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Citations de Sophie Hénaff (328)


- Et toi, Eva , de la famille ?
- Oui . Un chien et un fils . Mais des deux , c'est encore le chien qui téléphone le plus souvent [..]
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Deux heures plus tard, à la minute près, Torrez dévalait la rue d'un pas chaloupé de rhinocéros.
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- T'es marié ? questionna Rosière en désignant les anneaux d'argent sur la main gauche de Lebreton.
- Veuf.
- Oh, désolée. Depuis longtemps.
- Huit mois et neuf jours.
Rosière eut un raclement de gorge gêné, mais son tempérament l'incita à pousser un peu.
- Elle s'appelait comment ?
- Vincent.
- Ah.
Ca ne ratait jamais. Ce "Ah" à la fois étonné et soulagé. Là, on ne parlait pas de famille brisée, aucun drame véritable. Lebreton avait vécu douze ans avec Vincent, mais le monde semblait penser qu'il ne souffrait pas vraiment, en tout cas, pas pareil. Louis-Baptiste avait l'habitude, mais chaque "Ah" plantait une banderille de plus. Il finirait l'année avec un dos de porc-épic. Dans cette brigade comme ailleurs.
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Merlot entama son cheese avec une mine d'aventurier explorateur. Il découvrait les terres vierges de la malbouffe et mordit gaillardement le pain mou. Un flot de ketchup s'échappa à l'arrière du hamburger. Tel un surfeur vacillant, le cornichon en rondelles glissa sur la sauce et vint s'échouer sur la cravate déjà maculée du capitaine. Sans s'émouvoir, celui-ci attrapa une serviette en papier et, d'un frottement rapide, décrocha le condiment qui atterrit sur les tomettes de la terrasse. Le chien alla renifler l'impact mais, peu convaincu, il préféra attendre la chute du steack.
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Impatiente et, pour tout dire, gonflée d'espoir, Capestan déboucha au pas de course sur la place où glougloutait la fontaine des Innocents. Le vendeur d'une boutique de sportswear remontait son rideau couvert de graffitis. L'odeur de friture des fastfoods s'insinuait dans l'air encore frais. Capestan se tourna vers le 3 de la rue des Innocents. Ce n'était ni un commissariat ni un hôtel de police. Juste un immeuble. Et elle n'avait pas le code. Elle soupira et entra dans le café à l'angle pour le réclamer au patron. B8498. La commissaire le convertit en Bateau-Vaucluse-Champion du monde pour le mémoriser.
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- Mais il est où Jacques à la fin ? Il doit encore trainer à la maison .
Atterrées , ses amies ne savaient trop comment rappeler à cette femme au cerveau grignoté par l'implacable Alzheimer que son mari était là , à l'heure , dans le cercueil qui sortait du long break noir .
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L'histoire du mec qui part seul en guerre avec sa bite et son couteau, ça pue toujours le drame , commenta Rozière ...
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Capestan n'avait pas élevé la voix, mais la salle se tut. La réunion virait à la séance de démotivation, il fallait intervenir. La commissaire survola l'assemblée du regard sans viser quiconque, mais, fait rarissime, elle s'adressa à eux sans sourire :
- dans les films de guerre, celui qui dit "on va tous crever", il n'aide personne. Donc on arrête ça tout de suite et on ne refait pas l'histoire avec des "avant, avant". Avant d'atterrir là, on était déjà au rancart. Tous,. Pas la peine de joueur les anciens barons des Orfèvres, la punition ne date pas d'aujourd'hui.
Les front se baissèrent, les regards se détournèrent, penauds. Capestan ne voulait pas pour autant que l'équipe reste sur cette sensation. Elle se leva du coin du bureau sur lequel elle était assise.
- Sauf qu'aujourd'hui, justement, la paperasse qui prend 70 % du boulot : fini. Les rondes de nuit, les corvées de cimetière, les camés qui tapissent les toilettes du commissariat : fini. On est libres de faire le métier tel qu'on le rêvait quand on s'est engagés. On enquête sans pression, sans procédure à remplir, sans comptes à rendre. Alors, on profite au lieu de geindre comme des ados privés de boum. On appartient toujours à la Police judiciaire, on forme juste une branche à part. Une chance pareille, il n'en passera pas deux.
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- Je sais, je n'aurais jamais dû fuir comme ça, je suis désolé, vraiment je me suis trompé. C'est à cause de...Je menais des recherches personnelles. Ma mère est morte dans le naufrage d'un ferry en 1993, dans le golfe du Mexique.
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Maelle semblait vivre chichement . Elle avait une mine à redouter l'ouverture de sa boîte aux lettres .
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Sophie Hénaff
Il observait la vie avec l'enthousiasme d'une otarie dans les vagues.

Page 183.
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- T'es marié ? questionna R. en désignant les anneaux d'argent sur la main gauche de [son collègue].
- Veuf.
- Oh, désolée. Depuis longtemps ?
- Huit mois et neuf jours.
R. eut un raclement de gorge gêné, mais son tempérament l'incita à pousser un peu.
- Elle s'appelait comment ?
- Vincent.
- Ah.
Ça ne ratait jamais. Ce 'Ah' à la fois étonné et soulagé. Là, on ne parlait pas de famille brisée, aucun drame véritable. [Il] avait vécu douze ans avec Vincent, mais le monde semblait penser qu'il ne souffrait pas vraiment, en tout cas, pas pareil. [Il] avait l'habitude, mais chaque 'Ah' plantait une banderille de plus. Il finirait l'année avec un dos de porc-épic. Dans cette brigade comme ailleurs.
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Vous êtes comédien n'est ce pas?

Oui répondit l'acteur dans un demi sourire de vanité.

Un bien beau métier approuva le policier en hochant la tête gravement. Mais ardu n'est ce pas?

Certains rôles demandent plus d'engagement que d'autres, c'est vrai.

C'est vrai que c'est malaisé de joindre les deux bouts de cette vie de saltimbanque, maisvous y gagnez la liberté heureux hommes !"
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- Et le petit dernier, D'Artagnan, comment va-t-il ? Toujours immortel ?
- Non, en fait, ce n'est pas un immortel, plutôt un voyageur dans le temps....
- Ah oui, en effet, rien à voir ! s'esclaffa Buron, en soulevant quelques papiers.
- Non, rien, puisque ça implique qu'il arrive directement du XVIIème siècle sans être passé par les autres siècles. Il se serait réveillé en 1982.
- Oui, fit Buron en abandonnant enfin ses recherches et en croisant les mains sur son bureau, je vois qu'il va beaucoup mieux.
Capestan se contenta de hausser les épaules. Henri avait parfois dans les yeux une nostalgie d'exilé qu'aucune terre ne semblait pouvoir combler. S'il ne venait pas du XVIIème siècle, il en affichait de toute façon les symptômes. Il était seul, décalé, déplacé, sans amis ni parents qui le rattachent au fil du temps. C'était sa réalité à lui.
Pour un flic, Capestan accordait peu d'importance à la notion de vérité. Lorsqu'un homme lui disait qu'il était une femme, elle le croyait, quand un mythomane s'améliorait l'existence à coup de délire, elle l'écoutait, et si une ancienne gloire évoquait ses admirateurs du jour, elle la félicitait. Le rétablissement de la vérité n'avait aucun intérêt s'il s'agissait juste d'arriver, de piétiner les rêves ou les reconstructions avec les godillots du rationnel, puis de repartir, souverainement indifférent, comme le dernier des sagouins.
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Quant à Rosière (...) elle philosophait avec Merlot qui, le cul dans son fauteuil, aidait psychologiquement.
- Plutôt mer ou plutôt montagne ! cracha Rosière. Pourquoi imposer un camp ? On peut pas tout prendre, peut-être ? Cette manie qu'ont les gens ! C'est toujours : t'es plutôt Beatles ou Rolling Stones ?
- Pink Floyd ! fit la voix de Dax dans le fond.
- ... Hallyday ou Eddy Mitchell ?...
- Sardou ! aboya Dax qui, à défaut de comprendre, avait le mérite de l'enthousiasme.
- Chien ou chat, sucré ou salé, je suis plutôt ci, je suis plutôt ça... Conneries, oui ! Pourquoi pas : t'es plutôt table ou plutôt chaise ? conclut Rosière.
(...)
- Absolument, chère amie ! Le choix, toujours le choix, exactement ce que je disais.
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La gastro, ça peut coller une trouille terrible. Quand mon aîné s'est retrouvé à l'hôpital la première fois, je peux te dire que je ne rigolais pas. Ça a duré quatre jours, mais ça a changé ma vie, dit-il en mâchant, songeur. D'un coup, la terre bouge, tu t'aperçois que tu vis sur un sol meuble. Toute ton existence, tout ce que tu as mis des années à construire, n'est plus soumis qu'à la santé d'un seul être. C'est vertigineux. Après, tu trembles tout le temps. En fait, tant que tu n'as pas eu d'enfant, tu ne connais pas la peur.
- La peur de ne pas en avoir, répondit Capestan à son assiette.
Torrez resta sans réaction une fraction de seconde, puis baissa les yeux.
- Oui, oui, sûrement.
Il découpa son jambon et reposa ses couverts.
- Non. En fait, non. Dans ce cas, le désespoir peut être réel, mais la peur, elle est abstraite. La vraie terreur, c'est celle de perdre.
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Puis il attendit, simplement, étirant l’instant pour laisser le champ libre à la paranoïa qui, à coup sûr, grimperait. Torrez faisait cet effet. En sa présence, les flics évoluaient tels des arachnophobes dans un panier de mygales. Les plus téméraires se dispensaient juste de courir. Parfois une tête brûlée se faisait le coup du toréador et s’approchait, le corps en alerte. Un regard et il repartait. Les fous jouent avec la mort, mais pas avec la poisse. La poisse vous promet le pire : la maladie, la ruine, l’accident, pour vous, vos proches, à petit feu et sans gloire. La poisse gangrène là où on ne l’attend pas.
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La commissaire ne croyait pas à la poisse, mais elle redoutait la persévérance des pessimistes.
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Un couinement attira leur attention. C'était le rat de Merlot qui se faufilait jusqu'à sa gamelle au pied du laurier. Les deux policiers le regardèrent grignoter quelques graines. D'une tape légère, Lebreton se débarrassa de sa cendre dans le cendrier à ses pieds. Avant de reprendre sa cigarette, il remarqua sobrement :
- Çà aurait pu être un cochon.
Capestan considéra le rongeur quelques secondes.
- C'est vrai, on ne s'en sort pas trop mal, concéda-t-elle avant de changer de sujet.
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Minuit. Auxiliaire de police Pilote.
Assis bien droit sur le tapis, l'échine chauffant à la flambée derrière lui, Pilou toisait le rat d'un œil mécontent. Le nouveau commençait à prendre ses aises et s'aventurait de plus en plus régulièrement sur des territoires lui revenant de droit à lui, primo-habitant. Il convenait de lui signifier les limites.
(...)
00h01. Auxiliaire de police Ratafia.
Depuis le dessous du canapé, les petites billes noires de Ratafia fixaient l'animal devant lui. Quel con, ce chien.
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En plus d'être écrivain, Sophie Hénaff travaille aussi comme ...

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