AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sophie Caratini (20)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les sept cercles : Une odyssée noire

Sophie Caratini, anthropologue et écrivain, nous livre ici la vie de Moussa Djibi Wagne, un paysan peul mauritanien, né en 1918 et décédé en 2007.



Le héros de ce récit a vu le jour dans le Fouta Toro, la vallée du fleuve Sénégal côté mauritanien, mais sa vie l’a amené à parcourir bien d’autres pays, et à exercer de nombreux métiers, poussé par sa curiosité insatiable, sa soif de connaissance et sa quête spirituelle.



Les sept cercles du titre représentent les grandes étapes de sa vie, les évènements marquants qui ont jalonné le chemin de son destin.



Sophie Caratini se tient en retrait et donne entièrement la parole à Moussa, car toute l’histoire est à la première personne, ce qui donne plus de poids à cette autobiographie.

J’ai vraiment eu l’impression dès les premiers mots de me trouver à côté du vieil homme, à l’ombre d’une case ou d’un baobab, à l’écouter raconter les aventures de sa vie !



A travers lui, j’ai fait connaissance avec cette partie de l’Afrique, ses coutumes, l’organisation de son village, leurs valeurs morales, le poids des traditions, les liens indéfectibles qu’ils entretiennent avec leurs parents, leur clan, leur race de langue, et aussi leurs difficultés.

Il y a également une dimension historique, avec la période de la colonisation française et le rôle des tirailleurs sénégalais enrôlés par l’armée pendant les guerres mondiales. Les changements apportés par les toubabs (les étrangers), l’évolution de la société et la perte de repères…



L’autre aspect historique intéressant aussi vient en dernière partie et concerne les troubles politiques et la guerre qui a éclaté entre le Sénégal et la Mauritanie et tout ce que cela a entrainé : massacres, injustices, expulsions et misère….



Au final, j’ai passé un très bon moment de lecture. L’écriture est simple et Moussa ne manque pas d’humour !

Ce fut un enrichissement pour moi qui ne connaissais rien à cette culture africaine peule.






Lien : http://lebouddhadejade.blogs..
Commenter  J’apprécie          60
Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

Voilà un essai salutaire pour l'anthropologie et d'ailleurs pour les sciences sociales en général.

L'auteur aborde la question de l'impact de l'histoire personnelle et de la culture d'origine de l'anthropologue sur la façon qu'il aura de percevoir, d'analyser et de comprendre l'objet de ses recherches : une autre culture.

Aussi évident que puissent paraître la nécessité de ces questionnements, Sophie Caratini nous explique à quel point ces points entrent dans le champ des non-dits de l'anthropologie. L'université n'aborde pas ces questions, les chercheurs ne les soulèvent pas entre eux et il est malvenu de faire part des difficultés qu'on a pu rencontrer lors du travail de terrain.

Avec un développement structuré, elle nous montre quelle nécessité il y a pour cette science particulière d'aborder son travail avec, aussi, une approche psychanalytique.

En effet, la compréhension des schémas de la culture étudiée se fait par les traumatismes - positifs ou négatifs - que créent la confrontation à l'altérité chez le chercheur. De surcroît, le choix de cette discipline et le choix du terrain ne se font pas plus par hasard, et il est important de comprendre le pourquoi de ces choix. La prise en compte de cet état de fait dans la manière de former les futurs chercheurs ne pourra qu'améliorer la qualité des recherches.

On apprendra aussi ici, sans forcément beaucoup de surprise, que le fonctionnement universitaire français est loin d'être efficace, que la mise en concurrence des chercheurs plutôt que la collaboration est un frein à l'innovation, et qu'un chercheur un peu trop à la marge des normes admises risque l'ostracisme par ses pairs. Et tant pis si cela freine la possibilité de faire avancer toute la discipline.

La seconde partie du livre, plus légère mais pas moins intéressante, est la retranscription d'un échange entre l'auteur et Maurice Godelier. Les deux chercheurs reviennent sur les propos de l'essai de Sophie Caratini, les illustrant par des souvenirs de terrain.

Les amateurs d'anthropologie trouveront également dans cet ouvrage une bibliographie des plus intéressante.

J'ai découvert cet essai grâce à l'opération Masse critique de Babélio. Je ne m'étais pas plongée depuis longtemps dans un essai d'anthropologie, et celui ci a réveillé ma curiosité. Plusieurs ouvrages du même auteur vont donc rejoindre ma (très longue) liste des ouvrages à lire prochainement.
Commenter  J’apprécie          50
Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

Réédition d'un récit-essai déjà publié en 2004, enrichi d'une introduction (ou préface?)et d'un dialogue avec Maurice Godelier, anthropologue.



Les conditions de l'enquête : mission en Mauritanie sur les Rgaybat : « L'enquêteur se trouve pris au cœur d'une bataille dont il devient-à travers son propre projet d'écriture- l'un des atouts ou des handicaps potentiels. Ce qu'on va lui dire et ne pas lui dire, ce qu'on va lui laisser voir et ce qu'on va lui cacher, l'instrumentalisation dont il pourra être ultérieurement l'objet ou même l'otage relèvent alors de rivalités ou de conflits qu'il lui faut déchiffrer : l'enjeu de l'écriture dépasse-et de loin- les objectifs de la science. »(p.14)



Critique des études en ethnologie : à peine un trimestre effectué, elle part pour un long voyage de Bagdad à la Tunisie, puis lit intensivement et cela suffit à lui faire obtenir sa licence. (pas d'exigence d'assiduité à cette époque?)



Elle – même a été « manipulée » par un chargé de cours mauritanien à Nanterre, en fait un soutien actif du front Polisario qui ne voyait que du bien à ce qu'une étudiante française écrive sur les peuples nomades du Sahara espagnol, en lutte pour leur indépendance.

L'une des conséquences de ce fait est que, d'une part, les autochtones l'ont systématiquement aiguillée vers des familles de militants du Polisario en guise de famille d'accueil pour ses recherches, d'autre part qu'elle a fait l'objet de toutes sortes de suspicions sur place.



Sa directrice de mémoire de maîtrise l'ayant aiguillée vers le même peuple, elle n'a pas hésité et a travaillé sur le thème.

Lors de sa soutenance, un membre du jury lui a reproché vertement de ne pas avoir respecté les exigences de l'anthropologie, à savoir étudier selon la synchronie et non selon la diachronie, ce qui, selon lui, rendait la première partie de son mémoire hors sujet, plus un travail d'historienne que d'ethnologue.

Querelles d'écoles à l'université (structuralisme de Levi-Strauss ≠ marxisme), manque total d'information sur la discipline (on y arrivait un peu par hasard, dans le cadre d'UV connexes d'une licence littéraire), divergences d'idées entre les spécialistes eux-mêmes sur la méthodologie à adopter quand-enfin-l'étudiant part sur le terrain : tout décrire et restituer (Théorie de Mauss) : collecte de textes, de plantes, d'images etc... ou bien s'orienter sur un thème précis (approche pragmatique de Malinowski)



Les motivations des chercheurs après 1968 et dans les années 70 et leur évolution :

Régler un sentiment de culpabilité post-colonial, découvrir l'Autre, s'enfuir.



Anthropologie, l'étude de l'Autre comme moi-même/autre ou comme Autre/moi-même, n'entraîne plus forcément les chercheurs sous des latitudes lointaines mais en tournent certains vers l'altérité de proximité : les camps Roms, le quart-monde, les îlots d'habitation le long du périphérique ou dans le bois de Vincennes, par exemple.



Elle s'interroge sur la place du chercheur sur le terrain : mandaté, autorisé officiellement à la fois par les autorités françaises et celles du pays où il travaille, soi-disant non rémunéré et non rémunérateur sur place, les habitants du pays s'interrogent sur ses motivations. Dire qu'on va rédiger un livre ou rendre un rapport flatte mais aussi laisse un peu sceptiques les interlocuteurs. Le seul objectif scientifique tel qu'annoncé est peu convaincant : si ce n'est pour l'argent (elle parle surtout des étudiants en doctorat dont le seul bénéfice sera la mention lors de la soutenance de thèse), alors, c'est pour le sexe ? (interprétation désolante mais certainement éprouvée lors des tout premiers voyages).

Le chercheur se retrouve à son arrivée dans la même situation qu'un nouveau-né : il ne parle pas (la langue), ne sait pas où dormir, ne sait pas comment se nourrir. Cette remise à zéro des connaissances minimales nécessaires à la vie le rend disponible, ouvert, générant une « faille », une « béance dans (son) système de référence. » Le premier voyage aura ainsi valeur d'initiation lors même que le chercheur , conscient de ce qu'il « gagne » dans l'expérience, ignore à peu près tout de ce qu'il « donne ». Incertitude ressentie par tout observateur attentif des cultures dites « en voie de développement ».

L'auteure met en évidence les premiers signes qui influent sur le chercheur en « mission » (mot redoutable par les connotations qu'il recèle), signes éminemment physiques : le corps joue un rôle prépondérant dans la découverte du milieu. Elle révèle ce qu'aucun ethnologue n'aborde qu'en privé, les maux liés à la digestion, le mal-être, la fatigue, les insectes , la rusticité des lieux. « L'outil premier de cet apprentissage est son propre corps ».

Elle revient plus tard sur ces manifestations physiques de désordres et refus psychiques, la maladie en étant l'un des symptômes essentiels. Elle aura à plusieurs reprises la tentation du rapatriement sanitaire après des mois de lutte pour « s'immerger » dans la culture étudiée.

Elle s'interroge sur la place du chercheur, « étranger » à tous égards, qui doit se faire accepter, qui doit convaincre de son désintéressement et du bien – fondé de sa présence.







Le choix de l' »informateur » est prépondérant et...à risques. C'est au coup de chance ou à l'intuition que cela fonctionne. En effet le risque est double : se limiter à un seul informateur risque de réduire les chances de connaissance du milieu, se « tromper » dans son choix peut aboutir à une interdiction de facto de changer d'interlocuteur, chaque groupe ayant l'idée qu'il s'agira in fine d'une trahison. Le choix étant fait, l'ethnologue finit par faire partie de la famille choisie,en quelque sorte « adopté » par elle, ce qui limite sa neutralité, « l’initiation l’aura conduit paradoxalement à se couper de toute possibilité d'objectivité ».

L'auteur insiste sur la nécessaire distanciation par rapport à « l'objet » d'étude, distanciation perturbée par les émotions et les affects, l'important étant de se situer à une juste place entre le deux. C'est ainsi qu'elle révèle avoir évité toute aventure sentimentale avec un membre de l'ethnie étudiée.



De la méthode : L'observation participante et l'observation systématique : dans un cas, s'intégrer à la vie quotidienne, participer aux actes communs et les décrire, dans l'autre partir d'une démarche d'initiative personnelle pour lister, recueillir, décrire. Par exemple, en passant dune tente à une autre et poser les mêmes questions sur les mêmes sujets.

Difficulté à être à la fois dehors et dedans. Question méthodologique de la « prise de position » : l'auteure fera les l'expérience de cette difficulté en se trouvant à la charnière de deux éléments familiaux, entre deux « frères » désunis par des rapports de force et des conflits hiérarchiques.





Il s'agit d'enquêter pour étudier et en faire son gagne-pain ≠ étudier pour aider et payer de sa personne des humanitaires

La dimension humaine, empathie, émotion partagée , expérience de vie, me semblent, arrivée à la page 37 totalement absentes. Voir l'analyse des PUF ci-dessous.



Sur la première édition  (PUF):

Cet essai est né d'un agacement, toujours plus vif, ressenti par une anthropologue française qui se veut " ordinaire " devant la vanité des procès intentés à la discipline, et devant les réactions inutilement défensives de certains chercheurs. Quand le " postmodernisme " - américain ou non - " déconstruit " l'anthropologie, ou que telle historienne française crie à " la mort du phénix ", ce qui apparaît dans le creux des discours est une représentation des sciences humaines fondée sur un leurre. Plutôt que de répondre sur le terrain du leurre, Sophie Caratini propose une approche épistémologique qui dévoile la faille, et l'assume. Elle s'attache en effet à montrer que c'est justement cette faille qui est nécessaire pour qu'advienne quelque chose de l'ordre de la connaissance dans le domaine des sciences humaines. Tout texte anthropologique relève d'une expérience vécue de l'altérité, faite d'une rencontre entre sujets appartenant à des cultures différentes. Mais le point de vue " scientifique " qui légitime le statut du chercheur de " terrain " n'est pas tant lié à son regard prétendument " distancié ". Il résulte en réalité d'une négociation perpétuelle et d'une lutte intérieure - perpétuellement incertaine - entre l'ouverture et la fermeture de l'esprit.



Critique du livre :



Réédition d'un récit-essai déjà publié en 2004, enrichi d'un dialogue avec Maurice Godelier, anthropologue spécialiste de la Nouvelle- Guinée.



Sophie Caratini rédige ici un essai appuyé sur son expérience personnelle sur le terrain de sa recherche, le peuple nomade Rgaybi en Mauritanie.

Dans son entretien avec M Godelier, elle explique ce livre par son désir de montrer que la part de subjectivité intervenant dans la recherche ethnologique est une source d'enrichissement et non un frein. Ne pas se limiter aux contraintes posées par les différentes « écoles » de la discipline, l'analyse réflexive et le récit autobiographique se mêlent pour aboutir à une information précieuse pour étudiants en anthropologie innocents des pièges du « terrain » mais qui résonnera dans la mémoire de tous chercheurs en sciences humaines habitués aux missions sur place. L'évocation du savant blanc, seul en milieu hostile, va être ici un peu réactualisée et surtout analysée.



L'essai s'organise autour de thèmes nettement définis, dans une approche réflexive illustrée la plupart du temps par des expériences personnelles et enrichies de références bibliographiques.



Sont ainsi abordés les motivations de l'ethnologue débutant (appel de l'exotisme, culpabilité post-coloniale ? désir de fuite ? Dans l'après – 68, plusieurs raisons se chevauchent) , ses choix (pourquoi telle tribu plutôt que telle autre ?) La part reste belle parfois au hasard des rencontres et des opportunités.

Elle s'attarde sur les réactions physiques que l'apprenti-chercheur peut éprouver lors de son séjour et fait part de ses propres expériences, ce qu'aucun « africaniste » ne se complaît en général à raconter...

Elle revient plus tard sur ces manifestations physiques de désordres et refus psychiques, la maladie en étant l'un des symptômes essentiels. Elle aura à plusieurs reprises la tentation du rapatriement sanitaire après des mois de lutte pour « s'immerger » dans la culture étudiée.

Elle s'interroge sur la place du chercheur, « étranger » à tous égards, qui doit se faire accepter, qui doit convaincre de son désintéressement et du bien – fondé de sa présence, usant parfois de la séduction, cette arme à double-tranchant.



Le choix de l' »informateur »sur place est prépondérant et...à risques. C'est au coup de chance ou à l'intuition que cela fonctionne. En effet le risque est double : se limiter à un seul informateur risque de réduire les chances de connaissance du milieu, se « tromper » dans son choix peut aboutir à une interdiction de facto de changer d'interlocuteur, chaque groupe ayant l'idée qu'il s'agira in fine d'une trahison. Le choix étant fait, l'ethnologue finit par faire partie de la famille choisie,en quelque sorte « adopté » et « initié » par elle, ce qui limite sa neutralité, « l’initiation l’aura conduit paradoxalement à se couper de toute possibilité d'objectivité ».

L'auteur insiste sur la nécessaire distanciation par rapport à « l'objet » d'étude, distanciation perturbée par les émotions et les affects, l'important étant de se situer à une juste place entre les deux. C'est ainsi qu'elle confie avoir évité toute aventure sentimentale avec un membre de l'ethnie étudiée.



L'auteure aborde les questions de méthode : l'observation participante et l'observation systématique. Dans un cas, s'intégrer à la vie quotidienne, participer aux actes communs et les décrire, dans l'autre partir d'une démarche volontariste pour lister, recueillir, décrire. Par exemple, en passant d'une tente à une autre et poser aux habitants les mêmes questions sur les mêmes sujets.

Difficulté à être à la fois dehors et dedans. Question méthodologique de la « prise de position » : l'auteure fera l' l'expérience de cette difficulté en se trouvant à la charnière de deux groupes familiaux, entre deux « frères » désunis par des rapports de force et des conflits hiérarchiques.





Elle porte un regard critique sur l'enseignement qui – au moins à son époque - ne proposait l'approche de l'ethnologie que comme formation connexe aux études littéraires, sur l'Université où elle s'est visiblement ennuyée au point de partir en voyage à travers le monde arabe en lieu et place des heures de cours avec profit visiblement. Elle dénonce aussi la manipulation dont elle a fait l'objet, ayant été envoyée de façon délibérée par son tuteur mauritanien dans un milieu en effervescence politique, celui de rebelles membres actifs du Front Polisario luttant pour l'indépendance du Sahara espagnol.

La place de l'ethnologue sur le terrain risquera d'être ainsi déviée de son objectif scientifique et l'auteure suspectée d'intentions politiques voire d'espionnage. L'aspect politique est non négligeable dans toute mission en Afrique où il est nécessaire de s'entourer de toutes les précautions avant de partir et une fois sur le terrain.



Le dialogue avec Maurice Godelier clôt le récit-essai par une confrontation de points de vue et d'expériences sur la rencontre avec cet « Autre » qu'on est désireux de comprendre en sachant qu'il porte lui aussi un regard critique sur ce que nous sommes. A noter aussi les remarques un peu aigres sur la « carrière », les relations, parfois conflictuelles, avec les collègues et les difficultés, en général, des sciences humaines.



Livre utile à tous les débutants en sciences humaines de terrain, pas seulement aux ethnologues. Mais ce n'est pas pour autant ce qu'on appelle un livre « grand public » dans la mesure où il fait appel à des connaissances assez pointues et à une approche réflexive organisée et argumentée intéressante mais pas forcément abordable à tous lecteurs.









Commenter  J’apprécie          40
Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

L’anthropologie devient intéressante quand l’anthropologue parvient à garder son regard extérieur, d’occidental, tout en se mêlant à la vie des populations/personnes qu’il observe.

Ainsi il peut à la fois :

-se sentir le seul de son espèce

- élargir son espace mental

- observer les effets de la transformation

- se confronter aux autres

Et par conséquent apprendre sur lui et sur les autres. Donc élargir sa conscience davantage.

C’est le constat que fait Sophie Caratini après un accident psychique qui la pousse à introduire l’ethnologie dans sa vie personnelle (et plus seulement comme observation).

L’écriture est agréable, précise et rythmée. Les chapitres courts et explicites. Le texte est agrémenté d’une série de photos.

Puis augmenté d’un dialogue avec Maurice Godelier qui met en perspective cette subjectivité que doivent avoir, forcément, les anthropologues et qui ne remet néanmoins pas en cause leurs observations sur les autres populations.

Commenter  J’apprécie          40
La Fille du chasseur

Serait- ce un hasard de publier la critique de ce livre de Sophie Caratini, "La fille du chasseur " ?

Sophie Caratini nous entraîne en Mauritanie.

Ce pays, je ne le connaissais pas, je ne me doutais pas en choisissant ce livre, que j'allais être transportée dans un autre univers, où la femme est tout autre. Avant de devenir femme, elle va devoir supporter un système d" éducation, transmis de génération en génération par les mères. Mariem va être gavée sous des tortures inimaginables, car les hommes Mauritaniens aiment les femmes, fortes.

Mariem sera mariée à 9 ans et demi. L'homme a 25 ans, le mariage ne sera pas consommé tout de suite

Mariem a son premier enfant à 14 ans 1/2, sans assistance de sa famille. La seule personne autorisée à être auprès d'elle, la mère de son mari.

Puis , peu à peu , Meriem se révolte, elle divorce . Mais son mari garde leur fils, elle le quitte à un an et deux mois, et ne le reverra que pour ses 7 ans.



Mariem se remarie plusieurs fois, avec toujours des situations déplorables.

Puis un jour, elle rencontrera "l'homme de sa vie ", un français qui lui apprendra à piloter de petits avions, et avec lequel, elle est maintenant installée en France, avec leurs enfants. Mais elle n 'oubliera jamais son pays.



"Depuis la mort de ma mère, un morceau de moi s'en est allé à tout jamais " .



Un livre choisi, que je ne suis pas prête d'oublier, qui évoque que les droits des femmes ne sont pas tous les mêmes, que l'on soit en Europe, en Afrique, ou dans d'autres contrées dans le Monde.



Je remercie Babelio de m' avoir envoyer ce livre.




Lien : http://livresdunjour.blogspo..
Commenter  J’apprécie          40
Les enfants des nuages : Une ethnologue dan..

Dans Les enfants des nuages, Sophie Caratini nous emmène sur les traces des nomades du Sahara occidental.

Alors toute jeune ethnographe, la française découvre une toute autre culture que celle qu’elle pouvait imaginer à partir des livres étudiés.

Elle y découvrira un peuple riche en traditions culturelles : les Rgaybats. Une culture aux multiples facettes et à la grande diversité que l’autrice nous décrit en détail avec un regard extérieur à la fois critique et naïf.

Farouches opposants à la pénétration coloniale française sur leur territoire, les hommes et femmes que Caratini rencontre sont ceux qui sont à l’origine du Front Polisario, défenseurs de l’autonomie du Sahara Occidental envers et contre tout. Rapidement la jeune française gagne la confiance des combattants qui mettront en elle beaucoup d’espoir notamment celui de là voir diffuser leur histoire dans les médias français et internationaux.

Plus de 50 ans après, le récit de l’autrice résonne avec force dans l’ actualité. Ce territoire est en effet toujours l’objet de vives disputes et de négociations et pressions internationales.

Merci à la masse critique et aux éditeurs pour l’envoi
Commenter  J’apprécie          30
Les sept cercles : Une odyssée noire

De Sophie Caratini

Aux éditions Thierry Marchaise

Sorti en 2015

393 pages



Moussa est un homme qui a eu une vie pas comme les autres. Né dans un village du Fouta, il va raconter sa vie à Sophie. De son éducation coranique chez un thierno à son départ pour la Mecque, en passant par son épart en ville pour trouver de l’argent et son engagement dans chez les tirailleurs de l’armée française, cet homme a vécu plus d’expériences qu’une dizaine d’autre, et tout ça en une seule vie.



Ce livre est le fruit d’entretien entre Sophie Caratini, anthropologue, et Moussa. Il s’agit donc d’une histoire vraie, ce qui la rend encore plus improbable. Elle s’inscrit dans un triptyque (que nous voulons découvrir) qui présente les trois grands groupes sociaux présents en Mauritanie pendant la colonisation (les blancs, les noirs et les maures). L’auteur du livre en est quasiment absente. On la devine à travers les questions qui paraissent surprenante à Moussa.

Le récit que fait Moussa de sa vie est absolument passionnant. Nous avons dévoré les presque 400 pages assez rapidement (bon, en -10 avant Mini-Muse, il nous aurait fallu deux ou trois jours ^^). Il est vraiment très dur de lâcher le livre et à chaque fois que nous le pouvions nous nous jetions dessus. La lecture est simple, claire, et vraiment très prenante.



Le livre en lui-même est agréable à lire. Malgré son aspect un peu imposant, il reste assez léger et se manipule donc facilement.



Bref, un coup de coeur, véritable découverte pour laquelle nous remercions encore Babelio et les éditions Thierry Marchaise.
Lien : https://les9muses.wordpress...
Commenter  J’apprécie          30
Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

L'anthropologie a pour visée de décrire et d'étudier, le plus scientifiquement possible, l'Autre.

Seulement, comment étudier l'Autre sans agir et interférer avec lui et, du fait, sans "fausser" les résultats ?

C'est de ce non-dit (et de bien d'autres) que nous parle Sophie Caratini, dans cet essai riche et passionnant.

Des générations d'anthropologues et d'ethnologues, par souci "scientifique", ont occulté volontairement ou non dans leurs travaux, la part sensible, subjective et/ou personnelle de leur rencontre et de leurs rapports avec leur "sujet" d'étude, et ce afin de coller au plus près des méthodes et des discours attendus et imposés par la communauté des chercheurs.

Cependant, comme le dit très bien Sophie Caratini, ce qui amène un chercheur à étudier tel ou tel Autre, c'est un faisceau de hasards, de manipulations, de chances (ou de malchances), de choix inconscients...

Omettre ce faisceau d'événements est, pour l'anthropologue, cacher une partie de son travail et de son analyse.

En incitant les chercheurs à exprimer cette part de vécu et de subjectif (au risque de paraître moins "scientifiques"), l'auteur nous donne à lire aussi ce qui fait la valeur et l'intérêt de cette recherche : l'anthropologie est avant, et sur tout, d'être une science, la rencontre d'êtres humains.

Adressé aux étudiants et aux chercheurs de la communauté, cet essai, écrit avec finesse et sans tomber dans le jargon technique et universitaire, ne manquera pas d'intéresser le grand public, séduit par la question de l'étude de l'Autre.

Ma rencontre avec ce livre et cette critique furent possibles grâce à Masse Critique.
Commenter  J’apprécie          30
La Fille du chasseur

Je termine ce livre reçu il y a deux jours à peine et dont la lecture a court-circuité immédiatement toutes les autres programmées bien avant. Dès les premières lignes, impossible de le lâcher. Il m’a emportée dans une autre civilisation, celle de la Mauritanie coloniale puis indépendante des années cinquante à nos jours.

L’héroïne, Mariem, (le visage de la couverture du livre) est aussi la narratrice qui s’adresse à l’auteur.

J'ai été tout de suite très intéressée par la vie étonnante de cette femme qui se libère peu à peu de tous les carcans de son éducation par la révolte, l'amour mais aussi l'évolution historique et politique de son pays.



Nous suivons ses premières années avec la tribu de son père, les chasseurs sans chameaux puis avec celle de sa mère les pasteurs, grands chameliers, qui déplacent leurs importants troupeaux des frontières du Mali jusqu’aux frontières du Sahara espagnol. Elle apprend à reconnaître les traces des siens, pour ne pas se perdre, à se repérer dans le temps en regardant le ciel, la nuit.



Comme toutes les petites filles, elle souffre la torture du gavage par sa mère. C’était un signe d’opulence et de noblesse dans les familles qui se respectaient. Les hommes aimaient les femmes grosses.

Mariée par son père à neuf ans et demi, elle accouche vers douze ans, en plein désert, de son fils enlevé ensuite par son mari quand ils divorceront. Puis elle en épousera un autre et un autre qui tous la tromperont et qu’elle quittera par orgueil et pour rester dans sa tribu.



Certains épisodes sont très amusants comme la découverte du lit à l'occidentale pour la famille de nomades habitués à se coucher par terre dans le sable ou sur la terre du désert ou comme les premiers pas dans la rue avec des talons hauts parce que c’est la grande mode et que la jeune fille veut s'habiller comme Brigitte Bardot, elle si habituée à marcher pieds nus.

Elle tombera enfin amoureuse d'un jeune français devenu depuis son mari et le père de ses enfants, qui lui appris à piloter de petits avions et avec lequel elle est maintenant installée en France depuis, loin du désert, de sa tribu et de sa famille.

Un livre très agréable!

Résumé de l'éditeur:

Est-ce que c’était moi ? Est-ce que vraiment j’ai vécu ça ? Ou est-ce que c’est une autre, ou est-ce que c’est un rêve ? Mon enfance dans le désert, les grandes traversées avec le Groupe Nomade, mon gavage, mes mariages avec… Est-ce que ça a existé ? C’est tellement loin de moi. Et puis si c’était vraiment moi, qui suis-je maintenant ?

La voix de Mariem s’élève du pays au million de poètes, de ce désert mauritanien où le vent de sable efface toutes les traces, et voue la vie des hommes à l’oubli.

Portés par sa parole magistralement mise en scène par Sophie Caratini, nous traversons le miroir du mythe pour atteindre à la vérité d’une femme et découvrir un monde saharien, bédouin, que le choc colonial va totalement bouleverser. Avec Mariem, reprennent sens des savoirs perdus, d’autres manières d’être. Grâce à elle, nous accédons à la forme de vie et aux métamorphoses intérieures de tout un peuple.

L’auteur: Sophie Caratini est écrivain et anthropologue. Spécialiste de la Mauritanie et du Sahara Occidental, elle est directrice de recherche au CNRS, membre de l’Équipe Monde Arabe et Méditerranée.Elle partage désormais son temps entre le désert et l'écriture d’une saga coloniale qui met en scène la rencontre des cultures maure, peule et française. La fille du chasseur est le premier volume de cette fresque historique; le deuxième, Les sept cercles, paraîtra en 2012
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          30
Antinéa mon amour

Le général Jean du Boucher, officiers saint-cyriens est affecté dans l'unité méhariste chargée de conquérir l'extrême Nord de la Mauritanie. il se voit confier le commandement d'une section de tirailleurs sénégalais. Il découvre la société maure où il prend successivement deux concubines. Récit épique dont l'écriture vous emporte et vous transporte dans des paysages à couper le souffle. Je recommande fortement ce roman.
Commenter  J’apprécie          20
Antinéa mon amour

Il faut avouer que , en ouvrant ce livre , j'ai eu tout de suite un préjugé défavorable : un militaire français qui raconte sa vie de méhariste dans le désert mauritanien en 1932-1933 , ça refroidit un peu .

Mais , au fil des pages , on finit par trouver cet officier , Jean du Boucher , éminemment sympathique , néanmoins , je doute profondément que les autres militaires français se soient comportés comme lui , son approche devait être assez minoritaire .

Je veux dire par là , que , lui au moins , a su faire la démarche pour s'intégrer dans le paysage , respecter la culture de l'autre , jusqu'à épouser une jeune femme issue des tribus Rgaybat qu'ils devaient mettre au pas (soumettre serait excessif ) et apprendre la langue arabe . Effacer l'image du militaire pour "être un homme parmi les hommes" . Lui qui s'était fixé pour objectif d'accepter les autres se "découvre plus avide encore d'être accepté par eux" .

"Me faire accepter , inspirer confiance , et pour cela me plier aux coutumes , aux codes de la bienséance bédouine , dire sans dire , interroger sans questionner , négocier sans impatience , tel est le secret de la loi du désert " . Tout cela au point d'avoir oublié l'enseignement que l'école militaire lui a donné .

Que Sophie Caratini se soit penchée sur cette histoire de militaire en Mauritanie et s'exprime par sa bouche , il y a a priori de quoi être interloqué .

Mais il ne faut pas oublier que Sophie Caratini est avant tout anthropologue , que son travail sur les relations franco-mauritaniennes s'est étalé sur près de vingt ans , qu'elle a dirigé pendant huit ans le département d'ethnologie à l'institut du monde arabe à Paris , et qu'elle a également enquêté sur la "trilogie coloniale" : les "Groupes nomades" , unités méharistes de l'armée française , étaient constitués de militaires français , de goumiers maures et de "tirailleurs sénégalais" recrutés dans les villages peuls . Son enquête a donc été orientée d'abord auprès des militaires français qui ont vécu dans le désert mauritanien , mais elle a également réalisé des recherches chez les anciens goumiers maures , et dans les villages peuls .

En définitive , Antinea , c'est le désert , mais c'est aussi et surtout l'amour (c'est dans le titre) que l'on porte à des lieux , à des rochers , à des arpents de sable , à des oasis , mais par-dessus tout aux personnes qui ont vécu cette tranche d'histoire .

Commenter  J’apprécie          20
Les sept cercles : Une odyssée noire

livre reçu dans le cadre de la masse critique. Ce n'est pas un roman, ce n'est pas un essai banal, c'est un récit de voyages qui est aussi un récit de vie. Cela demande un peu de temps et de concentration pourtant le style est simple mais les noms de personnages et de lieux ne sont pas toujours évidents à situer.Le héros,Moussa Djibi Wagne (qui a changé plusieurs fois de noms) raconte sa vie tumultueuse à l'anthropologue Sophie Caratani; celle-ci n'apparaît jamais dans l'entretien: on sait qu'elle est là parce que Moussa lui répond, lui parle...

Ce livre fait partie d'une trilogie qu'il me tarde de découvrir: l'auteur couvre l'empire colonial français en croisant les points de vue des blancs, des maures et des noirs; c'est le dernier ici qui donne la parole à un paysan peul mauritanien.Les entretiens sont authentiques et ne font l'objet que d'une transposition littéraire, soumise avant publication au héros ou à sa famille (Moussa est décédé avant la fin du travail d'écriture.

Moussa a quitté son village à 30 ans , il n'y est revenu que 40 ans après...il a épousé 22 femmes, parle 14 langues...il a beaucoup marché, souvent au rythme de son élevage, souvent avec des compagnons de sa classe d'âge ou de son ethnie. Les toubabs l'ont capturé pour faire un service militaire (c'est la guerre en France et on recrute des "tirailleurs sénégalais") Il devient méhariste puis s'engagera dans la Garde (c'est la gendarmerie, encore l'armée). Il dit "j'ai constaté que les français ne s'intéressaient pas du tout à nos coutumes, qu'ils ne cherchaient ni à les comprendre, ni à en tenir compte; d'ailleurs aucun d'entre eux n'a jamais parlé notre langue, alors que certains ont appris l'arabe des maures.

Impossible de résumer les aventures de Moussa, il vivra 40 ans au Nigéria; il fera le pélerinage de la Mecque (qu'il décrit bien ), approfondira sans cesse sa connaissance de la religion musulmane; il décrit parfaitement le début de certains conflits: le manque de respect à un aîné, le refus d'obéir au père et la soumission qui suit rapidement...

Je connais le Sénégal et un peu le Mali et la Mauritanie: ce livre m'a éclairée et j'ai vraiment hâte de lire les deux autres points de vue...même si je m'attends au pire des toubabs du temps de la colonisation (mais avons-nous vraiment changé?).

J'ai lu ce livre avec grand intérêt mais plairait-il à quelqu'un de non concerné?
Commenter  J’apprécie          20
La Fille du chasseur

Livre magnifique de par l'histoire de cette femme.

On apprends tout un tas de choses sur la culture Maure.

Commenter  J’apprécie          20
La Fille du chasseur

Mon avis



J'ai été quelque peu désarçonnée par la candeur, la franchise et la fraîcheur de cette histoire qui semble irréelle, impensable pour nous Européens.



L'héroïne, la jeune Mariem dont on découvre le visage en couverture du livre nous entraîne en Mauritanie, pays dont la civilisation et la culture sont si différentes des nôtres.



Au travers d'étapes (coups, torture du gavage, mariages forcés), elle nous décrit son quotidien, la routine de sa vie.















Elle nous décrit l'amour qu'elle porte à son pays, à ses proches, à sa culture et aussi à sa volonté de changer afin d'améliorer sa condition de femme. Une vie hors du commun faite d'épreuves.Parfois, on se surprend à sourire lorsqu'elle s'essaie à vivre comme une Occidentale (tentative de marcher avec des talons hauts pour la première fois).



















«Au début, j’avais vraiment une démarche de hibou, de corbeau, c’était affreux. Je marchais en me dandinant. C’était impossible de faire autrement parce qu’à Nouakchott il n’y avait pas une seule rue goudronnée. Si, par chance, je trouvais un endroit un peu dur, j’essayais de rouler les mécaniques, et tout d’un coup, paf ! Je m’écroulais ! J’avais un pied qui faisait ouf dans le sable ou alors je marchais sur un caillou, et je tombais. Combien de fois je me suis cassé la figure ! J’ai encore des marques sur les genoux à cause des talons, parce que je tombais tout le temps sur les cailloux".



Une bonne collaboration entre l'auteur et l'héroïne a permis la construction d' un texte avec une fluidité des mots et des maux qui donnent un bel élan au livre et permet au lecteur de se promener dans ce grand désert chaud, parmi ces peuples de nomades aux us et coutumes lointaines, si barbares mais ancrés dans une culture ancestrale.




Lien : http://lenoir62.canalblog.com/
Commenter  J’apprécie          20
Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

Claude Lévi-Strauss en parle :

« Vous avez admirablement choisi votre titre. Car ces choses n'avaient jamais ou presque jamais été dites. Vous les formulez avec une finesse d'analyse, une profondeur, une justesse d'expression qui, j'en suis sûr, mériteront à votre petit mais si riche ouvrage une place de premier rang dans la littérature ethnologique. »

(Quatrième de couverture du livre)
Commenter  J’apprécie          20
Les enfants des nuages : Une ethnologue dan..

Sophie est une jeune femme qui cherche à apprendre et découvrir d'autres choses que ce que l'on peut apprendre à l'université. La théorie c'est bien mais la pratique c'est encore mieux. C'est là qu'elle découvre la tribu Rgaybat, ce sont des nomades. Pour pouvoir aller à la rencontre de ces personnes, elle doit déjà connaître du monde qui l'aidera dans son périple. Elle en parle à la directrice de l'université qui lui annonce que quelqu'un qu'elle connaît bien est Mauritanien et pourra l'aider. Après avoir économisé assez et vendu ses biens pour pouvoir payer son voyage, elle part. Le vol se passe bien, elle arrive dans une famille qui l'accueille à bras ouverts mais elle ne connait pas les traditions, ne sait pas comment agir face a ces personnes sans risquer de les vexer.

Comment va-t-elle apprendre les codes de chaque tribu ? Va-t-elle réussir à se faire accepter ?



La couverture représente l'auteure qui est le personnage principal de l'histoire avec une tribu au coeur du désert. Une histoire vraie qui retrace le parcours de l'auteure, une femme qui n'hésite pas à voyager seule malgré les paroles dissuasives des Mauritaniens sédentaires. Malgré les risques encourus, elle a décidé de faire apparaître au grand jour ces tribus Rgaybats. Elle doit apprendre les codes, les us et coutumes ce n'est pas facile. Ce qui est normal là haut ne l'est pas vraiment en France et vice versa. À certains moments elle se retrouve loin de la civilisation, sans eau et sans intimité. Elle doit apprendre à vivre comme eux pour être un minimum accepté. À la fin du livre il y a un glossaire pour nous aider, il y a aussi beaucoup d'explications au cours de notre lecture. Un roman qui nous apprend beaucoup, qui nous fait découvrir des tribus et des modes de vie qui sont à l'opposé du notre.



Commenter  J’apprécie          10
Les enfants des nuages : Une ethnologue dan..

Livre reçu lors du tirage au sort Babelio !



23/07 en cours de lecture.



Après : un avant-propos, des remerciements, un avertissement, une préface et un préambule, on peut enfin démarrer sa lecture ! Je crois que de mémoire, je n’ai jamais vu autant de lecture avant la lecture.



Pourtant, si souvent je saute ce genre d’avant lecture, cette fois-ci, ils ont un intérêt. Chacun apporte un éclairage à ce qui va suivre avec des mises en contexte, une carte et quelques explications. En effet, l’histoire se déroule dans les années 70 où l’on suit le parcours de Sophie Caratini qui s’envole seule direction le désert mauritanien. Si déjà en 2023, ce genre de périple n’est pas commun, je vous laisse imaginer à cette époque !

Le début du récit fourmille de détails et de notes en bas de page qu’un glossaire en fin de livre vient également appuyer. C’est parfois un peu lourd de détails au début, il faut s’accrocher à ce pavé mais on sent rapidement la passion de l’auteure pour ce voyage qui va bien certainement changer sa vie.



Suite de la lecture sous peu …
Commenter  J’apprécie          00
La Fille du chasseur

Commenter  J’apprécie          00
Antinéa mon amour

J'ai souhaité recevoir ce livre dans le cadre de Masse critique par fascination pour le désert du Sahara et les populations nomades qui le parcourt. En commençant ma lecture, j'ai d'abord cru que j'avais commis une erreur, pour m'apercevoir ensuite que c'était au contraire un très bon choix.

Le livre se base sur les entretiens de l'auteure avec un officier français des unités méharistes de Mauritanie à l'époque coloniale. La forme du récit conserve cette situation: on ne découvre que le voix de ce narrateur qui déroule ses mémoires, avec de rares adresses à son interlocutrice qui en rappellent la présence, sans que ces paroles à elle ne soient jamais transcrites. Comme le précise la note de l'éditeur, tout cela a été réécrit, mais soumis pour approbation au principal intéressé.

Ce dispositif particulier m'a d'abord dérouté, les adresses à l'auteure, même rares, rompaient l'immersion. Et puis j'avais de la peine à m'identifier ou sympathiser avec cet homme à la famille d'officiers, qui rêvait d'être affecté dans le Sahara pour recevoir son baptême du feu et avoir l'occasion de réellement se battre et conquérir.

Et puis... et puis le jeune officier découvre réellement le désert, le narrateur s'immerge dans ses souvenirs, on rencontre avec lui les tirailleurs sénégalais, les goumiers issus des tribus nomades mauritaniennes, apprend à les connaître, on le suit qui affronte et vit le désert avec eux... et on partage réellement sa fascination pour le Sahara, pour "Antinéa", la femme imaginé par le romancier Pierre Benoît comme la personnification, l'incarnation de l'attirance que le désert peut exercer.

Cette magie qui opère est la grande force du livre, même si l'intérêt culturel et historique est parfaitement réel aussi, dans la représentation des relations entre tirailleurs, goumiers et officiers français au sein de l'armée, évocation des chaînes de commandement et des décisions politiques qui pèsent sur l'action locale.

Cette lecture m'a inspiré l'envie de découvrir les deux précédents volets de cette "trilogie" de l'auteure, dans lesquels, selon le même dispositif littéraire, elle présente les souvenirs d'un tirailleur et d'une fille de goumier.

En bref, j'ai beaucoup apprécié ce livre, et il vaut la peine de poursuivre sa lecture si on "croche" pas immédiatement aux premières pages. Antinéa ne se dévoile pas au premier regard...
Commenter  J’apprécie          00
La Fille du chasseur

C'est un récit extraordinaire, d'une femme, Mariem, (la photo de couverture) née dans une tribu nomade, dans le désert mauritanien, qui a subi le gavage dès son plus jeune âge, a été mariée à 9 ans et demi, puis remariée à plusieurs reprises, et qui nous parle de sa vie avec beaucoup de simplicité et de vivacité. C'est une anthropologue, Sophie Caratini, qui a pris la plume pour nous transmettre la parole de Mariem, en s'effaçant totalement.

Pour d'autres commentaires sur ce livre, je renvoie tout simplement au site suivant:

http://www.editions-marchaisse.fr/
Lien : http://www.editions-marchais..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sophie Caratini (54)Voir plus

Quiz Voir plus

Un couple : un chef d'oeuvre et son musée (n°2/2)

"Impression, soleil levant" de Monet

Musée d'Orsay à Paris
Musée Marmottan-Monet à Paris

10 questions
56 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , art , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}