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Citations de Stacey Jay (86)


L'amour n'a rien à voir avec une chute. C'est au contraire une ascension. Comme l'escalade de la face escarpée d'une montagne. Rares sont ceux qui s'en donnent la peine. Très peu atteignent le point critique de la relation, ce moment après lequel les obstacles et les tentations disparaissent.
Certains, comme Roméo et moi, deux moitiés d'un même tout, passent leur temps à s'éloigner l'un de l'autre. Suis-je la seule à se battre toujours contre le même ennemi ?
Je l'ignore car je ne communique avec aucune autre âme dans la brume. Je ne fais que croiser des volutes sans consistance.
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Je crie de joie en sortant du bâtiment. Dylan apparaît derrière moi et me prend dans ses bras, il me fait virevolter en m'embrassant sur la joue. Quand il me repose, j'ai toujours l'impression de voler.
Il m’entraîne vers la rue State.
- Viens, avant qu'il nous envoie quelqu'un en meilleure forme que lui.
Je m'accroche à sa main, son baiser me brûle la peau.
Pour la première fois de ma vie, je ne cours pas seule.
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Quand nous étions jeunes, Benvolio aurait pu charmer des dizaines de jeunes filles s'il n'avait été trop honorable pour mettre en péril leur vertu.
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La tragédie de Shakespeare est encore aujourd'hui pour beaucoup dans le succès des Mercenaires. En rendant la mort si belle, en faisant croire que mourir d'amour est l'acte le plus noble de tous. Alors que rien n'est plus faux. Sacrifier une vie innocente - dans une tentative pathétique de prouver son amour ou pour toute autre raison - n'est qu'un gâchis inutile.
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Elle luttera pour le bien et lui pour le mal
A travers les âges, à la recherche de cet amour idéal,
Car là où deux âmes partagent un amour sans repos,
Soyez assurés qu'il s'agit de Juliette et Roméo.
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“Mourir est facile. Ressusciter en revanche est douloureux.” (p. 13)
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"refuser d'aimer par peur de souffrir c'est comme refuser de vivre par peur de mourir "
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J'ai trop côtoyer la misère pour ignorer que l'espoir est un leurre.
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"-Ce soir, il aurait pu entrer par la porte. Tout le monde dort au cas-tello, même les domestiques, et Nourrice l'aurait laissé entrer. Mais il a choisi la fenêtre, escaladant le mur à l'aide de l'entrelacs des plantes grimpantes, récoltant des pétales sur son habit."
"Et je sais que c'est vrai. Je suis sa lune et son étoile du Nord. Je suis sa vie et son cœur. Je suis la réponse à toutes ses questions, le réconfort de toutes ses blessures, la compagne qui marchera toujours à ses côtés, révélant la grâce de chaque geste accompli en son nom, rayonnante de beauté éternelle car bénie du bonheur de partager chaque instant de la vie de mon amour."
"Je grimace, déçue qu'il soit en vie. En tant qu'ambassadrice de la Lu-mière, je ne suis pas censée éprouver de tels sentiments mais je n'y peux rien. La guerrière immortelle de l'amour que je suis devenue n'est pas très différente de la jeune fille que j'étais."
"- Est-ce qu'on t'a déjà dit que tes cheveux ressemblent à une rivière argentée à la lumière de la lune ?

Je jette un coup d'œil dans le rétroviseur. Il a raison. Je ressemble presque à un personnage de conte de fées. D'ailleurs, ce que je distingue de mon visage est également magnifique."

"Il y a l'obscurité, cet intrus maléfique qui arrive toujours au moment où je crois qu'un jour peut-être je pourrai éclore."
"Il veut discuter. Charmant."
"Cette horrible pièce. Cette misérable, méprisable pièce pleine de mensonges qu'il a aidé Shakespeare à écrire il y a tant d'années. Son but était de se donner le beau rôle. Et ça n'a fonctionné que trop bien. La tragédie de Shakespeare est encore aujourd'hui pour beaucoup dans le succès des Mercenaires. En rendant la mort si belle, en faisant croire que mourir d'amour est l'acte le plus noble de tous. Alors que rien n'est plus faux. Sacrifier une vie innocente - dans une tentative pathétique de prouver son amour ou pour toute autre raison - n'est qu'un gâchis inutile."
"- Ralentis, mon cœur. Laisse-moi te saisir par la cheville et vérifier si tu sais voler."


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Nous atteignons le sommet de la colline alors que le soleil
se couche sur Vérone. Une lumière dorée tachée de rouge se
répand à l’horizon et allonge nos ombres.
Le sang de Juliette s’est répandu lui aussi, jusqu’à la pierre
de la tombe où est enterré mon terrible secret.
Juliette est morte et j’ai son sang sur les mains.
J’ai beau les cacher sous ma cape, ça ne change rien. Mes
doigts poisseux parviennent à peine à tenir le poignard que
frère Lawrence a absolument voulu que je prenne. C’est tout
ce qui me reste de celle que j’aimais et que j’ai détruite. Mon
coeur se recroqueville dans ma poitrine mais je ne pleure pas.
Je ne mérite pas de verser une larme sur elle. La tristesse et
la douleur sont mon dû. Je ne mérite que de souffrir pour
l’éternité.
J’avance derrière le moine, sur la colline battue par le vent,
là où les pauvres et les sans-Dieu enterrent leurs morts. Je le
suis, même si je sais maintenant que cet homme à qui j’avais
confié la vie de mon amour est un menteur et un monstre.
Peut-être même pire que ça : Lucifer lui-même.
– Enlève les pierres, grogne le moine en se laissant tomber
dans l’herbe humide. Tu trouveras un corps qui te convient.


Nous sommes devant la tombe d’un paysan, marquée par
un empilement de cailloux, destiné à empêcher les animaux
de creuser à cet endroit.
– Pour commencer, c’est plus facile avec un cadavre frais,
ajoute frère Lawrence.
Je jette le poignard à ses pieds et j’obéis. Je ne peux m’empêcher
de fixer mes mains rougies. Le sang de Juliette, plus
sombre, craquelé maintenant qu’il a séché, se détache de
mes doigts par petits morceaux. Le vent souffle plus fort et
emporte un peu de mon amour. L’horreur de mon geste me
frappe une nouvelle fois de plein fouet.
Comment ai-je pu agir de la sorte ? Comment ai-je pu être
aussi stupide ?
Le moine m’avait juré que ma trahison serait une bénédiction.
Il m’avait promis que Juliette danserait avec les
anges, qu’elle verrait les portes du paradis s’ouvrir devant
elle et comprendrait que mon sacrifice n’avait d’autre but que
de lui offrir un éternel printemps. Elle serait triste de partir,
certes, mais ne m’en aimerait que plus encore.
Ma décision était noble. Juliette et moi étions sans le sou, sans
amis. La mort nous tendait les bras. Sur la route de Mantoue ou,
plus tard, dans les ruelles malfamées de la ville. Nés de familles
nobles, nous sommes incapables de gagner notre pain. Je n’ai
même jamais préparé mon propre bain ! Je n’ai aucun talent, pas
de maître, pas même une chèvre ou un bout de terrain à cultiver.
La mort était notre seul avenir. Nous serions morts de faim, ou
assassinés dans notre sommeil. Le moine m’a persuadé que la
plus grande faveur que je pouvais accorder à ma femme était de
mettre un terme à ses souffrances, avant qu’elles aient commencé.
Et lui permettre d’être enterrée près de sa famille.
J’aurais dû me défier de lui.

Pourtant, le doute ne m’a traversé qu’au dernier moment,
lorsque Juliette a rendu son dernier soupir dans mes bras.
Aucune joie dans son regard, seulement l’amertume d’avoir
été trahie et une étincelle de haine.
Juliette est morte en me détestant, et Dieu seul sait où elle
se trouve à présent. Depuis ma plus tendre enfance, on m’a
toujours répété que le suicide est un péché qui conduit à la
damnation. J’aurais dû respecter l’enseignement de l’Église,
au lieu d’écouter un moine fou, qui parle de magie noire et
de fin des temps. Comment ai-je pu prendre un tel risque
pour l’âme de ma bien-aimée ? Comment ai-je pu lui faire
croire que j’étais mort, pour la convaincre de se planter un
poignard dans le coeur et de me rejoindre dans l’au-delà ?
Une partie de moi espère que le fait que Juliette ait été
trompée fera la différence, au moment du Jugement. Mais
au fond, je sais bien qu’il est inutile de prier. J’appartiens
maintenant aux Mercenaires de l’Apocalypse, les magiciens
noirs qui ont juré de plonger le monde dans le chaos.
J’ai accepté le sacrifice du sang et pris la vie de celle que
j’aimais. À présent, plus rien d’autre n’a d’importance que
les voeux que je vais prononcer.
– Dépêche-toi, me presse le moine. Les gardes font une
ronde à la nuit tombée. Nous devons être partis avant.
Je soulève une pierre. Je suis prêt à devenir une abomination
immortelle, comme le frère a su m’en convaincre. Je suis prêt
à payer mes actes. C’est ce que Juliette voudrait : que je lutte
contre cette noirceur que le frère Lawrence a éveillée en moi
et que je retrouve une parcelle d’honneur.
Je vais bientôt mourir. Prononcer les voeux, procéder au
rituel et envoyer mon âme habiter un cadavre. Cela aussi, le
frère Lawrence me l’avait caché.

Et maintenant, impossible de faire marche arrière.
Une, deux, trois, quatre… les pierres s’élèvent à côté de
moi. Ma destinée est à la portée de mes mains tremblantes.
Une odeur immonde me monte aux narines. Un mélange
douceâtre de déliquescence, d’huile parfumée, de saleté, qui
me retourne l’estomac avant même que je soulève la pierre
plate qui recouvre le visage du mort.
J’étouffe un cri.
La pourriture l’a noirci et gonflé. Des insectes rampent sur
sa peau, sortent de ce qui reste de son nez. Je me redresse et
vacille, la bouche emplie de bile.
Le moine ricane.
– Allons, Roméo, ce n’est pas si terrible que ça. Dès que tu
auras prononcé tes voeux, tu auras le pouvoir de rendre à ce
corps son apparence originelle.
Il se penche sur l’homme et hoche la tête.
– Oui, c’est bien lui. Je t’assure que ce garçon était plutôt
beau quand il était en vie, affirme-t-il.
Je ne parviens pas à me rapprocher.
– Vous le connaissiez ? je demande.
– On peut dire ça, acquiesce le moine. C’est moi qui l’ai tué.
Il a dit ça d’un ton léger, comme si nous discutions de notre
dîner.
J’ouvre la bouche mais je ne parviens pas à parler. Je suis hébété.
Pourtant, je ne devrais pas. Je connais déjà sa véritable nature.
Car il a pris plaisir à la souffrance de Juliette, il a ri quand il m’a
éloigné de son corps agonisant. La vue de son sang lui était plus
délectable encore que le meilleur des vins. Je n’aurais pas été
surpris de le voir s’agenouiller et lécher à même la flaque.
– Je lui ai tranché la gorge il y a cinq jours, poursuit-il. Pour
être sûr que tu aies un hôte convenable.

– Cinq jours ? Mais comment saviez-vous que…
Que je trahirais la plus belle histoire que j’aie jamais vécue,
que je risquerais son âme éternelle pour une poignée de
promesses.
– Je l’ai su au moment même où tu es venu me voir, déjà
dévoré par ta nouvelle passion, m’assène-t-il en me fixant.
Je me vois à travers son regard : une proie facile, un garçon
égoïste, idiot et dévoré par le désir de la chair.
Il sourit encore, comme pour me confirmer que j’ai tout
compris cette fois.
– Ça fera l’affaire, reprend-il en désignant la tombe. Tu enlèveras
les dernières pierres quand tu auras pris possession du corps.
Il se lève et me donne une claque dans le dos, comme si
nous étions deux amis. Je me crispe.
– Une fois Mercenaire, me dit-il, tu seras plus puissant
qu’un humain. Tu auras le pouvoir de faire revenir à la vie les
cadavres que tu habiteras, et tu pourras réparer les dommages
éventuels que leurs corps subiront.
Je m’éclaircis la gorge, essayant de rester calme. Le moine
se penche et ramasse le poignard.
– Serai-je immortel ?
Il remonte la manche de sa robe de bure et découvre les
veines sombres de son bras.
– Tu seras immortel, oui, tant que tu serviras les devoirs
de la cause.
– Quels devoirs ?
Il m’a déjà expliqué que les Mercenaires distribuaient
douleur et souffrance aux hommes vils, afin de préparer la
fin de ce monde.
Ce monde qui me semblait cruel et vain. Mais Juliette
n’était pas vile.

Et s’il m’avait menti sur mon rôle à venir ? Et si je devais
m’en prendre à des innocents ?
Alors, j’aurais sacrifié mon âme pour rien.
– Tu auras une place particulière dans nos rangs, reprend
le moine.
Puis il appuie la pointe du couteau sur la peau fine de son
avant-bras, faisant couler un fluide plus brun que rouge. Mon
cerveau me hurle de prendre mes jambes à mon cou et de me
jeter aux pieds du prince pour implorer sa pitié. Même si je
suis condamné à mort, je sens que rien ne pourrait être pire
que ce qui m’attend.
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Si je le touche une nouvelle fois, je risque d'oublier qui je ne suis pas.
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- Je le lui ai dit quand nous sommes allés boire un café, poursuit-il avec passion. Elle sait que je ne veux pas sortir avec elle. Elle le savait déjà hier soir. Nous avons juste discuté et donné des carottes aux chevaux, parce que c'est avec toi que je veux être.
Il écarte mes cheveux mouillés de mon visage.
- Je l'ai su dès que nous nous sommes battus pour la pédale d'accélérateur. Et j'étais déjà amoureux de toi quand je t'ai déposée chez toi.
- Mais...
- J'ai détesté que tu sois amie avec Gemma, parce que je savais que ça réduirait mes chances avec toi.
Sa détermination est plus forte à chaque phrase.
- Hier soir, quand je t'imaginais avec Dylan, penser qu'il te touchait, t'embrassait... je...
Il s'arrête en soupirant.
- Je ne dis pas ce qu'il faudrait et tu dois avoir l'impression que je suis fou mais... je t'aime. Et c'est comme si je t'aimais depuis toujours.
Ma respiration s'accélère.
- J'aimerais ressentir la même chose que toi.
A présent, mes larmes coulent à torrent. Il me brise le coeur en mille morceaux. L'avoir si près sans pouvoir l'atteindre me tue littéralement.
- Tout ce qui te rend triste me rend triste, reprend-il en approchant son visage du mien.
Je sens maintenant sa chaleur sur mes lèvres.
- Je ferais n'importe quoi pour te consoler et t'aider.
Il est de plus en plus près. Nos haleines se mêlent, je le respire.
- Je veux être celui qui sera toujours à tes côtés.
Si nous bougeons encore d'un millimètre, nos lèvres se toucheront. Je murmure :
- On ne peut pas.
- Si, on peut.
Il caresse mes joues avec une insistance tendre qui provoque des étincelles sur ma peau.
- Et si tu me laisses une chance, je peux te le prouver.
Il m'embrasse et ses lèvres me font oublier toute protestation. Ce baiser est parfait. Aussi parfait que je pouvais l'espérer. Comme si un soleil entrait en moi, brûlait toute ma tristesse, éclairant l'obscurité qui me pèse tant depuis que je sais l'avenir qui m'attend.
A cet instant, alors que les bras de Ben sont autour de moi, que je goûte ses lèvres, que nos respirations sont à l'unisson, je réalise que je me suis trompée. Le bonheur existe.
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L’amour n’a rien à voir avec une chute. C’est au contraire une ascension. Comme l’escalade de la face escarpée d’une montagne. Rares sont ceux qui s’en donnent la peine. Très peu atteignent le point critique de la relation, ce moment après lequel les obstacles et les tentations disparaissent.
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Pendant près de mille ans, j’ai été asservi par la peur et la douleur. Mon nouveau maître n’est pas différent des anciens. Les combattants de la Lumière défendent seulement une cause plus juste.
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"L'amour ne valorise pas l'obéissance au-dessus de toute autre vertu. L'amour ne juge pas, n'estime pas que certaine vies sont plus importante que d'autres. L'amour n'utilise pas les gens pour les jeter ensuite. L'amour reste et vous rend plus fort, même quand la personne que vous aimez est partie." (Juliette)
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Il n'y a là que de l'amour. Réel. Magnifique. Éternel.
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Tout s'écroule.

Je la prends dans mes bras et m'accroche à un lambeau de chemise de mon spectre, je m'agrippe à mon amour et à mon âme alors que la force du coup qui a frappé Arielle nous renverse au sol en un enchevêtrement de bras et de jambes.

Il n'est peut-être pas trop tard. Toucher mon spectre pourrait suffire pour que je récupère mon ancien corps afin de protéger Arielle. L'ambassadrice m'a dit que sa magie l'empêchait de tuer.

Il nous reste un espoir minuscule. Mais...

Soudain, contre moi, le corps d'Arielle perd toute consistance et en même temps je sens son âme s'échapper, m'échapper. Je hurle à l'ambassadrice de me la rendre mais ma gorge ne produit pas un son. Je ne suis plus rien, je ne veux plus rien. Mes yeux se ferment. Le monde devient malléable et transparent et je le vois enfin comme il est réellement : un mensonge. Un joli men songe fait de lumière et de foi alors que rien de ce en quoi l'on croit n'existe. Il n'y a ni commencement, ni fin, les forces qui séparent ici de là-bas, le passé et l'avenir sont aussi fragiles que des toiles d'araignées.
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C'est un rêveur, un romantique toujours prêt à quelque cascade. Il est sans peur, casse-cou, imprudent et je l'aime aussi pour ça. Je l'aime de toute mon âme. Désespérément. Mon amour pour lui étreint ma poitrine, me tue et me ressuscite chaque fois que je plonge mon regard dans le sien ou que je passe mes doigts tremblants dans ses boucles brunes.
Je l'aime pour la façon dont il s'allonge sur le sol, ses jambes fines et fortes sous ses hauts-de-chausses, comme si nous ne risquions pas d'être bannis des seuls foyers que nous ayons jamais connus. Je l'aime pour la façon dont il porte ma main à sa joue si douce, la façon dont il respire ma peau comme si mon parfum était plus enivrant que celui des pétales recouvrant son manteau. Je l'aime pour la façon dont il murmure mon nom comme une promesse de liberté et de plaisir, la promesse que tout ceci m'appartient pour toujours.
Pour toujours et à jamais.
Malgré nos parents, notre prince et le sang versé sur la place. Malgré le fait que nous sommes sans argent ou presque, quasiment sans amis, et que notre avenir, auparavant clair et étincelant, est devenu sombre et effrayant.
- Dis-moi que le jour ne se lèvera jamais, chuchote-t-il.
Il m'attire sur le sol près de lui, me prend sur ses genoux, sa main caressant ma hanche.
La chaleur de ses doigts se diffuse en moi et me rappelle que nous serons bientôt mari et femme. Chaque caresse est sacrée. Tout ce que nous partagerons ce soir est comme une célébration des voeux que nous avons échangés et de l'amour qui nous consume.
Je pose mes lèvres sur les siennes. Une pure allégresse naît de ce baiser et je souffle le mensonge attendu pour attiser le feu qui le dévore.
- Le jour ne se lèvera jamais.
- Dis-moi que je ne quitterai jamais cette chambre, que j'y resterai toujours seul avec toi, que tu seras toujours la plus belle femme du monde.
Ses doigts délient les rubans dans mon dos ; lentement, sans précipitation, il défait les noeuds un à un, accompagnant délibérément chaque victoire d'un mouvement du poignet.
Ce qui bout en nous est sans honte, sans hâte. Il est sûr de lui et la lueur des chantelles me renvoie la tendresse qui brille dans ses yeux, m'assurant que nous ne commettons aucune folie.
Il n'y a là que de l'amour. Réel. Magnifique. Eternel.
- Pour toujours.
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(Roméo.)
Nous sommes seuls, ma belle et moi.
Juliette.
Son nom me blesse toujours et fait renaître les fantômes de mes émotions humaines. Une partie de moi se rappelle les délices des douleurs de l'amour, l'insupportable souffrance de la perte.
Je m'accroche au battement dans ma poitrine et je me délecte de ce déchirement qui m'envahit comme le plus doux des poisons. J'accueille ce souvenir de mon tourment comme un vieil ami. J'attends avec impatience la détresse morale qui va suivre, les soubresauts de mon âme à l'intérieur de sa prison de pierre. La peine est tellement plus facile à faire revenir à la surface que le plaisir. Je n'ai aucun souvenir agréable, je ne sais pas si je suis capable de retirer de la joie de quoi que ce soit, mêmes si les spectres apparaissent comme prévu, même si le sortilège fonctionne, même si - un jour, bientôt, très bientôt - je pourrai sentir de nouveau, goûter de nouveau, vivre de nouveau.
Mais si quelqu'un peut me rendre bon, c'est elle. Mon amour, mon ennemie, ma moitié, ma Juliette. Peut-être peut-elle dénouer les enchevêtrements de mon âme, faire fondre mon coeur gelé, faire fuir mes démons ? Peut-être qu'une fois le sortilège prononcé, je me réveillerai sans cette envie de faire le mal, sans ce besoin de me nourrir du malheur des autres.
"Et nous nous embrasserons et vivrons heureux pour toujours."
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Les yeux de Dylan s'ouvrent difficilement.
Malgré la pâleur de la lune, je vois qu'ils sont étranges, trop sombre. Ce garçon est bizarre. Je ne suis pas étonnée du tour qu'il a joué à Arielle mais je suis curieuse de savoir ce qu'il va faire à présent. Comment va-t-il réagir alors qu'elle a tenté de les tuer tous les deux ?
- Arielle ? demande-t-il d'une voix pâteuse. Tu vas bien ?
- Oui... je crois.
Peut-être ne se rappelle-t-il pas ce qui a provoqué l'accident. Si c'est le cas, je ne lui rafraîchirai pas la mémoire. Prudemment, je garde une expression neutre.
- Et toi, ça va ?
- Je ... je crois. J'ai l'impression que...
Alors qu'il se penche vers moi, sa voix s'éteint. Il me fixe. JE le devine malgré son visage baissé et les ombres qui dissimulent ses yeux.
Le toit ! Je lève la tête et pousse un soupir de soulagement. LE toit est en verre. J'ai plus que jamais hâte de quitter cette voiture. Si Dylan est aussi perturbent à tout juste dix-huit ans, il sera tueur en série avant ses vingt ans.
Ça va aller. Il faut juste qu'on sorte d'ici. JE lève mes mains pleines de sang vers le système d'ouverture. J'essaie d'ignorer Dykan qui se penche un peu plus vers moi.
Je triture le mécanisme du toit ouvrant sans résultat. Je vais y arriver et on pourra se faufiler. Je passerai la première.
- Pardon, est-ce que je peux...
Il exhale une haleine chaude dans mon cou. JE retiens un frisson.
- Est-ce que je peux te poser une question ?
Il veut discuter. Charmant.
JE soupire
- Oui , vas-y.
Je tire sur les charnières et me rends compte que j'aurais dû pousser. JE soupire de nouveau
- Est-ce qu'on t'a déjà dit sue tes cheveux ressemblent à une rivière argentée à la lumière de la lune ?
Je jette un coup d’œil dans le rétroviseur. Il a raison. Je ressemble presque à un personnage de compte de fée. D'ailleurs, ce que je distingue de mon visage est également magnifique.
Pourquoi Arielle se pensait-elle laide ? DE grand yeux bleus, un petit nez, des lèvres fines. Les cicatrices sur ma joue et ma mâchoire sont visibles mais pas aussi affreuses qu'Arielle le croit. C'est une fille attirante, fascinante même. Elle possède un charme qui donne envie de la regarder.
Alors je prends un peu de temps pour m'admirer . Et je me trahis.
Dylan rit, ses lèvres bien trop près des miennes.
- Mais doucement, quelle lumière jaillit de cette fenêtre ?
Non. C'est impossible. Nous avons jamais... Il n'a jamais.
- JE t'ai manqué, Chérie ?
Il m'embrasse sur ma joue, un baiser rapide et mouillé comme celui d'un enfant.
Dylan est mort finalement. Et Roméo a trouvé un corps.
C'est ma dernière pensée avant que ses main ne serrent ma gorge.
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