Citations de Sören Kierkegaard (332)
C'est en marchant que j'ai eu mes pensées les plus fécondes et je ne connais aucune pensée pesante que la marche ne puisse chasser.
(Lettre à Jette, 1847)
La vie, le monde que nous connaissons sont gravement malades. Si j'étais médecin et que l'on me demandait mon avis sur les hommes, je répondrais: du silence, prescrivez-leur du silence.
Dans le livre de Fabrice Midal : "Suis-je hypersensible ?"
Le changement du devenir est la réalité. Le passage s’effectue par la liberté. […]
Tout devenir s’opère par la liberté, non par nécessité ; aucun devenant ne devient pas une raison, mais toujours par une cause. Toute cause aboutit à une cause librement agissante.
Qu’est donc l’inconnu ? Il est la limite vers laquelle on ne cesse d’aller et, en tant que tel, quand, à la détermination de mouvement est substituée celle de repos, il est le différent, l’absolument différent.
Qu'est ce qu'un poète? Un homme malheureux qui cache en son cœur de profonds tourments, mais dont les lèvres sont ainsi disposées que le soupir et le cri, en s'y répandant, produisent d'harmonieux accents. [...] Et les hommes s'assemblent autour du poète et lui disent : "reprends vite tes chants", c'est-à-dire: puissent de nouvelles souffrances martyriser ton âme et tes lèvres garder leur conformation ; car le cri nous plongerait dans l'angoisse, tandis que l'harmonie est suave.
Presque toujours quand quelqu'un semble heureux et se flatte de l'être, tandis qu'a la clarté du vrai c'est un malheureux, il est à cent lieux de désirer qu'on le tire de son erreur. Pourquoi? Mais c'est qu'il est la proie de la sensualité et d'une âme pleinement corporelle; c'est que sa vie ne connaît que les catégories des sens, l'agréable et le désagréable, et qu'elle envoie promener l'esprit, la vérité, etc.
Cordélia! Quel nom magnifique! Je reste à la maison et je m'exerce à jaser comme un perroquet, je dis : Cordélia, Cordélia, ma Cordélia, Toi, ma Cordélia! Je ne peux pas m'empêcher de sourire à l'idée de la routine avec laquelle un jour, à un instant décisif, je prononcerai ces mots. Il faut toujours faire des études préalables, tout doit bien être au point.
"J'aurais dû l'initier à de terribles secrets, mon rapport à mon père, sa mélancolie, la nuit éternelle qui couve tout au fond de moi."
Je peux me figurer qu’il savait amener une jeune fille au point culminant où il était sûr qu’elle sacrifierait tout pour lui. Mais les choses ayant été poussées jusque-là, il rompait, sans que de son côté les moindres assiduités aient eu lieu, sans qu’aucun mot d’amour ait été prononcé, et encore moins une déclaration d’amour, une promesse. Et pourtant, une impression avait été créée, et la malheureuse en gardait doublement l’amertume, parce qu’elle n’avait rien sur quoi s’appuyer et parce que des états d’âmes de nature très différente devaient continuer à la balloter dans un terrible sabbat infernal lorsqu’elle se faisait des reproches, tantôt à elle-même en lui pardonnant, et tantôt à lui, et qu’alors elle devait toujours se demander si, après tout, il ne s’agissait pas d’une fiction, puisque ce n’était qu’au figuré qu’on pouvait parler de réalité au sujet de ce rapport.
Dès que je parle, j'exprime le général, et si je me tais nul ne peut me comprendre.
Avoir une opinion, c’est pour moi à la fois trop et trop peu, cela présuppose sécurité et bien-être, tout comme dans cette vie terrestre d’avoir femme et enfants, ce qui n’est pas accordé à celui qui doit se débattre jour et nuit sans pourtant avoir sa subsistance assurée. […]
Si, par contre, quelqu’un veut être assez courtois pour croire que j’ai une opinion, s’il pousse la galanterie jusqu’à l’adopter parce que c’est la mienne, je suis aux regrets, pour sa courtoisie, qu’il la place si mal, et pour son opinion, s’il n’en a pas d’autre que la mienne ; ma vie, en effet, je peux bien la risquer, je peux en toute gravité badiner avec elle, -mais pas avec celle d’un autre.
La mémoire est spontanée, elle nous vient en aide spontanément, seul le souvenir est réfléchi. Pour cette raison c'est un art de se souvenir.
Le désespoir c'est la désespérance de ne pouvoir même mourir.
La dialectique de la répétition est simple, car ce qui est répété a existé, sinon il ne pourrait être répété ; mais c'est précisément le fait d'avoir existé qui donne à la répétition le caractère d'une nouveauté. Quand les Grecs disaient que toute connaissance est réminiscence, ils entendaient par là que tout ce qui est a été ; et quand on dit que la vie est une répétition, on signifie : la vie qui a déjà été devient maintenant actuelle. Si l'on ne possède pas la catégorie de la réminiscence ni celle de la répétition, alors toute la vie se réduit à un bruit confus et insignifiant.
Hélas, la porte du bonheur ne s'ouvre pas vers l'intérieur, et il ne sert donc à rien de s'élancer contre elle pour la forcer. Elle s'ouvre vers l'extérieur. Il n'y a rien à faire
... la femme est substance, l'homme est réflexion.
Le langage humain n'a pas un mot, pas un seul, pas même le plus sacré dont nous puissions affirmer qu'en le prononçant, un homme prouve absolument la présence en lui de l'amour.
“La vie ne se comprend que par un retour en arrière, mais on ne la vit qu’en avant.”
Il n’y a rien de plus parfumé, de plus pétillant, de plus enivrant que l’infini des possibles.
Plaider discrédite toujours.