A-t-on jamais reproché à un homme, comme on le reproche à certaines femmes, de trop vouloir ? N’est-ce pas la définition même du héros que de vouloir trop ?
(La Peuplade, p.147)
La jeunesse a ceci de terrible qu’elle nous rappelle nos erreurs et les rêves qu’on a soi-même trahi.
Tu as souri. Ce n’est pas que son accent t’excitait. C’est qu’il dépassait de lui comme un bout de tissu auquel tu t’accrocherais. Dans sa manière de parler, c’est lui, seulement lui, sa singularité qu’il te plaisait d’écouter. Lui que tu croyais aimer.
La perspective que votre histoire prenne fin te faisait tant souffrir que, l’été passant, tu t’oubliais dans le désir affolant que cela cesse en même temps que cela dure toujours.
Et je comprends que ça a toujours été ainsi. Qu’on fait l’histoire en décrochant d’un monde auquel la majorité croit.
Moi qui savais à peine tracer les lettres de mon prénom, j’avais résolu d’écrire des livres. À cinq ans, je connaissais le pouvoir qu’avaient les mots de rendre le monde plus beau.
(La Peuplade, p.161)
« Je la haïssais. Je n'ai jamais détesté quelqu'un comme je la détestais, elle. Pour dire vrai, je n'ai de ma vie détesté personne sauf elle. Mais je ne le montrais pas. Je ne faisais que lui opposer une indifférente dignité. L'impassivité d'une poupée de porcelaine. » (p. 33)
« Je la haïssais. Je n'ai jamais détesté quelqu'un comme je la détestais, elle. Pour dire vrai, je n'ai de ma vie détesté personne sauf elle. Mais je ne le montrais pas. Je ne faisais que lui opposer une indifférente dignité. L'impassivité d'une poupée de porcelaine. » (p. 33)
La différence entre les hommes et les femmes, c’est que les hommes s’étonnent quand on ne les aime pas. p. 28
Le réel est un gibier qui charge plutôt que de se laisser capturer.