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Citations de Sophie Van der Linden (162)


Je n'ai pas été au bout de ma douleur car je sais qu'elle est sans fin. Pourtant, je dois garder ma fierté. Alors, j'ai repoussé ma colère au fond de mon ventre, je l'ai ratatinée jusqu'à en faire un petit paquet de rien. Et je l'ai laissée là, en me jurant de ne jamais l'oublier. Et de revenir la chercher s'il le fallait.
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Avec la liberté du rêve et la force de ma volonté, toutes les vies sont à ma portée.
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Une petite fille, vive comme une fusée d'artifice, tache carmin frottée sur papier aquarellé d'un geste sûr, cingla Henri de toute la fraîcheur du déplacement de l'air marin, lui coupant la route aux pieds, pour remonter vers les habitations.
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"Les oiseaux alors s'envolent,
Comme mille flammes folles,
Puis, formant un anneau de feu,
Ils s'éloignent dans les cieux.
L'oiseau...."..
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Et je me vois là, dans tout ça. Une petite Chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l'usine parce que son grand frère entrait à l'université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité.
(p. 37)
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Onze heures du soir, collation de nuit. On est tous comme des morts-vivants. Même pas le courage de parler de Lin. Et arrivent ces interminables heures nocturnes. Ce ne sont d'ailleurs plus des heures ni des minutes, c'est un temps arrêté, mou, de souffrance, dans lequel on s'englue. Dix fois, cent fois, écarquiller les yeux pour chasser le flou, battre des paupières et, sans être vue, arrêter un instant pour se frotter les yeux, les tempes, retrouver un semblant de lucidité. Les néons clignotent. Par moments, je crains de devenir aveugle avant le jour. Les machines continuent de vrombir avec régularité, mais c'est le seul bruit discernable, plus de cris des contremaîtres, plus d'ordres lancés à tue-tête, plus de haut-parleurs, il y a comme un silence, en dépit du bruit sourd des moteurs. J'ai atrocement mal à la nuque. Les points douloureux sont de plus en plus précis. Je change de position, sans cesse, tente de me redresser mais ne tiens pas. Je m'empêche constamment de tout faire valser, de fondre en larmes comme un enfant qui croit encore que pleurer de rage changera les choses, pourra les arrêter. Je souffle, je souffle, tenir. La fatigue, commence à me submerger, la douleur devient si aiguë qu'elle en est insupportable... Mais c'est le chant du premier oiseau du matin. S'accrocher, se réveiller, se secouer. Le tas de tissus de la découpe a considérablement diminué. On est en train de coudre nos dernières pièces, les dernières, toutes dernières...
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Levant les yeux vers les frondaisons, Henri regarda au travers d'elles le ciel qui s'éclaircissait encore. Peu à peu, sous l'influence conjuguée de la clarté progressive et de sa concentration, le ciel lui apparut au premier plan. Le fond était désormais devenu figure. C'est le même paysage que je regarde, et pourtant, il m'apparaît tout autre. Je voyais des arbres, et je vois maintenant une surface blanche qui perce sur un fond noir tortueux. Ce ne sont plus des frondaisons qui se détachent du ciel, mais plutôt le ciel qui ménage ses percées. Le dessin des formes se fait par le vide. Voilà comment je dois graver : non plus en me concentrant sur la trace en creux du noir, celui du trait, du dessin, mais en dégageant l'espace autour de ce blanc perçant du fond. C'est le vide que je dois désormais traiter comme une figure. p 108-109
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En permettant aux enfants l’accès à des livres rugueux ou un peu effrayants, on leur autorise une prise de distance avec ce qui les angoisse et pour lequel ils n’ont pas de filtres : des bribes de journaux télévisés, des informations à la radio, des conversations d’adultes, autant d’occasions d’entendre parler de la mort, de la violence, de ce qui est triste. De tels livres s’attachent à déplacer l’objet de la peur par le recours à une esthétique marquée, dans un registre symbolique ou merveilleux, cela pour lui ajouter une perspective.
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Si ça continue, je vais faire comme Yuan qui, un jour, a glissé en douce un mot dans la poche d'un pantalon pour hommes, en pensant que le prince charmant qui le porterait trouverait le message et hop, sauterait dans le premier avion pour venir la sauver. Est-ce qu'il leur arrive de penser à nous?
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Mes larmes reviennent, chaudes, acides, quand je prends conscience une nouvelle fois que je ne pourrai pas rentrer chez moi pour le jour de l'an.
Mes joues sont irritées.
Je n'aurai pas assez d'argent pour faire le voyage, pas assez pour acheter les cadeaux à la famille. L'an passé j'étais malade, et maintenant je ne pourrai pas.
Si je ne les revois que l'an prochain, cela fera trois ans.
Que vais-je leur dire ? Que vais-je bien pouvoir leur dire ?
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1949
Loi du 16 juillet

Clairement dirigée contre les bandes dessinées américaines, cette loi de censure, toujours en vigueur aujourd'hui et mentionnée dans chaque ouvrage destiné à la jeunesse, a soumis les éditeurs de l'époque à des contraintes qui eurent des effets profonds et durables. Elle désigne l'édition jeunesse comme un secteur particulier à protéger.
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Ce qui devait être exceptionnel est devenu l'essentiel.
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La rapidité, la violence et l'audace de mon geste ont, pour une seconde à peine, fait cesser les machines. Je sens en moi une agressivité jamais connue.
Yeux exorbités, visage tendu. Mais, comme je prends soudain conscience de la situation, c'est lentement, presque doucement, que je lui dis : "S'il vous plaît, monsieur le contremaître, sauf votre respect, laissez-moi travailler, je vous assure que je vais me reprendre, ça va très bien se passer, comme d'habitude."

Désarçonné, il ouvre la bouche, n'en sort aucun son, me foudroie du regard et tourne les talons. Personne ne se risque à le regarder et encore moins à me regarder, moi. Je me remets au travail. Je tremble un peu, mais j'arrive à me contenir. En risquant un regard, je me rends compte qu'il s'est retranché dans le fond de la salle. Il a un air tendu, mais reste dans la même allée à faire les cent pas.

Cet énervement et cette peur mêlés m'ont donné un de ces coups de fouet ! Alors j'avance vite et enchaîne les coutures à un rythme soutenu.

Wang n'a toujours pas bougé de son coin. Mes mains reprennent leurs droits et je souris intérieurement. Car ce qui vient réellement de se passer a failli m'échapper : il a définitivement perdu la face. Cet homme est un lâche et, par un coup du hasard, je viens de le dévoiler. Il est fini.
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Les symboles permettent de comprendre le monde et les relations humaines, car ils donnent un sens évident à des notions complexes. Les contes en font un usage fondamental, que l’on songe à la forêt, la fontaine, la couleur rouge ou encore la clé, le fuseau, dans les histoires de Charles Perrault. S’agissant des jeunes lecteurs, ils leur permettent de faciliter la compréhension de certaines notions. C’est pourquoi les histoires allégoriques sont si présentes dans les livres des jeunes enfants, où des objets peuvent incarner des sentiments ou des émotions. Mais le symbolique a un rôle plus complet encore que d’initier à des concepts. Il autorise aussi une liberté de voir ou de ne pas voir. Il en est ainsi du motif de la mort qui, dès qu’il se présente sous forme de symbole (une couleur noire, une disparition, un personnage en transparence, etc.), laisse le choix au lecteur de le percevoir et d’y réfléchir, ou bien de l’ignorer, lorsque sa sensibilité ne s’y prête pas.
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Sortir, en une propulsion due au seul souffle de la liberté. Puis courir, la vie en dépend, toute et à jamais. Droit devant, vers la nature, l'inconnu, à toute force.
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J'ouvre les yeux, rien n'a changé. Puanteur et chaleur. Sont dans un bateau. Personne ne tombe à l'eau. A l'au-delà. A l'eau de la fontaine. Croquemitaine.

Si j'avais encore des larmes, j'en ferais un ruisseau, comme Alice. Une mer, un océan, tous les océans de la planète réunie. Et je me noierais dedans en faisant exprès, en battant des mains pour m'enfoncer, m'enfoncer dans l'eau et y rester. Toujours. De mes larmes je vous ai abreuvés, Sans dormir la nuit, Sans dormir le jour.
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Je n’ai pas été au bout de ma douleur car je sais qu’elle est sans fin. Pourtant, je dois garder ma fierté. Alors, j’ai repoussé ma colère au fond de mon ventre, je l’ai ratatinée, jusqu’à en faire un petit paquet de rien. Et je l’ai laissée là, en me jurant de ne jamais l’oublier. Et de revenir la chercher s’il le fallait.
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Mais cela m’a suffi. Ma grand-mère et ce livre m’ont tout appris de la vie. Sans elle, je n’aurais jamais rien su de l’amour, de la tendresse, de la bienveillance. Je n’aurais jamais été qu’un pauvre caillou jeté en ce monde…
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"J'ai fait une rencontre surprenante dans le train. Un chinois, parlant français. Un peintre, sans doute est-ce pourquoi nous avons engagé la conversation. Dans la peinture chinoise, m'a-t-il expliqué, le spectateur n'est pas extérieur au tableau, il est au contraire plongé dans un paysage qui est une composition de différents lointains. On n'observe pas le paysage, on y séjourne, on s'y promène, on y voisine... C'était étrange, de rencontrer un inconnu, venu de si loin, et de l'entendre parler d'un sujet qui me préoccupe tellement. Cela ressemblait à un rêve... p 53-54
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Lorsque je l'ai portée la première fois, ses petites fesses nues, potelées, reposaient sur mon bras. Un océan de douceur s'était déversé en moi. Jamais je n'avais trouvé quelque chose d'aussi velouté, d'aussi chaud que la peau de ce bébé. La nuit, elle dormait dans une caisse à côté de nous. Et je l'ai volée. Installée sous ma couverture, calée fort contre ma poitrine, elle a dormi toute la nuit dans mes bras, le haut de sa tête ronde et nue comme celle d'un Bouddha, pressée sur ma joue. J'en ai lutté contre le sommeil toute la nuit.
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