![]() |
Savitri de Sri Aurobindo
La voix du Suprême. … Ô Satyavane, ô lumineuse Savitri, Je vous ai envoyés anciennement sous les étoiles, Double pouvoir de Dieu dans un monde ignorant, Dans une création enclose fermée au moi sans bornes, Pour faire descendre Dieu dans un monde insensible, Soulever à l'immortalité les êtres terrestres. Dans ce monde de ma connaissance et de mon ignorance Où Dieu est invisible et où seul un Nom s'entend Et la connaissance est piégée dans les frontières du mental, Et la vie draguée dans les filets du désir Et la Matière cache l'âme à sa propre vue, Vous êtes ma Force à l'œuvre pour soulever le destin de la terre, Moi-même qui meut l'immense remontée Entre les extrêmes de la nuit de l'esprit et du jour. Il est mon âme qui grimpe de la Nuit ignorante A travers la vie et le mental et les vastitudes de la supra-nature Jusqu'à la lumière divine du Sans-temps Et mon éternité qui est cachée dans le Temps mouvant Et mon immensité coupée par la courbe de l'Espace. Il grimpe à la grandeur qu'il a laissée derrière lui Et à la beauté et la joie d'où il est tombé Et à la parenté de toutes les choses divines, A la lumière sans bornes et à la vie illimitable A la saveur sans fond de l'ineffable félicité Au toucher de l'immortel et de l'infini. Il est mon âme qui tâtonne pour sortir de la bête Pour parvenir aux sommets de l'humanité et à la pensée lumineuse Aux abords de la Vérité sublime. Il est la divinité qui grandit dans les vies humaines Et dans le corps des formes d'êtres terrestres, Il est l'âme de l'homme qui grimpe à Dieu Dans la Nature qui jaillit pour sortir de l'ignorance de la terre. Ô Savitri, tu es le Pouvoir de mon esprit, La voix révélatrice de mon Verbe immortel, La face de la Vérité sur les routes du temps Aiguillant l'âme des hommes sur les voies de Dieu. Pendant que l'obscure lumière de l'Esprit voilé parle Et tombe sur le total sommeil inconscient de la Matière Comme un pâle rayon de lune sur une clairière dense, Et que le Mental bouge dans une pénombre parmi de semi-vérités Et le cœur humain connaît seulement l'amour humain Et la vie est une forme imparfaite qui trébuche, Et le corps compte ses jours précaires Tu naîtras dans les heures douteuses de l'homme En des formes qui cachent la divinité de l'âme Et tu feras voir à travers les voiles de l'air incertain de la terre Ma gloire qui s'enfonce comme à travers les nuages d'un soleil Ou qui brûle comme un rare feu intérieur Et emplit la vie des hommes de mon influence sans nom…. |