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3.39/5 (sur 22 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Bruxelles , le 23/06/1981
Biographie :

Née le 23 juin 1981 à Bruxelles, Sophie Weverbergh a passé son enfance et son adolescence dans un petit village du Brabant wallon, entre un père professeur de mathématiques et une mère institutrice. Après des études secondaires classiques, et malgré l’envie d’entrer au Conservatoire, elle s’inscrit à l’Université Libre de Bruxelles pour y étudier les Langues et les Littératures romanes. Elle endosse ensuite de très nombreux rôles : tour à tour professeure de français, serveuse, correctrice, pigiste, encodeuse dans une casse de voitures et vendeuse de pierres dans une marbrerie funéraire; elle s’occupe actuellement de jeunes bruxellois en décrochage scolaire. Précipitations est son premier roman.

Source : verticales
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Bibliographie de Sophie Weverbergh   (1)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
«  On dirait parfois
que nous sommes au centre de la fête .
Cependant
au centre de la fête il n’y a personne .
Au centre de la fête c’est le vide.
Mais au centre du vide il y a une autre fête » …

ROBERTO JUARROZ . Deuxième poésie verticale .
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«  Presque un an après mon arrivée sur le territoire d’Alice et d’Arthur—— dans les traces de leur mère , le lit et les bras de leur père ——- ma peau a commencé de se dessécher . Les enfants se bousculaient dans mes mollets comme des chiots inquiets , ils me léchaient, me sniffaient, essayaient de me faire culbuter , de me distraire , de m’inonder de leur gaité .
Mais rien n’y faisait . Je n’avais plus envie de jouer.
J’étais déshydratée.Sèche. Rêche. Privée de suc. À court de sève.
Cloîtrée dans une sorte d’aridité —— sans pulpe—— sans larmes—— sans mots —— . »
Sans RIEN » ….
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«  J’aime les rivières qui coulent en sagesse , je les aime murmurantes ou bien tonitruantes , je les aime sombres, folles, froides, fières ; je les aime canalisées emmurées ou laissées libres, je les aime modestes ou fameuses , inconnues ou courues , je les aime calmes et dociles ou bien impétueuses fourbes et dangereuses , j’aime les rivières qui se laissent traverser à gué et les plus grosses qui ne se laissent pas prendre , les grondantes, protéiformes archaïques et profondes . »
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Étant moi-même d’un naturel peu doué pour la joie et la bonne humeur, je déteste saccager celles des autres – alors souvent je me laisse faire songeant que c’est pour la bonne cause, pour rendre les autres heureux ou pour leur faire plaisir ; même si ça me contrarie, même si ça doit me fourrer dans de mauvais pas, entre de mauvais bras, ou dans de beaux draps. Je prends sur moi, voilà. J’obtempère. D’accord, d’accord, j’accepte d’enfiler ce vieux bazar à l’envers, essayons voir ce que ça donne. En deux temps trois mouvements, j’enlève mon jeans et les enfants me présentent le costume dans lequel j’entre une jambe après l’autre. Avec des gestes frénétiques, les deux grands m’aident à remonter le costume par-dessus mon chemisier. La doublure intérieure du velours me pique immédiatement l’arrière des mollets, puis les cuisses, les fesses, le creux du dos, je suis irritée, griffée à travers le coton de ma chemise, c’est absolument insupportable. Cette torture me remet en mémoire la pauvre sainte Cécile (encore elle, c’est que j’aime les martyres, j’aurais pu être hagiographe) qui a fait vœu de chasteté et se contraignit à porter sous sa robe – le jour de son mariage forcé avec Valérien – une haire en étoffe de crin.
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Vous regardez votre bébé et ce petit étranger vous regarde du fond de ses yeux blancs, durs comme des œufs d’araignée. Vous le veillez. Vous le changez. Vous le nourrissez. Vous le caressez. Vous le touchez. Il vous touche profondément. Et vous l’aimez. Mais lui ne vous aime pas. On vous dit ça, madame, c’est pas pour vous faire peur. Vous verrez quand vous y serez. Les enfants. La fin, du vin, de la jeunesse.
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Les Japonais ont un mot pour désigner cette manie qui consiste à accumuler des livres dont on sait qu’on ne les lira pas – ils parlent de tsundoku et de tsundokuka pour qualifier la maison remplie de livres qu’on ne lit pas.
Je souffre donc de tsundoku.
Et je vis dans une tsundokuka.
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Arthur Alice Alban lissent mes journées. Ils les remplissent aussi. Je les habille, je les déshabille, je les lave, je les habille, je les déshabille, je les lave - c'est répétitif, assommant, ici encore je m'appellerais Gervaise - je leur raconte des histoires à dormir debout, celle du Renard à sept queues les endort à tous les coups. Quand ils se réveillent la nuit, je sors de mon lit, je retends les couvertures, déniche les tétines et les doudous, je rassure du mieux possible, le chat ne viendra pas manger ton petit doigt, promis, il a déjà bouffé un rat. Je fais le tour des chambres pour dénicher les monstres, j'inspecte les armoires, soulève les tapis et rampe sous les lits,...
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Cette image lisse et douce m’a déplu dès que je l’ai aperçue. J’ai détesté chaque détail du visage émacié, des cheveux fins et clairsemés à la barbe trop bien taillée pour être celle de mon père. J’ai détesté le front luisant et creusé de sillons, j’ai détesté les yeux renfoncés, leur sclère jaunâtre, le regard opacifié par la folie bien plus que par la cataracte. J’ai tout détesté de cette photographie qui en dix ans ne s’est pas abîmée – pas même légèrement usée, délavée ou craquelée. Forcément, je respecte les morts et les fous, et je n’ai pas de lave-vaisselle.
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S’il y a une chose qui me sidère chez ces enfants, c’est la placidité avec laquelle ils accueillent l’inhabituel. Moi qui suis sensible à la moindre perturbation de ma routine ménagère, je pensais (j’espérais sincèrement) que ma présence à la grille à l’heure dite des mamans les étonnerait et leur serait une source de joie et j’en suis pour mes frais. Sitôt relâchés par leur institutrice – Madame Isabelle pour Alban, Madame Judith pour Alice – les blondinets me rejoignent et me considèrent d’un œil morne, presque suspicieux.
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C’était désagréable. Irritant. Avant de comprendre ce qui m’arrivait, je me suis mise à tousser, tousser, tousser. Une autre personne est entrée, que je n’ai pas vue, qui ne m’a pas plus remarquée et qui m’a percutée de plein fouet. J’aurais voulu gémir, hurler, pleurer, m’excuser, dire un mot, mais je n’ai rien fait. Enfin si ; entre deux quintes de toux, j’ai tâché de sourire à la femme qui transportait ici cette fragrance asphyxiante. Elle ne souriait pas, elle. Elle m’observait. Elle attendait que je me ressaisisse.
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