Citations de Stan Rougier (40)
« Lorsqu’on a l’âme inhabitée, on se trouve à la merci du chant des sirènes. »
« L’adulte est quelqu’un qui a traversé un certain nombre de tempêtes et qui n’est pas mort. Il peut témoigner auprès de son fils ou de sa fille du fait que la vie n’est pas un tapis rouge qu’on déroule sous ses pas. Mais il peut témoigner aussi de ce que, loin de l’abattre, les épreuves l’ont mûri ! »
La prière n'est pas là pour exercer une influence sur le coeur de Dieu. Dieu n'a pas pour mission de nous exaucer. Il nous priverait alors de nos responsabilités, de nos tâches, des missions qu'il nous a confiées. Par la prière, nous pouvons être "exhaussés", soulevés au-dessus de nous-mêmes. Nous voyons de plus haut. Nous pouvons trouver le sens de ce qui nous arrive.
La fréquentation des grands priants est aussi vitale que pour un apprenti poète la lecture de ceux qui l'ont précédé.
« Tout l’art de l’existence est de transformer nos fêlures en chances. N’est-ce pas à partir d’un grain de sable que l’huître compose la plus belle perle ? »
« Si un jeune n’est pas valorisé, regardé avec amour et perçu comme important par des gens solides, une carence se développe en lui qui va laisser des traces ; déprime, manque de confiance en soi : « Je ne vaux rien, je suis nul » ou bien agressivité tous azimuts contre le monde extérieur : « Le monde est dégueulasse, je vais tout détruire et tout casser pour me venger. » »
Tu connais le mot de Claudel [...] "le Christ n'est pas venu expliquer la souffrance, mais la remplir de sa présence." C'est vrai. Nous ne sommes jamais seuls. Le Christ est là. Il nous accompagne sans cesse.
Ma joie, c'est ta valeur et tout en moi se rassemble pour te délivrer. Ma joie, c'est ton mystère, et je veux l'entourer de respect et de silence. Ma joie, c'est ta générosité, et je me réjouis de découvrir ceux que tu aimes. Ma joie, c'est l'oeuvre que tu as entreprise, et je ne mesure pas le temps que tu me réclames pour t'épauler. Ma joie, c'est de reconnaître ton vrai visage au-delà de tes masques. (p. 94)
Il se crée contre Jésus une coalition qui a pour but avoué de l'éliminer. Il est devenu le perturbateur, le rebelle, l'homme qui met en danger l'ordre établi, l'ennemi public numéro 1.
Peut-on imaginer un rossignol qui ne chante pas ?
Peut-on imaginer un amoureux qui ne trouve plus le temps de parler à sa bien-aimée ni de l'entendre ?
Comment se fait-il que nous puissions respirer et ne plus prier ?
La prière est la respiration de l'âme. Nous souvenons-nous que c'est là, à cette profondeur que tout se décide : les pensées, les choix, les projets ?
San prière, l'enthousiasme se perd ("en theos"n en grec, signifie "en Dieu")
La seule chose qui permette au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien. (Edmund Burke)
Dunant souffre devant l'agonie intolérable des blessés sur les champs de bataille de Solférino. Il inventera la Croix-Rouge.
Lorsqu’on se représente Dieu comme Quelqu’un qui est tenu de mettre de l’ordre et de la justice dans le monde, on ne peut que perdre Sa trace. Trop de désordres défigurent cette planète et discréditent le projet du Créateur. « Mais que fais-Tu, Dieu ? » hurlait un homme devant le massacre de Nice, il y a quelques mois. Et il entendit : « Je t’ai fait, toi ! » Dieu ne nous donne pas des fruits. Il nous confie des graines. Était-ce à Dieu de réconcilier la France et l’Allemagne pour éviter les carnages des deux guerres mondiales ? Était-ce à Dieu d’empêcher les multiples formes de haine partout sur la planète ? Non, c’était du ressort des hommes ! Cela n’évacue pas le rôle de Dieu, mais Il a choisi d’agir avec notre contribution, en partenariat avec nous. Si Dieu agissait seul, sans cette collaboration, Il retirerait à l’homme sa dignité et sa mission. Il le mettrait au chômage.
L'être humain est invité à s'humaniser, à nouer des liens de plus en plus généreux. De quoi donc est constitué notre quotidien sinon d'ajustements ? Quelle est la trame de toute grande aventure sinon les relations que chaque jour nous propose ?
il existe un autre étage de l'amour. Celui que les Grecs nommaient Agapé. L'amour à construire, l'amour à guérir, l'amour malgré tout. Recevoir la mission de concourir à l'éclosion spirituelle d'un être, révéler son génie particulier, favoriser sa croissance, lui permettre de s'accepter avec son passé et ses limites.
Les écrits de Saint Ex n’étaient pas de la simple littérature. Ses paroles étaient criantes de vie. Elles me permettaient de respirer plus haut. Dieu n’était pas là pour nous exaucer mais pour nous « ex-hausser ». C’est-à-dire nous conduire à un point de vue plus élevé, à partir duquel nous pourrions comprendre d’où nous venions et vers quoi nous marchions. Le silence de Dieu n’était plus le signe d’une indifférence ou d’un châtiment, mais d’un immense respect.
La voilà, la finalité de notre vie : les liens que nous aurons tissés, les amitiés et les amours que nous aurons ébauchés sont là pour durer toujours, pour combler nos cœurs de la plus intense félicité… Celui ou celle qui vit une réelle amitié ou un grand amour comprend ce que je rêve d’exprimer. Ceux qui s’ennuient, immergés dans trop de mondanités ou de relations superficielles, n’ont aucune envie d’une telle éternité ! Le plus souvent ils n’y croient pas, et cela ne les prive en rien.
Quel cadeau la rencontre de cette femme ! Ce fut d'abord pour lui attribuer le "Prix des écrivains croyants" en 1993. Je n'étais pas peu fier de mon "battage" auprès des membres du Bureau de l'AECEF !
Puis il y eut nos conférences "en double". Son sujet favori était "la conspiration contre l'âme". Il y avait une telle grâce dans sa voix qu'elle donnait à ses propos leur poids, leur authenticité...l'âme devenait palpable, le lien de la rencontre devenait enchantement. Lorsque l'on se promenait dans les sous-bois, elle me prenait si naturellement le bras... Un jour, elle crut que j'allais heurter un crapaud : "Attention Stan, c'est un prince !" Ce moment me semblait la définir. Les autres voient des crapauds là où il y a des princes. Christiane voyait des princes là où il y a des crapauds.
Je m'interroge souvent sur mon refus d'accompagner un de ses stages à Rastenberg. On peut parfois redouter l'envoûtement. Elle avait si bien compris le drame de l'époque, l'étourdissement des âmes par la rationalité, ,la publicité, le conformisme : "On nous a rogné les ailes", "Nous mourons affamés"...
A propos de Christiane Singer.
Extrait tiré de "La passion de la rencontre"
Il a confié à Moise Son Nom : "Je suis qui je serai". Il a ajouté : " Tu me verras de dos"... Comprenez : "Tu me connaîtras si tu reconnais ma trace, tu me trouveras si tu marches à ma suite".
Les malheurs des autres ne sont-ils pas la trace de nos démissions ? les défauts des autres ne sont-ils pas la trace de notre absence ?
les concepts créent des idoles. Seul le saisissement nous rapproche de Dieu " (saint Grégoire de Nysse) p12