Octobre | Bande-annonce officielle VF | Netflix France
Les morts ne doivent pas faire de l'ombre aux vivants.
Avant d’aller jusqu’au bout de sa pensée, il perçoit un mouvement derrière lui, du côté du placard, et reçoit un premier coup sur la tête, suivi de plusieurs autres. Il fait tomber la lampe torche, des rais de lumière strient le plafond, qui se divise en une multitude d’images, comme lorsqu’on regarde dans un kaléïdoscope, tandis que les coups continuent de pleuvoir sur son visage et emplissent sa bouche de sang.
Le chagrin est un amour qui n'a plus de maison.
(...) le chagrin est un amour qui n'a plus de maison.
Les feuilles mortes tombent doucement dans la lumière du soleil, sur la route humide qui coule au milieu de la forêt comme un fleuve à la surface noire et lisse. Elles s'élèvent en un bref tourbillon au passage de l'éclair blanc de la voiture de police, puis se posent sur les tas agglutinés de part et d'autre de la route.
(Incipit)
De la fenêtre de son bureau des officiers de la police judiciaire, au deuxième étage, Nylander aperçoit les vautours de la liberté d’expression, avec leurs téléphones portables, leurs caméras et leurs micros, devant l’entrée de la cour aux colonnades.
(Albin Michel, p.109)
Avec le temps, il avait accepté que l'appareil policier européen soit un colosse aux pieds d'argile, encombré d'une infinité de barrières politiques et juridiques, qui, au lieu de s'effacer, lui semblaient plus insurmontables d'année en année.
L'humour permet de prendre de la distance avec l'inadmissible [...]
Les morts ne doivent pas faire de l'ombre aux vivants.

Depuis quelque temps, [...] pensait à la mort avec indifférence. Pas parce qu'il n'aimait plus vivre, mais parce que être encore en vie était devenu trop douloureux. Il n'avait pas consulté, il n'avait pas demandé d'aide à ses quelques rares amis et il n'avait écouté les conseils de personne. Il s'était contenté de fuir. Il avait couru aussi vite que ses jambes pouvaient le porter, l'obscurité sur ses talons, et parfois il avait réussi à la distancer.
Il avait fait halte parfois, dans de petites oasis, dans des contrées étrangères, en Europe, ou son esprit s'était laissé distraire par des impressions inconnues et de nouveaux défis. Mais l'obscurité avait toujours fini par le rattraper. Et avec elle, les souvenirs et les visages des morts qui avec les années étaient devenus légion. Il n'avait personne, il n'était personne, et la dette qu'il avait accumulée n'était pas vis-à-vis des vivants. Il en était arrivé à penser que si la mort devait frapper, elle serait la bienvenue.
Mais à présent qu'elle était là [...] il pense différemment.