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Citations de Sophie Brocas (234)


-J'ai passé ma vie à fuir
-Mais à fuir quoi au juste ?
-L'amour, l'engagement, l'abandon. Avec ton arrière-grand-mère, je pense que les choses se sont passées ainsi. Elle m'aimait trop. Elle comptait trop sur moi. elle m'idéalisait. (...)
Ce n'était pas moi qu'elle aimait mais l'image de héros qu'elle s'était fabriquée. Elle m'avait mis en prison. je m'en suis échappé. (p.153)
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J’ai eu trois maris. Au début, tout est merveilleux. Ils te cajolent, sont drôles et ils t’emmènent danser sans soupirer. Et puis tu te rends compte avec les années que ce que tu prenais pour de l’attention, de la délicatesse, est en fait de l’indécision, de la passivité. Ils attendent tout de toi : que tu entreprennes, que tu décides, que tu assumes, que tu sois forte à leur place. Ils disent oui à tout et attendent que cela se passe.
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Mon arrière grand-mère avait été une jeune femme, avec des désirs et des tourments. Elle avait eu une vie de femme. Elle avait souffert en tant que femme. Elle avait espéré comme une femme. Jamais je n'avais envisagé ainsi cette vieille dame. (p.62)
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C'est incroyable comme les tempêtes intérieures transforment l'apparence physique en quelques instants à peine. (p.111)
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Que me laisse-t-elle au juste, mon arrière-grand-mère ? Une empreinte de douceur. Des souvenirs de vacances. Des jeux, un potager, un chien aveugle. La prévenance surannée d'une vieille personne pour une petite fille. L'apprentissage joyeux des choses du quotidien. (p.17)
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-Peut-être pourrais-tu considérer les choses sous un autre jour. Personne n'appartient à personne. Chacun s'appartient à soi. Or, qui peut nous obliger à aimer l'autre ? Et que faire lorsque le lien a disparu ? Rester par devoir ? Par convention sociale ? (p. 173)
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La mort est la chose la plus certaine de notre vie. Pourtant, elle nous surprend toujours.
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Comment décider du sort de ces montagnes de livres, de bibelots accumulés en quatre-vingt-dix ans de vie ? Comment juger de ce qu'il faut trier, jeter, laisser en place, emporter ? Moi qui pensais Mamie Alice éternelle, inoxydable, indestructible, il me semble déplacé d'avoir aujourd'hui à décider du sort des traces de sa vie. (p.39)
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Vivre ! C'est drôle, maman vit au quotidien avec la mort. Chercheuse au CNRS, paléontologue, elle passe sa vie à faire parler les preuves léguées par les défunts. Elle consacre son énergie à remonter le fil de l'histoire, à tourner à l'envers les pages du grand livre de la vie pour percer le secret des origines. (p.20)
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Qu’est-ce que l’ordre de Tante ?

La dévotion au Tsar et à Dieu qui l’a choisi. L’admiration révérencieuse de la maison des Romanov. Que certains d’entre eux soient des fous ou même des vicieux, qu’importe, pourvu qu’ils soient nés Romanov.
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Un poète est un monde enfermé dans un homme.

Victor Hugo.
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(...) toute ma vie, l'amour m'a fait peur. L'amour, c'était trop beau, trop grand, trop fragile pour moi. Au fond , je crois que j'étais plus à l'aise avec les femmes difficiles. De me sentir en danger, d'être obligé de les conquérier, de vivre dans l'incertitude devait bizarrement me rassurer. Cela demande moins d'efforts que de comprendre l'autre, de le respecter, dans les bons comme dans les mauvais moments de sa vie, d'apprendre la patience et d'accepter les transformations de l'amour. Et puis, c'est moins risqué. (p.154)
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Je ne veux pas de cette libération. Je refuse ce marchandage. Jamais, je n’accepterai de passe de la tutelle de Tante à celle d’un mari. Je ferai, quoi qu’il m’en coûte, un mariage d’amour ou je resterai sans bague au doigt, frappée de l’infamie des vieilles filles. Je l’ai juré.
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Elle vit dans le long bloc un poème résolument moderne, une déclaration d’amour à la vie, à l’ardeur, à l’union. Elle fut frappée par cette sculpture naïve, presque enfantine, ou brute dans son rendu, qui vous pénétrait instantanément du sentiment de la passion absolue. On était loin des visages éplorés, des drapés, des tourelles, des ferronneries. On était dans un ailleurs, celui des êtres liés par l’indicible des sentiments. Camille prit le temps d’observer chaque détail. C’était un bloc carré, trois fois plus haut que large. Un bloc de calcaire gris un peu grossier parsemé d’éclats noirs. Les amants y étaient pris entiers. Nus. Enlacés étroitement. Fondus l’un d’en l’autre.
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Quand ta vie n’a de sens qu’avec l’autre, quand tu ne respires qu’à son contact, que tu ris quand il rit, que tu souffres lorsqu’il souffre, alors c’est que tu t’es perdue dans l’autre. Alors, tu renies ta propre existence. C’est le symptôme de la passion. Et, contrairement à ce qu’on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n’est pas l’amour. La passion, c’est une faim sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d’être aimé.
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Comparée à ces temps héroïques, ma vie risque d'être bien terne, cadrée par une autre dictature : celle de la consommation, de la possession matérielle. À côté de ce qu'ont vécu Mamie Alice et Marie, j'ai l'impression d'appartenir à une génération sans idéal politique, sans bataille collective, sans valeurs à conquérir. Seules les victoires individuelles comptent. Elles écrasent les projets partagés parce que les droits de chaque individu sont présentés comme le nec plus ultra de la démocratie. "C'est ma vie, c'est mon choix et je t'emmerde" pourrait assez bien résumer l'état d'esprit de mes contemporains.
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Camille pris le temps d'observer chaque détail. C'était un bloc carré, trois fois plus haut que large, un bloc de calcaire gris un peu grossier parsemé d'éclats noirs. Les amants y étaient pris entiers. Nus, enlacés étroitement. Fondus l'un dans l'autre. Deux amants assis, face à face, leurs bras encerclant tendrement l'autre, sans pression, sans excès. Pieds à plat, cuisses repliées, jambes de l'homme enserrées avec douceur, imbriquées avec naturel entre celles de la femme. Quelques détails, à peine suggérés : une chevelure longue séparée en bandeaux dévalant le dos de la femme, le haut relief des bras, le doux rebondi du sein. Ils sont là, front contre front, regard contre regard, nez contre nez, lèvres à lèvres. C'est un baiser immense. Un amour absolu. Un acte sexuel intense et innocent à la fois. Évident.
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C'est précisément cela qu'il veut atteindre dans ses œuvres : l'essence de la beauté naturelle, le principe même du miracle de la vie, l'âme sous l'apparence des choses.
Nul besoin pour cela d'évoquer le vrai, le réel, affirme-t-il. L'essentiel n'est pas de figurer ni même de voir, mais de contacter l'essentiel, d'aller à l'invisible. C'est pourquoi il refuse de représenter les passions humaines comme le fait aujourd'hui l'académisme le plus répandu.
« À quoi bon tailler les montagnes pour faire de leurs pierres des cadavres ou du bifteck enragé ? a-t-il tranché. Que sont les statues classiques qui représentent nos héros, nos poètes, nos rois et nos saints si ce n'est un morceau de viande morte et figée dans le marbre ? »
Ce ne sont pas les larmes de l'orphelin qu'il veut montrer, c'est donner à comprendre la douleur de son âme. Ce n'est pas la plume soyeuse de l'oiseau qu'il veut représenter, c'est la liberté de son vol. Ce n'est pas le détail d'un visage qui l'obsède, c'est l'étincelle de l'esprit. Voilà ce que dit Brancusi.
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L'amour ce n'est pas un gâteau qui diminue à mesure que tu distribues des parts.
C'est même le contraire. Plus tu aimes des gens, plus tu fabriques de l'amour.
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-Ton arrière grand-mère aura été toute sa vie une femme de courage et de convictions, me dit-elle.
-C’est bizarre de parler d’elle au futur alors qu’elle est morte.
-C’est du futur antérieur, pas du futur. Mais tu as raison, ma chérie. C’est un temps merveilleux. Celui qui permet de parler au futur de ceux qui sont passés. C’est le temps des nécrologies.
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