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Critiques de Stan Cuesta (23)
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Décamper

Edité chez Antidata, le petit volume est particulièrement attrayant, avec sa couverture dépliable aux couleurs acidulées. On a vraiment envie de le glisser dans sa poche et de l'emporter partout avec soi pour lire une des 13 nouvelles ici ou là.

Les textes sont très variés, mais ont en commun le thème de la fuite, au sens propre ou au sens figuré. Qui n'en a pas rêvé? A un moment difficile de sa vie, ou simplement lassé d'une routine peu satisfaisante. J'avoue y avoir cédé quelques fois. Un décrochage universitaire pour commencer, et je suis toujours en proie à de récurrents cauchemars où je parcours les couloirs de la Fac sans trouver la porte de sortie. Le narrateur de Stan Cuesta justement fait ce type de rêve alimenté par sa mauvaise conscience alors que lui a déserté son poste à la Maison de la Radio. La musique a gâché ma vie se place en "top three" de mon classement. Sans doute parce que la nouvelle renvoie aux années Pop club et Pollen de José Artur, marquantes pour ma génération qui est aussi celle de Stan Cuesta. Aussi pour son écriture pleine d'énergie et pour son humour, évidemment.

La fuite est savoureusement drôle dans la nouvelle de Jean-Luc Manet - critique musical rock'n'roll - Nigel, même si elle ne conduit pas plus loin que le café du coin. Le texte atteint un niveau comparable aux dialogues de Michel Audiard dans le film culte Un singe en hiver . Il comporte des envolées remarquables dignes du maître. A ce titre, je fais également entrer Nigel dans mon "top three".

Y figure aussi En Avant, de Guillaume Couty. Il a puisé son inspiration dans un sujet d'actualité, puisqu'il traite de la période Covid dont nous ne sommes toujours pas sortis. Mieux vaut en rire, et c'est ce que Guillaume Couty propose au lecteur.

Il y a enfin une nouvelle à part, incomparable à mon sens, c'est Golconde, last but not least ! Elle fait écho au film de Cédric Klapisch sorti juste avant l'an 2000 : Peut-être. Comme ce film, elle offre une ouverture merveilleuse vers un autre monde émergent du sable et auquel on accède par inadvertance. Elle nous invite à remettre en question toute notre existence. Et cela au moyen d'une très belle et envoûtante écriture.

Je remarque que mes textes favoris s'inscrivent dans le milieu musical, et sont écrits par des auteurs musiciens eux-mêmes ou qui baignent en tous cas dans la culture rock. J'en conclue donc que la fuite a plus de force et me touche particulièrement lorsqu'elle est portée par l'esprit rebelle des musiques actuelles. Vive le rock'n'roll ! Merci Antidata !
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Jimi Hendrix

Stan Cuesta est né en 1961, comme mon mari. Et comme lui aussi, il n'a jamais vu ni entendu Jimi Hendrix de son vivant. Et surtout, tous les deux sont complètement raides dingues de cet extraordinaire musicien-guitariste--compositeur- et même chanteur, alors qu'il disait ne pas aimer sa voix. C'est pour cette dernière raison que j'ai coché ce beau livre dans la dernière MC Graphique de décembre, et que grâce à Babelio et aux éditions Layeur j'ai pu faire un beau cadeau de Noël à mon cher et tendre. Je les en remercie tout particulièrement, parce que cet ouvrage lui a tellement plu que j'ai eu du mal à le lui arracher pour en écrire un retour avant la date fatidique, demain je crois !



Comme je n'ai eu qu'un très court temps pour le feuilleter, je vous livre en vrac les réflexions que sa lecture lui a inspirées : " c'est quand même dingue, il (Jimi) n'a sorti que quatre albums de son vivant, et il y en a plus d'une centaine d'autres qui ont été produits !" "P...n, c'est quand même incroyable comme certains se sont fait des c....s en or sur son nom !" (désolée, je vous mets les citations telles quelles, je n'aime pas censurer mais là j'ai pas le choix...) ou encore "je ne savais pas du tout qu'il avait bossé avec...ou avec... "(remplissez avec une cinquantaine de noms connus ou inconnus de musiciens des sixties). J'avoue que pour ma part j'ignorais également que le grand Jimi (orthographié Jimmy à cette époque) avait d'abord été un accompagnateur, si talentueux qu'après sa mort, bien des producteurs indélicats en ont profité pour pondre des remix plus ou moins falsifiés, dans le but de faire vendre en mettant en lumière sa participation.



D'ailleurs le business autour des inédits, des "live" partout dans le monde, des versions remixées et retravaillées est absolument incroyable. Comme Hendrix était un perfectionniste, il a repris certaines chansons des dizaines de fois, avec quelques nuances, ou parfois en les modifiant plus profondément. Et il en a aussi écrit de vraies inédites, en vue d'un quatrième album studio qu'il n'a hélas pas eu le temps de finaliser de son vivant, mais d'autres s'en sont chargés pour lui. Tout ceci a donné lieu à une production post-mortem foisonnante, bien sûr de qualité inégale, et Stan Cuesta s'est donné pour mission de faire le colossal travail de tri parmi tout ce matériau.



Ce livre, imposant par sa taille et son contenu, rassemble absolument toutes les oeuvres auxquelles Jimi Hendrix a participé de près ou de loin, le meilleur comme le pire, l'incontestable comme le plus douteux. Un boulot de dingue, comme seul un spécialiste doublé d'un admirateur absolument fan (mais lucide) pouvait l'accomplir. Il s'adresse bien sûr aux afficionados qui en connaissent déjà un rayon sur l'artiste, mais je ne le conseillerais pas à ceux qui veulent découvrir Hendrix, c'est trop pointu, trop touffu pour un néophyte.



En tout cas un très bel ouvrage, splendidement illustré et dont l'auteur a réalisé un énorme travail de documentation. Superbe hommage !
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Décamper

Douze échappées très variées et un écoulement ravageur : sous le signe de la fuite, le formidable nouveau recueil collectif de nouvelles des éditions Antidata.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/12/16/note-de-lecture-decamper-collectif/



Comment se relient entre elles treize nouvelles aussi catégoriquement ou subtilement différentes en apparence que celles mettant en scène un bucolique jardin aux délices où se rejouent en toute poésie et en toute horreur quelque Battle Royale ou Chasse du Comte Zaroff (Théo Castagné, « Le cimetière aux fleurs »), les glissements de temps s’opérant entre 1891, 1959 et 2015 à propos de certaine marche effectuée loin de l’autre (Pascale Pujol, « La randonnée »), le traitement ironique et soigneusement maximaliste des gestes barrières généralisés (Guillaume Couty, « En avant »), le mythe de la veste restant éternellement sur la chaise de bureau porté à sa puissance maximale, au cœur du milieu de la musique et de la radio, et en hommage à José Artur (Stan Cuesta, « La Musique a gâché ma vie »), la leçon d’empathie paradoxale et décalée fournie par un détour science-fictif appliqué aux exilés et réfugiés contemporains (Gabriel Berteaud, « Le deuxième recueil »), le détournement sauvage et tendre d’un rade la nuit pour y refaire le monde et actualiser le garçon de café sartrien (Jean-Luc Manet, « Nigel »), la réécriture malicieuse des jeunes années d’Arthur Rimbaud (Nathalie Barrié, « Semelles de vent »), la mise en résonance d’une célèbre chanson rock française devenant, au crible du grunge, comme le filtre et le miroir des modes en matière de musique actuelle (Nicolas Fert, « Un jour j’irai à New York »), l’appréhension d’un phénomène donné par les regards croisés pas nécessairement convergents et les mémoires indécidables ou carrément divergentes des autres (Jean-Yves Robichon, « Les témoins »), ou encore le détour par la science-fiction, à nouveau, pour rappeler la nécessité de la pause et de l’échappée comme la valeur métaphorique pure de tout récit (Maxime Herbault, « Golconde ») ? Sans oublier naturellement la cruauté tragique d’une prise au pied de la lettre de certaines injonctions apparemment si innocentes telles que « ouvrir bien en grand » (Claudie Gris, « Traversées »), le recours savamment incongru au moment d’absence de Tolstoï au stade enfin terminal de la lutte des classes (Laurent Dagord, « Astapovo ») ou enfin la mise en jeu de paille pourrie par l’humidité et de conséquences à gérer, mobilisant les souvenirs pas toujours reluisants de l’Occupation et de la Libération dans un petit village agricole (Éric Bohème, « Y’a eu comme une fuite »).



Placé sous le signe de la fuite (que seul le formidable mauvais élève Éric Bohème aura détourné de son sens ici le plus communément accepté, en lui offrant sa signification la plus hydraulique), « Décamper », le nouveau recueil collectif de nouvelles des éditions Antidata, publié en novembre 2021, nous rappelle, à l’image de ses désormais et heureusement nombreux prédécesseurs, « Ressacs » (la mer, en 2019), « Petit ailleurs » (la cabane, en 2017), « Parties communes » (les voisins, en 2016), « Terminus » (le dernier, en 2015), « Jusqu’ici tout va bien » (la phobie, en 2013), « Version originale » (le cinéma, en 2013), « Temps additionnel » (le football, en 2012), « Douze cordes » (la musique, en 2012), ou encore « CapharnaHome » (la maison, en 2010), à quel point est puissante la beauté intrinsèque de la forme littéraire courte et de son télescopage thématique à plusieurs créatrices et créateurs. Que l’on connaisse déjà les autrices et les auteurs, à travers leurs travaux dans de précédents recueils collectifs ou dans leurs œuvres individuelles (citons par exemple les « Sanguines« de Pascale Pujol, le « Haine 7« , le « Trottoirs« ou le « Aux fils du Calvaire« de Jean-Luc Manet, ou encore « Le Monico« d’Éric Bohème), ou que l’on ait la joie de les découvrir ici pour la première fois, c’est bien à la patience, à la détermination et au goût exigeant et toujours joueur de Gilles Marchand et d’Olivier Salaün, les deux co-éditeurs attentionnés d’Antidata, en plus d’être tous deux d’impressionnants écrivains (lire absolument « Une bouche sans personne« , « Un funambule sur le sable« , « Requiem pour une apache« et « Des mirages plein les poches« du premier cité, et « Il y a un trou dans votre CV« du deuxième), que l’on doit ce régal chaque fois renouvelé.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Dylan cover

Les éditions de bootlegs de Bob Dylan, prix Nobel de Littérature, se multiplient, permettant aux fans de découvrir quelques chansons inédites, et de se pencher sur le processus créatif du Maître, grâce aux enregistrements de studio.

Stan CUESTA, journaliste musical (Rock & Folk, Rolling Stone…) nous propose un autre regard sur l’œuvre de Bob Dylan, ce musicien inégal, mais génial, cet écrivain prolifique, mais difficilement compréhensible, cet artiste fantasque, déroutant, et inattendu.

DYLAN COVER nous promène page après page sur les couvertures de près de 80 albums, officiels ou pirates emblématiques, avec, pour chaque album, la liste des chansons (track-list), et une critique digne d’un grand fan de Dylan, c’est-à-dire impitoyable.

Sur les chefs d’œuvre du musicien, rien à dire, le critique aime, encense, se prosterne, se rend.

Par contre, sur les albums bâclés ou ratés, pas de langue de bois : « ça sonne balloche, c’est de la bouillie, les accompagnements sont bordéliques, voire sirupeux ». On aime cette honnêteté de fan qui ne se soumet pas.

Ça déménage, mais au moins, on aura été prévenu avant d’acheter les yeux fermés n’importe quel album du grand Bob.
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The Beatles

Avis aux fans des Beatles ! Non seulement ce beau livre illustré examine, éclaire et évalue la discographie complète du groupe le plus célèbre du monde de la musique pop mais aussi celle de leur quatre membre en solo après la séparation jusqu'à aujourd'hui.

Près de 150 albums, rassemblés en 120 entrées pour plonger dans cette oeuvre prodigieuse : disques officiels en studio, concerts, compilations, rééditions augmentées, coffrets inédits, hommages...le tout illustré pour une multitude de pochettes !

Grâce à ce livre découpé en chapitres parcourant 6 décennies, redécouvrez certains classiques, découvrez des titres un peu négligés à leur sortie, renverser certaines idées reçues. Stan Cuesta pointe aussi les mauvais disques : vous saurez lesquels et pourquoi.

"J'ai réécouté tous les disques. Ce qui est totalement délirant -et économiquement insensé, je vous passe les détails. Il y a des albums avec lesquels j'ai vécu toute ma vie, dont je connais chaque note, chaque son, chaque inflexion de voix." Stan Cuesta

On a aimé :

les textes pas aseptisés de l'auteur mais dans lesquels il exprime au contraire ses ressentis, son enthousiasme, sa passion pour le groupe

le nombre incroyable de pochettes de disques photographiés et qui donne envie de revenir au vinyle

la richesse des informations concernant la carrière solo des membres du groupe .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sous les pavés, les chansons



En choisissant 68 chansons qui ont marqué les esprits et leur temps un peu partout à travers le monde, Stan Cuesta propose un voyage dans l’histoire de la chanson populaire mondiale sous un angle original, celui de la contestation, pour célébrer « l’esprit de mai 68 », moment clé d’un désir de changement politique et social en France, alors que parallèlement, de l’autre côté de l’Atlantique, la colère monte contre la guerre du Vietnam.



Chaque chanson est replacée dans son contexte historique, social et, bien sûr, artistique. L’auteur raconte sa genèse, son explosion et la trace qu’elle laisse dans l’Histoire, en privilégiant toujours l’émotion plutôt que la froide analyse.

Les chansons contestataires, les airs rebelles, méritent qu’on s’en souvienne, qu'on y revienne, ne serait-ce que pour constater que certains restent vraiment d'actualité!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Nirvana : Une fin de siècle américaine

« Nirvana une fin de siècle américaine » est un ouvrage très exhaustif écrit par un passionné de musique doublé d’un maniaque du détail.



Outre le caractère informatif sur l’histoire du groupe, c’est toute une scène formée d’obscurs groupes de punk underground puis des grosses cylindrées du grunge qui est ici décrite.



Alors certes tout n’est pas passionnant dans les digressions sur des groupes de sous catégorie n’ayant jamais percé mais on saluera le travail d’historien du rock effectué.



Après la lecture du livre de Cuesta on comprend que Nirvana n’était rien sans Cobain qui était un personnage atrocement tourmenté, inapte au bonheur et dont la profonde détresse trouvait une sublimation fantastique dans l’expression musicale.



C’est à n’en pas douter cette sincérité désintéressée, cette sensibilité exacerbée et cette fragilité qui demeurent le plus touchant dans ce personnage qu’on aurait voulu comprendre et aider avant qu’il ne soit trop tard.



Derrière la figure emblématique d’un Christ des années 90, on perçoit également l’héritage musical important laissé par le groupe ayant su réconcilier l’espace d’un bref instants les amateurs de metal, de punk et de pop dans une grande fusion de rock.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Léo Ferré

« Ferré, pour moi, c’était un vieux fou, qui clignait des yeux en chantant à la télévision, en noir et blanc, dans les années soixante-dix, des trucs auxquels je ne comprenais que dalle« .



Si comme moi vous avez longtemps cru que la chanson « Pépée » était un texte hommage à son grand-père, ce livre est fait pour vous. « T’avais les oreill’s de Gainsbourg / Mais toi t’avais pas besoin d’ scotch / Pour les r’plier la nuit / Tandis que lui… ben oui !«



Il est indéniable que pour comprendre un artiste, il faut à un moment donné se plonger dans sa biographie et si celle-ci est un peu courte (format Librio oblige), elle permet d’appréhender certains aspects de l’oeuvre de celui qui, aux yeux de l’auteur, était autant musicien, sinon plus, qu’écrivain et poète.



Les débuts difficile (écouter La vie d'artiste), les contrats abusifs, la difficulté pour Ferré de faire ce qu’il voulait tant les artistes étaient, à l’époque (et c’est vraisemblablement toujours le cas), pieds et poings liés à leur maison de disques.



« Il est gentil, il a un beau cigare, une belle moustache et puis il vous invite à manger tous les jours. Il est adorable, M Barclay, mais c’est tout de même un négrier… »



Et cette « bête de scène » qu’était Léo Ferré, qui vivait ses textes, qui rêvait de diriger des orchestres symphoniques, qui redonnait aux poètes (Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire…) leurs lettres de noblesse.

A lire également l’interview intéressante de Mathieu, le fils de Léo.

Ah oui, j'oubliais, si vous ne savez toujours pas qui était Pépée, la réponse sur mon blog...
Lien : http://avelbre.fr/2012/03/le..
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Nirvana : Une fin de siècle américaine

Une excellente biographie, pour les inconditionnels de Nirvana et de Cobain, ceux qui restent KO et frustrés, avides de comprendre le chainon manquant entre l’apogée et le précipice, désireux qu’on leur mette des mots à défaut de notes pour faire le lien entre l’individu et sa musique, cette œuvre artistique furieuse et intemporelle.

Sam Cuesta s’inspire de témoignages de Kurt Cobain pour nous entrainer dans ses pas. D’abord une enfance turbulente dont le divorce de ses parents sonne le glas, une adolescence erratique dans des familles de hasard, avec chevillé au corps le sentiment aigu d’être différent, une attirance viscérale pour la créativité, l’art, la musique. Puis la jeunesse, comme une longue période d’attente, avec des jobs en trompe l’œil et des jours vides.

Avec la formation définitive du brillant trio Kurt Cobain, Krist Novoselic et Dave Grohl arrivent les premiers succès. Les choses prennent forme, et Cobain sa place, imposant son talent novateur dans la composition de chansons et sa voix poignante, incroyable d’émotions et de fêlures.

L’évènement artistique le plus émouvant relaté par Sam Cuesta est celui où Kurt entend sa chanson à la radio pour la première fois, sentiment miraculeux, satisfaction de soi qui ne durera pas.

Car chez Cobain, tout est trop. Trop dur, trop jeune, trop beau, trop clairvoyant, trop sombre. Tiré des ombres cauchemardesques de l’enfance, où le spectre du suicide apparait à plusieurs reprises, cet homme au talent brut mais torturé semble traverser son existence irrémédiablement seul, malgré son groupe, son couple, son enfant, comme si son talent était empoisonné et que l’objet du désir une fois créé n’évoquait que répulsion.

Quand le corps et l’esprit sont le réceptacle de tant de souffrances, l’art, thérapie, ne suffit plus. Restent donc la musique et les écrits : notes personnelles, mais aussi longues interviews dans lesquelles Kurt Cobain se livre comme il a vécu : sans retenue ni faux semblants.

Et reste la voix, rebelle et immortelle, qui crie sa rage et éteint la douleur. Nirvâna.

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Décamper

La fuite m'intéresse depuis longtemps, c’est une thématique qui me touche particulièrement. Ça me parle. Très souvent, j’ai envie de me lever et de partir sans me retourner en changeant d’identité (chacun son truc 🤷). J’ai retrouvé dans chacune de ces nouvelles un élan semblable au mien. Que ce soit la fuite pure et simple de sa propre vie, la fuite d’un système jugé despotique ou comme moyen de se réinventer, beaucoup de facettes y sont abordées. Même la fuite d’eau. J’ai aimé les différents univers qu’on traverse durant notre lecture, des univers presque trop similaires au nôtre, des absurdes en passant par des univers propres à la science-fiction.

Bien sûr, certains thèmes et certaines plumes me touchent davantage que d’autres, mais dans l’ensemble ce recueil est vraiment réussi : il cerne bien la fuite et l'échappatoire qu’elle évoque. J’ai eu du plaisir à découvrir certains auteurs dont j’essaierai de lire d’autres livres car leur façon de traiter ce sujet m’a séduite.

Je remercie Babelio et les éditions Antidata que j’ai découvertes à cette occasion pour l’envoi de ce livre.
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Décamper

Livre reçu dans le cadre d'une opération "Masse critique" je tiens à remercier Babelio et Olivier des éditions Antidata.

J'avoue que je ne connaissais pas cette maison d'édition avant.

Apparemment, elle est spécialisée dans le recueil de nouvelles.

Décamper, ce n'est pas une seule histoire, mais 13 différentes, écrites par 13 personnes différentes.

Je ne vais pas faire ici 13 critiques différentes, mais je vais plutôt donner un avis général.

Tout d'abord, je dois féliciter les personnes qui sont responsable de la mise en page, car la présentation de chaque nouvelle et terriblement efficace et original, bravo.

Ensuite je dois dire que chaque auteur a sa vision de la fuite, car oui, ce sont peut être 13 nouvelles différentes, mais toutes axées autour du thème de la fuite.

On a différents styles, de la SF, de l'anticipation, du contemporain, du classique, etc...

Le point faible étant que l'on a pas le temps de s’habituer à une nouvelle, que c'est déjà la suivante.

Avec 13 nouvelles pour un peu plus de 200 pages, on a une moyenne de 15 pages par histoire.

C'est comme les courts métrages pour le cinéma.

Étant donné qu'il y a beaucoup de style différents, je n'ai pas plus aimé que ça une ou deux histoires.

Mais il s'agit évidemment plus du genre que de l'histoire elle même.

Mon avis général étant quand même très positif.

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Edith Piaf

Edith Piaf : Elle a tout fait…mais ne regrette rien !

Édith Piaf, de son vrai nom Édith Gassion, est née le 19 décembre 1915 à Paris d'un père français acrobate et d'une mère Italo- kabyle chanteuse. Après avoir passé les premières années de sa vie chez sa grand-mère, la petite Edith retrouve son père qu'elle suit aux quatre coins de la France. C'est à cette période qu'elle commence à chanter et à s'apercevoir de l'émotion qu'elle procure à ses auditeurs. A 17 ans, de retour à Paris, elle fait la rencontre de son premier grand amour, Louis Dupont, ils ont ensemble une petite fille qui décède en 1935 d'une méningite. Cette même année,

Edith commence véritablement sa carrière de chanteuse au Gerny's, un cabaret parisien en vogue. C'est un déclic et l'année suivante La Môme Piaf enregistre son premier 78 tours et joue dans son premier film "La Garçonne" (elle jouera tout au long de sa carrière dans dix films).

C'est le début d'une longue carrière pour ce petit bout de femme qui devient la coqueluche de Paris et tourne dans les plus grands music-hall. C'est après la guerre qu'Edith devient une stars internationale en allant chanter à New-york. C'est à période qu'elle fait la rencontre de Marcel Cerdant (boxeur français) et enregistre ses titres les plus connus : "La Vie En Rose", "Les Trois Cloches", "Hymne A L'Amour". La mort de Cerdant en 1949 bouleverse profondément Edith et sa vie sera par la suite de plus en plus décousue. Soutenue moralement par des drogues, sa réussite professionnelle est à son apogé au milieu des années 50, et sera ensuite une longue mais inexorable descente aux enfers. Un grave accident de voiture en 1958 et un rythme infernal viennent à bout d'Edith qui s'effondre sur une scène de New-York en 1959. Epuisée, malade et droguée, Edith revient sur le devant de la scène artistique en 1961 en chantant à l'Olympia et fait la une des journaux people en épousant Théophanis Lamboukas, de 20 ans son cadet, le 9 octobre 1962 à Paris. Cette fois elle au bout du rouleau et part en convalescence dans le sud de la France où elle passe les derniers mois de sa vie et s'éteint le 10 octobre 1963. Son corps est rapporté à Paris et son décès officiel et annoncé le 11 octobre. Pour ses funérailles, au cimetière du Père Lachaise, une foule immense est regroupé et l'accompagne jusqu'à sa dernière demeure. Aujourd'hui encore sa tombe reste l'une des plus visitées par les touristes du monde entier, preuve évidente qu'Edith Piaf est la plus grande chanteuse française de tous les temps.



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Jimi Hendrix

Un grand merci aux éditions du Layeur et à Babelio pour l'envoi de livre dans le cadre de la masse critique Graphique de décembre 2023.



Babelio le qualifie de beau livre et à juste titre.

Sur un format vinyle, ce lourd bébé représente presque la totalité de la discographie officielle (et non officielle) du virtuose américain, le plus grand guitariste de tous les temps, Jimi Hendrix. Pas moins d'une centaine de sorties, une ruine financière assurée pour tout fan qui souhaite avoir l'intégralité de l'oeuvre de Jimi.



L'auteur-groupie, Stan Cuesta, était journaliste pour Rock & Folk et a beaucoup critiqué les sorties de disques d'Hendrix.

Et ça se voit qu'il maîtrise son sujet ! Quel travail titanesque !



Avant ce livre, je n'imaginais pas tous les disques et vinyles sortis sur Hendrix ! Malheureusement, beaucoup étaient des arnaques pour que des producteurs véreux fassent leur beurre sur le dos des fans et de l'artiste, même après sa mort....

Ce livre permet donc de faire le tri parmi des pépites, des inédits et des pièges à touristes hendrixiens.

Il n'est souvent pas évident de s'y retrouver, d'autant plus que les indications sur certaines pochettes sont parfois mensongères et/ou exagérées.



Heureusement, Stan Cuesta démêle le vrai du faux et nous livre des anecdotes passionnantes tout au long de cette discographie.



J'ai bien sûr lu ce livre tout en écoutant certains morceaux mythiques et plus rares d'Hendrix, et aussi de ses participations à différents projets plus ou moins prolifiques.

J'ai en plus découvert d'autres artistes que je ne connaissais pas (honte à moi).



Vous qui disiez : "Par expérience, je sais que les filles, dans leur grande majorité, n'aimaient pas trop Hendrix.".

Détrompez-vous Monsieur Cuesta, nous aussi sommes sensibles au génie Jimi.



Un livre indispensable pour tous les passionnés de rock/blues, de Jimi Hendrix lui-même, du club des 27, des solos de guitare magistraux et de la musique sans auto-tune.
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Jeff Buckley

Jeff buckley, disparu accidentellement dans les eaux du Mississipi, le 29 mai 1997, a laissé une trace indélébile chez les mélomanes de tout bord grâce à une voix en or, un jeu de guitare sophistiqué et des morceaux aux sonorités improbables mais envoûtantes.

J'ai eu la chance de le voir sur scène, là où il laissait cours à ses incroyables capacités d'improvisations, étirant ses morceaux sur de longues minutes et nous propulsant dans un univers flamboyant et incandescent.

Stan Cuesta, ancien journaliste à Rock & Folck s'est donc penché sur l'histoire de ce petit prodige et surtout sur ses influences musicales , qui on peut dire, viennent de tous horizons.

L'auteur ne révèle rien qui ne soit déjà connu sur le plan personnel à savoir que Jeff Buckley a très peu côtoyé son père, Tim Buckley, ses parents étant déjà séparés à sa naissance et ce dernier préférant se consacrer à la musique. Jeff a été ballotté de ville en ville au gré des déménagements de sa mère et des recompositions familiales, son beau-père Ron Morhead aura une grande influence sur sa formation musicale; Jeff s'inscrira notamment au Guitar institute of technology où il pratiquera du jazz fusion pour éviter toute comparaison avec son père.

Au gré de ses rencontres avec d'autres musiciens dont Gary Lucas avec qui il écrit certains titres de l'album Grace, il formera différents groupes mais il se fera surtout connaître à New York dans un petit bar Irlandais Le Siné-e bar où un live 4 titres sera enregistré, participant à construire sa renommée.

La suite est connue Jeff Buckley enregistre l'album unique qui sortira de son vivant, Grâce qui rencontrera un succès critique puis dans les bacs, particulièrement en Europe et en France.

Jeff Buckley partira en tournée pendant un an et demi et en sortira épuisé, rencontrant des difficultés à écrire de nouvelles chansons et à donner un successeur à Grace.

Stan Cuesta s'attarde ensuite sur les artistes qui l'ont marqué musicalement de Nina Simone à Edith Piaf en passant par Nusrat Fateh Ali Khan ou Led Zeppelin et évoque les différentes reprises de l'artiste, souvent supérieures aux originaux.

Ce que je retiens de ce petit ouvrage, c'est la palette musicale de Jeff, capable de chanter et de jouer différents registres et son envie continuelle d'expérimenter et de chercher des accords impensables.

Je concluerai comme Stan Cuesta: cet artiste hors norme nous manque aujourd'hui et qui sait quelle pépite il aurait pu glaner dans ses compositions, s'il était encore parmi nous.

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Jeff Buckley

Belle biographie sur la vie trop courte d'un artiste complexe.
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Jimi Hendrix

Grâce à cette excellente opération qu'est Masse Critique de Babelio, j'ai pu recevoir ce magnifique pavé carré, grand et costaud. C'est qu'il a de belles dimensions pour lui. 30 cm, pour plus de 2 kg. Un beau ptit bébé.

Et on l'appellera Jimi.

Ou plutôt la discographie de Jimi.

J'ai pu lire quelques ouvrages ou BD sur ce guitariste hors pair. Et je n'imaginais pas sa production aussi énorme et variée. On a donc ici une sorte de tri dans tout ce que le Monsieur a pu produire. L'apport de Jimi sur une centaine de disques est décortiqué ici. Du bon, du moins bon, souvent de l'excellence. Le problème c'est que cela se déguste petit à petit, le casque sur les oreilles ou le vinyle tournant à plein tube. Les riffs s'écoutent et se lisent.

Plus de 300 pages à dévorer, et ça ne se lit pas dans l'ordre. Ca se parcourt, ça se se laisse apprivoiser. Ecoute avant lecture ? L'inverse ? Déceler ce qu'à pu faire ou non Jimi sur les enregistrements… bref un jeu de pistes audio de toute beauté, pour essayer de rentrer dans la magie de ce créateur hors normes.

Un indispensable pour tout amateur de rock. De musique.
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Nirvana : Une fin de siècle américaine

Trop de Biblio tue la Biblio... C'est le constat qui m'est venu en lisant ce livre(en rapport à l'auteur). En faite on n'apprends pas grand chose de nouveau sur Kurt dans ce livre dont l'auteur aurait pu trouver toutes ces informations sur la toile. De plus cet ouvrage est rempli d’inexactitudes pour ne pas dire d'erreurs. Quoi de plus normal de la part d'un journaliste français qui en général se contente de traduire le travail d'autres sans se donner la peine de corriger le contenu. Ce livre reste donc très plat et moyen, car il ne rends pas justice à l'homme qu'était Kurt Cobain. En faite par moment on se demande si l'auteur ne rempli pas les blancs en parlant d'autres groupes ayant inspiré Kurt, entre autre. Il est juste d'en parler mais pas de leur consacré une demi page à chaque fois. Nirvana est le groupe qui à m'a fait apprécier ce style de musique agressif. Lorsque le Leader de ce groupe est mort je devais avoir dix-sept voire dix-huit ans. Cela m'a donné un coup car s'était comme perdre un bon ami. Car c'est comme cela que le chanteur tourmenté considérait ses fans. Il est triste de voir que l'auteur parle à peine du super côté humain du chanteur à la gueule d'ange. On ne parle même pas des tension entre Courtney et Dave Grohl (et elles étaient assez fréquente pour en parler). Certes l'auteur va parler de ces tensions mais une fois la mort de Kurt survenue, hors elles avaient débutées bien au-delà de ça. L'auteur minimise aussi le génie musical créatif de Kurt capable tout comme Dave de jouer tous les instruments et d'écrire des chansons au sens caché. Parlons de la plus grosse inexactitude avec la rencontre avec le futur Leader des Foo fighters et Cobain. Cela ne s'est pas passé à un barbecue mais lors d'un concert de celui qui deviendra le batteur attitré de Nirvana. Dans ce livre on ne parle pas trop non plus du coté maniaque de Kurt de vouloir tout contrôler. Seul la fin du livre relève un peu le niveau quand on souligne que certains pense que le suicide du chanteur n'en était pas un. Bref un livre à réserver plus à ceux qui connaissent pas trop le groupe qui les fera peut-être s'intéresser une peu plus à leur musique.Mais mis à part cela on reste clairement sur sa faim...
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The Police : Message in the box

Cette biographie du groupe mythique Police propose en plus de l’histoire du groupe la discographie complète. L’histoire semble improbable tellement le groupe a eu du mal a finalement se constitué, mais lorsque les talentueux musiciens de l’époque se rencontrent, il en sort du bon, du très bon. Où l’on apprend le récit de chacun de ces musiciens qui ont une vision particulière de la musique et qui ont réussi à prendre leur destin en main en le provoquant. A rentrer un peu dans ce groupe, on en ressort avec une idée différente, une écoute aussi différente des titres. Agrémentée de photographiques, la biographie du groupe est complétée par la discographie qui permet ainsi d’écouter tous les titres et d’avoir un vrai aperçu de l’oeuvre de ce groupe. Ce livre se classe comme un artbook du groupe. Pour les amateurs du groupe, du rock, de la new wave, des années 80, des classiques de la musique contemporaine.

Un livre fantastique à offrir, à lire, à relire, à se faire offrir, mais surtout à écouter.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
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Jeff Buckley

Tout juste 150 pages sur la vie d'un artiste dont la carrière fut bien trop courte...ante mortem.

Mais 150 pages fourmillant d'informations !!! une livre très complet... dont le seul bémol serait qu'il n'est peut-être pas assez critique sur le comportement des proches qui ont profité du filon Buckley après sa mort...
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Un toro dans la reine et autres nouvelles

La nouvelle d'Élise THIÉBAUT est du vrai Hemingway. Certes actualisé et féministe, mais avec les mêmes tripes, la même lucidité froide et la même élégance verbale. Court mais intense. Trois mouchoirs blancs sans hésitation.
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