Il eut l'impression de pénétrer dans la peinture d'un jardin exotique. Henri progressait en ce lieu avec l'émerveillement et la solennité de qui explore un territoire imaginaire voué à se dissoudre. Dans une vaste allée, il se sentit invité secret accueilli en majesté par des arbres-serviteurs. Leurs troncs imposants étaient tachetés comme ceux des platanes, mais de leurs branches, des feuilles longues et souples semblaient saluer Henri, ou s'incliner face à lui. S'en dégageait une odeur particulière, pénétrante, suave sans être sucrée, qui retint le jeune homme. Il respira de tout son être, tâchant de propager ce parfum inédit dans son corps entier.