Sophie Côte

L'ennui, comme le stress, peut créer des situations diamétralement opposées. Un peu de stress pousse à réagir, trop de stress ruine la santé.
L'ennui naît d'une trop grande disponibilité. On se réveille un matin et on pense à toute cette journée qu'il va falloir affronter et pour laquelle aucune activité n'est prévue. (...)
mais il est un type d'ennui très destructeur. C'est à lui que Baudelaire pense quand il parle d' "une oasis d'horreur dans un désert d'ennui". C'est celui qui est imposé et auquel l'enfant précoce ne peut échapper. A l'instar du stress, il envahit la totalité de l'être. L'enfant se traîne sans motivation, sans enjeu, sans espoir de jours plus excitants. Il va à l'école parce que c'est obligatoire, mais comme on ne lui fait faire que des tâches répétitives et bien trop faciles pour lui, on ne lui laisse aucune chance de révéler son talent. Rien n'est plus triste que de voir ces adolescents qui ne suivent pas en classe et qui arrivent, l'oreille basse et l’œil terne, dans une classe où ils vont devoir rester assis pendant six ou sept heures sans retirer aucun profit de ce que les enseignants cherchent à leur enseigner.