il vous saute à la gorge...

A la fin des années 50, dans le milieu du sport, et encore plus dans celui du cyclisme, les femmes, épouses, fiancées u petites amies sont interdites de séjour depuis toujours… "Restons entre hommes" : telle et la devise du cyclisme de l'époque.

Imagine, tu aurais les six étapes du Dauphiné dans les pattes qui sont pour la plupart des étapes de montagne et tu n'aurais pas fini de respirer que tu devrais te farcir les 557 bornes de Bordeaux à Paris! Tu te rends compte, toute la nuit et la journée à rouler, plus de quinze heures en selle! Ca te ferait trente-six heures sans dormir!

Et puis le fait s'est accompli et au lieu de passer quelques nuits dans mon lit pour me mettre enceinte, il y a passé douze ans et s'est mis à m'aimer… Tu veux la vérité… voilà la mienne ou ce que je crois savoir d'elle."

Certes, il ne lui échappait pas que les autres pouvaient trouver ça très mal… mais pour eux. Lui, pour lui, il trouvait ça très bien. On a parlé de lui comme d'un gentleman-farmer normand...je le répète, c'était avant tout un sultan oriental au charme dictatorial!"

"Mon pauvre Raymond, je m'en irai donc avant toi. Encore une fois, sur ce coup-là, tu vas faire deuxième!"